Hippotese, Le cheval de Travail

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dimanche 4 mai 2025

Audit et mesures d'efforts sur une calèche de ramassage scolaire à Ungersheim (Haut Rhin)

En janvier 2025, nous avons été sollicité (Jean-Louis Cannelle, Michel Schnoebelen et moi même, Deny Fady) par la commune de Ungersheim (Haut Rhin) pour venir faire un audit et des mesures d'efforts sur leur calèche de ramassage scolaire. Voici le compte-rendu de cette expertise.

1) La ville d'Ungersheim :

Ungersheim (68190) est une commune du Haut Rhin, située à 15 km au nord de Mulhouse et faisant partie de la M2A (Mulhouse Alsace Agglomération) et de l'aire d'attraction de Mulhouse (commune de la couronne).
2 440 hab. (2022). Densité : 181 hab./km²
Altitude : Min. 212 m; Max. 241 m
Maire : Jean-Claude Menschµµµ La commune a accueilli le puits Rodolphe (ou carreau Rodolphe), l'une des principales mines appartenant aux mines de potasse d'Alsace (1913 à 1976).

2) Objectif de l'étude :

La municipalité d'Ungersheim (Haut Rhin) souhaite connaître les efforts fournis par les chevaux affectés au transport scolaire municipal pendant leur prestation.

3) Valeurs standard admises :

3.1) Vitesse au pas et au trot :

Vitesse : la vitesse moyenne standard d'un attelage au travail est de :
Vitesse moyenne au pas : 1,2 à 1,6 m/s (4,32 à 5,76 km/h), moy 5 km/h
Vitesse moyenne au trot : 2,4 à 3,2 m/s (8,64 à 11,52 km/h), moy 10 km/h

3.2) Valeurs seuils, notion d'"Effort standard" :

Les valeurs seuils des capacités de traction sont dépendantes de chaque individu. la capacité usuelle de traction correspond aux efforts que nous appelons "efforts standards".
Ce sont les efforts que l'on peut raisonnablement demander (en moyenne) à un cheval de travail pendant 6h / jour, 5 jours / semaine, sans que sa santé n'en soit affectée et recommencer la semaine suivante.

Pour un cheval de travail comtois, d'environ 750 kg, en bonne santé, correctement entraîné et suffisamment nourri, on peut considérer, d'après nos observations, que l' effort standard correspond environ à :

- Effort standard au pas (vitesse de 4 à 5km/h) : 70 kgf
- Effort standard au trot (vitesse de 10 à 11 km/h : 35 kgf

La capacité de traction ponctuelle (Efforts importants), correspond au double de la capacité usuelle (Michaut et Cochet, 1959) soit 140 kgf. Ces efforts peuvent être présents sur des périodes plus courtes (3 heures par jour par ex) et avec des temps de pause adaptés.

La capacité de traction exceptionnelle (Efforts intenses), correspond au triple de la valeur standard (soit 210 kgf) ils ne doivent être présents que de manière exceptionnelle sur des temps très courts, la fatigue doit être surveillée et des temps de récupération plus longs doivent être proposés.

4) Véhicule utilisé pour le transport :

Il s'agit d'une calèche à 4 roues à rayons, à bandage, munie de suspension et d'amortisseurs.
L’essieu avant est équipé d'une plaque tournante.
Elle a une capacité de 10 adultes (12 enfants) sur 2 bancs longitudinaux en vis à vis, à l'arrière + banquette transversale à l' avant de 3 places, équipée d'une " cale de menage " pour le cocher.
Son poids à vide : 765 Kg.
Sécurité : La calèche est équipée de 2 x 2 freins hydrauliques (2 pédales) qui actionnent des warning de signalisation et d'une " mécanique " (action sur les bandages sans patin de frottement , à réserver à un usage de frein de stationnement).
Le meneur est équipé d'un rétroviseur au dessus de lui, qui lui permet de surveiller la monté et la descente des enfants et leur position assise pendant le transport.
Il n'y a (malheureusement) pas de rétroviseurs extérieurs droite et gauche.
Lumières : la calèche est équipée de feux de position arrières et de clignotants arrières et latéraux (au niveau de la banquette avant) qui peuvent être commandés par des interrupteurs au pied. Le tout est relié à une batterie stationnaire logée sous la banquette.
La calèche est équipée d'une bâche très couvrante, fermable à l'arrière, avec des fenêtres transparentes sur les côtés et à l'arrière.
Elle est équipée de rambardes à l'arrière de part et d'autre de la porte, dans le prolongement des banquettes et d'un escalier à 2 marches. Les enfants montent par cet escalier. La porte en haut de l'escalier est verrouillable facilement par les enfants.
La calèche était équipée d'un brancard à 1 cheval le jour du test, mais peut facilement recevoir une flèche pour 2 chevaux.

Remarques : Les bandages de roue ont été refaits récemment.
La calèche sort de révision, roulements de roues changés et freins (qui couinaient) changés, elle nous semble très roulante, ce qui sera confirmé par les mesures au Datafficheur.

5) Plan et longueur des parcours de ramassage :

Il existe plusieurs parcours en fonction des jours de la semaine, nous avons suivi le parcours du vendredi. Voir affiche du ramassage scolaire sur le site web d'Ungersheim ci-dessous.

Pour des raisons de travaux, le parcours le jour des mesures était écourté, en passant place de la mairie, puis directement rue des Champs et rue Georges Brassens pour rejoindre l'école (en évitant la rue de Réguisheim et la rue de Paris). Voir tracé du parcours mesuré (site Géoportail).

Le parcours emprunté ce jour fait 1,74 km.

Parcours prévu :
Aller : jardin du Trèfle Rouge, place de la mairie, rue des Champs, rue Georges Brassens, école : 1,74 km.
Retour : école, rue Georges Brassens, rue des Champs, mairie, place de la mairie, jardin du Trèfle Rouge : 1,74 km.

Parcours réalisés :
Matin :
NB : Ce parcours n'est pas habituel, il a été organisé du fait de notre présence pour préparer les mesures.
Départ : Atelier Trefle-Rouge (10h57) à École (11h32). Grand tour d'échauffement, de réglage et de contrôle des appareils de mesure (sans arrêt), soit 35mn, allure trot, pas, distance parcourue inconnue.

Retour Atelier : départ École (11h37) à Atelier (11h54) (8 enfants, 3 arrêts) soit 17 mn, presque partout au trot : 1740 m en (17) mn -> 1740/17 x 60 -> 1,7 m/s, soit 1,7 x 3,6 = 6,14 km/h de moyenne.

6) Charge transportée habituelle et charge transportée le jour du test

6.1) Données de charge

Nb d'enfants transportés le jour de la mesure : 8
Nb d'enfants transportés max courant : 12
Ages : 5 - 9 ans, poids moyen des enfants : 30 kg
Charge enfants ce jour (estimation) : 8 x 30 = 240 kg
Charge enfants max courante (12 enfants) : 12 x 30 = 360 kg
Poids meneuse (déclaration) : 55kg
Poids de l'équipe technique (mesureurs) le jour du test (estimation) : 3 x 90 = 270 kg
Charge totale le jour du test avec les enfants : 240 + 55 + 270 = 565 kg
Charge totale le jour du test sans les enfants (retour) : 270 + 55 = 295 kg
Charge totale max courante (meneur + 12 enfants) : 360 + 55 = 415 kg
Poids à vide de la calèche (vérifié ce jour) : 765 kg
Poids de la calèche le jour du test (avec meneur et mesureurs ) : 765 + 55 + 270 = 1090 kg
Poids de la calèche ce jour (meneur, mesureurs et 8 enfants ) : 765 + 55 + 270 + 240 = 1330 kg
Poids de la calèche max courant (meneur et 12 enfants ) : 765 + 55 + 360 = 1180 kg

6.2) Conditions du test par rapport à une situation standard

Le jour du test, toutes les mesures ont été faites avec une charge de 1090 à 1330 kg, ce qui est sensiblement égale ou supérieure à la charge max qui peut être rencontrée en usage courant (12 enfants présents dans la calèche).

On peut donc considérer que les résultats obtenus le jour du test correspondent à une situation de pleine charge courante.
En effet, les efforts de traction des chevaux, dans une situation de ramassage courante la plus défavorable (12 enfants, soit 1180 kg) ne dépasseront jamais les valeurs mesurées le jour du test à la charge max (1330 kg). Si ces valeurs sont acceptables le jour du test, on pourra être rassuré pour les situations réelles courantes de ramassage.

7) Méthode de mesure, DataPalo :

Pour mesurer l’effort de traction, un capteur dynamométrique, a été positionné entre le cheval et la calèche. Ce capteur intégré à un palonnier spécifique ((DataPalo-Hippotese-Ceptec) permet l’enregistrement des données en continu, il remplace le palonnier d'origine qui est démonté.

Dans le DataPalo, le capteur mesure en kgf l'effort demandé 10 fois par seconde environ (1 kgf = 9,81 N), envoie ces valeurs à un microcontrôleur qui les enregistre sur carte SD, un second microcontrôleur calcule la moyenne de ces 10 valeurs, extrait aussi la valeur maxi parmi ces 10 valeurs et les envoie chaque seconde, par radio à un récepteur. On peut donc, depuis le siège de la calèche, avoir chaque seconde, en temps réel la valeur moyenne et maxi de l'effort demandé, pour contrôle.

8) Traitement des données :

8.1) Données brutes :

Les données brutes enregistrées se présentent sous forme de fichiers " texte " comprenant sur chaque ligne 1 numéro d'enregistrement, une date (année, mois, jour), une heure (heure, minute, seconde) et les 10 valeurs d'effort de la seconde en cours en kgf (ou decaN, dN)

8.2) Données traitées, valeur d'effort/temps :

Ces données brutes sont ensuite traitées pour donner une courbe de valeur d'effort en fonction du temps. Ci-dessous, courbe de toutes les valeurs d'effort du matin (31/01/25) de 10h57 à 11h54.

8.3) Données traitées, fréquence d’apparition d'une valeur :

Pour établir des moyennes ou des plages de valeur qui caractérisent une activité donnée en "effaçant" les valeurs nulles qui correspondent à du "non-travail" on utilise des programmes de modélisation spécifiques (Datagraph-Ceptec).
Ces programmes tracent les courbes de fréquence d'apparition des valeurs d'effort pendant une période donnée, et on peut, par essais successifs, trouver à partir de quelles valeurs les données représentées sont significatives (on ne garde alors que les valeurs de "travail effectif").


Fréquence d'apparition de toutes les valeurs d'effort du matin (pas de limite inférieure).


Fréquence d'apparition de toutes les valeurs d'effort du matin à partir de 6kgf.

9) Résultats :

9.1) Retour avec enfants, école-atelier, après 11h30 (courbe des valeurs d'effort).

Décomposition :
11h30, Rouge : Arrivée école, montée (pente 5%) devant école et mise en stationnement.
11h32, Vert : attente et chargement des enfants jusqu'à 11h37.
11H37, Bleu : départ depuis l'école jusqu'à entrée chemin Trèfle Rouge.
11h52, Mauve : montée chemin. 11H55, Arrivée et arrêt à l'atelier.

Observations :
- Zone rouge : la montée devant l'école sera étudiée plus loin.
- Zone verte : on observe quelques coups de collier à l’arrêt pendant le chargement des enfants.

(Danger !) Il faut absolument prévoir une barre d'attache sur la zone de stationnement dans l'angle opposé à l'entrée et la sortie du cercle..
NB : Nous avons fait un marquage au sol.

- Zone bleue : allure au pas et surtout au trot, efforts très modérés (moyenne voir plus loin). Les pics correspondent aux passages des ralentisseurs et aux redémarrages après arrêts (panneaux stop, feux de circulation, dépose des enfants).
- Zone mauve : chemin d'accès à l'atelier du Trèfle Rouge en légère montée, au pas, efforts modérés.

Dans l'ensemble, sauf zone rouge (étudiée plus loin) et mauve et les à-coups des ralentisseurs, les efforts ne dépassent jamais 60 kgf (589 N).
La variation de masse due aux dépôts des enfants, ne fait que varier faiblement la charge et n'est pas visible sur la courbe (3 arrêts, avec 60 à 90 kg de perte de masse pour chacun).
Globalement, la variation de charge, due aux enfants déposés (8 x 30 = 240 kg), ne représente que (240/1330 x 100) 18% de la charge totale (moins d'un cinquième).

NB : Le tracé des courbes de fréquence d'apparition de la seule zone bleue permet une analyse plus fine des efforts pendant le transport des enfants et surtout une moyenne.

9.2) Retour avec enfants après 11h30, détail du retour (courbe des valeurs d'efforts)

Si on ne garde que la zone bleue (retour 11h37 à 11h52) qui concerne seulement le retour avec les enfants, on note que la moyenne des efforts se situe autour de 20 kgf.
Cette valeur représente seulement 57 % de la valeur habituellement admise au trot (35 kgf, voir page 2).

9.3) Retour avec enfants après 11h30, détail du retour (courbe fréquence)

Si on trace la courbe des fréquences sur la période, en gardant toutes les valeurs (dans la mesure où les arrêts sont très courts et qu'il n'y a pas de pente descendante, les période de "non-travail" sont très peu présentes).

On obtient une moyenne de 18 kgf avec une plage d'écart-type de 1 à 36 kgf, soit 70 % des valeurs.

On peut facilement vérifier la validité de cette moyenne en retraçant la courbe des fréquences et en excluant les valeurs d'effort de 0 à 6 kgf (pour éliminer les arrêts et roulages sur la lancée).

On constate que le calcul de la moyenne des efforts est peu différente : 22 kgf avec une plage d'écart-type de 4 à 41 kgf, correspondants à 70 % des valeurs d'efforts.

10) Conclusion :

Dans les conditions précisées ci-avant, c'est à dire :

- Sur le parcours observé de 2 x 1,74 km reliant l'Atelier du Trèfle Rouge à l'École via Pl Mairie, rue des Champs, rue G. Brassens, - A l'allure du pas ou du trot (moyenne 6,14 km/h), - Sur un temps de course effectif de 2 x 20 mn (17 mn) environ, 4 x par semaine, - Avec le véhicule utilisé, calèche 4 roues, très roulante, de 765 kg (PV), - Avec une charge de 565 kg (supérieure à celle de 12 enfants + meneur),

Les mesures d'efforts effectuées donnent une moyenne d'environ 20 kgf avec une plage de 4 à 41 kgf.

Cette moyenne est tout à fait compatible avec l'attelage à un cheval de type comtois de 750 kg, en bonne santé, correctement entraîné et suffisamment nourri.

NB : Dans ce cas, les efforts demandés sont bien inférieurs aux efforts standards potentiels correspondants à 70 kgf au pas et 35 kgf au petit trot, pendant 6h / jour, 5j / semaine.

Remarque : Compte-tenu de la faible déclivité rencontrée sur la commune d'Ungersheim, on peut raisonnablement considérer que sur un parcours plus long (jusqu'à 3 km) et dans les mêmes autres conditions, la conclusion serait identique.

11) Étude de 2 cas " limite ", " ralentisseur et pente " devant l'école

11.1) Description des 2 cas " limite "

Pour prendre conscience des valeurs mesurées, très modérées en terme d'effort, du fait de la faible déclivité du parcours, on peut étudier 2 cas limites qui correspondent à des déclivité plus importantes.
Le ralentisseur (devant l'école) et la pente pour accéder à la plateforme de stationnement de la calèche. Cette pente a été mesurée à 5°, soit 8,75 %.
Pour réaliser ce test, nous avons effectué 2 montées successives.

Décomposition : Arrivée à l'école, 1ère montée, demi-tour, redescente, demi-tour plus large avec passage du ralentisseur de l'école, puis seconde montée.


Arrivée à l'école


1ère montée


Demi-tour (puis descente)


Passage ralentisseur

NB : La deuxième montée est identique à la première.

11.2) Analyse des 2 cas " limite "

Décomposition de la courbe des efforts : Passage du ralentisseur (vert-bleu) puis montée (rouge) devant l'école. Explication : Vert : passage de l'essieu avant sur le ralentisseur (4s), Bleu : passage de l'essieu arrière sur le ralentisseur (4s), Rouge : montée (pente 5%) et mise en stationnement (17s).

Ralentisseur : L'étude du (seul) ralentisseur nous donne une moyenne de 51 kgf avec une plage de 27 à 76 kgf. La dispersion des valeurs et la forme de la courbe indique que les efforts sont très ponctuels. La durée du passage du ralentisseur est inférieure à 10 s.

11.3) Conclusion sur les 2 cas " limites "

Montée devant l'École : L'étude de la seule montée (à presque 9%) nous donne une moyenne de 65 kgf avec une plage de 43 à 87 kgf. La dispersion des valeurs et la forme de la courbe indique que les efforts sont assez ponctuels. La durée de la montée est inférieure à 18 s.

11.4) Remarques sur l'étude des 2 cas " limite "

L'étude du passage du ralentisseur peut être extrapolé aux passage des autres ralentisseurs présents sur le parcours. Les efforts relevés indiquent que les ralentisseurs doivent être passés à l'allure du pas et si possible sans arrêt pour éviter le coup de collier.
La durée de passage est faible (10 s) et la valeur des efforts reste inférieure à celle d'un effort standard au pas.

L'étude de la montée devant l'école indique que celle-ci doit être passée à l'allure du pas, si possible sans arrêt pour éviter le coup de collier.
Les efforts relevés correspondent presque à l'effort standard au pas (70 kgf), la durée de la montée est assez faible (18 s) et se trouve avant l’arrêt de stationnement.
La montée correspond à la capacité usuelle de traction. Elle se situe de fait en milieu du parcours de ramassage et donc arrive après un échauffement correct.

L'étude de ces 2 cas limites permet de comparer les valeurs mesurées sur le parcours de ramassage avec des situations moins favorables.
Elle montre que même si l'on a des passages à déclivité plus marquée (ponctuelle comme des ralentisseurs ou continue) sur un parcours, c'est la mesure dynamométrique des moyennes de ces efforts de traction qui permet de valider l'utilisation d'un seul cheval ou d'une paire.

Dans l'utilisation du cheval observée, ici à Ungersheim, et dans les conditions de l'étude, on peut être rassuré sur les efforts demandés, très modérés, sur les parcours de ramassage envisagés, du fait de leur faible déclivité.

Ces valeurs confirment que l'utilisation d'un seul cheval est adaptée au parcours envisagé sous réserve qu'une barre d'attache soit installée sur la plateforme de stationnement de l'école.

12) Conclusion, observations et recommandations :

12.1) Sur la cavalerie :

Les chevaux sont en bon état et aptes au travail. Les mesures confirment qu’un cheval peut parfaitement faire seul le travail de ramassage. Il est toutefois possible de travailler en paire si les chevaux sont sous utilisés par ailleurs afin de leur garantir un travail régulier.
Par contre, seul l’attelage en simple permettra un travail personnalisé avec chaque cheval notamment sur sa souplesse et le maintien de ses qualités de locomotion.

Les pointes de tungstène, installées sur les fers, utilisées en permanence, provoquent des problèmes ostéo-articulaires notamment de l’arthrose prématurée avec calcification des cartilages complémentaires des pieds. Afin de réaliser une surveillance continue, nous recommandons une visite ostéopathique par an pour chaque cheval en plus des ferrages habituels.
Pour garantir leur longévité au travail, il faudra prévoir des périodes sans pointe sur leurs fers et un travail de fond soit en attelage en simple soit en travail à pied pour préserver leur souplesse.

12.2) Sur la sécurité :

Pour du transport de personnes, nous attirons votre attention sur plusieurs points :
- La nécessité d’avoir un aide (groom).
- Le meneur devrait attester d’une qualification professionnelle.
- Lors des temps de chargement / déchargement, il faut la possibilité d’attacher les chevaux.%%

Nous recommandons donc :
1) d’installer une barre d’attache solide à l’école.
2) de demander la validation d'un CS UCAC aux meneurs .

NB : le CS UCAC, accessible uniquement aux professionnels pouvant justifier d'au moins une année d’expérience dans le domaine, permet de passer les épreuves en quelques jours.


Le 1er mars 2025

Si vous voulez le PDF de cet audit, c'est ici...

mercredi 30 avril 2025

Bientôt le 21ème chantier-école d'autoformation au débardage de Montdenis du 29 mai au 1er juin 2025

Comme chaque année, le 21 ème chantier d'autoformation au débardage au cheval de Montdenis (Savoie, Maurienne) se déroulera le week-end de l'Ascension à partir du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin 2025.


"Fin de journée", chantier-école de 2024, photo Jonathan C.

Rappel des objectifs du chantier-école : C'est un chantier d'autoformation au débardage et d'échanges de pratiques, ouverts à tous les membres et futurs membres de l'association (les personnes non à jour de leur cotisation devront s'acquitter, le 1er jour, de leur 20 € pour une question d'assurance). la participation est gratuite mais vous pouvez/devez apporter vos spécialités culinaires...


"La belle équipe", chantier-école de 2024, photo Manon L.

NB : Pour l'instant, nous n'avons pas encore trop d'équidés inscrits (ânes, mulets, chevaux...), si vous souhaitez apporter le votre, c'est possible...

Rappel de l'organisation du Chantier-École : Ce chantier annuel d'autoformation au débardage de Montdenis se déroule comme chaque année le week-end de l'Ascension (du mercredi soir au dimanche soir), vous pouvez venir un jour ou plusieurs...


"Transport de fumier avec Eglantine et Noémie...", chantier-école de 2024, photo Manon L.

Pour les débutants, il y a du transport bâté de bois de faible diamètre et de branchages avec les 2 ânes de la maison.
Vous pourrez aussi vous essayer aux chevaux mis à disposition.


"Rejoindre le chantier en haut du village...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady

Et voici, pour ceux qui veulent en savoir plus, quelques généralités sur le chantier-école Hippotese de Montdenis...

Difficulté : Le chantier ou plutôt l'ensemble des activités proposées sont de difficultés variable, de facile à plutôt complexe, il n'est pas adapté aux vrais débutants en terme de menage mais possible en observateur ou coup de main pour les moments dangereux et ou compliqués.


"Suite de chantier, Odile, Mathilde, Ruby...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady

Nous n'avons pas de contrainte de résultat mais les travaux sont des travaux réels de débuscage de bois de chauffage ou d'entretien d'espaces naturels et sont donc idéaux pour de l'auto-formation.


"Accrochage du câble tracteur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.

Chaque chantier permet de tester des nouveaux systèmes de débardage, d'accrochage, de traction, des poulies, de faire des mesures au dynamomètre, d'échanger des idées, des techniques...
Apporter vos prototypes de matériel, de harnais... On les testera...


"Cône de débuscage, fait maison...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady

L'accueil : Vous êtes accueillis (gratuitement) chez Deny Fady et Odile Mouchet, à 1400 m d'altitude, (dans un dortoir et la salle commune de la ferme), prévoyez duvets, couvertures et pantoufles, les nuits peuvent être fraîches (et tentes si vous le souhaitez).


"Suite de chantier, Lilou, Ilir, Ruby...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady.

Pensez aussi à vos casques, gilets fluo, protection auditive, chaussures et pantalons de sécurité...

NB : Il y a aussi quelques gîtes de France sur le village, chercher sur "73870 Saint Julien Montdenis", au moins 3 gîtes sont situés sur le hameau d'altitude de Montdenis...

Vous devez apporter vos spécialités, pour manger, boire (on apprécie les bons vins et les bières belges) et faire la fête... (animation musicale et chants sont au programme). On vous offre les plats chauds de base... En général on est de 10 à 30 adultes, prévoyez large...

Le plan d'accès ici

D'autres billets sur les précédents chantiers-école de Montdenis ici

D'autres photos pour l'ambiance...


"Rejoindre le jardin, avec Guy, Billy et Julien...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Sous-solage de printemps, avec 2 ânes en ligne et des balances de coller...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Sous-solage de printemps, avec 2 ânes en ligne et des balances de coller...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Sous-solage de printemps, Eglantine, Guy, Joël, Pierre et Lilou...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Estelle, son petit cheval et son harnais auto-construit...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Estelle démontre qu'on peut coudre à la main du biotane (succédané de cuir)...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Les outils d'Estelle pour fabriquer son harnais...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Billy et son nouveau collier américain (très confortable, merci !)...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Rejoindre le chantier... Nina, Manon (notre photographe) et Estelle...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Débuscage montant... Ruby et Deny", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Reprise au câble avec mouflage et poulie de renvoi,après accrochage par Julien et Loup...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Reprise au câble avec mouflage et poulie de renvoi, par Noémie...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Seconde reprise, passage de broue (talus) au sapy (pic à bois)...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Pause de midi bien méritée...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Puis traîne longue à plat...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Retour à vide...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Avant reprise montante...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Mise en cône de débuscage (du commerce)...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"et un 3ème mouflage quelques jours plus tard avec Mathilde...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"et Ruby...", chantier-école de 2024, photo Deny Fady


"Le bois est ensuite débité et stocké pour séchage...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Sous la ferme des Brebiquettes, commanditaire du chantier...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a pas besoin d'être gros pour bosser...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a même pas besoin d'être un cheval...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"Y'a juste besoin de courage et de bonne humeur...", chantier-école de 2024, photo Manon L.


"On attend plus que vous...", chantier-école de 2024, photo Mathilde G.

mardi 15 avril 2025

Enquêtes pour les professionnels du portage muletier et les éleveurs de mules

A la suite des intéressants échanges au FORUM de l'association Équi-Grimpe, Le week-end du 5/6 avril 2025, je vous transmet leurs enquêtes qui permettront sans doute de mieux connaître et structurer la filière des éleveurs et utilisateurs de mules...

L'association Equi'Grimpe souhaite recenser les professionnels du portage muletier et les éleveurs de mules afin de favoriser les échanges.

Voici, ci dessous, les 3 questionnaires diffusés afin de faire l'état des lieux de la filière...

Si vous êtes éleveur de mules et que vous êtes intéressé par la démarche, merci de remplir le questionnaire ci dessous :
https://forms.gle/v65cL9X7zZmbWABV9
N'hésitez pas à le partager à vos connaissances !

Si vous utilisez un de vos équidés pour du portage équin, vous pouvez également compléter le questionnaire ci dessous :
https://forms.gle/V4oE7ARif1a3KKop9
N'hésitez pas à diffuser ce questionnaire autour de vous pour que vos collègues, professionnels du portage équin (professionnels du tourisme équestre, âniers, muletiers...), puissent participer !

Enfin, un dernier questionnaire est à destination des éleveurs, bergers, agriculteurs, ... ou conteurs qui utilisent un animal de bât en interne au sein de leur entreprise : https://forms.gle/BbKpkBJwMkQmmbJY7

Merci de les aider à partager cette enquête !

Plus d'infos, écrire à Magali Phavorin <mp.tourisme.equitation@gmail.com>

mercredi 2 avril 2025

Agenda Hippotese 2025


(Dernière Mise à Jour : Le 02 avril 2025)

L’agenda a pour but de vous partager l’ensemble des événements et animations soutenus par l’association Hippotese. Vous retrouverez les dates, lieu, participations éventuelles de l’asso et toutes infos jugées intéressantes :-)
Cet agenda (prévisionnel et évolutif) sera mis à jour, au fur et à mesure des informations que nous recevrons.
Un lien permanent dans la colonne de droite du blog permet de le consulter régulièrement.

- Avril 2025 : - -

  • 5 et 6 avril 2025 : Forum Equi-Grimpe, à Breziers (05190).

Au programme : Traction animale, Portage muletier, Soins aux équidés, Randonnée équestre, Maréchalerie...
Des démos, des animations, un film... Plus de détails en suivant ce lien...

  • Les 19 et 20 avril 2025 : Chantier collectif de débardage en Dévoluy, à St Disdier en Dévoluy.

- Mai 2025 : - -

  • Les 10 et 11 mai 2025 : [Foire BioAgri à Moudon|https://www.bio-agri.ch/] en Suisse

L’objectif de ces journées est de découvrir, échanger et débattre autour des dernières nouveautés scientifiques et techniques de la filière équine. Ces journées sont le rendez-vous des chercheurs, experts et professionnels et sont ouvertes à tous : professionnels, chercheurs, étudiants, journalistes, passionnées, etc. En présentiel ou en distanciel, 450 personnes ont participé à l’édition 2024.Les communications sont également disponibles en ligne après l’événement et diffusées sur nos réseaux sociaux dans les mois qui suivent permettant à tous de (re)voir les interventions des experts.
Pas de présentation d'Hippotese cette année, mais on sera dans le public...
Le billet que j'avais fait sur l'édition 2024 ici...

  • Les 29, 30, 31 mai et 1er juin 2025 : 21ème Chantier-École de Montdenis, .

Le chantier d'autoformation au débardage annuel de Montdenis se déroulera comme chaque année le week-end de l'Ascension.
Le thème du chantier-école n'est pas encore vraiment choisi mais il y aura du transport, du débusquage, en traîne directe, traîneau et porteur, du mouflage... et toujours en forte pente...
Quelques anciens billets ici...

- Juin 2025 : - -

- Juillet 2025 : - -

- Août 2025 : --

  • les 23 et 24 août 2025 : La PferdeStark, la plus grosse fête de la traction animale en Europe_, à 32694 Dörentrup en Allemagne.

Toutes les utilisations possibles du cheval de trait sont présentées dans un programme étendue de concours, de démonstrations, de spectacles : débardage, attelage, labour et autres travaux agricoles, poste hongroise, chars romains, présentation de races… et l’utilisation moderne de la traction animale.
Pour voir les anciens billets du blog qui en parlent ici...

- Septembre 2025 : --

  • les 24 et 25 septembre 2025 : le 10ème salon Tec&Bio à Valence (26).

Nous serons présents avec des chevaux pour des démonstrations de maraîchage et vigne en compagnie des membres du Réseau Auvergne-Rhône-Alpes de Traction Animale.
Pour voir les anciens billets du blog qui en parlent ici...

- Octobre 2025 : - -

- Novembre 2025 : - -

- Décembre 2025 : - -

samedi 29 mars 2025

Mesures d'efforts et de puissance sur un épandeur de fumier à traction hippomobile

La ferme Cannelle, de Villers sous Chalamont, Doubs, a acquis un épandeur de fumier à traction animale, à 4 roues et à prise de force sur les roues. C'est le modèle "Spreader Elite 85" de la marque Lancaster,

C'était une superbe occasion de faire des mesures d'effort et même de puissance, grâce à notre nouveau venu dans la famille Datafficheur : Le DataWatt (nous ferons bientôt un billet spécifique sur cet appareil).

Présentation de l'épandeur Lancaster "Spreader Elite 85" :

Le volume : Volume de la caisse : 2,6 m x 1 m x 0,50 m à raz la ridelle, soit 1,3 m3 Volume de chargement maxi, en complétant le volume de base avec un tas triangulaire de 0,40 m de hauteur de pointe, au dessus du niveau de la ridelle (1 x 0,4X 2,6)/2 = 0,52 m3 en plus. Donc volume maxi chargeable 1,3 + 0,52 = 1,82 m3 (soit x 750 kg = 1365 kg). Volume pesé (chargement habituel, 10 cm environ au dessus de la ridelle) : 2,6 x 1 x 0,6 = 1,56 m3 (soit x 750 kg = 1170 kg). Lancaster Spreader Elite 85

Le poids : Un des avantages du village de Villers sous Chalamont, est qu'il possède (encore) une balance publique. Nous avons donc pu peser l'épandeur à vide (1,250 T) et plus tard en charge (2,42 T), soit une charge de 1,170 T. Nous en avons profité pour peser les 2 chevaux utilisés ce jour : Larix, hongre comtois, 642 kg et Gentiane, jument comtoise 670 kg.

Le fumier épandu :

C'est un fumier bovin/équin, à 3 mois de compostage, retourné 2 fois, d'une densité mesurée de 750 kg/m3. Il a une consistance "caramel", il faut 3 godets de fourche à fumier à grappin pour charger l'épandeur.

Avec cet épandeur, le fumier, est dispersé sur environ 6 m de large mais la largeur d'épandage réel est de 4 m.
En vitesse 3 d'avancement du tapis, il faut 300 m pour tout vider. En vitesse 2, il faut 400 m pour tout vider. Nous verrons que les efforts sont plus adaptés à l'utilisation de 2 chevaux en vitesse 2, soit une densité de 1170 kg / 1600 m2 (4m x 400 m) = 0,73125 kg/m2 ou 73125 kg/ha ou 7,3 T/ha (ce qui est correct pour une pâture).

Le champ :

C'est une pâture, d'environ 300 m de long et de plusieurs centaines de mètres de large. Elle est globalement plate, mais irrégulière, avec des pentes de 1,7° (3%) à 3° (5,24%), ce qui donne des variations de plus ou moins 50 kgf en terme d'effort suivant le sens de la pente (légère montée ou légère descente).

Le déroulement des mesures d'efforts, de vitesse et de puissance :

Les mesures on été faites sur un après midi (16h à 18h). L'épandeur a d'abord été pesé à vide ainsi que les 2 chevaux, puis nous sommes allés au trot jusqu'au champ d'épandage (1 km), le tas de fumier était stocké en bord de route à l'entrée du champ concerné.

L'épandeur a été chargé une première fois au tracteur, avec une fourche à grappin (tps : 6 mn) et on a épandu le fumier sur 300 m environ (tps : 5 mn) en faisant des tests de vitesse d'avance du tapis (vitesse 2 et 3), des mesures de pentes. Nous avons centré nos mesures sur la variation des efforts en fonction de la vitesse d'avancement du tapis et du dénivelé.

Après nos premières mesures et l'observation de la qualité de l'épandage, nous avons décidé de continuer en utilisant la vitesse d'avance du tapis N°2 et de réaliser nos mesures à cette vitesse, sans changement ni arrêts en cours d'épandage, afin d'avoir des valeurs efficientes.

Nous avons chargé l'épandeur une seconde fois, et nous avons épandu en vitesse 2, sans arrêt, sur 400 m environ et retour hérisson arrêté (tps 4 mn). Nous avons pu faire des mesures dans de bonnes conditions (voir courbe détaillée ci-dessous).

Nous avons chargé l'épandeur une troisième fois et nous sommes retournés au village au trot (à un peu moins d'un kilomètre), pour peser en charge, puis nous sommes revenus, toujours au trot et nous avons épandu, au pas, sur 400 m, retour dans le champ, à vide, hérisson tournant, pour nettoyer le tapis et bien vider.

Puis nous sommes rentrés au trot, à vide, ce qui a permis de mesurer précisément la vitesse au trot et l'effort de traction pour tirer l'épandeur à vide sur le plat (voir seconde courbe ci-dessous).

Résultats des mesures et interprétation :

1) Courbe du 2ème épandage :

Voici la courbe des mesures du 2 ème épandage, en vitesse 2 sur 400 m avec retour hérisson debrayé.

La courbe jaune indique la distance parcourue en mètres, quand elle est plate, c'est que l'on ne bouge plus. On voit que la distance parcourue en épandage est d'environ 350 m (de 17h07 à 17h12, soit 5 mn) et 130 m de retour (350 à 480 m), avec un arrêt entre les 2 (pour discuter). Malheureusement j'ai coupé le DataWatt avant la fin du retour (plutôt 300 m et 4 mn en réalité).

La courbe orange indique les efforts que font les 2 chevaux, une moyenne de 300 kgf en épandage et 150 kgf, retour à vide (hérisson débrayé). Ce qui fait 15O kgf par cheval et correspond à un effort important sans être intense. Cet effort dure 5 mn.
Le retour à vide est à 75 kgf par cheval, pendant 4 mn puis repos pendant 6 mn (le temps de recharger).

Nota : Nous avons mesuré un effort de 180 kgf au retour à vide quand le hérisson (et le tapis) reste embrayé, soit 30 kgf de "coût mécanique".

La courbe verte correspond à la vitesse d'avancement (multiplié par 10 sur le graphique pour être lisible), la vitesse moyenne est de 1,4 m/s, soit 5,04 km/h (un bon pas).

La courbe mauve correspond à la puissance totale délivrée par l'attelage (divisée par 10 sur le graphique pour être lisible). Elle est en moyenne de 4000 w, soit 2000 w par cheval, soit 2,7 cv pendant l'épandage et décroît rapidement en fin d'épandage. Au retour, à vide, elle est en moyenne de 1400 w pour la paire, soit 700 w par cheval, soit 0,95 cv.

2) Courbe du retour à vide à Villers :

Voici la courbe des mesures du retour à vide (mais l'épandeur pèse 1,25 T quand même) sur route plate, sur 1 km. Ce retour a duré un peu moins de 5 mn.

La courbe orange indique les efforts que font les 2 chevaux en moyenne 62 kgf. Soit 31 kgf chacun.

La courbe verte correspond à la vitesse d'avancement (multiplié par 10 sur le graphique pour être lisible), la vitesse moyenne est de 3,48 m/s (soit 12,5 km/h).

La courbe mauve correspond à la puissance totale délivrée par l'attelage (divisée par 10 sur le graphique pour être lisible). Elle est en moyenne de 2130 w, soit 1065 w par cheval (1,45 cv).
Ces efforts durent moins de 5 mn (4,8 mn).

Ces résultats sont conformes aux données relevées par la compagnie des omnibus dont nous avions parlé dans un précédent billet ici...

À savoir : Les chevaux d'omnibus, travaillaient au petit trot et exerçaient un effort de 32 kgf à 2,5 m/s (9 km/h de moyenne car il y avait des arrêts), pendant 1h30 à 3h30.

Et pour finir une petite vidéo de l'après-midi...

En conclusion :

L’épandeur donne globalement satisfaction dans son fonctionnement, même si nous aurions préféré des appuis fessiers plutôt qu’un siège.

Nous nous constatons qu’en terrain plat, deux chevaux adultes, entraînés, sont capables de travailler dans la durée en restant dans le confort même si la puissance demandée est importante en début de vidage.

Le retour à vide et le temps de chargement permet aux chevaux de récupérer.

Si nous devions épandre avec de la pente, il faudrait envisager la traction avec trois chevaux.

Nous avons été séduits par l’efficacité en terme de rendement et de qualité d’épandage d’une journée de travail.

Nous remercions M. Reiner Wiesotzki, importateur de machines à traction animale, depuis les États-Unis.

vendredi 28 mars 2025

Forum équides de travail et randonnée équestre en montagne, les 5-6 avril 2025

Nous serons présents à la 1ère édition du FORUM de l'association Équi-Grimpe, Le week-end du 5/6 avril sur Breziers 05190, chez l'Instant Animal.

Une belle journée de rassemblement entre passionnés autour des équidés de travail et de la randonnée équestre en montagne.

Plusieurs ateliers co-animés par les membres de l'association Équi-Grimpe ou associations / intervenants extérieurs sur :

  • Traction animale
  • Portage muletier
  • Soins aux équidés
  • Randonnée équestre
  • Maréchalerie

Soirée débat sur des thématiques liées aux équidés de travail et projection d'un film pastoral muletier avec Les Mules de Soula.

Possibilité de se logement sur place ( mobile home , dortoirs ou emplacements camion/tente), Tarif entre 10 et 12€ la nuit.

Logistique des repas en autonomie, plancha et cuisine d'extérieur mis à disposition, sur place, buvette et crêpes sucrées.

Un moment pour échanger, apprendre, montrer des techniques, des envies , des idées.

2 mules, 2 chevaux de traits et équidés de rando sur place pour l'essai d'outils et de matériel.

Essai de traction dans le bois possible.

Ouvert à tous, bergers, éleveurs, cavaliers, meneurs, passionnés, curieux, représentants d'institution publique ou privé (entreprises, associations, ONF, parcs nationaux ...) etc

Nous prévenir de votre venue et si besoin de plus d'informations nous joindre au 06.62.51.28.58 Merci à Prune Pruvot pour la mise à disposition gratuite des lieux.

lundi 24 février 2025

Theorie et pratique du labour avec le livre "Machines Agricoles" de Tony Ballu (1948)

Lors des stages de formation "travail en vigne" auxquels j'ai participé ces derniers temps avec le CERRTA en temps que "spécialiste" des mesures d'effort, il y a toujours beaucoup de questions sur le labour, les charrues, leur réglage...

Age, soc, talon, sep, contre-sep, étançon, versoir, rasette...
Soc à taillant droit, à grain d'orge, à bec de canard, la pointe dite "carré fixe" ou carrelet...
L'angle d'attaque, l'angle de rivetage...
Régulateur de traction en hauteur ou en largeur
6 page sur le coutre et son réglage...

Le domaine est vaste...

Et il faut dire que les modèles de charrues (vigneronnes et autres) sont très nombreux et que l'usure avancée de celles que l'on trouve d'occasion ne permet pas toujours de visualiser les angles avec précision...

J'ai cherché dans mes archives un manuel qui fasse le tour de la question de manière didactique, j'ai trouvé le livre de Tony Ballu de 1948 : Machines_agricoles (612 pages) consultable en ligne (voir ci-dessous) et téléchargeable (près de 300 Mo quand même).

La lecture de tout le livre est intéressante et je vous ai fait un petit pdf de la table des matière ici pour info

Mais déjà l'étude attentive du chapitre 3 consacré au labour répondra à beaucoup de questions.

Je vous ai fait un pdf (26 Mo) du chapitre 3 dont j'ai enlevé la partie "pseudo-labour" consacrée aux houes et herses pour gagner 10 Mo ici

Et pour ceux qui veulent aller consulter en ligne tout le livre ou le télécharger c'est ci-dessous

mardi 21 janvier 2025

Fabriquer sa graisse à cuir, la recette d'Hippotese

Le mois dernier, Claire (merci à elle), une woofeuse de passage à la maison, a proposé de profiter de la nuit précoce, au coin du feu, pour graisser mon collier et mon harnais avec de la graisse à cuir que nous avions fabriqué, tous ensemble lors du dernier stage d'autoformation Hippotese, à Villers sous Chalamont, en novembre 2011.

La graisse susdite, n'a pas bougé et garde toutes ses qualités, 13 ans après sa fabrication.

Ça fait un bout de temps que je voulais faire un billet avec la recette, qu'avait noté, à l'époque, de sa belle écriture, Laurent "Accordéon".

Comme d'hab, j'ai ajouté quelques photos d'ambiance...

Et d'abord, la recette...


Recette de graisse à cuir "Hippotese"...


Faire fondre la graisse (ici de la graisse de cheval, récupérée à l'abattoir, merci Arthur), à feu doux, sans bouillir...
C'est l'étape la plus difficile (à l'odeur), on peu ajouter des branches de genévrier, des fleurs (même fanée) de lavande,...


Séparer les graillons, remuer toujours...


Baisser (couper) le feu, incorporer de la cire d'abeille et éventuellement du colophane, remuer...


Filtrer, remuer...


Ajouter les huiles essentiels, remuer... À plusieurs, chacun y va de son conseil olfactif...


Remuer, remuer... Il faut que les huiles essentiels se répartissent uniformément dans la masse visqueuse...


Mettre en pots, laisser refroidir...

Conseil de pro : Avant d'utiliser, si trop dure, on peut faire réchauffer à feu doux la graisse et l'appliquer au pinceau, puis frotter avec un chiffon pour faire pénétrer...

mercredi 1 janvier 2025

Le charbonnier Joseph et Hippotese vous souhaite une Bonne Année 2025 !

Il fut un temps où les combustibles étaient locaux et renouvelables car issus de la forêt...

Pas sûr que l'on puisse y revenir, à moins de baisser fortement notre consommation et de rouler au gazogène...

Mais un jour peut-être (sûrement ?), les enfants de nos enfants n'auront pas d'autres choix et que ce charbon de bois et la traction animale reprendront la place qu'ils ont laissé il y a seulement 3 ou 4 générations (mon grand-père était de 1902)... Pas si loin en fait...

Au nom de tous les membres actifs d l'association Hippotese : je vous souhaite une Bonne Année 2025 !

mardi 31 décembre 2024

Retour sur l’utilisation du Porte-outils Flex sur notre ferme en Drôme

Ivan Wassermann nous a envoyé un petit compte-rendu des tests qu'il a fait sur 2 saisons avec le Flex.
J'ai ajouté les 4 pages du doc technique du Flex, capturé sur le site du constructeur (https://www.noieilcavallo.org/flex/). J'ai aussi ajouté une petite vidéo en utilisation, filmée en 2017 à Tec-n-Bio (avec des mesures de force au Dataffiheur) et une vidéo du site du constructeur.

À la ferme de St Ferréol dans le Diois, nous (David et Ivan) cultivons, plantes médicinales, céréales et maraîchage de plein champ sur 15 ha. Nous essayons de réaliser le plus d’actions agricoles en traction animale quand cela est possible et envisageable.


(Préparation du lit de semence avec le FLEX et David à St Ferréol, photo Ivan Wassermann)

Pendant deux saisons nous avons utilisé le Flex principalement pour la préparation du sol pour le maraîchage de plein champs et les céréales.


(Intervention à la herse étrille sur céréales avec le FLEX à St Ferréol, photo Ivan Wassermann)

Petit rappel ! Le Flex est un porte-outil développé par Albano Moscardo (https://www.noieilcavallo.org, albano.moscardoCHEZgmail.com), constructeur italien de matériel moderne de traction animale.


(Document technique du FLEX, P1/4, photo noieilcavallo.org)


(Document technique du FLEX, P4/4, photo noieilcavallo.org)

Ce porte-outil à quatre roues (2 roues avant, jumelées comme sur les anciens cultivateurs) avec relevage hydraulique manuel est conçu pour être tiré par deux chevaux de front. Il est bien adapté pour la préparation de sol.


(Le châssis du FLEX est inspiré des cultivateurs traditionnels, photo Loiselet)

Albano Moscardo fabrique deux modules porte-dents qui s’adaptent au porte-outil : un griffon et un vibroculteur avec rouleau émietteur.


(Document technique du FLEX, P2/4, photo noieilcavallo.org)


(Document technique du FLEX, P3/4, photo noieilcavallo.org)

Les différents modules se montent sur le porte-outil via trois boules d’attelage (type remorque voiture).


(Le FLEX avec sa herse étrille, photo Ivan Wassermann)

Nous avons également finit la conception d’un module de herse étrille. Ce module avait été commencé par Trifin Gloaguen, financé par Hippotese, en 2021, sur une conception de l’Atelier Paysan (Thomas Peyre).
Ce module reprend d’ailleurs en partie la structure de la herse étrille que propose ce dernier. Ce module s’utilise très bien pour le désherbage des céréales à la sortie de l’hiver. De plus, il est relativement peu tirant, et donc idéal pour remettre les chevaux au travail pour la saison.

Nous avons principalement utilisé le module de vibroculteur (petites dents + rouleau émietteur), qui nous a permis de bien préparer notre sol pour la plantation des pommes de terres et oignons (0,5ha), ainsi que pour le semis de seigle (0,5ha) et d’orge (0,5ha).

Dans l’ensemble nous sommes vraiment satisfaits de ce porte outil et des différents modules qui s’y adaptent et nous projetons d’en faire l’acquisition pour la saison prochaine.


2 à 3 passages de FLEX ont été nécessaires pour faire un semis ou une plantation, photo Ivan Wassermann

Itinéraires techniques :
Pour des raisons de sols très argileux et de météo nous avons pour le moment principalement utilisé le Flex après un premier passage de vibroculteur au tracteur, passage qui n’avait pas permis d’obtenir une préparation de sol satisfaisante pour un semi, ni une plantation.
Sur un sol nu (chaume de sarrasin après moisson et passage de l’hiver), chez nous deux à trois passages de Flex se sont avérés nécessaires pour faire semis ou plantations.

Dans une projection future nous pensons utiliser le Flex pour la reprise d’un labour d’automne, labour fait à cheval bien évidement. Un ou deux passages seront nécessaires pour les semis d’automne. Nous projetons également de développer d’autres modules, un émietteur/émotteur, cover-crop. Avis aux amateurs-trices intéressés-ées de prendre contact avec nous ! (wassermann.ivanCHEZlaposte.net).

Points techniques sur le fonctionnent de l’outil :
- Le changement des modules se réalise assez facilement grâce au levage hydraulique du porte outil et aux trois boules d’attelage qui servent d’amarrage entre les modules et la structure porte-outil.
- L’ensemble reste très roulant et mobile, une personne suffit pour faire le changement de module. (sur sol plat et stabilisé bien sûr – et pour nous sur béton dans un bâtiment).
- Le relevage hydraulique est simple et rudimentaire : une pompe double effet (montée et descente), 3 mètres de tuyau et un piston. Il reste très efficace pour le relevage en bout de champs, trois aller-retours sur le levier suffit à lever les modules du sol. Un inverseur permet de changer de position, levage ou descente, facilement.
- Le terrage du module ainsi que son angle d’attaque sont réglables. Ces réglages se réalisent par de simple vis et est facile à réaliser quand l’outil/module n’est pas en tension. Une certaine connaissance/familiarisation avec l’outil est tout de même nécessaire pour comprendre son fonctionnement et l’utiliser sans effort.
- La largeur de travail est d’environ 1,20 mètre.

Remarques – pistes d’amélioration
- Nous avons mis des repères pour indiquer le sens d’action du levier de relevage (levage ou descente).
- La vis de réglage du terrage est un peu courte, un à deux centimètres de plus permettraient d’avoir plus de choix sur la hauteur de l’outil, notamment pour faire un travail plus superficiel.
- Le travail sur un sol très argileux comme c’est le cas chez nous, demanderait presque plus de puissance de traction que deux chevaux, au vu du travail du sol fourni par les modules.
- Il n’est pas possible d’adapter un siège sur la structure il faut marcher à coté, mais cela nous convient. La solution que propose Albano Moscardo est d’atteler le Flex à un avant train, voir la vidéo du site du constructeur (en fin de billet).

Ivan et David


Ivan Wassermann et son cheval Tarik en démonstration à Tec-n-Bio 2023


En 2017, à Tec-n-Bio, nous avons fait quelque démonstrations du porte-outils Flex de Noieilcavallo qu'Hippotese venait d'acquérir.
Nous en avons profité pour faire quelques mesures d'efforts avec le Datafficheur.
Cette petite vidéo vous présente ces essais.


NB : Comme indiqué en fin de vidéo, les mesures au Datafficheur ont été réalisées sur un seul cheval, Les données lues (que vous entendez en fond sonore) sont donc à multiplier par 2. Le Flex demande donc dans ce terrain (très caillouteux) une traction moyenne de 180 à 240 kgf (1800 à 2400 N).

Le Flex peut aussi être attelé à un avant-train. Voici une vidéo de présentation chez Albano Mascardo, son constructeur, issue de son site https://www.noieilcavallo.org/flex/.

dimanche 15 décembre 2024

Quelques conseils de lecture, des livres que vous pourrez (vous) offrir pour noël

Voici quelques livres autour de la Traction Animale, que j'ai beaucoup apprécié ces dernières semaines...

Le cheval en robe de mariée - Des marchands de chevaux en France. 1880-1980. Bernadette Lizet.

Date de parution : 2024, Editeur : CNRS, Nombre de pages : 360, prix : 25 €, isbn : 978-2271147226

Dans ce livre remarquable, l’ethnologue Bernadette Lizet retrace la vie d’une famille de marchands de chevaux entre 1880 et 1980.

De l’opulence à la disparition de la profession. On découvre ainsi les subtilités d'une culture et d'un art du négoce, et c'est tout un pan méconnu, de l'histoire rurale de la France se révèle à nos yeux.

Nous suivons l'histoire de trois générations de maquignons qui déploient un éclatant savoir-faire et une relation intéressée, mais aussi intime, profonde, entre l'animal voué au travail et ses acheteurs.

À pied ou en train, pendant plus d'un demi-siècle, ces voyageurs acharnés, les Perraguin, maquignons de père en fils de 1880 à 1980, ont placé des dizaines de milliers de poulains de Bretagne chez le paysan, l'artisan ou l'entrepreneur sur tout le Centre et l'Est de la France.

Daniel et ses frères bonimentent. Ils aiment donner la leçon aux orgueilleux et aux " petits-clients " en défendant leur honneur et leur respectabilité.

Ils furent les derniers héritiers d'une longue histoire, d'un art de conduire les affaires en foire, dont ils maîtrisaient tous les codes et les secrets.

À partir de centaines d'heures d'entretiens, de carnets et documents, Bernadette Lizet construit ici un récit précis et sensible. Elle nous plonge dans la vie des marchés aux chevaux, là où se pratique le " vol honnête ", où les wagons de poulains arrachés à leurs mères traversent le pays en une nuit, où l'on masque leurs défauts et leurs tares, en les habillant en " robe de mariée ".


La ronde des bêtes - Le moteur animal et la fabrique de la modernité - François Jarrige

Date de parution : 2023, Editeur : CNRS, Nombre de pages : 456, prix : 25 €, isbn : 978-2348076718

Cet ouvrage, fruit d'une longue enquête, se propose de retracer l'histoire longue du moteur animal, de ses mutations et de sa contribution à la fabrique du monde moderne.

Désormais oubliée, ou considérée comme une pratique périmée, la mobilisation des animaux tournant en rond pour produire de la force et actionner des appareils mécaniques a pourtant accompagné l'expansion de l'Europe, nourri l'extractivisme, offert un moteur bon marché aux premières usines comme aux paysans, avant d'inspirer les recherches contemporaines d'alternatives aux combustibles fossiles.

Le travail des animaux offrait en effet une source d'énergie familière, flexible et bon marché, incarnant un "progrès avec prudence" alors que s'installaient l'Anthropocène et ses grands équipements.

L'exhumation de cette pratique, depuis ses premiers usages antiques jusqu'à son apogée au XIXe siècle, puis sa survie souterraine jusqu'à aujourd'hui, vient interroger la condition animale et les enjeux énergétiques en décalant les regards habituels. Explorer le rôle et les usages de l'animal prolétaire permet de penser l'évolution du statut des bêtes, mais aussi les liens qu'elles entretiennent avec les autres acteurs au travail.

Alors que les appels à décarboner et à sortir des énergies fossiles se multiplient, ce livre s'efforce de retrouver des modes de vies oubliés et de redonner à voir des collaborations entre humains et non-humains largement invisibilisées par les récits dominants.

Nous aurons prochainement l'occasion de revenir sur les manèges en présentant notre première expérimentation, lors de l'AG d'Hippotese...


And last but not least

Brèves de Mules - Anecdotes et petits récits - ouvrage collectif et associatif

Date de parution : 2023, Editeur : Auto-édité, Rémy Pipet, Nombre de pages : 244, prix : 15 €, isbn : 979-1041516339

"Brèves de mules" est un ouvrage collectif et associatif composé de 95 petits récits et anecdotes croustillantes, drôles ou émouvantes, illustrant à la fois le bonheur et les difficultés de côtoyer cet animal, peu connu du grand public.

Des récits très courts, d'autres de plusieurs pages, des tranches de vie, de petites anecdotes, des ressentis très personnels, au final un patchwork d'histoires variées à la lecture desquelles on peut se faire une idée de la spécificité, du tempérament, des qualités incroyables de la mule, et de ce que représente la relation avec cet animal.

La lecture de ces récits devrait enchanter ceux qui connaissent déjà bien notre hybride, et peut-être donner à d'autres l'envie de l'approcher !

Le livre n'a donc pas d'auteur, mais 67 co-auteurs. Il comporte une cinquantaine de photos et autant de dessins, réalisés par une vingtaine d'illustrateurs. Composé de 244 pages et de très bonne facture, son objectif est de mieux faire connaître cet animal hybride qu'est la mule (le mulet si c'est un mâle !), car les livres sur le sujet sont rares en langue française.

Les associations "La Maison du Mulet" et "HIPPOTESE" ont participé financièrement à la réalisation de ce livre, ainsi que plusieurs adhérents de l'association des CALC (Cavaliers Au Long Cours).

A l'initiative de cette idée, Rémy, membre de ces trois associations, a joué le rassembleur d'histoires et réalisé la mise en pages du livre avec l'aide indispensable de Véronique, son épouse.

Pour se procurer ce livre, vendu 15 euros (plus les frais de port le cas échéant), vous pouvez aller sur Hello-Asso-Hippotese (en plus, on gagne quelques euros...).

lundi 9 décembre 2024

Influence de la pente sur les efforts produits par le cheval de travail (suite)

Voici l'étude plus scientifique d'un cas plus général de calcul des efforts dus à la pente.

Cette étude complète le billet précédent sur ce sujet, voir ici... et pourra intéresser les utilisateurs d'équidés qui font du transport par exemple.


Cas général de l'influence des efforts dus à la pente

On peut remarquer dans ce schéma qu'il ne s'agit pas de travail à l'aide d'un outil aratoire, mais le raisonnement reste le même.

Les efforts propres au travail du sol (résistance de la terre que l'on déplace), sont ici comparables aux efforts dus au frottement (essieu, pneus...) quand nous sommes dans le cas d'un engin à roues.

Ces efforts ne sont pas représentés sur ce schéma, ni l'énergie dépensée par le cheval pour se mouvoir sur le plat (à vide, un cheval qui marche sur le plat, dépense de l'énergie). Nous n'étudions ici que la variation de ces efforts dus à la pente.

Rappel des formules de physiques qui nous intéressent ici :


Rappel des formules de physique en jeu ici...

Quelques exemples pour illustrer :

Un cheval de 700 kg, tire une charrette de 800 kg sur le plat à 5 km/h (1,39 m/s), le coefficient de frottement est de 0,02 (2 %, ou 20 kg/tonne), soit 800 x 0,02 = 16 kg.
La puissance mise en jeu sur le plat est P = F x V soit P = 16 x 9,81 x 1,39 = 218 w

Sur une pente de 5%, en regardant les formules, on a en plus :
P = (M1 + M2) x 9,81 x pente x V = (700 + 800) x 9,81 x 0,05 x 1,39 = 1500 x 9,81 x 0,05 x 1,39 = 1023 w
On prend en compte ici, le surplus de puissance dû à la traction de la charrette en pente et le surplus de puissance dû au déplacement du cheval lui-même.

On passe donc de 218 w à 1023 + 218 soit 1241 w, soit 1241/218, ou 5,7 fois plus !

On peut recalculer en imaginant baisser la vitesse de déplacement dans la pente et passer de 5 km/h à 3,6 km/h (1 m/s).
La puissance mise en jeu est de P = F x V = 16 x 9,81 x 1 = 157 w
Et avec la pente de 5% :
P = (M1 + M2) x 9,81 x pente x V = (700 + 800) x 9,81 x 0,05 x 1 = 1500 x 9,81 x 0,05 x 1 = 736 w

On est maintenant à 157 + 736 = 893 w, et donc 893/218, soit 4 fois plus ! (que sur le plat à 5 km/h).

Une route avec une pente de 5% est très courante. On voit que la puissance demandée augmente très fortement et il faut en tenir compte. On voit aussi que le fait de baisser la vitesse de déplacement permet de réduire d'un tiers l'effort du cheval dans la pente.

Pour mémoire, nous avions déjà parlé de tout cela dans un précédent billet ici, mais sans prendre en compte l'effort supplémentaire du cheval pour se mouvoir lui-même dans la pente.

vendredi 6 décembre 2024

Influence de la pente sur les efforts produits par le cheval de travail

De nombreux prestataires en vigne ou vignerons, utilisent leur chevaux dans la pente.

Si parfois, ils choisissent de ne travailler qu'à la descente (et donc de remonter à vide) ils leur arrivent aussi de travailler à la monté et à la descente en alternant les passages d'une fois sur l'autre pour limiter l'effet de l'érosion (en particulier sur le rang descendant).

On peut donc se demander quel effort (supplémentaire) on demande à nos "collègues équidés" dans cette situation pendant la montée.


Morgane et Alice pendant une formation CERRTA "vignerons du Jura" en avril 2024

Tentons une estimation rapide...

On sait que la Puissance (W) = Force (N) x La Vitesse (m/s) P = F x V

On peut prendre un exemple pour comprendre : À plat, 1 cheval de 700 kg qui tire un outil de 20 kg à 1 m/s avec un effort de 70 kg (à peu prés 700 N) développe une puissance de 700 w mesurée (pour la traction de l'outil) + l'énergie propre à son déplacement horizontale (non mesurée et que nous négligerons ici).

En première approche, on considère que l'énergie due au travail du sol ne change pas dans la pente (même travail aratoire) mais que s'y ajoute une énergie nécessaire à l'élévation verticale de la masse du cheval et de celle de son outil.

C'est ce supplément qui nous intéresse ici...

Donc, le même cheval qui se déplace en travaillant à la monté sur une pente de 10% (5,7°), dans les même conditions de sol, d'outil et de vitesse, développe toujours une puissance de 700 w pour le travail, mais élève en plus chaque seconde de 10 cm (0,1 m) sa masse et celle de l'outil, soit 720 kg.

Cela revient à tirer verticalement 720 kg (7200 N) à la vitesse de 0,1 m/s soit développer une puissance supplémentaire de 720 w (rappelez-vous la démonstration de watt sur la 2ème diapo du billet sur les mesures d'efforts ici).

Le cheval fourni donc dans ce cas (pente à 10 %) une puissance de 720 + 700 = 1420 w (Plus de 2x plus qu'à plat) ou l'équivalent d'un effort de 142 kg sur du plat (qui est un effort important).

Le même cheval sur une pente à 20 % (11,3°) 7200 N x 0,2 m/s = 1440 w soit 1440 + 700 = 2140 w (Plus de 3x plus qu'à plat) ou l'équivalent d'un effort de 214 kg (qui est un effort très important).

Le même cheval sur une pente à 30 % (16,7°) 7200 N x 0,3 m/s = 2160 w soit 2160 + 700 = 2860 w (Plus de 4x plus qu'à plat) ou l'équivalent d'un effort de 286 kg (qui est un effort à ne demander que de manière limité dans le temps).

Il faut donc être bien conscient des efforts supplémentaires que l'on demande à un cheval sur un terrain en pente.

En vigne, une pente de 10 % (5,7°) est courante, une vigne de 20 % (11,3°) fréquente et certaines parties de vigne atteignent parfois les 30 % (16,7°). Nous avons mesuré en Jura des vignes qui finissent en haut de parcelle à 19° (34,4 %) voir 20° (36,4 %).

Si l'on souhaite travailler ces parcelles à la montée, il faudra gérer les temps de récupération (la descente peut être considérée comme un temps de récupération) et les temps de pause. Il faudra aussi être attentif à l'échauffement (commencer par des rangs peu pentus), surveiller la fréquence cardiaque de l'animal et limiter le temps global de travail (répartition sur plusieurs jours de l'intervention, ou sur plusieurs chevaux, par exemple).

Une autre possibilité est de réduire la vitesse de travail et de cadencer le pas, en effet le cheval a tendance spontanément à accélérer dans les montées, ce qui est contre-productif. Il faut au contraire le ralentir...

Et évidemment, le choix d'un cheval adapté (plus léger, plus trapu) et au pas naturel plus lent est à privilégier.

Nous poursuivrons notre réflexion avec une étude de cas plus général dans un prochain billet...

lundi 2 décembre 2024

Débardage de voiture en talus, Il faut bien calculer... (suite, vidéo et photos...)

Pour compléter mon billet précédent sur le débardage de voiture en talus, voici une petite vidéo et quelques photos qui vous permettront de vous imprégner de l'ambiance du chantier...










jeudi 28 novembre 2024

Débardage de voiture en talus, Il faut bien calculer...

On nous demande parfois de sortir des objets (grume, carcasse de voiture...) tombés en contrebas d'un talus, en général sur des chemins peu accessibles, en bord de rivière ou dans des sites sensibles.

Il est intéressant, avant d'accepter la mission, d'évaluer l'effort nécessaire afin de dimensionner le système technique à prévoir et pouvoir évaluer son coût et/ou sa faisabilité.

Je vais vous montrer sur un exemple récent, que l'on peux sous-estimer la difficulté, en négligeant de faire des observations précises et quelques calculs de physique au préalable...

Je vous présente le projet tel qu'il m'a été soumis par Noémie. Il s'agit de sortir d'un talus une voiture (206 Peugeot) pour la remonter sur un chemin dans une forêt de Chartreuse.

Voici les 2 photos qu'elle m'a envoyé...

Que j'ai bricolé pour en faire une seule...

Là dessus, j'ai estimé à la louche un certain nombre de paramètres et j'en ai conclu "fingers in the nose" qu'il n'y avait pas de difficultés.

Ma première analyse :

- Une petite voiture 206, autour de 800 kg, à tirer sur 10 mètres.
- Un point d'accrochage existant, solide et bien placé (arbre, croix jaune).
- Un chemin de halage, légèrement descendant, en ligne droite de plus de 50 m de long. A priori avec un sol peu glissant.

Ma 1ère solution :

Un mouflage quatre brins avec 4 poulies ciseaux PC16 et un câble acier 6 mm de 50 m doit suffire (je choisis le câble acier car il est moins sensible à l'usure par frottement que le câble synthétique).


Le petit croquis d'explication que j’avais fait

N'ayant pas pu être personnellement présent sur les lieux le jour dit, pour raison médicales, Noémie, Pierre, Nina et Loup ont donc mis en place le système et réalisé le débardage de la voiture avec succès mais non sans difficultés. Voici le compte-rendu de Nina.


Chantier original en Chartreuse Récit de Nina Mas

Noémie adhérente à Hippotese et responsable de l’entreprise de prestation en TA « d’Un Seul Trait » est récemment arrivée en Chartreuse. Lorsqu’elle a présenté son projet à la commune, la mairie lui parle alors d’un chantier qui pourrait l’intéresser.

Une sortie de route étant vite arrivée une voiture s’est accidentée dans un ravin 5m sous la route. Chance pour le conducteur qui s’en sort sain et sauf car le ravin se termine une trentaine de mettre plus bas dans une rivière caillouteuse.

Noémie n’étant pas équipée, elle a fait appel a Hippotese pour son soutien matériel, technique et humain.

La demande de la municipalité de Saint Pierre d'Entremont (Savoie) est simple, sortir la voiture du ravin et la mettre sur la route. Ce qui n’était pas prévu et qui nous a rajouté environ deux heures de travail c’était de la traîner sur la route sur 50 mètres afin de l'amener sur un replat pour permettre à la dépanneuse de la récupérer sans difficulté.

Nous n’étions pas trop de 4 humains, 1 cheval, et deux caisses de matériel de mouflage pour répondre à la problématique du chantier. En plus de la réflexion technique en amont de Deny F.

Première étape, la veille du chantier officiel, afin d’aller repérer les lieux, comprendre le chantier, et mettre en place le matériel dont nous aurions besoin le lendemain.

L'étude sur place des conditions réelles nous a poussé à modifier le système envisagé. L’enjeu était de trouver la solution la plus pertinente pour remonter la voiture avec nos contraintes de terrain et le matériel à disposition.

Le mouflage prévu n'était visiblement pas suffisant (plus dur que prévu) et il a fallu augmenter le nombre de brins, ce qui a obligé à prévoir des reprises compte tenu de la longueur de câble à disposition.

Il fallait de plus absolument mettre en place un dispositif de sécurité pour s'assurer que la voiture ne redégringole pas en bas du ravin lorsque nous devions effectuer ces reprises ou en cas de rupture d'un élément tracteur (câble, mousqueton, chaîne d'accroche...).

Cette sécurité a été réalisée avec un câble synthétique, un moufle 6 brins. Le câble était enroulé d'un tour autour d'un arbre et repris en tension au fur et à mesure.

Nous avions le matériel d'Hippotese à disposition et nous avons dû en rajouter (notamment des câbles) une fois rentrés de l'étape de préparation.

Pour la plupart nous n’avions que très peu pratiqué les techniques de mouflage, c’était très formateur de devoir réfléchir ce chantier et bien sur d’être accompagnés de Pierre G. qui a pu nous partager son expérience.

Aux deux premières traînes du matériel à cassé, une chaîne d'accroche à l'emplacement d’une soudure et un crochet raccourcisseur mis en remplacement, sans doute trop faible (que nous n'avons pas retrouvé).

La suite de la matinée s’est déroulé sans autre aléa, la voiture a pu être tirée du fossé puis remontée sur la route.

Il aura fallu 1h30 de préparation la veille puis une matinée de 7h30 à 13h30 pour mener jusqu’au bout le chantier, soit 7h30 au total, à 4 personnes.

FIN


A l'écoute du récit de Nina, je me suis remis en question et j'ai tenté d'analyser mes erreurs...

Mes erreurs de jugement :

La première, a été de ne pas me rendre sur place pour analyser la situation, les photos déforment la réalité et aplatissent les perspectives. Et quand on a surtout une expérience pratique et expérimentale, on ne sent pas les choses si l'on n'est pas sur le terrain.
Pourtant Noémie m'avait invité à aller sur place, mais faute de temps et trop sûr de moi, j'avais décliné.
La seconde erreur a été d'envisager la situation comme si nous étions en faible pente et ne pas avoir mesuré la hauteur du déplacement de la charge, ni la pente naturelle du talus.
La troisième erreur est d'avoir sous estimé le poids de la voiture, une 306 fait 1000 kg (une simple interrogation du Net m’aurait renseigné), mais en fait, nous avions à faire à une Peugeot 307 hdi qui pèse, elle, prés de 1300 kg (une observation précise du terrain, on vous dit...).
Et enfin la quatrième est d'avoir sous estimé le frottement d'une épave, à laquelle il manquait 2 roues sur un sol meuble forestier en sous-bois (Noémie avait proposé de trouver 2 roues à la casse pour remplacer les 2 manquantes, j'avais refusé...).

Voici le dessin que j'aurai dû faire :


Et le schéma analytique que l'on peut en tirer...


Ma seconde analyse :

Nous avons un solide de 1300 kg de masse, à monter d'une hauteur de 7 m sur un plan incliné à 45°.
Nous ne connaissons pas la valeur du frottement de ce solide sur le sol (qui va augmenter l'effet du poids), ni celle du câble sur l'arête supérieur du talus car nous pouvons difficilement nous accrocher assez haut sur l'arbre pour éviter cette ligne de traction brisée (en fait, il y a 4 lignes de traction car 4 brins au moufle et donc 4 frottements).

Le poids de l'objet est égal à m x g soit 1300 x 9,81 = 12753 Newtons, ou 1275,3 daN ou 1275 kgf
Comme le talus est incliné à 45°, l'effet du poids (parallèle à la pente, en rouge) est : m x g x sin α, or sin α = sin 45° = 0,707
Donc l'effet du poids sur le plan incliné est 12753 x 0,707 = 9017 N soit 901,7 daN ou 902 kgf

Donc sortir cette voiture du talus, indépendamment du frottement, revient à lever verticalement une charge de plus de 900 kg sur une hauteur de 7 m !

Toujours en négligeant le frottement (parce qu'inconnu mais certainement pas nul), le cheval doit exercer un effort supérieur à 902 / 4 puisque nous avons 4 brins, soit 225,5 kgf, pour espérer déplacer la charge.

Pour info, un effort de 70 kgf est considéré comme standard, 140 kgf, comme fort et 210 kg comme très fort.

Mais en plus, contrairement à une traction comparable sur le plat, la charge voudra redescendre (elle pèse de tout son poids) donc la traction statique (à l’arrêt) ne peut pas être inférieur à cette valeur sinon, le cheval sera lui même entraîné en arrière...
Il faut donc prévoir de verrouiller la charge dans une position quelconque afin qu'elle ne tire pas le cheval en arrière si celui-ci s'arrête ou si on a besoin de faire des reprises ou encore en cas de rupture d'un éléments.


Bref, sur ce type de chantier (sur les autres aussi) :

  1. Il faut faire preuve d'humilité.
  2. Aller sur place, mesurer, calculer les efforts en jeu, se faire aider au besoin.
  3. Utiliser du matériel de qualité et éprouvé, surdimensionner les systèmes.
  4. Mettre en place un dispositif de sécurité indépendant du système principal.

Quelques photos et une vidéo du chantier, à suivre... ici

mercredi 27 novembre 2024

Manuel du ferrage standard

Lors de la journée technique "Chevaux de travail : Bientraitance et Sécurité" organisée par la nouvelle association "Cheval de travail en Suisse", Alexandre Valet, Maréchal-ferrant et intervenant, nous a distribué, un petit fascicule intitulé "Manuel du ferrage standard".

C'est un petit recueil d'une vingtaine de pages, destiné aux apprentis maréchal-ferrant suisse et aux propriétaires de chevaux afin qu'ils puissent avoir un repère d'évaluation d'un ferrage correct.

Quelque soit le choix d'entretien des pieds (pieds-nus ou ferrés) de vos chevaux, il contient des informations de base sur les aplombs, le vocabulaire et le pied que nous devrions tous connaître.

Vous pouvez le télécharger ici...

Si j'ai bien compris, il a été créé par la commission nationale des cours et examens de AM Suisse, Aarberg, 2028 (qui est la fédération des associations professionnelles de travail du métal en Suisse). Vous pouvez aussi le retrouver sur leur site.

Je vous propose le scan de quelques pages pour vous donner envie...


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dimanche 13 octobre 2024

Fabriquez votre Avant-Train avec Aurelien Gerboin

Nous savons tous que le premier équipement que doit avoir un utilisateur d'équidé de travail, surtout débutant, c'est un avant-train.

Il permet de se déplacer rapidement (et à plusieurs) tout en améliorant le dressage (en particulier à la mauvaise saison, quand les autres travaux sont moins nombreux).

Il permet, à moindre coût de faire des travaux de cours de ferme ou des transports à l'aide d'un simple petite remorque routière (qu'on trouve à quelques centaines d'euros sur le Bon Coin).

Aurélien Gerboin, qui est Forgeron et ferronnier d'art, nous partage les documents et photographies qui permettent de se fabriquer un Avant-Train de base en simple ou en paire, d'un poids environ 150 kilos, d'une voie de 1,32 mètres, avec une banquette 3 places réglable d’avant en arrière, un attelage remorque (chape et boule) réglable en hauteur, un frein à pied avec blocage possible et des roues gonflables de grand diamètre (pneu moto de 69 cm de diamètre).

Vous pouvez télécharger (voir en bas de ce billet) une notice générale (photos), les plans côtés et les explications pour fabriquer les roues à partir de roues de moto.

Merci à Aurélien de cette aide à l'autoconstruction. Et si vous ne vous sentez pas de le fabriquer vous même, vous pouvez peut-être trouver un artisan métallier qui acceptera de vous le fabriquer (en tout ou partie) à partir de ces documents.

Télécharger la Notice Générale ici.

Télécharger les plans côtés ici.

Télécharger les explications pour fabriquer les roues.

mercredi 2 octobre 2024

AG 2024 d'Hippotese aura lieu les 9 et 10 novembre 2024 à la ferme du collectif de Chenèvre à la Chapelle sur Furieuse 39110 Jura

L'AG Hippotese se tiendra cette année les 9 et 10 nov, à la ferme (du collectif) de Chenèvre, à La Chapelle sur Furieuse dans le Jura (39110), à 8 km de Salins Les Bains. Coordonnées GPS : cherchez : 46.9869 5.8571

Attention, les festivités commencent le samedi matin...

Samedi 9 nov matin (9h-12h), visite du projet expérimental d'Hippo-câble pour le travail de la vigne en pente, le site est situé aux Arsures (entre Arbois et Salins), voir photo. Coordonnées GPS : Cherchez : 46.9412 5.794

Samedi midi, repas/apéro sorti du sac.

Samedi après-midi (14h-15h), visite de la ferme de Chenèvre.

Samedi après-midi (16h-19h) débat avec nos hôtes sur le choix de la traction-animale intégrale.

Samedi soir, la fête, apporter vos instruments de musique et vos spécialités...
NB : Le repas du samedi soir est prévu, mais comme d'habitude, vous pouvez apporter vos spécialités solides et liquides que nous aurons plaisir à déguster.

Dimanche matin, (9h-12h), AG de l'association Hippotese.

Dimanche midi, Repas partagé de dimanche midi.


Divers :

La gare la plus proche se trouve à Mouchard à 5 km, venez en train ou covoiturez...

Couchage :

Apportez vos sacs de couchage et matelas, le couchage est possible sur Chenèvre. Ceux qui souhaitent plus de confort peuvent apporter leur tentes, fourgons ou réserver les gîtes locaux...

Un accueil est possible le vendredi soir à Villers-sous-Chalamont sur la ferme Cannelle.

Boutique sur place :

Vente du livre collectif auquel l’association a contribué "Brèves de Mules" au prix de 15 euros. Vente des Ressorts de Traction made Hippotese au prix de 70 euros la paire pour les adhérents. Y'en a plus, et on ne sais pas quand il y en aura d'autres...

Vous ne pouvez pas venir...

Nous vous regretterons, c'est sûr... Mais vous pouvez quand même soutenir la Traction-Animale et la mise à disposition gratuite en licence libre de tous nos travaux et recherches...
Vous pouvez adhérer, nous soutenir ou acheter le livre "Brèves de mules" en ligne ici : https://www.helloasso.com/associations/hippotese

samedi 21 septembre 2024

Retour sur les JOURNÉES SCIENCES ET INNOVATIONS ÉQUINES (JSIE) en mai 2024 de l'IFCE

Mon petit retour sur les JOURNÉES SCIENCES ET INNOVATIONS ÉQUINES (JSIE) 2024 de l'IFCE à Saumur.

Elles sont un rendez-vous intéressant pour communiquer, échanger, découvrir et débattre autour des dernières nouveautés scientifiques et techniques de la filière équine (suivre l'état de la science équine et connaître les différentes thèses en cours).

Ces journées (un jeudi et un vendredi) qui enregistrent plusieurs centaines d’inscrits (350 en 2023), sont accessibles en présentiel (payant) ou en direct en ligne (payant) et plus tard en retransmission gratuite (documents et vidéo) sur le site de l'IFCE.

C'est la 3ème année où je me rends aux JSIE.
En 2022 j'y suis allé en tant que simple spectateur...

En 2023 j'ai présenté un poster sur le Datafficheur, voir billet ici :...

Et en 2024, j'ai présenté notre méthode de "Mesure d'efforts et récupération chez les équidés de travail" (voir billet ici)


Le programme de ces journées est chargé et en général il y a 2 conférences en simultané, il faut donc étudier attentivement le programme des journées pour faire son choix (Programme des communications 2024).

On a un petit résumé à l'avance des communications pour pouvoir choisir (Présentation des communications 2024).

Le contenu est d'un bon (haut) niveau scientifique, les présentateurs(trices) sont des étudiants(tes) en thèses ou des scientifiques qui font un point sur leurs recherches. Peu de témoignages d'utilisateurs comme moi.

Les présentations que j'ai vraiment apprécié aux JSIE 2024 :

- La Table ronde "SPORTS ÉQUESTRES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE" très intéressante. Avec entre autre une intervention de Nicolas Coulmy (Direction Technique Nationale de la Fédération Française de Ski), qui a fait un parallèle avec la nécessité des stations de ski d'anticiper l'évolution de leur pratiques malgré le déni des intéressés.

- La visite du plateau technique (en fin d'après-midi) "Équitation et performance sportive" avec une présentation des différentes études menées à Saumur suivi d'une démo en live du fonctionnement de tous les matériels et capteurs avec la complicité des jeunes élèves de l'école nationale d'équitation. Évidemment, la visualisation en direct sur écran des valeurs des capteurs et le traitement informatique du signal qui sont aussi des problématiques de nos Datafficheurs m'ont donné plein d'idées de développement et plein d'énergie pour avancer sur ces sujets.

On peut avoir une idée de cette visite du plateau technique ici.

- La démonstration au GRAND MANÈGE : "Le cheval peint pour mieux comprendre la biomécanique", très spectaculaire et pédagogique, même si l'on est un peu soûlé par les noms complexes des différents muscles. Impressionnant en déplacement dynamique aux différentes allures et en saut. (image prise avec mon téléphone en pièce jointe).

- La présentation "Médias et sports équestres : quelle gestion des crises ?". Une analyse de l’emballement médiatique dans les médias traditionnels et les réseaux sociaux suite à l'incident du Pentathlon aux JO de Tokyo en 2021 (pour ceux qui comme moi avait raté l'affaire "Saint Boy"), pour en tirer une meilleure compréhension du fonctionnement des médias, de leur temporalité et la gestion d’une crise dans un contexte sociétal sensible au bien-être animal. Ça pourrait bien nous concerner un jour ! (https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=27734).

- La présentation du poster et les retours de l'étude "Effort de travail du couple cheval-meneur en viticulture" de Anais Appelgren de l'IFCE UZES. Cette étude (https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=27753), est intégrée dans le projet Caract-Equivigne, qui sera détaillé aux JSIE 2025. Regarder sur le pdf, le mode de représentation très intéressant des données sous forme de "graphe en violon" représentant les fréquences cardiaques du binôme cheval-meneur et la force de traction exercée par le cheval.

- La présentation "Vision par ordinateur : quel regard sur nos chevaux ?" de Benoît Pasquiet de l'IFCE SAUMUR, géniale, c'était plutôt une initiation à l'analyse d'image automatique et une déconstruction des mystères de l'intelligence artificielle (https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=27742).

Il y en avait plein d'autres très bien aussi, comme les 3 conférences sur l'économie (https://mediatheque.ifce.fr/index.php?lvl=notice_display&id=74456) et celle sur le comportement des maréchaux-ferrants (https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=27743).

Je faisais ma présentation en dernier le vendredi à 17h, autant dire qu'une partie du public qui vient de toute la France était déjà sur le retour, mais comme toutes les présentations se retrouvent à terme sur le net, ce n'est pas si grave.

Je regrette juste, puisqu'il y a 2 lieux de conférence en simultané, de ne pas avoir pu suivre les présentations sur "BIEN-ÊTRE, COMPORTEMENT ET COGNITION" qui avaient lieu en même temps que ma présentation et de 3 autres intéressantes que je ne voulais pas rater. C'est un peu le problème, il faut faire des choix...
Il reste les vidéos à regarder en replay...

Nota : Les conférences JSIE 2023 sont visibles ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLATYrVnX3WHUPN3N6uDT06CNusxK0vUG9

Les conférences JSIE 2024 sont visibles ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLATYrVnX3WHVS8adVOCGP-qq7CfgkoMxV

mercredi 18 septembre 2024

Présentation vidéo : "Mesure d'efforts et récupération chez les équides de travail" (JSIE 2024)

Voici les diapos de ma présentation : "Mesure d'efforts et récupération chez les équidés de travail".

Elle a été présentée en avant-première aux JSIE (JOURNÉES SCIENCES ET INNOVATIONS EQUINES) de l'IFCE les 30 et 31 mai 2024 à l'École Nationale d'Équitation de Saumur.

Vous pouvez télécharger cette présentation en pdf, la visualiser en vidéo et ou lire l'article résumé (voir les liens en fin de billet)...


Les 18 diapos de la présentation...



Pour télécharger...

Lien vers la présentation 2024 "Mesure d'efforts et récupération chez les équidés de travail" en pdf ou sur le blog ici...



Lien vers la vidéo de la présentation (sur Youtube) : https://www.youtube.com/watch?v=I-A0-Vz4U_o



Lien vers l'article d'accompagnement (pdf) : https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=27744ou sur le blog ici...

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