Hippotese, Le cheval de Travail

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samedi 29 mars 2025

Mesures d'efforts et de puissance sur un épandeur de fumier à traction hippomobile

La ferme Cannelle, de Villers sous Chalamont, Doubs, a acquis un épandeur de fumier à traction animale, à 4 roues et à prise de force sur les roues. C'est le modèle "Spreader Elite 85" de la marque Lancaster,

C'était une superbe occasion de faire des mesures d'effort et même de puissance, grâce à notre nouveau venu dans la famille Datafficheur : Le DataWatt (nous ferons bientôt un billet spécifique sur cet appareil).

Présentation de l'épandeur Lancaster "Spreader Elite 85" :

Le volume : Volume de la caisse : 2,6 m x 1 m x 0,50 m à raz la ridelle, soit 1,3 m3 Volume de chargement maxi, en complétant le volume de base avec un tas triangulaire de 0,40 m de hauteur de pointe, au dessus du niveau de la ridelle (1 x 0,4X 2,6)/2 = 0,52 m3 en plus. Donc volume maxi chargeable 1,3 + 0,52 = 1,82 m3 (soit x 750 kg = 1365 kg). Volume pesé (chargement habituel, 10 cm environ au dessus de la ridelle) : 2,6 x 1 x 0,6 = 1,56 m3 (soit x 750 kg = 1170 kg). Lancaster Spreader Elite 85

Le poids : Un des avantages du village de Villers sous Chalamont, est qu'il possède (encore) une balance publique. Nous avons donc pu peser l'épandeur à vide (1,250 T) et plus tard en charge (2,42 T), soit une charge de 1,170 T. Nous en avons profité pour peser les 2 chevaux utilisés ce jour : Larix, hongre comtois, 642 kg et Gentiane, jument comtoise 670 kg.

Le fumier épandu :

C'est un fumier bovin/équin, à 3 mois de compostage, retourné 2 fois, d'une densité mesurée de 750 kg/m3. Il a une consistance "caramel", il faut 3 godets de fourche à fumier à grappin pour charger l'épandeur.

Avec cet épandeur, le fumier, est dispersé sur environ 6 m de large mais la largeur d'épandage réel est de 4 m.
En vitesse 3 d'avancement du tapis, il faut 300 m pour tout vider. En vitesse 2, il faut 400 m pour tout vider. Nous verrons que les efforts sont plus adaptés à l'utilisation de 2 chevaux en vitesse 2, soit une densité de 1170 kg / 1600 m2 (4m x 400 m) = 0,73125 kg/m2 ou 73125 kg/ha ou 7,3 T/ha (ce qui est correct pour une pâture).

Le champ :

C'est une pâture, d'environ 300 m de long et de plusieurs centaines de mètres de large. Elle est globalement plate, mais irrégulière, avec des pentes de 1,7° (3%) à 3° (5,24%), ce qui donne des variations de plus ou moins 50 kgf en terme d'effort suivant le sens de la pente (légère montée ou légère descente).

Le déroulement des mesures d'efforts, de vitesse et de puissance :

Les mesures on été faites sur un après midi (16h à 18h). L'épandeur a d'abord été pesé à vide ainsi que les 2 chevaux, puis nous sommes allés au trot jusqu'au champ d'épandage (1 km), le tas de fumier était stocké en bord de route à l'entrée du champ concerné.

L'épandeur a été chargé une première fois au tracteur, avec une fourche à grappin (tps : 6 mn) et on a épandu le fumier sur 300 m environ (tps : 5 mn) en faisant des tests de vitesse d'avance du tapis (vitesse 2 et 3), des mesures de pentes. Nous avons centré nos mesures sur la variation des efforts en fonction de la vitesse d'avancement du tapis et du dénivelé.

Après nos premières mesures et l'observation de la qualité de l'épandage, nous avons décidé de continuer en utilisant la vitesse d'avance du tapis N°2 et de réaliser nos mesures à cette vitesse, sans changement ni arrêts en cours d'épandage, afin d'avoir des valeurs efficientes.

Nous avons chargé l'épandeur une seconde fois, et nous avons épandu en vitesse 2, sans arrêt, sur 400 m environ et retour hérisson arrêté (tps 4 mn). Nous avons pu faire des mesures dans de bonnes conditions (voir courbe détaillée ci-dessous).

Nous avons chargé l'épandeur une troisième fois et nous sommes retournés au village au trot (à un peu moins d'un kilomètre), pour peser en charge, puis nous sommes revenus, toujours au trot et nous avons épandu, au pas, sur 400 m, retour dans le champ, à vide, hérisson tournant, pour nettoyer le tapis et bien vider.

Puis nous sommes rentrés au trot, à vide, ce qui a permis de mesurer précisément la vitesse au trot et l'effort de traction pour tirer l'épandeur à vide sur le plat (voir seconde courbe ci-dessous).

Résultats des mesures et interprétation :

1) Courbe du 2ème épandage :

Voici la courbe des mesures du 2 ème épandage, en vitesse 2 sur 400 m avec retour hérisson debrayé.

La courbe jaune indique la distance parcourue en mètres, quand elle est plate, c'est que l'on ne bouge plus. On voit que la distance parcourue en épandage est d'environ 350 m (de 17h07 à 17h12, soit 5 mn) et 130 m de retour (350 à 480 m), avec un arrêt entre les 2 (pour discuter). Malheureusement j'ai coupé le DataWatt avant la fin du retour (plutôt 300 m et 4 mn en réalité).

La courbe orange indique les efforts que font les 2 chevaux, une moyenne de 300 kgf en épandage et 150 kgf, retour à vide (hérisson débrayé). Ce qui fait 15O kgf par cheval et correspond à un effort important sans être intense. Cet effort dure 5 mn.
Le retour à vide est à 75 kgf par cheval, pendant 4 mn puis repos pendant 6 mn (le temps de recharger).

Nota : Nous avons mesuré un effort de 180 kgf au retour à vide quand le hérisson (et le tapis) reste embrayé, soit 30 kgf de "coût mécanique".

La courbe verte correspond à la vitesse d'avancement (multiplié par 10 sur le graphique pour être lisible), la vitesse moyenne est de 1,4 m/s, soit 5,04 km/h (un bon pas).

La courbe mauve correspond à la puissance totale délivrée par l'attelage (divisée par 10 sur le graphique pour être lisible). Elle est en moyenne de 4000 w, soit 2000 w par cheval, soit 2,7 cv pendant l'épandage et décroît rapidement en fin d'épandage. Au retour, à vide, elle est en moyenne de 1400 w pour la paire, soit 700 w par cheval, soit 0,95 cv.

2) Courbe du retour à vide à Villers :

Voici la courbe des mesures du retour à vide (mais l'épandeur pèse 1,25 T quand même) sur route plate, sur 1 km. Ce retour a duré un peu moins de 5 mn.

La courbe orange indique les efforts que font les 2 chevaux en moyenne 62 kgf. Soit 31 kgf chacun.

La courbe verte correspond à la vitesse d'avancement (multiplié par 10 sur le graphique pour être lisible), la vitesse moyenne est de 3,48 m/s (soit 12,5 km/h).

La courbe mauve correspond à la puissance totale délivrée par l'attelage (divisée par 10 sur le graphique pour être lisible). Elle est en moyenne de 2130 w, soit 1065 w par cheval (1,45 cv).
Ces efforts durent moins de 5 mn (4,8 mn).

Ces résultats sont conformes aux données relevées par la compagnie des omnibus dont nous avions parlé dans un précédent billet ici...

À savoir : Les chevaux d'omnibus, travaillaient au petit trot et exerçaient un effort de 32 kgf à 2,5 m/s (9 km/h de moyenne car il y avait des arrêts), pendant 1h30 à 3h30.

Et pour finir une petite vidéo de l'après-midi...

En conclusion :

L’épandeur donne globalement satisfaction dans son fonctionnement, même si nous aurions préféré des appuis fessiers plutôt qu’un siège.

Nous nous constatons qu’en terrain plat, deux chevaux adultes, entraînés, sont capables de travailler dans la durée en restant dans le confort même si la puissance demandée est importante en début de vidage.

Le retour à vide et le temps de chargement permet aux chevaux de récupérer.

Si nous devions épandre avec de la pente, il faudrait envisager la traction avec trois chevaux.

Nous avons été séduits par l’efficacité en terme de rendement et de qualité d’épandage d’une journée de travail.

Nous remercions M. Reiner Wiesotzki, importateur de machines à traction animale, depuis les États-Unis.

dimanche 20 mars 2011

Pourquoi le projet Hippomobile du Mont Saint Michel se doit de réussir !

Si nous sommes critique aujourd'hui vis à vis du projet de navettes hippomobiles au Mont Saint Michel, c'est pour des raisons philosophiques et techniques...

Mais d'abord, levons tout de suite une ambiguïté. Le projet de navettes hippomobiles du Mont Saint Michel doit réussir !
C'est un projet d'envergure (40 chevaux impliqués), d'audience mondiale (Le Mont Saint Michel est un des sites les plus visités au monde), et l'ensemble de la filière nationale et internationale du cheval de trait (du cheval de travail) bénéficiera des retombées médiatiques si ce projet est une réussite.

C'est aussi pourquoi, nous avons tous la responsabilité de faire en sorte que ce projet aboutisse positivement et donc aussi celui d'être critique sur les choix qui peuvent nous apparaître discutables.

Les choix philosophiques... Avoir choisi (*) une entreprise privée peut-être plus intéressée par un coup de peinture verte sur ses activités (l'avenir nous le dira) que de promouvoir l'énergie animale, est un choix discutable.
Il aurait sans doute été possible de garder la maîtrise du projet dans une structure collective (GIE, Association...) qui aurait regroupé les utilisateurs de chevaux du secteur, les syndicats de race, les haras nationaux (IFCE), les élus locaux et d'autres partenaires d'audience nationale...
Il aurait sans doute aussi été possible de faire un projet purement hippomobile et pédestre, plutôt que mixte avec les navettes automobiles (les passeurs) et hippomobiles (les maringotes), mais celà demandait une prise de risque plus grande sans doute...
Bref, ces choix sont faits, il est trop tard pour les remettre en cause...
On peut espérer qu'une entreprise comme celle qui a été choisie, se donnera les moyens de faire aboutir la partie hippomobile de ce projet au moins pour sauver son image...

(*) L'entreprise Véolia a été retenu via une Délégation de Service Public pour la construction et l'exploitation des parcs de stationnement et des navettes de transports en octobre 2009.

Les choix techniques... Avant de discuter les choix techniques (dont nous reparlerons dans un futur billet), il est peut-être bon de vous faire une synthèse des informations techniques que nous avons réussi à glaner... (ce genre de projet hésite toujours entre une stricte confidentialité technique et l'envie de diffuser aux médias quelques données concrètes pour faire de la mousse...)


NB : certaines données varient suivant les sources, nous les avons données telles que connues...

Les données connues...

Les Maringotes : Les navettes hippomobiles, sont appelées "Maringotes".
Pour la petite histoire le Littré définit le terme comme : Une petite voiture hippomobile, ordinairement suspendue, garnie de barreaux sur les côtés, et à deux fins, les bancs étant mobiles).

Certains prétendent que les voitures à cheval (souvent appelé "voitures de Genêts) qui à marée basse traversaient la baie, de la pointe des Genêts au Mont Saint Michel, étaient appelées "Maringottes" (avec 1 ou 2 "t"), je n'ai pas trouvé de confirmation de cette information.

Les Maringotes "modernes" ont été conçues par Véolia (qui, dit-on, a déposé un brevet sur leur système directionnel à 2 phases, qui permet un retournement à court rayon de braquage en bout de course).
Ce sont des voitures à pneus, de design moderne, à impériale, de 7 m de long et 2,5 m de large, pour 1,5 tonne de poids à vide (PV) (dans un document, ils parlent de 2 tonnes de PV) et 50 places.
Elles seront fabriquées en région, dans la Manche. Il est prévu de mettre en service 6 Maringotes au maximum (mais on a parlé de 6 à 8 au début).

Elles devraient permettre selon les prévisions de capter 10 à 15% du trafic passagers (3 millions/an de visiteurs au Mont) soit 350.000 personnes par an. Comme les maringotes en PTC (Poids Total en Charge) sont estimées à 5,5 tonnes (j'ai trouvé des indications de 5 à 6 tonnes), j'en conclu que la charge maxi sera de 4 tonnes. Ce qui correspond à 50 personnes de 80 kg de moyenne ce qui semble une moyenne plutôt importante (famille avec enfants) sauf à charger plusieurs équipes de rugbymen. Si la charge maxi est à 5,5 tonnes, la charge moyenne, elle, est estimée à 3 tonnes.

Le parcours : C'est un parcours routier sur un pont dont le tablier doit rester peu épais (le plus "transparent" possible pour ne pas gêner l'esthétique du site, nous a-t-on dit), ce qui expliquerait que l'on ne peut pas y placer des rails pour utiliser un tramway plutôt qu'un omnibus.
Si le Mont est à 2,4 km du parking, seulement 2 km seront couverts par les navettes, il restera 400 m à faire à pied...

Il est prévu de faire une pente descendante à 2cm/m (2%) au 2 bouts pour faciliter le démarrage des maringotes après le chargement (mais donc il y aura aussi une pente montante de 2% en fin de chaque aller et de chaque retour).
Le parcours doit se faire au pas sur 500 m, puis au petit trot sur un kilomètre, puis au pas sur 500 m. J'ai trouvé des vitesses prévues de 5 km/h, 7 km/h ou 8 km/h (sans précisions).
L'aller simple doit prendre une vingtaine de minutes (on parle aussi de 30 minutes).
Il n'est pas prévu de pose sauf le temps d'arrêt pour le déchargement-chargement des passagers.
Un aller-retour se fait donc en environ une heure, soit 3 aller-retours en 3 heures (temps d'utilisation voulu pour une paire de chevaux dans une journée, et ce, 5 jours pas semaine.
Départ prévu pour les maringotes toutes les 15 mn en basse saison et toutes les 5 mn en très haute saison (il faudra alors plus de 6 maringotes dans ce cas là).
Le vent maxi qui a été pris en compte est de 50 km/h (les maringotes seront-elles immobilisées si le vent est plus fort ?).

Les chevaux :
Il faudra 40 chevaux (on parle aussi de 38), des Percherons (850 kg), Cobs-Normands (650-750 kg) et des Postiers-Bretons.
Norbert Coulon sera propriétaire des chevaux qui seront loués à Véolia, il assurera leur dressage et leur entraînement. L’écurie sera installée à Beauvoir, près du Mont-Saint-Michel.
Au printemps 2011, trois syndicats de races (percherons, bretons et cobs normands) présenteront les chevaux sélectionnés par leurs éleveurs. Les chevaux recherchés sont, de préférence, des mâles et des hongres adultes (au moins 5 ans).
La formation des meneurs des Maringotes commencera à l’automne 2010 afin qu’ils soient prêts en novembre 2011. Cette formation est assurée par le lycée agricole de Saint-Hilaire du Harcouët dans la Manche.
Norbert Coulon mettra à disposition des meneurs expérimentés pour les former sur les particularités des Maringotes.

Les tests et l'entraînement :
En attendant un protocole d'essais a été mis en place en collaboration avec le Docteur Mathilde Audic de Coutances (Manche), vétérinaire spécialisée en contrôle de chevaux d’endurance en compétition.
Ces phases de test ont pour objectif de définir les conditions optimales de travail des chevaux : rythmes journaliers et hebdomadaires, soins et contrôles vétérinaires, ferrures et harnais...
Une première phase de tests d'effort a permis de déterminer la limite de poids que les chevaux pouvaient tracter sans risque.

"À chaque type d'effort, nous avons mesuré les températures corporelles, les rythmes cardiaques, respiratoires et procédé à des prises de sang afin de vérifier les taux de lactate, significatifs du degré de fatigue musculaire, explique le Dr Audic. Au vu des analyses, nous estimons que des chevaux de traits entraînés peuvent sans difficulté tracter une charge de 10 tonnes. Nous savons que pour un travail d'endurance, il faut être aux alentours de 60 % de la charge maximale. Soit 6 tonnes pour les chevaux de traits qui vont être utilisés sur le site du Mont-Saint-Michel. La Maringote sera, en charge maximale, de 5,5 tonnes, et seulement de 3 tonnes en charge normale."

"Depuis cet automne, trois paires de cobs, percherons et bretons sont testés en situation réelle. Les chevaux semblent à l'aise dans ce nouveau travail, précise le Dr Audic. Avant le début de cette longue période de travail, une série d'examens a été réalisée : échographies des tendons, radiographies des membres, contrôle des lactates... Au bout des six semaines, les mêmes examens permettront de comparer les éventuelles évolutions."


A suivre sur le blog : une lecture critique des choix techniques retenus...

dimanche 28 juin 2009

Les embarras de Londres en 1903

Les embarras de Londres, un film tourné en 1903, montre la cohue impressionnante des omnibus et des "hansom cabs" au centre de Londres...

Le film va crescendo, de la circulation du matin, assez clairsemée qui, au fur et à mesure de la journée, va se densifier pour devenir un immense embouteillage...

Malgré la vitesse du film un peu trop rapide qui nous trompe un peu, on peut aisément imaginer pourquoi il y avait parfois des accrochages, c'est même l'inverse qui est surprenant...

On imagine aussi le niveau de dressage des chevaux et l'habileté des meneurs, leur résistance au stress et leur résistance physique dans cette atmosphère poussiéreuse, souvent sous la pluie et l'hiver dans le fameux smog londonien...

Le métier de cocher ne devait pas être rose tous les jours...

vendredi 9 février 2007

Puissance réelle des chevaux de trait

Suite à plusieurs demandes reçues sur le mél d'Hippotese à propos de la puissance réelle des chevaux et des temps et distance d'utilisation de nos fidèles compagnons, je vous rediffuse les 5 pages de l'article que nous avions réalisé pour Hippobulle N°23.

Lire la suite...

vendredi 8 septembre 2006

omnibus pour 2 chevaux à vendre

Voiture construite en 2001, 15 places assises, freins à tambours,
accessible aux personnes à mobilité réduite par une plateforme électrique,
banquettes rabattables pour laisser un maximum de place pour des fauteuils roulants,
possibilité d’installer un audio-guide,
très maniable même dans des rues étroites,
peut être complètement fermé.

CONTACT : Gillos Pascal 06 14 31 83 81 ou gillos-chez-tele2.fr (remplacer -chez- par @)