Revue de presse et de blog sur les expériences d'utilisation de chevaux territoriaux (2005-2006)

4e Congrès des chevaux territoriaux,
L’hippomobile revient dans la course
(information mise en ligne le 16-10-2006)

Les 20, 21 et 22 octobre, dans le cadre des Equi’days, un colloque réunira à Trouville-sur-mer, les communes de France utilisant des chevaux dans leurs services municipaux. Ce congrès destiné aux maires, élus, responsables et agents des services techniques des communes permettra aux participants d’échanger sur leurs expériences, de conseiller les collectivités qui tentent de mettre en place un service lié à la traction animale et d’apporter des réponses aux procédures administratives (problèmes d’assurance, d’équipement, de matériel homologué, etc.). Pour cette 4e édition, la manifestation prendra une dimension européenne en présence de représentants de la Suède, du Royaume-Uni, du Luxembourg, de la Belgique et de l’Allemagne. Le premier Congrès des Chevaux territoriaux était organisé en 2001 à Trouville-sur-mer, à l’initiative et avec le soutien d’Ambroise Dupont, conseiller général, député-Sénateur du Calvados, et Président de la commission du cheval au Sénat. Une vingtaine de villes s’étaient réunies à cette occasion. Trouville-sur-mer figure parmi les premières communes de France à effectuer le tri sélectif au moyen d’un cheval de trait. Depuis cinq ans, le percheron Festival de Mai (13 ans) et son jeune collègue, le cob normand Lasso du Jardin (7 ans) officient dans la Cité balnéaire.

Contact : Lydia Mallet au 02 31 14 41 59 ou Olivier Linot : 02 31 14 41 56
Contact : dfinances@mairie-trouville-sur-mer.fr
ou dgs@mairie-trouville-sur-mer.fr


Octobre 2006. Ce quatrième congrès des chevaux territoriaux accueillera cette année les expériences d'implantation de chevaux dans les communes françaises et européennes. L'occasion pour tous les participants (élus, techniciens, employés municipaux …) d'échanger sur des thèmes aussi divers que le choix, l’achat du cheval, son coût, son entretien , les assurances, les emplois, la qualification nécessaire, la formation, la motivation ….


Actualité Mondiale : Le cheval dans la ville: une solution économique, écologique et sociale Posté par Mortelune le 25/10/2005 8:20:00 Articles du même auteur Actualité Mondiale

Réintroduire le cheval en ville pour réaliser certaines tâches municipales de façon économique et écologique ou encore favoriser l'intégration sociale, c'est ce qu'ont défendu ce week-end à Caen les participants au 3e congrès des chevaux territoriaux.

"Le cheval est plus économique, avant d'être plus écologique, plus motivant et plus valorisant pour les agents et pour l'image de la ville, que tout autre moyen de transport", a expliqué Olivier Linot, directeur général à la mairie de Trouville-sur-Mer. Cette petite cité balnéaire de la côte normande utilise depuis cinq ans un percheron pour collecter les déchets.

Le cheval permet de ramasser près de 150 tonnes de verre usagé par an, mais aussi du carton et des piles, pour un investissement de 9.400 euros, contre 22.800 euros pour un camion non polluant et 13.700 pour un camion classique. Le percheron, également utilisé lors d'animations organisées par la ville, a par ailleurs permis le recrutement de quatre jeunes en difficulté, désormais fonctionnaires territoriaux.

Une trentaine de villes en France emploient un ou plusieurs chevaux pour des tâches allant de la collecte de déchets à l'arrosage des espaces verts, en passant par le débardage ou la sécurité publique avec la mise en place de brigades équestres.

"Le cheval dans la ville, ce n'est pas seulement un service rendu, mais aussi la reconnaissance du sens du vivant dans les villes et le tout béton", a estimé Ambroise Dupont, sénateur du Calvados et président de la Commission cheval au Sénat. Il défend depuis de nombreuses années la réintroduction du cheval dans les villes, notamment comme moyen d'apprentissage du respect de l'autre.

"Je crois beaucoup dans les vertus du cheval dans les milieux difficiles, surtout avec le cheval de trait", a renchéri Luc Duncombe, président de la communauté d'agglomération de Caen, mais aussi vétérinaire.

Au parc de La Tête d'Or à Lyon, un espace qui peut accueillir jusqu'à 50.000 personnes les beaux jours, trois agents municipaux et deux attelages vont d'ici la fin de l'année assurer la propreté du site.

Mais les chevaux auront aussi un rôle pédagogique avec les enfants des quartiers défavorisés. Des expériences en ce sens ont déjà eu lieu, comme l'organisation de moissons à l'ancienne en plein coeur de la ville.

"Cette dimension sociale est impressionnante, car les enfants adhèrent tout de suite au projet", a souligné Sylvie Sagné, directrice des espaces verts à la mairie de Lyon. Selon elle, à plus long terme, le cheval peut aussi être une réponse à la hausse des prix du pétrole.

Les participants au congrès, qui s'est terminé dimanche, ont toutefois fait part de la difficulté de mener à bien leurs projets équins, notamment en raison de réticences des élus, de problèmes liés à la sécurité ou à la formation des agents, dans une filière encore peu structurée.

"Les haras nationaux peuvent dans ce domaine donner une impulsion et remplir une vraie mission sociale et nationale", a jugé Ambroise Dupont, alors qu'Olivier Linot a estimé que la solution viendrait plutôt des industriels et de leurs offres commerciales et techniques.

Source : AFP


Vive le pétrole cher
Pétrole. Habitat
Un cheval qui a de la bouteille
A Trouville, le ramassage du verre a été confié à un solide percheron. Une initiative avant tout pédagogique.
Par Didier Arnaud
LIBERATION.FR : mercredi 15 novembre 2006
Trouville envoyé spécial



Le maire en a sa claque. Les journalistes ne l'appellent que pour lui. Lui : 13 ans, robe grise, costaud. Dans Trouville (Calvados), on ne peut pas le rater. «Festival» est un percheron qui fait presque de l'ombre à sa ville. Tous les matins, il trimballe une carriole chargée de verre dans les rues de Trouville. Il fallait l'imaginer : un cheval pour faire la promo du tri sélectif. Pas n'importe quel cheval. Une force de la nature, un sacré caractère. Ses classes, il les a effectuées chez Eurodisney en tractant un tramway 1900. Il «tirait» trop à gauche. Et le véhicule déraillait, avec les touristes dedans. Cette résistance à l'impérialisme US lui a valu d'être «réformé». Festival n'a coûté que 6 900 euros, infiniment moins cher qu'un camion benne. Il ne carbure pas au diesel, mais il a du mal à marquer les priorités aux ronds-points. Le cheval ne voit pas les feux. Mais il marche, paisible, à la vitesse d'une benne au pas. Festival est un animal. Il a donc des réactions un peu imprévisibles. Il a peur des fanfares, des chariots élévateurs. En cinq ans, il a causé seulement trois «accidents». Et encore. Une fois, il a sauté la rambarde de séparation des voies, remplie de pots de fleurs, le long des quais. Une autre, c'est un tuyau devant la caserne qui lui a fait faire demi-tour : il a arraché un lampadaire. Enfin, la troisième fois n'est pas de sa faute : un journaliste du Pays d'Auge a fait un demi-tour en queue de poisson. La carriole a bousillé son aile.

La vengeance du cocher

La carriole. Equipée de freins, roues pneumatiques. Les employés municipaux, niveau galop 7 d'attelage, y empilent le verre. Il y a Christelle, Pascal et Sébastien. Pour faire cocher, ils tournent. Pour ramasser aussi. C'est assez curieux de les voir, les bras chargés de bouteilles. Du vin, du champagne et du cidre. Festival fait spécialement les restaurants. Il y en a plus de soixante-dix à Trouville. Ce lundi matin, on sort d'un week-end de Pâques. On compte alors jusqu'à 35 000 personnes, contre 5 500 habitants habituellement. Les passants, souvent hilares, ne manquent pas une occasion de faire une blague sur le volume récolté. Des clochards saluent la carriole. Et Pascal commente, imperturbable, en regardant les bouteilles : «Ceux-là, ils auraient bien aimé en descendre au moins une.» Derrière l'attelage, les voitures déboîtent. Sans trop de klaxons. A Trouville, la rue des Bains est la seule problématique. Parfois, quand certains s'énervent derrière, le cocher se venge : «On bouchonne exprès.» Dans l'ensemble, on respecte le cheval : «Ils auraient tendance à nous laisser la priorité», dit Pascal. Parfois, les gens s'approchent, et leurs réactions sont étonnantes. Cette dame a carrément mis sa poussette sous le ventre du cheval. «Comme si elle ne se rendait pas compte qu'il était vrai», dit Sébastien. Festival n'a pas vraiment fait d'émules. Est-ce que c'est par peur de l'accident que d'autres mairies hésitent ? «Cela ennuie les services municipaux d'entretenir des chevaux. Ils pensent que c'est compliqué», dit le secrétaire général. Festival a de l'arthrose. Depuis qu'un ostéo s'en est aperçu, un cob normand alezan, Lasso, le double. «Plus zen», dit Pascal, qui le conduit. Le cheval, c'est aussi la peur – électorale – du crottin sur l'asphalte. Avec le harnachement spécial dont il dispose, cette denrée, récupérée, va servir d'engrais pour les bacs à fleurs. Dans une autre commune pas très éloignée, «ils arrêtent l'opération cheval à chaque changement de maire», dit le conducteur. Dans une grande ville du centre de la France, deux ânes portaient les ballots qui ramassaient les feuilles, mais ils ont abandonné eux aussi. L'employé municipal était souvent traité de «bourricot».

Les restaurateurs jouent le jeu

Alors, Festival, c'est tout bénef ? Il a incité les gens à trier. Diminué le tonnage des ordures ménagères. Et la commune fait des économies. Elle ne sait dire précisément combien. Selon le maire, Christian Cardon : «Pour l'économie d'énergie, c'est marginal.» Pour la «pollution» aussi. Les Trouvillais sont comme les autres, pas très citoyens, ils jettent la bouteille avec le reste. La mairie l'assure : les enfants poussent les parents à préparer les bouteilles pour «leur» cheval et les restaurateurs jouent le jeu. La première année, 37 tonnes (en 2001), puis 50 en 2002, et 55 pour 2005 (sur les 123 tonnes récoltées annuellement). Les cochers viennent d'être titularisés. Trouville a lancé un congrès des municipalités qui utilisent des chevaux territoriaux. «Cela marche dans les communes qui ne sont pas trop rurales, ou qui sont fréquentées par des urbains», explique Christian Cardon. Pour les plus vieux, c'est un peu une régression.

Le cheval dans la ville: une solution économique, écologique et sociale


Posté par Jean-Marie Griess, le Dimanche 23 Octobre 2005 - 17:35.

Réintroduire le cheval en ville pour réaliser certaines tâches municipales de façon économique et écologique ou encore favoriser l'intégration sociale, c'est ce qu'ont défendu ce week-end à Caen les participants au 3e congrès des chevaux territoriaux.

"Le cheval est plus économique, avant d'être plus écologique, plus motivant et plus valorisant pour les agents et pour l'image de la ville, que tout autre moyen de transport", a expliqué Olivier Linot, directeur général à la mairie de Trouville-sur-Mer. Cette petite cité balnéaire de la côte normande utilise depuis cinq ans un percheron pour collecter les déchets.

Le cheval permet de ramasser près de 150 tonnes de verre usagé par an, mais aussi du carton et des piles, pour un investissement de 9.400 euros, contre 22.800 euros pour un camion non polluant et 13.700 pour un camion classique.

Le percheron, également utilisé lors d'animations organisées par la ville, a par ailleurs permis le recrutement de quatre jeunes en difficulté, désormais fonctionnaires territoriaux.

Une trentaine de villes en France emploient un ou plusieurs chevaux pour des tâches allant de la collecte de déchets à l'arrosage des espaces verts, en passant par le débardage ou la sécurité publique avec la mise en place de brigades équestres.

"Le cheval dans la ville, ce n'est pas seulement un service rendu, mais aussi la reconnaissance du sens du vivant dans les villes et le tout béton", a estimé Ambroise Dupont, sénateur du Calvados et président de la Commission cheval au Sénat. Il défend depuis de nombreuses années la réintroduction du cheval dans les villes, notamment comme moyen d'apprentissage du respect de l'autre.

"Je crois beaucoup dans les vertus du cheval dans les milieux difficiles, surtout avec le cheval de trait", a renchéri Luc Duncombe, président de la communauté d'agglomération de Caen, mais aussi vétérinaire.

Au parc de La Tête d'Or à Lyon, un espace qui peut accueillir jusqu'à 50.000 personnes les beaux jours, trois agents municipaux et deux attelages vont d'ici la fin de l'année assurer la propreté du site.

Mais les chevaux auront aussi un rôle pédagogique avec les enfants des quartiers défavorisés. Des expériences en ce sens ont déjà eu lieu, comme l'organisation de moissons à l'ancienne en plein coeur de la ville.

"Cette dimension sociale est impressionnante, car les enfants adhèrent tout de suite au projet", a souligné Sylvie Sagné, directrice des espaces verts à la mairie de Lyon. Selon elle, à plus long terme, le cheval peut aussi être une réponse à la hausse des prix du pétrole.

Les participants au congrès, qui s'est terminé dimanche, ont toutefois fait part de la difficulté de mener à bien leurs projets équins, notamment en raison de réticences des élus, de problèmes liés à la sécurité ou à la formation des agents, dans une filière encore peu structurée.

"Les haras nationaux peuvent dans ce domaine donner une impulsion et remplir une vraie mission sociale et nationale", a jugé Ambroise Dupont, alors qu'Olivier Linot a estimé que la solution viendrait plutôt des industriels et de leurs offres commerciales et techniques.