Hippotese, Le cheval de Travail

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lundi 7 juillet 2025

Bibliographie, littérature et précisions sur les mesures d'efforts en Traction Animale

Suite à ma conférence sur les mesures d'efforts "Ton Cheval, Il Peut Tirer Combien ?" (voir les 2 précédents billets ici et ici, je vous propose quelques remarques et comme promis des références bibliographiques intéressantes (à télécharger sur le blog).


(Une image de manège juste pour illustrer...)

Définition du cheval-vapeur

Michel C. me fait la remarque suivante.
"L'estimation de la puissance d'un cheval par Watt ne s'est pas fait en mesurant des poids en kg et des vitesses en m/s. Il semblerait que Watt, (vérité historique ou légende) se soit basé sur l'activité d'un cheval travaillant toute la journée sur un manège desservant un moulin à malt dans une brasserie dont les caractéristiques étaient les suivantes: diamètre de 24 pieds de diamètre avec une force résistante équivalente à 180 livres à une vitesse de 144 tours par heure (2,4 tours/mn). L'application numérique fait 32 572 pieds-livres-forces par minute, arrondis à 33 000 pieds-livres-forces par minute, soit 550 pieds-livres-forces par seconde ou 745.47 Watts."

A noter que seul le Royaume Unis a un HP (Horse Power) qui vaut 745 Watts (745,706 w), les États-Unis sont plus nuancés, voir ci-dessous).
Dans les autres pays européens, un PS (PferdeStark) ou un cv (Cheval Vapeur) vaut 735 Watts (735,498 w).

Et chose encore plus drôle, l'nstitut national des normes et de la technologie (Agence du Département du Commerce des États-Unis, NIST) donne différentes valeurs pour le "horsepower" des États-Unis et du Royaume-Uni (UK) dont un hp-metric (sic). Je ne sais pas comment ils font pour choisir...

1 hp (550 ft lbf/s) = 745,699 9 W ;
1 hp (metric) = 735,498 75 W ;
1 hp (UK) = 745,70 W ;

Comme quoi, le cheval vapeur varie un peu, mais pour nous c'est sans grande importance...


(Une autre image de manège juste pour illustrer...)

Michel m'a aussi envoyé le pdf "Horsepower from a horse" dont il tire ses remarques, à télécharger ici. :

Je vous ai fait une petite traduction (approximative comme d'habitude) pour les non anglophones...

Horsepower from a horse (trad fr, Deny Fady)
Article : La Puissance d'un cheval

SIR - Des études récentes sur des animaux volants portant des charges (1) et sur des muscles squelettiques in vitro soumis à des mouvements cycliques (2) suggèrent que la puissance mécanique maximale supportable par kg de muscle est de 100 à 200 W.
Compte tenu de la taille de l'animal et de sa proportion de masse musculaire, il est donc possible de calculer une limite supérieure à sa puissance. Cela nous a amenés à nous interroger sur la puissance qu'un cheval peut réellement produire.
La masse corporelle des chevaux varie de moins de 100 kg pour les poneys à plus de 800 kg pour les gros animaux de trait. Selon Munro (3), le muscle squelettique d'un cheval représente environ 45 % de sa masse totale, mais nous estimons que seulement 30 % pourraient être utilisés pour un travail mécanique à un instant T. En supposant un taux de masse spécifique de 100 W kg-1 de muscle et une masse corporelle de 600 kg, un cheval pourrait, en théorie, produire 18 000 W, soit environ 24 CV, puisqu'un cheval-vapeur (CV) équivaut à 746 W ! Est-il possible qu'un cheval produise autant de CV ? Dans le pire des cas, ces hypothèses pourraient doubler le résultat, mais cela donne tout de même une estimation d'environ 12 CV. Cela soulève la question : la définition du CV était-elle basée sur un taux de travail plus faible, ou un cheval en bonne santé peut-il réellement produire plus de 10 CV ?
Quant à la première possibilité, c'est James Watt lui-même qui a défini la puissance en chevaux.
Selon Dickinson (4), au début des années 1780, Boulton et Watt fabriquaient des machines à vapeur rotatives qui remplaçaient les machines à chevaux. Naturellement, le paiement de la machine consistait en une prime annuelle basée sur le nombre de chevaux nécessaires pour effectuer la quantité de travail équivalente. Lors de discussions avec des mécaniciens, Watt apprit que, pendant une journée de travail, un cheval faisait en moyenne 2,5 tour/mn d'une roue de moulin de 7,3 mètres (24 ft) de diamètre.
Dickinson (4) (p. 145) indique que Watt supposait qu'un cheval exerçait un effort de traction de 82 kg (180 livres-force), ce qui donnait une puissance estimée à 10 000 kg (33 929 ft-lbf min-1) (puissance = force x distance/temps).
Dans le livre de Watt "Blotting and Calculation Book 1782 & 1783", ce nombre a été arrondi à 33 000 ft-lbf min-1, ce qui équivaut à la définition plus familière de la puissance en chevaux de 550 ft-lbf s-1. (Le Bureau of Standards des États-Unis (5) donne une interprétation différente du calcul de Watt qui dit qu'il a pris en compte les frottements du moteur).
Quel que soit le calcul, la mesure de la puissance de Watt est clairement basée sur une vitesse que les chevaux pourraient maintenir pendant une journée entière, et non sur une performance de pointe.
Quant à la deuxième possibilité, Collins et Caine (6) citent des données provenant d'un concours de traction de chevaux à la Foire d'État de l'Iowa de 1925, montrant que la puissance mécanique maximale d'un cheval est de 12 à 14,9 chevaux. Cet effort n'a duré que quelques secondes et constitue probablement une estimation réaliste de la performance de pointe.
Des vitesses maximales similaires, exprimées par kg de masse corporelle, ont été observées chez des athlètes humains (7).
Pourquoi la cadence de travail quotidienne est-elle tellement inférieure ?
Collins et Caine (6) suggèrent qu'un cheval de trait devrait tirer 10 % de son poids corporel à une vitesse de 4 à 5 km/h (10 heures de travail par jour) pour rester en bonne santé et vigueur. Des taux de travail comparables ont été suggérés par Youatt (8) en 1826. Il est intéressant de noter que ces deux taux de travail ne représentent qu'environ 1 CV. De plus, ils correspondent à un métabolisme quotidien d'environ 4 fois le métabolisme de base, un taux qui a été observé chez d'autres vertébrés pratiquant une activité soutenue (9, 10).
En résumé, il semble que les mécaniciens de moulins des années 1780 savaient comment maintenir leurs animaux en bonne forme, que Watt faisait ses estimations avec soin et qu'un cheval peut fournir bien plus d'un cheval-vapeur.

Auteurs :
R. 0. Stevenson, Département de biologie, Université du Massachusetts à Boston, Boston, Massachusetts 02125-3393, États-Unis
Richard J. Wassersug Département d'anatomie et de neurobiologie, Université Dalhousie, Halifax, Nouvelle-Écosse B3H 4H7, Canada

Notes :
1. Ellin gton. C. P.J. exp. Bi ol.160, 71- 91 (1991).
2 . Stevenson. R. D. & Josep hson. R. K.J. exp. Biol. 149, 61 - 78 (1990) .
3. Munro, H. N. (ed .) in Mammalian Protein Metab olism 133-- 182 (Academ ic , New York, 1969) .
4 Dickinson, H. W . James Watt (David & Charl es. Newton Abbot. 1967) .
5 . US Dept. of Commerce Cir. Bureau Stand. 34 (1912).
6 Collins, E. V. & Caine. A. B. IowaAgri. exp. Sta . Bull. 240.1 93--223 (1926).
7. Vandewa ll e, H .. Peres, G., Heller, J., Panel.J. & Monod, H. Eur. ) . appl. Physiol. 56 , 650--656 (1987) .
8 . Youatt, W. Th e Horse (Knight & Co, London, 1846) .
9 . Drent, R. H & Daan, S. Ardea 68 , 225- 252 (1 980) .
10 . Peterson, C.C.. Nagy, K. A. & Diamond, J. Proc. natn. Acad. Sci. US .A. 87, 23 24- 2328 (1990).


(Une troisième image de manège juste pour illustrer...)

Bibliographie complémentaire à télécharger, comme promis à la conférence :

Un article tiré de Causeries Scientifiques 1884 et annoté par mes soins, déjà diffusé sur Hippobulle et le blog, qui arrive aux mêmes conclusions que l'article ci-dessus mais se réfère aux attelages de la Compagnie Générale des Omnibus (CGO) : "__Puissance réelle des chevaux de trait__".

Un des livres cité par Stevenson : " __Testing draft horses__", de E. Collins et A. Caine, 1926.

A noter que j'avais fait plusieurs billets sur l'évolutions des chariots dynamométriques du professeur Collins (voir la 1ère partie ici, la deuxième là) et la troisième partie ici.

Le fameux livre, écrit par Edmond Lavalard, (administrateur à la Compagnie Générale des Omnibus, CGO) : __Le Cheval__ dans ses rapports avec l'économie rurale et les industries de transport, par , tome 2, Choix et Achat, Utilisation du Cheval, Situation actuelle de la Production chevaline, 1894. (24 Mo).


(Une image de manège juste pour illustrer...)

Et évidemment la fameuse étude de la FNC et l'IOSTA : "l'__Emploi Rationnel du Cheval de Trait__", parue en 1959 de E. Michaut et J. Cochet, que j'ai eu l'occasion de citer dans ma conférence et qui est une des études les plus récente en français sur ce sujet.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui...

mercredi 2 juillet 2025

Conférence : Mesure d'efforts. Ton cheval, il peut tirer combien ? Les diapos et les films d'exemple

Suite à vos demandes, je vous ai préparé une compilation des petits films qui ont servi d'exemple pour la Webconférence que j'ai fait pour le groupe Traction et Portage de l'IFCE.

Voir le billet précédent ici : "Webconference-Mesure-d-efforts-Ton-cheval-il-peut-tirer-combien-La vidéo et le pdf..."

Forcément vous ne les retrouvez pas sur le pdf (mais ils sont, par contre, intégrés dans la conférence filmée sur le site de l'IFCE : https://www.youtube.com/watch?v=Z_ffHUCanbo)

Et aussi pour permettre l'étude, le référencement et la recherche par images sur le blog, je vous ai fait un récapitulatif des diapos de cette conférence.

La compilation des petits films exemples :

Les images des diapos :

La conférence en pdf_

Webconference-Mesure-d-efforts-Ton-cheval-il-peut-tirer-combien.pdf

lundi 9 juin 2025

Méthode de menage "Achenbach", explications, fiches techniques et plan d'un simulateur perfectionné

Depuis longtemps, nous utilisons et préconisons la méthode de menage "Achenbach".

C'est une méthode de menage très respectueuse de la bouche du cheval, qui impose de céder sur la guide externe avant de prendre éventuellement sur la guide interne.

Dans la position de base, les guides sont toujours tenues ensemble dans la main gauche, laissant la main droite libre pour d'autres activités, comme utiliser le fouet, actionner la mécanique (frein à main), ou saluer (du chapeau)

C'est une méthode évolutive de 1 à 4 chevaux.

Son principe permet de passer de la position de base à la position d'aide ou de travail sans à-coup ni tension dans la bouche.

Elle est prévue pour la position assise sur une voiture.

J'ai voulu rassembler dans ce billet l'ensemble des ressources que j'avais sur cette question afin que tous puissent l'utiliser avec précision et facilité.

Un peu d'histoire et de contexte :

Benno von Achenbach (1861-1936) est un meneur allemand de la fin du 19ème siècle, il fut le fondateur du sport de l'attelage en Allemagne et fit partie de l'élite des meneurs de compétition de son époque.

Il a beaucoup voyagé et pratiqué l’attelage en France, en Angleterre, aux États Unis, en Russie, Hongrie, etc.

Il a côtoyé les meilleurs meneurs de son époque. Il a notamment été l’élève du célèbre Edwin Howlett, qui enseignait l’art d’être cocher dans les rues de Paris.

Il a formulé les principes d'attelage et rassemblé le meilleur des méthodes alors en usage et a établi un système de tenue des guides optimum. C’est la fameuse "méthode Achenbach" qui a été formalisée dans un livre édité en allemand, après la seconde guerre mondiale (cette méthode est fort bien expliquée et en détails dans le livre de Brigitte de Diepold, "Le Menage", Maloine Edit. que l'on trouve d'occasion autour de 60 €, mais que vous pouvez peut-être économiser en lisant la suite de ce billet).

Cette méthode devient la méthode officielle de la Fédération Française d'Equitation (programme fédéral) et du CS - Utilisation et Conduite d'Attelages de Chevaux. Nous l'avons adopté depuis bien longtemps à Hippotese

Ce système unifié de tenues des guides se décline, de base, en 3 façons distinctes de tenir les guides :

1 La position de base (conduite à une main, guides dans la main gauche).
2 La position d'aide (appelée aussi position utilitaire ; conduite à deux mains, l’une derrière l’autre).
3 La « conduite au carré » (appelée aussi tenue de dressage ou de travail, à deux mains).

Bien assis, dos droit, en appui sur ses jambes légèrement fléchies. Les avant-bras sont en position horizontale, avec les poings tendant vers la verticale, pouce vers le haut. Les poignets sont souples et mobiles, les mains situées à 10-20 cm du corps.

Le regard se porte loin devant. Les guides sont toujours tenues "fleur du cuir" dessus (côté lisse). Le fouet est toujours tenu en avant, vers le haut, en oblique sur la gauche pour ne pas toucher les chevaux involontairement.

Nota Bene : On doit aussi à Benno von Achenbach l'invention des "guides Achenbach" (guides et croisières avec un réglage sur 40cm accessible depuis le siège du meneur), plus précises que les "guides à l'italienne".


Plan des "guides Achenbach", tiré du Manuel FENA, Asso fédérale pour l'équitation et la conduite (Autriche)

La méthode en une fiche :

Commençons doucement avec cette fiche/poster qui donne les positions des mains de base. A imprimer et afficher sur le simulateur perfectionné (voir plus loin).

Le simulateur perfectionné :

On trouve sur le web des plans de simulateur simple, mais le simulateur perfectionné permet en plus de visualiser la tension exercée par le canon du mors dans la bouche du cheval et d'apprendre à mener juste en appui, léger, léger...
Nous l'avions déjà diffusé dans l'Hippobulle en 1990.

Je crois que la paternité du simulateur "simplifié" revient à Harvey Cazier-Charpentier, illustre instructeur d'équitation et maître d'attelage dont l'ouvrage "MANUEL D'INSTRUCTION A L'ATTELAGE" de la Fédération Équestre Française (LAVAUZELLE SPORT Éditeur) reste un modèle de simplicité, de clarté et de pédagogie (quoiqu'un peu désuet à mon avis, en particulier sur les consignes d'habillement).
Le simulateur "simplifié" de M. Cazier-Charpentier permet d'acquérir tous les réflexes de menage en guides, sans cheval, tranquillement assis chez soi.
Mais il lui manque un petit coté visuel des fautes qui nuit à l'auto-aprentissage hors la présence d'un instructeur.
René BAUD (bourrelier et instructeur d'attelage) bien connu en Franche Comté a donc amélioré le système, pour permettre de mieux visualiser la qualité du contact main du meneur-bouche du cheval, sa régularité dans les virages (malgré la cession de la guide interne), sa variation lors des arrêts, des reculés ou des changements d'allures et même son excès toujours nuisible au cheval.

Son principe reste simple, tout l'intérêt se situe dans le coulissement du simulateur (qui est percé d'une mortaise (rainure)verticale) le long d'un axe fixé sur un support. La variation de tension des guides déplace donc le simulateur de haut en bas, suivant l'axe vertical entre les deux extrémités de la mortaise que l'on pourra utilement graduer. Ce déplacement visualise la tension exercée sur la bouche du cheval.
Évidemment une tension ou une cession dissymétrique des guides fait aussi tourner le simulateur.
Et donc, pour tourner, le "jeu" consiste à "céder" sur la guide externe, "prendre" sur la guide interne, tout en restant dans un contact moelleux...
L'auto- construction de ce simulateur perfectionné ne devrait pas poser trop de problèmes.

Je vous ajoute quelques photos du simulateur du CERRTA (fabriqué par RV en 20O1), que les élèves de CS (Utilisation et Conduite d'Attelages de Chevaux) connaissent bien...

L'aide-mémoire "Système Achenbach", en simple et en paire, de Manu de Meulenaer (avec son autorisation)

A mon avis, la bible de la méthode Achenbach...

PDF à télécharger ici (4,4 Mo)

Le livre "Les Guides" de Donatien Levesque (1897)

Pour les plus perfectionnistes d'entre-vous (et les amateurs de références historiques aussi)...

PDF à télécharger ici (15Mo)

Voilà, c'est tout ce que j'ai en stock...

lundi 24 février 2025

Theorie et pratique du labour avec le livre "Machines Agricoles" de Tony Ballu (1948)

Lors des stages de formation "travail en vigne" auxquels j'ai participé ces derniers temps avec le CERRTA en temps que "spécialiste" des mesures d'effort, il y a toujours beaucoup de questions sur le labour, les charrues, leur réglage...

Age, soc, talon, sep, contre-sep, étançon, versoir, rasette...
Soc à taillant droit, à grain d'orge, à bec de canard, la pointe dite "carré fixe" ou carrelet...
L'angle d'attaque, l'angle de rivetage...
Régulateur de traction en hauteur ou en largeur
6 page sur le coutre et son réglage...

Le domaine est vaste...

Et il faut dire que les modèles de charrues (vigneronnes et autres) sont très nombreux et que l'usure avancée de celles que l'on trouve d'occasion ne permet pas toujours de visualiser les angles avec précision...

J'ai cherché dans mes archives un manuel qui fasse le tour de la question de manière didactique, j'ai trouvé le livre de Tony Ballu de 1948 : Machines_agricoles (612 pages) consultable en ligne (voir ci-dessous) et téléchargeable (près de 300 Mo quand même).

La lecture de tout le livre est intéressante et je vous ai fait un petit pdf de la table des matière ici pour info

Mais déjà l'étude attentive du chapitre 3 consacré au labour répondra à beaucoup de questions.

Je vous ai fait un pdf (26 Mo) du chapitre 3 dont j'ai enlevé la partie "pseudo-labour" consacrée aux houes et herses pour gagner 10 Mo ici

Et pour ceux qui veulent aller consulter en ligne tout le livre ou le télécharger c'est ci-dessous

lundi 2 décembre 2024

Débardage de voiture en talus, Il faut bien calculer... (suite, vidéo et photos...)

Pour compléter mon billet précédent sur le débardage de voiture en talus, voici une petite vidéo et quelques photos qui vous permettront de vous imprégner de l'ambiance du chantier...










jeudi 28 novembre 2024

Débardage de voiture en talus, Il faut bien calculer...

On nous demande parfois de sortir des objets (grume, carcasse de voiture...) tombés en contrebas d'un talus, en général sur des chemins peu accessibles, en bord de rivière ou dans des sites sensibles.

Il est intéressant, avant d'accepter la mission, d'évaluer l'effort nécessaire afin de dimensionner le système technique à prévoir et pouvoir évaluer son coût et/ou sa faisabilité.

Je vais vous montrer sur un exemple récent, que l'on peux sous-estimer la difficulté, en négligeant de faire des observations précises et quelques calculs de physique au préalable...

Je vous présente le projet tel qu'il m'a été soumis par Noémie. Il s'agit de sortir d'un talus une voiture (206 Peugeot) pour la remonter sur un chemin dans une forêt de Chartreuse.

Voici les 2 photos qu'elle m'a envoyé...

Que j'ai bricolé pour en faire une seule...

Là dessus, j'ai estimé à la louche un certain nombre de paramètres et j'en ai conclu "fingers in the nose" qu'il n'y avait pas de difficultés.

Ma première analyse :

- Une petite voiture 206, autour de 800 kg, à tirer sur 10 mètres.
- Un point d'accrochage existant, solide et bien placé (arbre, croix jaune).
- Un chemin de halage, légèrement descendant, en ligne droite de plus de 50 m de long. A priori avec un sol peu glissant.

Ma 1ère solution :

Un mouflage quatre brins avec 4 poulies ciseaux PC16 et un câble acier 6 mm de 50 m doit suffire (je choisis le câble acier car il est moins sensible à l'usure par frottement que le câble synthétique).


Le petit croquis d'explication que j’avais fait

N'ayant pas pu être personnellement présent sur les lieux le jour dit, pour raison médicales, Noémie, Pierre, Nina et Loup ont donc mis en place le système et réalisé le débardage de la voiture avec succès mais non sans difficultés. Voici le compte-rendu de Nina.


Chantier original en Chartreuse Récit de Nina Mas

Noémie adhérente à Hippotese et responsable de l’entreprise de prestation en TA « d’Un Seul Trait » est récemment arrivée en Chartreuse. Lorsqu’elle a présenté son projet à la commune, la mairie lui parle alors d’un chantier qui pourrait l’intéresser.

Une sortie de route étant vite arrivée une voiture s’est accidentée dans un ravin 5m sous la route. Chance pour le conducteur qui s’en sort sain et sauf car le ravin se termine une trentaine de mettre plus bas dans une rivière caillouteuse.

Noémie n’étant pas équipée, elle a fait appel a Hippotese pour son soutien matériel, technique et humain.

La demande de la municipalité de Saint Pierre d'Entremont (Savoie) est simple, sortir la voiture du ravin et la mettre sur la route. Ce qui n’était pas prévu et qui nous a rajouté environ deux heures de travail c’était de la traîner sur la route sur 50 mètres afin de l'amener sur un replat pour permettre à la dépanneuse de la récupérer sans difficulté.

Nous n’étions pas trop de 4 humains, 1 cheval, et deux caisses de matériel de mouflage pour répondre à la problématique du chantier. En plus de la réflexion technique en amont de Deny F.

Première étape, la veille du chantier officiel, afin d’aller repérer les lieux, comprendre le chantier, et mettre en place le matériel dont nous aurions besoin le lendemain.

L'étude sur place des conditions réelles nous a poussé à modifier le système envisagé. L’enjeu était de trouver la solution la plus pertinente pour remonter la voiture avec nos contraintes de terrain et le matériel à disposition.

Le mouflage prévu n'était visiblement pas suffisant (plus dur que prévu) et il a fallu augmenter le nombre de brins, ce qui a obligé à prévoir des reprises compte tenu de la longueur de câble à disposition.

Il fallait de plus absolument mettre en place un dispositif de sécurité pour s'assurer que la voiture ne redégringole pas en bas du ravin lorsque nous devions effectuer ces reprises ou en cas de rupture d'un élément tracteur (câble, mousqueton, chaîne d'accroche...).

Cette sécurité a été réalisée avec un câble synthétique, un moufle 6 brins. Le câble était enroulé d'un tour autour d'un arbre et repris en tension au fur et à mesure.

Nous avions le matériel d'Hippotese à disposition et nous avons dû en rajouter (notamment des câbles) une fois rentrés de l'étape de préparation.

Pour la plupart nous n’avions que très peu pratiqué les techniques de mouflage, c’était très formateur de devoir réfléchir ce chantier et bien sur d’être accompagnés de Pierre G. qui a pu nous partager son expérience.

Aux deux premières traînes du matériel à cassé, une chaîne d'accroche à l'emplacement d’une soudure et un crochet raccourcisseur mis en remplacement, sans doute trop faible (que nous n'avons pas retrouvé).

La suite de la matinée s’est déroulé sans autre aléa, la voiture a pu être tirée du fossé puis remontée sur la route.

Il aura fallu 1h30 de préparation la veille puis une matinée de 7h30 à 13h30 pour mener jusqu’au bout le chantier, soit 7h30 au total, à 4 personnes.

FIN


A l'écoute du récit de Nina, je me suis remis en question et j'ai tenté d'analyser mes erreurs...

Mes erreurs de jugement :

La première, a été de ne pas me rendre sur place pour analyser la situation, les photos déforment la réalité et aplatissent les perspectives. Et quand on a surtout une expérience pratique et expérimentale, on ne sent pas les choses si l'on n'est pas sur le terrain.
Pourtant Noémie m'avait invité à aller sur place, mais faute de temps et trop sûr de moi, j'avais décliné.
La seconde erreur a été d'envisager la situation comme si nous étions en faible pente et ne pas avoir mesuré la hauteur du déplacement de la charge, ni la pente naturelle du talus.
La troisième erreur est d'avoir sous estimé le poids de la voiture, une 306 fait 1000 kg (une simple interrogation du Net m’aurait renseigné), mais en fait, nous avions à faire à une Peugeot 307 hdi qui pèse, elle, prés de 1300 kg (une observation précise du terrain, on vous dit...).
Et enfin la quatrième est d'avoir sous estimé le frottement d'une épave, à laquelle il manquait 2 roues sur un sol meuble forestier en sous-bois (Noémie avait proposé de trouver 2 roues à la casse pour remplacer les 2 manquantes, j'avais refusé...).

Voici le dessin que j'aurai dû faire :


Et le schéma analytique que l'on peut en tirer...


Ma seconde analyse :

Nous avons un solide de 1300 kg de masse, à monter d'une hauteur de 7 m sur un plan incliné à 45°.
Nous ne connaissons pas la valeur du frottement de ce solide sur le sol (qui va augmenter l'effet du poids), ni celle du câble sur l'arête supérieur du talus car nous pouvons difficilement nous accrocher assez haut sur l'arbre pour éviter cette ligne de traction brisée (en fait, il y a 4 lignes de traction car 4 brins au moufle et donc 4 frottements).

Le poids de l'objet est égal à m x g soit 1300 x 9,81 = 12753 Newtons, ou 1275,3 daN ou 1275 kgf
Comme le talus est incliné à 45°, l'effet du poids (parallèle à la pente, en rouge) est : m x g x sin α, or sin α = sin 45° = 0,707
Donc l'effet du poids sur le plan incliné est 12753 x 0,707 = 9017 N soit 901,7 daN ou 902 kgf

Donc sortir cette voiture du talus, indépendamment du frottement, revient à lever verticalement une charge de plus de 900 kg sur une hauteur de 7 m !

Toujours en négligeant le frottement (parce qu'inconnu mais certainement pas nul), le cheval doit exercer un effort supérieur à 902 / 4 puisque nous avons 4 brins, soit 225,5 kgf, pour espérer déplacer la charge.

Pour info, un effort de 70 kgf est considéré comme standard, 140 kgf, comme fort et 210 kg comme très fort.

Mais en plus, contrairement à une traction comparable sur le plat, la charge voudra redescendre (elle pèse de tout son poids) donc la traction statique (à l’arrêt) ne peut pas être inférieur à cette valeur sinon, le cheval sera lui même entraîné en arrière...
Il faut donc prévoir de verrouiller la charge dans une position quelconque afin qu'elle ne tire pas le cheval en arrière si celui-ci s'arrête ou si on a besoin de faire des reprises ou encore en cas de rupture d'un éléments.


Bref, sur ce type de chantier (sur les autres aussi) :

  1. Il faut faire preuve d'humilité.
  2. Aller sur place, mesurer, calculer les efforts en jeu, se faire aider au besoin.
  3. Utiliser du matériel de qualité et éprouvé, surdimensionner les systèmes.
  4. Mettre en place un dispositif de sécurité indépendant du système principal.

Quelques photos et une vidéo du chantier, à suivre... ici

dimanche 13 octobre 2024

Fabriquez votre Avant-Train avec Aurelien Gerboin

Nous savons tous que le premier équipement que doit avoir un utilisateur d'équidé de travail, surtout débutant, c'est un avant-train.

Il permet de se déplacer rapidement (et à plusieurs) tout en améliorant le dressage (en particulier à la mauvaise saison, quand les autres travaux sont moins nombreux).

Il permet, à moindre coût de faire des travaux de cours de ferme ou des transports à l'aide d'un simple petite remorque routière (qu'on trouve à quelques centaines d'euros sur le Bon Coin).

Aurélien Gerboin, qui est Forgeron et ferronnier d'art, nous partage les documents et photographies qui permettent de se fabriquer un Avant-Train de base en simple ou en paire, d'un poids environ 150 kilos, d'une voie de 1,32 mètres, avec une banquette 3 places réglable d’avant en arrière, un attelage remorque (chape et boule) réglable en hauteur, un frein à pied avec blocage possible et des roues gonflables de grand diamètre (pneu moto de 69 cm de diamètre).

Vous pouvez télécharger (voir en bas de ce billet) une notice générale (photos), les plans côtés et les explications pour fabriquer les roues à partir de roues de moto.

Merci à Aurélien de cette aide à l'autoconstruction. Et si vous ne vous sentez pas de le fabriquer vous même, vous pouvez peut-être trouver un artisan métallier qui acceptera de vous le fabriquer (en tout ou partie) à partir de ces documents.

Télécharger la Notice Générale ici.

Télécharger les plans côtés ici.

Télécharger les explications pour fabriquer les roues.

mercredi 20 mars 2024

Journee Colliers de traction, à Saint Pierre de Genebroz (73), le 13 décembre 2023, 1ère partie

Nous nous sommes retrouvés le 13 décembre 2023, à la Tit’ Ferme (73000 Saint Pierre de Genebroz), pour discuter collier de traction.
Cette journée était portée par Le Réseau Professionnel Auvergne-Rhône-Alpes de traction animale et Hippotese.
Au final, après avoir refusé quelques participants, nous étions une petite trentaine d’utilisateurs venant d’un peu partout en AuRA (Auvergne Rhône-Alpes) et de Suisse.


Une partie des participants à la journée collier de traction (photo Deny Fady).

1. Anatomie du collier

Dans un premier temps, nous avons révisé les bases avec Didier Mahillon (association le Kabassiou), qui nous a présenté les différentes parties d’un collier et les étapes de la fabrication traditionnelle.


Un corps de collier en paille de seigle (photo DF).

Didier nous présente un corps de collier. C’est la structure de base des colliers. Il est composé de paille de seigle uniquement. Les fibres de paille sont alignées et sont fortement serrées ce qui crée cette armature dure et solide.
C’est sur cette base qu’est ensuite installé le reste des éléments du collier. Il n’existe aujourd’hui que très peu de personnes qui détiennent encore ce savoir-faire.

"La fabrication des corps de colliers (ou torches) était l'œuvre exclusive du "piéçard" bourrelier travaillant aux pièces.
Celui-ci était généralement compagnon itinérant travaillant pour un artisan sédentaire qui le rémunérait pour la quantité de pièces réalisées en quelques jours voire quelques semaines. La moyenne étant de 3 corps de collier par jour !
Ce travail particulièrement harassant commençait au lever du jour jusqu'à la tombée de la nuit ; il exigeait une force particulière dans les poignets pour manier les rembourroirs."
(citation de https://sites.google.com/site/ifojoss/fabrication-dun-corps-de-collier-de-cheval)

"Le rembourrage de la verge consiste à enfiler la paille dans la verge à l’aide d’un rembourroir. À savoir, prendre quelques brins de paille dans la main, les torsader à l'endroit du pliage (en deux) et placer cette boucle dans l'encoche du rembourroir afin de permettre à celui-ci de les pousser. Ne pas se contenter d’enfiler la paille jusque pile au milieu. Il faut dépasser le milieu de la verge afin que la paille reste bien en place lorsque le corps de collier sera mis en forme (et donc tendu)."
(voir le pdf ici http://travail-du-cuir.fr/partage/Fabricationcorpscollierdetrait.pdf pour plus de détails).


photos d'un rembourroir de 63 cm de long et détails (photo Le Bon Coin).

Traditionnellement c’est le bourrelier qui est en charge de réaliser l’assemblage du corps de collier avec les attelles, le chapeau, les tirants. Il peut également garnir le corps de collier d’une renfonçure, coussin en textile bourré de crin qui permet de rendre la surface d’appui plus moelleuse sur l’épaule du cheval.

"Pour les renfonçures le crin de cheval était traité selon une procédure bien particulière. Après avoir été coupé, le crin était mis en torons qu’il fallait ensuite mettre à bouillir.
Au moment de les utiliser, les torons étaient "détortillés. Il fallait ensuite passer les crins à la cardeuse à balancier. (...) Toutes ces opérations lui avait donné du ressort sans lequel il aurait été inutilisable."
(citation de http://www.traitsensavoie.fr/spip.php?article260)

Le bourrelier peut aussi se charger de couper le bas du collier et d’ajouter un fermoir réglable ou non. Il existe donc des colliers dits "ouverts" et des colliers dits "fermés" qui s’enfilent par la tête du cheval.

"Mon père se déplaçait à Troyes pour acheter ses cuirs de bovins. Le dos, appelé dosset, servait à la confection des harnais neufs ; le ventre, le flan, étaient utilisés pour les réparations. Les cuirs légers, fleur ou croûte, les cuirs de veau et de mouton, appelés basanes, entraient dans la fabrication des corps de colliers.
Le fil utilisé (pour les coutures) était en chanvre, traité avec de la poix de Suède, un produit à base de résine. La poix était chauffée puis mise dans la pièce-à-poix qui servait à en enduire le fil. Celui-ci était ensuite glacé et mis en écheveau."
(citation de http://www.traitsensavoie.fr/spip.php?article260)

Nota 1 : À la fabrication l'opération de glaçage d'un fils consiste à le passer dans un bain d'amidon dans lequel est ajouté de la cire d'abeille. Il subit ensuite un brossage au crin de cheval et un étirage. Ces opérations donnent un fil lisse et résistant qui a de la rigidité et de la tenue.
Nota 2 : De nos jours, on utilise souvent du fil de lin câblé glacé idéal pour la couture du cuir, il provient de la marque française « Fil au chinois » fabriqué dans le nord. Ce fil spécial pour la maroquinerie a été tordu puis tordu une deuxième fois lors de son câblage ou du fil de lin poissé très collant, et pas toujours agréable pour certaines tâches, il est surtout utilisé pour le matériel d’harnachement, soumis à la transpiration de l’animal, pluie, soleil, poussière, frottement etc.


Collier de traction (type belge) ouvrant (photo DF)

2. Différents types de colliers

Nous avons pu comparer différents types de collier que l’on peut trouver en France : de Gauche à droite : Collier Suisse rénové (10 à 11 kg), Collier Américain avec Pad (10,3 kg), Collier Suisse, Collier Français (15,2 kg), Collier Belge (16,1 kg).


Collier Suisse, Collier Américain, Collier Suisse, Collier Français, Collier Belge (photo DF).

De Gauche à Droite : Collier d’omnibus (8,15 kg) en tôle de zinc, Collier Suisse Réglable de partout (armée ?).


Collier d’omnibus, Collier Suisse Réglable (photo DF).

Certains participants avaient également amené leurs colliers : Collier Réglable Perrin (Equi-Val.fr), Collier réglable AFH (12,9 kg)...


Collier Réglable Perrin (Equi-Val.fr), Collier réglable AFH (photo DF).

Et aussi un Collier réglable de la sellerie Baude et une Colanne (14,2 kg) qui est un collier ouvrant dessus et s'enfile donc par en dessous...
Désolé, comme nous n'avions pas de photo disponible, nous avons utilisé des photos prises en d'autres occasions...


''Collier Réglable des Établissements Baude, photo de leur site web"


''Collane savoyarde prise en photo aux Contamines (photo Deny Fady) et sur un cheval aux tourbières de l'Herrétang (38), (photo Thierry Bret)"

Nous avons ensuite évoqué comment prendre les mesures de son collier. Néanmoins, ces informations restent assez imprécises car les colliers peuvent avoir des formes différentes, et donc se positionner de façon totalement différente sur l’encolure du cheval.


Didier nous montre sur un collier suisse, les différentes manières de prendre des mesures (photo DF).

Et selon le pays ou le bourrelier, les mesures ne sont pas prises de la même manière. La mesure d’un collier ne sera donc pas un critère suffisant pour savoir si le collier conviendra à un équidé.

Quelques techniques de prises de mesure trouvées sur 3 sites de bourrelier français... Les liens sont indiqués sur les captures d'écran et en légende.


Prise de mesures pour un collier : https://www.harnais-colliers-chevaux.fr


Prise de mesures pour un collier : https://www.randoline.com/


Prise de mesures pour un collier : https://www.sellerie-baude.com/

Compte-rendu de Estelle et Julie (avec la complicité de Deny)
Suite de ce compte-rendu dans un prochain billet...
Pour patienter utilement et mieux comprendre le placement du collier sur le cheval, nous vous offrons une belle vue du squelette du cheval à étudier pour la suite...


lundi 25 décembre 2023

Présentation vidéo de la "Kassine-Gaia", une Kassine fortement améliorée...

Nous avions déjà présenté une amélioration de la Kassine de chez Prommata dans un précédent billet ici.

Ce système de relevage avait été réalisé, pour les potagers de Gaïa (Hermance, Suisse), par Roger Fillon que les lecteurs du blog connaissent bien et qui malheureusement pour nous est maintenant en retraite...

L'équipe des potagers de Gaïa, continue cependant d'apporter des modifications à cet outil avec un nouveau partenaire.


Une photo de détails pour ceux qui sont intéressés...

En septembre 2023, nous sommes allés faire des mesures d'efforts en conditions réelles (compte-rendu dans un prochain billet) et ce fut l'occasion de filmer une petite présentation de cette Kassine-Gaïa par Hugo Dufour, qui est la cheville ouvrière du lieu pour l'aspect "matériel-Traction-Animale".


Une autre photo de détails...


Une dernière photo vue de face...

jeudi 30 novembre 2023

Plans cotés d'un timon et d'un palonnier triple relevés à Villers sous Chalamont

Avec ces plans, (après le plan du brancards comtois) nous continuons notre série de fiches techniques pour répondre à vos nombreuses demandes.

Ces 2 fiches techniques ont été réalisées par Ivan et David, merci à eux...

Le timon :

Un dessin vaut mieux qu'un long discours...

Vue d'ensemble...

Le nez de timon, côté joug...

Le joug de timon attelé...

Le timon coté chariot, avec le doigt d'accrochage du palonnier...

Le palonnier sur son doigt...

Arrivé sur le chantier, une fois le joug dételé, on décroche le palonnier et on peut travailler...

Le palonnier triple :

Il permet l'attelage à 3 chevaux de front comme sur cet avant-train Pintow à prise de force sur les roues.

Un dessin vaut mieux qu'un long discours...

A remarquer que les crochets d'attache aux traits n'ont pas été représentés, ni le système d'amortisseur à ressorts car le dessin et les photos suivante représentent un modèle un peu différent de la première photo.

Mais les cotes principales y sont et chacun pourra adapter le modèle suivant ses besoins et compétences...

Encore une photo des détails...

lundi 30 octobre 2023

Plan côté de brancards pour l'attelage Franc-Comtois au collier dit "en cheville"

Avec ce plan, nous inaugurons une nouvelle série de fiches techniques pour répondre à vos nombreuses demandes.

Cette fiche technique de brancard, permet un attelage "en cheville" (ou "au prenant d'attelle"), elle a été réalisé par Michel Carrel, elle sera suivi bientôt de 2 autres fiches techniques sur le palonnier triple (pour attelage à 3) et sur le timon pour attelage en paire.

Complément aux croquis sur la fabrication d'un brancard pour attelage au prenant d’attelle :

1) Utiliser du tube de chauffage noir (donc "cintrable") de 50 mm de diamètre ext (2 mm d'épaisseur).

2) Prendre une barre de 6 m, en faire 2 tronçons de 3 m.

3) Cintrer les 2 demi-brancards suivant le plan que l'on peut tracer au sol. Les souder en fin de construction, car le cintrage en une seule pièce est plus difficile à réaliser dans un plan.
Laisser le tube assez long du côté cheval pour réaliser le cintrage et le couper à la bonne distance à la fin de la fabrication.

La longueur totale des brancards peut être modulée selon la hauteur de fixation du brancard au niveau du véhicule, afin que les membres postérieurs des chevaux ne heurtent pas le brancard.

Quelques tailles relevées :
- Sur le plateau 4 roues JL, la hauteur de fixation est de 45 cm et la longueur totale du brancard est de 244 cm.
- Sur l’avant train 3 roues de Laurent, la hauteur de fixation est de 50 cm et la longueur totale du brancard est de 233 cm.
- Sur le chariot suisse JL, la hauteur de fixation est de 54 cm et la longueur totale du brancard est de 230 cm.

Le résultat :


Le brancard résultat, les 2 demi-brancards sont réassemblés par soudure. Phot. Deny Fady


Vue d'une cheville moderne (longueur 150 mm), réalisée à partir d'un étiré, fendu en bout, puis ressoudé pour former la mortaise, Phot. D. F.


Vue d'une cheville moderne (diamètre 10 mm), Phot. D. F.


Vue d'une cheville traditionnelle forgée (diamètre 10 mm) et du buttoir en rond de 10 mm, Phot. D. F.


Détail d'un "prenant de collier" forgés, Phot. D. F.


"Prenants de collier" forgés, montés sur un collier Cédurein Octave Tarravello, Phot. D. F.


Détail d'un "Prenants de collier" en cuir, montés sur un collier Franc-Comtois traditionnel, Phot. D. F.


"Prenants de collier" en cuir sur un chariot traditionnel franc-Comtois, Phot. D. F.


l'attelage "en cheville" était utilisé aussi sur les chariots Grand-Valliers du Haut-Doubt, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots plus modernes à 4 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 4 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 4 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 4 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 3 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 2 roues, Phot. D. F.


l'attelage en cheville est utilisé sur des chariots modernes à 2 roues, Phot. D. F.

samedi 2 septembre 2023

Matériel Equi-idea aperçu à la PferdeStark en Allemagne

De retour de la __PferdeStark__ (en Allemagne) qui est sans doute la plus grosse fête de traction animale Européenne, le week-end dernier (26 et 27 août 2023) dont on reparlera sans doute...


(Le stand d'Equi-Idea à la PferdeStark 2023, photo Deny Fady)

...Je peux vous donner des nouvelles d'__Albano Moscardo__ qui avait un stand et qui présentait son nouveau porte-outils multi-rang (Multi-R3).

Il y avait aussi son modèle à changement d'outils rapide sans clés (Multi-VP) qui est une variation du Multi-V classique (voir détails et prix ci-dessous).

Et sa sarcleuse "Sarchio-SM" et son canadien "Canadese" que nous avons pu tester rapidement au Datafficheur pendant une démonstration (compte-rendu dans un prochain billet).

Le nouveau porte-outils Multi-R3 :

Nous n'avons pas eu la chance de voir le Multi-R3 en démonstration mais Albano nous a envoyé quelques photos et nous avons récupéré sur le stand une fiche technique (qui n'est pas encore accessible sur leur site, donc en avant-première...).


(Porte-outils Multi-R3 Equi-Idea)


(Le Multi-R3 en utilisation, photo Equi-Idea)


(Porte-outils Multi-R3 Equi-Idea)


(Fiche technique porte-outils Multi-R3 Equi-Idea)

Le porte-outils Multi-V classique :

Là non plus nous n'avons pas pu le voir en démonstration, nous avons récupéré dans le catalogue 2021, un descriptif du porte-outils et un doc en pdf et sur le stand un tarif 2023 (là aussi en avant-première).


(Porte-outils Multi-V Equi-Idea)


(Fiche technique et tarif 2023, porte-outils Multi-V Equi-Idea)

Et le doc en pdf téléchargeable ici (Equi-Idea-MULTI-V-2018.pdf)

Le porte-outils Multi-VP (à changement d'outils rapide) :

Pas vu non plus en démonstration, nous avons récupéré dans le catalogue 2021, un descriptif du porte-outils et un doc en pdf et sur le stand un tarif 2023 (là aussi en avant-première).


(Porte-outils Multi-VP Equi-Idea)


(Fiche technique et tarif 2023, porte-outils Multi-VP Equi-Idea)

Et le doc en pdf téléchargeable ici (Equi-Idea-MULTI-VP-2020.pdf)

Dans un prochain billet, nous verrons des mesures d'efforts au Datafficheur et des vidéos des démonstrations de la sarcleuse "Sarchio-SM" et du canadien "Canadese".

Si vous voulez en savoir plus sur le matériel Equi-idea d'Albano Moscardo, vous pouvez aller voir sur le site https://www.noieilcavallo.org/ ou écrire à albano.moscardo@gmail.com...
Ou Tel : 0039.045.52.78.99 (Albano parle assez bien français) ou par courrier (à l'ancienne) Equi-Idea, Via Lazzaretto, 98, 37133 Verona - Italia

A noter aussi, la possibilité de consulter le catalogue (2021) à partir du site https://www.sfogliami.it/fl/223776/mp847ckq9pc9hjxq6xc21dxyp5sjtsu (je ne l'ai pas trouvé en pdf enregistrable).

D'autres billets plus anciens sur le blog d'Hippotese...

Colloque-Démonstration de Traction Animale en petite agriculture, le 1er juin 2019, prés de Turin (Italie) en mai 2019

Quelques photos des démonstrations de travail au cheval en vigne et maraîchage à Tec&Bio sept 2017 (des photos du Flex en particulier)

Derniers tarifs du matériel de maraîchage du constructeur italien Albano Moscardo (août 2013)

jeudi 15 juin 2023

Mousquetons à verrou tournant automatique (Twist Lock) câbles synthétiques et poulies multiples (pour mouflage) en débardage au cheval

Après le chantier-école (de l’Ascension) 2023 de Montdenis, il faut tirer le bilan du matériel que nous avons testé (en conditions difficiles).

Mousquetons de sécurité :

Comme nous l'avions déjà mentionné dans un précédent billet nous n'utilisons plus que des mousquetons acier autoverouillable type trilock ou triact-lock comme les modèles Vulcan ou Oxan Triact-Lock de chez PETZL (attention, il existe en version à sécurité à vis sous le nom : Oxan Screw-Lock, que nous déconseillons car on est jamais sûr du verrouillage). Le prix du Oxan Triact-Lock est d'environ 14 € (le Vulcan est plus gros et donc plus cher).

Dernièrement nous avons trouvé des mousquetons autoverouillables type TwistLock (2 actions pour les ouvrir au lieu de 3, ce qui peut se faire à une main) chez Metaltis.fr (c'est une entreprise belge en fait) à moins de 7€ ttc


Mousqueton TwistLock Metaltis à gauche et mousqueton pompier de 10 à droite pour comparaison


Page web Metaltis.fr


Page web Metaltis.fr


Mousqueton TwistLock Metaltis à gauche (199g) et mousqueton pompier de 10 à droite (124g)

Nota1 : Du coup, je vais remplacer tous mes mousquetons pompiers (sur les harnais) par des TwistLock.

Poulies multiples pour mouflage :

Grâce à Emmanuelle, nous testons depuis 2 ans les câbles synthétiques en remplacement des câbles acier.

Les câbles que nous utilisons sont des câbles de 8 mm de chez Zimmer (Câble textile forestier de traction Dynalight Ø 8mm, ref 4365) à 3,90 €/m.
Rien à redire sauf qu'il faut se méfier des frottements, qu'un câble de 100 m s'emmêle facilement et qu'un diamètre de 10 au lieu de 8 aurait été sans doute préférable mais évidemment plus cher.

Cette année, nous avons aussi testé des poulies triples de chez SportParadise (modèle Poulie Climbing Technology Orbiteur H orange, attention la lettre H a de l'importance car il existe plusieurs Poulies Climbing Technology Orbiteur).


Nous avons utilisé 2 jeux de 2 poulies pour pouvoir faire des reprises...


Ces poulies sont données pour 7500 N par brin (750 daN), soit environ 750 kg et donc 4500 daN au total (4,5 T)

Sangles de levage et chaînes de manœuvre

Après des ruptures de sangles les années précédentes, nous avons décidé de nous équiper de sangles de qualité chez Metaltis.fr, les 2 T avec un coeff de sécurité de 7:1 en 3 m, conviennent très bien (voir ci-dessous).

Enfin, on peut constater sur cette chaîne de manœuvre que le crochet forgé de gauche s'est ouvert et qu'heureusement, le deuxième jour, nous avons vérifié tous les matériels avant de reprendre le chantier, ce qui nous a permis d'éliminer celle-ci.

En fait, sur plusieurs arbres, nous avons dû moufler le "brin tirant" car le cheval tractionneur n'avait pas assez de force, en estimant que celui-ci était à 200 kgf de traction, avec le moufle 6 brins, nous étions à 6 x 200 kgf = 1200 kgf et comme nous avions mouflé une fois le brin tirant, la force appliquée sur l'accrochage fixe était de 2,4 T au moins...

D'où l'intérêt de dimensionner correctement ses matériels et de les surveiller attentivement.

Pensez "sécurité" avant tout !!!

vendredi 24 mars 2023

Arracheur-Escargot en traction animale, un outil bien utile en défrichage (avec schémas de fabrication)

L'Arracheur-Escargot est un outil qui a été inventé/fabriqué par Pierre Galet en 2013, voir ses explications en fin de billet...

Depuis longtemps, Je voulais faire un billet explicatif avec des schémas cotés mais j'avais zappé... Et puis dernièrement on me l'a redemandé, dont acte...

Cet outil permet d'arracher facilement les arbres et arbustes jusqu'à 5 cm de moyenne en traction directe (ou mouflée) à l'aide d'un cheval.

Je sais qu'une version plus forte, copie de ce modèle, a été construite pour un chantier d'arrachage d'acacias et que des arbres, jusqu'à 10 cm de diamètre ont été arrachés avec cette version renforcée, avec un cheval, en traction "mouflée" (c'est à dire que le cheval ne tire pas en direct, mais qu'il tire le câble d'un moufle qui est amarré à un autre arbre et qui démultiplie l'effort).

Et tout d'abord un petit film pour comprendre son utilisation :

Et quelques photos de détails...


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2016, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2016, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2016, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2014, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2014, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2016, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2016, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2019, Photo Deny Fady)


(Chantier école de débardage de Montdenis en 2019, Photo Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Photo pour billet, 2021, Deny Fady)


(Je vous ai fait un schéma des flancs, pour billet, 2023, D. Fady)


(Et un schéma des entretoises, pour billet, 2023, D. Fady)

A mon avis, en fabrication, comme on a un objet à la géométrie un peu complexe, je pense qu'il faut faire les flancs à plat, puis simplement les assembler avec les entretoises.

On soude celle à 40, celle à 85 (et celle à 14 cm, non cotée sur le dessin, en haut), puis on mesure en place celles qui manquent (70 et 54) pour les couper de manière plus précise.
On peut ajouter d'autres entretoises intermédiaires, car elles supportent l'appui au sol qui est important en début de traction.

Pour les tirants, se référer aux images ci-dessus qui sont assez parlantes...

Il est à noter que toutes les cotes ne sont qu'indicatives...


(Les explications (forcément) manuscrites de Pierre Galet, arrivées en courrier papier... (de mémoire, car Pierre a donné son escargot))

lundi 27 février 2023

Nœud de chaise pour raccourcir un câble synthétique en débardage au cheval.

Une petite vidéo et des explications pour apprendre à réaliser un nœud de chaise qui permet de raccourcir un câble synthétique pour une reprise de traction en débusquage au cheval.

Nous utilisons ce nœud avec nos chevaux sur les câbles synthétiques quand il faut raccourcir le câble et faire une reprise (quand le chemin de halage n'est pas assez long par exemple et qu'il faut tirer en plusieurs fois).

Cette vidéo est tirée du chantier de débardage en Suisse en fév 2023, voir ici, merci à Annick.

La spécificité de ce nœud de chaise dans ce cas, est que les 2 extrémités du câbles ne sont pas accessibles facilement (un des bout passe dans la poulie de renvoi et il est accroché à la charge et l'autre est bien trop long).

On plie donc le câble en deux et on réalise le nœud avec un brin doublé. On passe ce brin doublé dans le mousqueton qui sera tiré par le cheval (je conseille d'accrocher un petit bout de chaîne de débardage à ce mousqueton pour pouvoir le crocher dans l'arête de poisson (ou le crochet raccourcisseur) fixée au palonnier sans l’abîmer et en sécurité).

Puis on forme un puit avec les 2 autres brins.

Enfin on plonge le brin doublé dans le puit, on passe autour de l'arbre (formé par les 2 autres brins) et on ressort du puit.

dimanche 30 octobre 2022

Herse etrille montée sur un châssis de cultivateur à traction animale

Lors du Traistival 2022 à Villers sous Chalamont (Doubs), organisé par le CERRTA, j'ai pu apercevoir une adaptation ingénieuse de Jean-Louis Cannelle, d'un élément de herse étrille sur un châssis de cultivateur à traction animale.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le cultivateur (parfois appelé scarificateur, extirpateur ou déchaumeur) est un porte outil à roues (2 grandes roues à l'arrière et une roue ou un petit essieu de 2 petites roues à l'avant), équipé d'un système de relevage auto-plan manuel par poignées.

Voici un cultivateur utilisé en scarificateur sur une culture d'engrais vert (petit coucou à Bernard Dangeard, aux jardins de Cocagne en 2010, lors d'une journée maraîchage).

Mais revenons à la herse étrille...

La herse étrille est un matériel simple de désherbage mécanique pour un grand nombre de cultures.
Elle permet le désherbage grâce à ses dents longues et souples, qui déracinent les jeunes plantules grâce aux vibrations mais affectent peu la culture bien implantée si le moment de l'intervention est bien choisi.

C'est un outil vraiment polyvalent qui peut éliminer les adventices au stade plantule, peut émousser, ébouser et étaler les taupinières, peut aussi décrouter, aèrer et niveller les sols durcis au printemps ou battants.

Elle est montée sur un bâti rectangulaire en plusieurs rangées de dents fixées par assemblage boulons/écrous.
Le diamètre des dents peut varier : de 6 mm (cultures fragiles comme la betterave) à 10 mm (sur prairie).
La longueur des dents varie aussi : de 370 à 550 mm. Les Dents sont espacées de 25 à 30 mm.

Les réglages de l'angle des dents, de la hauteur assurent un travail optimal sur la culture.
La pression des dents sur la terre et la profondeur de travail sont réglable ici avec deux poignées avec blocage mécanique qui modifient la hauteur des roues du bâti.
L'angle d'attaque qui modifie l'agressivité des dents est est modifiable par une manette située sur le bâti.
On conseille généralement une profondeur de travail de 2 à 3 cm.

Il est nécessaire de régler avec précision la herse étrille en fonction de l’état du sol, du stade de développement de la culture et des adventices. Le réglage le plus approprié n’abîme pas la culture en place tout en détruisant un maximum de plantes non désirées.

Il faut utiliser la herse étrille par temps sec en fin de matinée ou en début d’après-midi. Plusieurs passages peuvent être nécessaires. Effectuer un premier passage en prélevée pour niveler le sol et détruire les adventices au stade filament. Effectuer un second passage en post-levée sur des adventices au stade plantule (moins de 2 feuilles).
Adapter la vitesse de passage en fonction du type de culture : La vitesse de travail doit être de 4 à 6 km/h

Lien vers une fiche technique (pdf) "HERSE ÉTRILLE en agriculture bio", réalisée par la Chambre d'Agriculture de Dordogne

vendredi 20 mai 2022

Ébousage et/ou étaupinage de prairies avec un âne par Philippe Gérard

Ce nouveau billet, proposé par Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), fait suite à ses précédents billets sur le transport et la manipulation de balles rondes de 2013, 2015 et 2018.
Aujourd'hui, il nous propose une présentation très complète de ses "bricolages" pour réaliser un système simple et ingénieux d'ébousage et/ou d'étaupinage, mais laissons lui la parole...

A mes débuts en traction animale, en 2013, pour étaupiner mes prairies, j'avais récupéré gratuitement deux anciens étaupinoirs à cheval oubliés (65 et 80 kg, 1,50 m x 1,50 m), avec une lame métallique en biais (deux lames pour le 80 kg) mais sans dents verticales à l'avant, un en bon état, l'autre moins.

J'avais fait un essai ; le principe est simple, la lame coupe les taupinières à l'horizontale et la traverse arrière du bâti étale la terre. Par contre, côté effort demandé, c'était visiblement trop pour Uranie, mon ânesse, même en les tirant sans avant-train.

J'ai donc décidé d'adapter-améliorer celui qui était dans un moins bon état et qui se trouvait avoir deux lames parallèles. J'ai supprimé une lame, de 11 kg, supprimé les deux patins de transport sur route, lourds, je l'ai raccourci en longueur, résultat : 0,90 m x largeur de travail 1,50 m, j'ai remplacé la traverse avant vermoulue (fixée sur le bâti pour laisser les taupinières « entrer »), et remis les deux crochets initiaux.

Je suis ainsi passé de 80 kg à 38 kg. Je tiens la deuxième lame, inutile maintenant, en bon état, à la disposition (en Côte d'Or) de qui me la demandera, gratuitement, ce serait facile de construire le même étaupinoir que le mien à partir d'elle, c'est le seul élément spécifique.

Voilà pour l'étaupinoir, qui peut bien sûr servir aussi à ébouser les parcelles d'hivernage des bovins, par exemple, ou araser les dégâts causés par les sangliers dans les prés.

J'ai ensuite réfléchi à comment ne pas avoir à marcher à côté ou derrière (j'ai 67 ans, voyez-vous...) : j'ai fabriqué un « arrière-train » : mini-charrette légère (59 kg) à trois roues avec un siège, un seau-vide-poche et un porte-guide, le minimum, à partir d'un essieu de giro-andaineur de récupération, d'une roue de pirouette et d'un siège de picoteuse tiré du grenier parental ; un rétroviseur quand même pour utilisation sur la route.

Il s'accroche sur un tire-fond vissé à l'arrière de l'étaupinoir, mais pourra aussi suivre d'autres outils traînés. J'ai fait un porte-guide amovible (qui pourra s'utiliser ailleurs, sur un traîneau par exemple), qui se fixe par serrage dans un tube coupé en biseau, c'est rapide à installer, il se bloque bien, ne fait pas de bruit.

J'ai essayé cette invention derrière l'étaupinoir amélioré, ce printemps. Essai globalement concluant côté utilisation pratique de l'arrière-train, et côté étaupinoir, qui, bien qu'allégé, reste quand même plaqué au sol, grâce aux 11 kg de la lame et à la traverse avant en chêne qui l'empêche de décoller. Sur la vidéo, le travail laisse un peu à désirer, mais les taupinières étaient particulièrement grosses (nids ?).

J'ai aussi fabriqué :

- un traîneau, utilisable sur le même principe, à partir de deux poteaux de clôture en chêne en guise de patins et une palette fixée dessus, avec un tire-fond auquel accrocher là aussi l'arrière-train et un support de porte-trait au cas où..., d'un coût quasiment nul, pour permettre notamment d'emporter l'étaupinoir, sans patins, à destination,

- un crochet à piton, copie de ceux des tracteurs, destiné à rester plutôt en permanence sur l'avant-train, plus facile à utiliser qu'une gueule de loup avec une broche pour accrocher, seul, une flèche quelconque (tonne à eau chez moi) ; je suis parti d'une « fourche », d'un « étrier » de roulette fixe de conteneur ; il me donne satisfaction.

Remarque : sur la vidéo, cela peut paraître ridicule de faire travailler Uranie avec un harnais complet alors qu'elle n'a besoin que de traits, mais l'essai avec des traits seuls (adaptation maison) s'est mal passé, Uranie ne supportant pas les surdos auxquels elle n'était pas habituée, et qui devaient la chatouiller... Il faut que je revoie ça.

Philippe Gérard.

NB : Nous avions aussi fait un billet sur l'utilisation d'un __rabot de prairie__ traditionnel ici...

vendredi 11 mars 2022

Chantier collectif Tripop, quelques photos de l'atelier, du matériel et de la fine équipe...

Du 3 au 7 février 2022, nous nous sommes retrouvés à une dizaine d'Hippotésiens chez Mika dans l'Allier pour un chantier collectif dans l'objectif de continuer la construction du nouveau porte-outils de maraîchage en paire : Tripop.

Vous avez déjà pu voir la préparation et les résultats de ce travail collectif dans les 4 billets précédents ici, ici, et .

Mais vous n'aviez pas vu l'envers du décor et comme il faut rendre hommage aux ouvriers (et ouvrières) de l'ombre et situer le contexte, voici une trentaine de photos (pas toutes de bonne qualité d'ailleurs), prises sur le vif du chantier, pour vous situer et vous donner peut-être une autre fois, envie d'être des nôtres...

- Plus d’infos et détails techniques sur le site de l’Atelier Paysan :
https://www.latelierpaysan.org/Le-TRIPOP.

dimanche 6 mars 2022

2ème sortie du Tripop (porte-outils de maraîchage en paire) : le déchaumeur à disques (cover-crop en X)

Début février 2022, nous nous sommes retrouvés à une dizaine d'Hippotésiens chez Mika dans l'Allier sur un chantier collectif pour continuer la construction du porte-outils de maraîchage en paire : Tripop.

Voir ici pour plus d'infos : http://hippotese.free.fr/blog/index.php/post/2022/02/11/1ere-sortie-du-Tripop-porte-outils-de-maraichage-en-paire-sur-le-terrain et les 2 billets précédents ici et ici)

Après un premier essai du châssis à dents destiné à déchaumer ou scalper les récoltes (voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=08fH1p1YenQ).

Pour ce deuxième essai, nous avons pu tester le déchaumeur à disques (cover-crop en X). sur le terrain.
Le temps était toujours maussade, le vent froid, la terre humide...
Les chevaux sortaient de 2 mois d'inactivité (sauf essai Tripop)...

Et le résultat a été, là aussi, plutôt positif...
Le porte-outils se comporte toujours bien, il tourne sans effort, même si le cran de blocage de la manette de terrage est "subtil" et demande à être amélioré.

On est super content de voir aboutir, un an de travail !

Il restera à faire des mesures d'efforts avec notre nouveau Datafficheur (on en reparle bientôt), mais on va d'abord assurer la partie mécanique et les réglages...

- Plus d’infos et détails techniques sur le site de l’Atelier Paysan :
https://www.latelierpaysan.org/Le-TRIPOP.

vendredi 11 février 2022

1ère sortie du Tripop (porte-outils de maraîchage en paire) sur le terrain

Début février 2022, nous nous sommes retrouvés à une dizaine d'Hippotésiens chez Mika et Julie dans l'Allier sur un chantier collectif pour continuer la construction du nouveau porte-outils de maraîchage en paire d'Hippotese (en partenariat avec l'Atelier-Paysan), le Tripop (voir billet précédents ici et ici).

Après 4 jours d'efforts à l'atelier, nous avons pu, pour la première fois, tester le Tripop sur le terrain, en conditions réelles...

Le temps était maussade, le vent froid, la terre humide...
Les chevaux sortaient de 2 mois d'inactivité...
Le matériel n'était pas fini, seul un châssis à dents destiné à déchaumer ou scalper les récoltes était opérationnel, mais il fallait bien tester...

Et le résultat a été plutôt positif...

Le porte-outils se comporte bien, il tourne sans effort, la manette de terrage n'est pas trop dure pour un système entièrement mécanique, même si la course pourra être allongée.

Bref, pour un début, on est super content !

- Plus d’infos et détails techniques sur le site de l’Atelier Paysan :
https://www.latelierpaysan.org/Le-TRIPOP.

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