Hippotese, Le cheval de Travail

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - Philippe Gérard

Fil des billets - Fil des commentaires

vendredi 20 mai 2022

Ébousage et/ou étaupinage de prairies avec un âne par Philippe Gérard

Ce nouveau billet, proposé par Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), fait suite à ses précédents billets sur le transport et la manipulation de balles rondes de 2013, 2015 et 2018.
Aujourd'hui, il nous propose une présentation très complète de ses "bricolages" pour réaliser un système simple et ingénieux d'ébousage et/ou d'étaupinage, mais laissons lui la parole...

A mes débuts en traction animale, en 2013, pour étaupiner mes prairies, j'avais récupéré gratuitement deux anciens étaupinoirs à cheval oubliés (65 et 80 kg, 1,50 m x 1,50 m), avec une lame métallique en biais (deux lames pour le 80 kg) mais sans dents verticales à l'avant, un en bon état, l'autre moins.

J'avais fait un essai ; le principe est simple, la lame coupe les taupinières à l'horizontale et la traverse arrière du bâti étale la terre. Par contre, côté effort demandé, c'était visiblement trop pour Uranie, mon ânesse, même en les tirant sans avant-train.

J'ai donc décidé d'adapter-améliorer celui qui était dans un moins bon état et qui se trouvait avoir deux lames parallèles. J'ai supprimé une lame, de 11 kg, supprimé les deux patins de transport sur route, lourds, je l'ai raccourci en longueur, résultat : 0,90 m x largeur de travail 1,50 m, j'ai remplacé la traverse avant vermoulue (fixée sur le bâti pour laisser les taupinières « entrer »), et remis les deux crochets initiaux.

Je suis ainsi passé de 80 kg à 38 kg. Je tiens la deuxième lame, inutile maintenant, en bon état, à la disposition (en Côte d'Or) de qui me la demandera, gratuitement, ce serait facile de construire le même étaupinoir que le mien à partir d'elle, c'est le seul élément spécifique.

Voilà pour l'étaupinoir, qui peut bien sûr servir aussi à ébouser les parcelles d'hivernage des bovins, par exemple, ou araser les dégâts causés par les sangliers dans les prés.

J'ai ensuite réfléchi à comment ne pas avoir à marcher à côté ou derrière (j'ai 67 ans, voyez-vous...) : j'ai fabriqué un « arrière-train » : mini-charrette légère (59 kg) à trois roues avec un siège, un seau-vide-poche et un porte-guide, le minimum, à partir d'un essieu de giro-andaineur de récupération, d'une roue de pirouette et d'un siège de picoteuse tiré du grenier parental ; un rétroviseur quand même pour utilisation sur la route.

Il s'accroche sur un tire-fond vissé à l'arrière de l'étaupinoir, mais pourra aussi suivre d'autres outils traînés. J'ai fait un porte-guide amovible (qui pourra s'utiliser ailleurs, sur un traîneau par exemple), qui se fixe par serrage dans un tube coupé en biseau, c'est rapide à installer, il se bloque bien, ne fait pas de bruit.

J'ai essayé cette invention derrière l'étaupinoir amélioré, ce printemps. Essai globalement concluant côté utilisation pratique de l'arrière-train, et côté étaupinoir, qui, bien qu'allégé, reste quand même plaqué au sol, grâce aux 11 kg de la lame et à la traverse avant en chêne qui l'empêche de décoller. Sur la vidéo, le travail laisse un peu à désirer, mais les taupinières étaient particulièrement grosses (nids ?).

J'ai aussi fabriqué :

- un traîneau, utilisable sur le même principe, à partir de deux poteaux de clôture en chêne en guise de patins et une palette fixée dessus, avec un tire-fond auquel accrocher là aussi l'arrière-train et un support de porte-trait au cas où..., d'un coût quasiment nul, pour permettre notamment d'emporter l'étaupinoir, sans patins, à destination,

- un crochet à piton, copie de ceux des tracteurs, destiné à rester plutôt en permanence sur l'avant-train, plus facile à utiliser qu'une gueule de loup avec une broche pour accrocher, seul, une flèche quelconque (tonne à eau chez moi) ; je suis parti d'une « fourche », d'un « étrier » de roulette fixe de conteneur ; il me donne satisfaction.

Remarque : sur la vidéo, cela peut paraître ridicule de faire travailler Uranie avec un harnais complet alors qu'elle n'a besoin que de traits, mais l'essai avec des traits seuls (adaptation maison) s'est mal passé, Uranie ne supportant pas les surdos auxquels elle n'était pas habituée, et qui devaient la chatouiller... Il faut que je revoie ça.

Philippe Gérard.

NB : Nous avions aussi fait un billet sur l'utilisation d'un __rabot de prairie__ traditionnel ici...

jeudi 1 février 2018

Transporter des balles rondes avec un âne : Le dépilage des balles... (suite 2)

Ce billet, proposé par Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), fait suite à ses précédents billets de 2013 et 2015 sur la manipulation et le transport des balles rondes uniquement en traction animale...

Pour arriver à un approvisionnement hivernal en balles rondes de mes 5 prés d'hivernage (de vaches) entièrement assuré en traction animale, il faut dépiler les balles rondes.
Maintenant, je le fais aussi avec Uranie mon ânesse.

Petite vidéo de l'opération :

Pour dépiler avec mon 4x4, j'avais fabriqué deux doubles griffes attachées entre elles par une cordelette de 3 m passant dans un anneau relié à une corde terminée par un crochet. Cette corde permet de tirer et de faire tomber la pile.

Je les utilise donc aussi avec Uranie, mais en ajoutant une chaîne de 4 m que j'accroche derrière mon avant-train hippomobile par un anneau passé dans la boule d'attelage, ce qui me permet d'éloigner le tout et d'avoir un réglage facile de la longueur en passant le crochet dans un maillon de la chaîne, et sans avoir à trop reculer dans la grange.

Sur la vidéo, je fixe les griffes en haut de la 3e balle pour abattre, en principe, une pile entière. En début d'hiver, grange pleine, en piquant dans la 4e balle, on en fait tomber 1, 2, rarement 3, selon la verticalité de la pile.

Il faut bien sûr apprécier la place dont on dispose, adapter l'angle de traction en fonction du point de chute envisagé et ne rien laisser traîner de fragile dans les parages !

Philippe Gérard.

samedi 27 juin 2015

Transporter 2 balles rondes avec un âne et 2 brouettes porte-balle transformées (suite)

Ce billet, proposé par Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), fait suite à son précédent billet de 2013...

Philippe a fait un gros travail d'explications pédagogiques sous forme de vidéos et textes pour nous faire partager son expérience d'utilisation des brouettes porte-balle.

Les foins sont là et certains pourront peutêtre expérimenter des brouettes porte-balle autoconstruites...
N'hésitez pas à partager vos expériences avec nous...


brouette-porte-balle par hippotese

Philippe a aussi réalisé, pour nous, un schéma coté de la brouette et des explications constructives :

Voici le croquis coté de la brouette initiale, elle est entièrement faite en tube de 30 mm de diamètre.

Sur ce croquis, le trait représente l'axe du tube, la largeur de la brouette est de 72 cm.

Les côtés sont faits dans un seul tube cintré à la demande de A à A, sans doute sur un gabarit et à chaud (il y a quand même 8 cintrages...).

Il est important que AB soit perpendiculaire à CD pour une bonne verticalité de la brouette au moment de la prise de balle.

Sur ABD et C, le tube est doublé d'un fer plat de renfort (plus large) qui évite l'enfoncement, il faut bien garder les pattes en forme de ski, surtout si le basculement est réalisé par un animal attelé, la brouette est alors un peu traînée.

Il faut aussi conserver l'arrondi des « poignées » pour la traction humaine, il permet aux mains de bien s'accrocher sans serrer.

L'essieu est fixé à 94 cm du point C, il faudra peutêtre tâtonner un peu pour trouver l'emplacement idéal.

Il est sans doute judicieux de fabriquer une flèche articulée qui permette le basculement puis le transport en se verrouillant... (voir sur la vidéo).

Plan de la brouette porte-balle en pdf (3,6 Mo)

Retour après utilisation printemps 2013 et hiver 2013/2014 :

Au printemps 2013.
J'ai transporté 43 balles rondes de foin et quelques balles de paille de cette façon du 20 janvier à la mise à l'herbe, j'étais plutôt satisfait. Il y a eu quelques soucis quand même, bien sûr :
- j'ai renversé deux fois une brouette chargée en traversant une ornière et un trou, la largeur de la voie (limitée à l'origine pour ne pas dépasser la balle et permettre le passage dans les portes étroites des anciennes étables, 0.90 m) étant insuffisante pour un transport "tout-terrain".
- à la 20ème balle, le roulement d'une roue a rendu l'âme (elle avait alors fait chez moi 60/70 km sur route dont la moitié en charge...).
J'ai donc changé essieu (1.25 m hors tout) et roues (roulement à billes). J'ai ajouté aussi une planchette qui évite le frottement de la balle sur la roue.

Uranie a aussi transporté 33 balles des prés vers la grange au moment des foins. J'ai également mis une béquille-patin fixe sous la flèche qui permet de poser celle-ci sans précaution et sans risque de remplir l'attelage-boule de terre.

J'ai aussi, dès le début, collé une bande réfléchissante zébrée rouge et blanche à l'arrière de la brouette pour que les voitures comprennent d'emblée qu'elles arrivent derrière un véhicule atypique.

Hiver 2013/2014.
Pour préparer l'hivernage suivant, j'ai voulu améliorer deux choses : transporter deux balles rondes d'un coup (c'était mon objectif initial) et améliorer le chargement, pour passer directement par basculement de la brouette dressée à la brouette attelée, comme lorsqu'on relève la caisse d'un tombereau qu'on vient de benner en faisant avancer l'animal.

Il fallait :

1) Trouver une deuxième brouette, j'en connaissais une chez un agriculteur retraité qui a bien voulu me la vendre (50 €). J'ai donc équipé les 2 brouettes d'une boule à l'arrière pour les accrocher en train (cette boule ne doit pas dépasser l'axe des roues pour une question d'équilibre).

2) Faire une flèche articulée et amovible qui puisse s'atteler à l'avant-train, brouette en position "dressée" et un système de verrouillage de celle-ci brouette en position "route", avec un système d'accueil amorti de la partie qui bascule.
J'ai fait l'essai sur la première brouette modifiée avec un succès limité ; le relèvement de la brouette chargée se fait en trois phases : (Nota : la brouette dispose de 2 plats de renfort soudés sur les 2 angles que forme le châssis tubulaire à l'avant, ce qui définit 2 positions "prise de balle"). 1ère phase, la brouette est placée verticalement contre /sous la balle. 2ème phase, on bascule sur le deuxième patin plat, jusqu'à ce que les roues touchent le sol (tout ceci se faisait très bien avec Uranie, mon ânesse), et là, arrêt (la brouette cherche à repartir en arrière).
3ème phase, basculement complet de la brouette, (je mettais une cale à chaque roue pour permettre cette étape finale), c'est la phase la plus exigeante en effort de traction.
Ça allait bien derrière le 4x4 en faisant patiner l'embrayage et en tirant doucement, mais avec Uranie et un meneur débutant (entre autres raisons), cela ne se passait pas bien : Uranie laissait reculer après les deux premières phases, et/ou tirait trop franchement (aussi parce qu'elle avait du mal) et passait sur les cales, sans réaliser le basculement à la troisième phase.

A revoir...

J'ai alors mis à l'arrière de la brouette deux béquilles qui se déplient pour la bloquer au stade "roues au sol" et éviter ainsi le problème du "laisser reculer". Efficace.
Mais la troisième phase est restée compliquée et insatisfaisante (sauf à être à deux : un meneur qui n'a que sa bête à s'occuper et qui peut freiner, et une autre personne qui peut aider physiquement à basculer). Est alors apparue une solution de repli inattendue : les deux béquilles se révèlent très utiles en basculement à la main : on fait les deux premières phases (les plus faciles) à la main, la brouette reste bloquée dans cette position, on met la flèche, qui par sa longueur permet, par effet de levier, une remontée plus facile sur les roues en appuyant de tout son poids sur son extrémité.

C'est ce que j'ai fait tout l'hiver 2013-2014. Uranie et moi avons transporté ainsi environ 110 balles rondes de foin, par train de deux (de quoi affourrager 25 UGB) et une vingtaine de balles de paille.

Et quand Uranie ne transporte pas du foin, elle fait la "corvée" d'eau, de quoi maintenir son dressage au niveau optimum...
Et c'est là aussi un des avantages de ces travaux répétitifs qu'apprécient tant nos fidèles compagnons de "labeur" (et nous aussi par la même occasion)...

Merci Philippe pour toutes ces explications...

vendredi 8 février 2013

Transporter une balle ronde avec un âne...

Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), nouvel adhérent et nouvel utilisateur de TA, par ailleurs petit éleveur de bovins viande en plein air intégral, souhaitait transporter ses balles rondes jusqu'à ses 4 prés d'hivernage avec son ânesse "Uranie" (qui débute, elle aussi).


Philippe Gérard et Uranie emporte une balle de foin aux vaches

Après avoir fait l'acquisition d'un avant-train, il a adapté une brouette de transport de balle ronde avec un timon et une boule...

Mais je le laisse expliquer son affaire :

Mon porte-balle : j'avais bricolé une "remorque" autochargeuse à une balle ronde (berceau qui se bascule avec un treuil) il y a 20 ans, à accrocher derrière mon 4x4 ; elle va bien, mais arrivé à la traction animale, elle a un gros défaut, elle pèse 255 kg à vide... Il a donc fallu voir autre chose.

A l'apparition des premières balles rondes, deux frères, bons artisans agricoles, décédés maintenant, ont inventé cette brouette à balle ronde, bien conçue, équilibrée et légère : 41 kg.

J'en ai donc récupéré une, gratuitement, il m'a suffi d'adapter de quoi l'atteler derrière mon avant-train : elle doit faire alors 51 kg.

Petit défaut (j'ai 57 ans et mal aux bras et aux épaules), il faut se balancer un bon coup en arrière pour la redresser. Elle fonctionne sur le principe de la brouette à sac : on la dresse contre la balle ronde, on pique la griffe, et en tirant sur les bras de la brouette, on bascule le tout en arrière, mais il ne faut pas faire semblant.

J'ai donc mis deux anneaux sous les bras de la brouette où j'accroche deux cordes, il faut mettre une cale pour bloquer les deux roues, et c'est l'ânesse qui bascule le tout.

Je mets ensuite la flèche et en avant. Pour décharger, on laisse partir en arrière, griffe ouverte bien sûr. Je te joins les photos du bricolage (Nota : les anneaux n'étaient pas encore fixés).

Philippe Gérard


Le porte-balle avec son timon ajouté.


Le porte-balle, timon démonté.


Le porte-balle et son crochet en version d'origine


Le porte-balle en position "prise de balle".