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samedi 27 juin 2015

Transporter 2 balles rondes avec un âne et 2 brouettes porte-balle transformées (suite)

Ce billet, proposé par Philippe Gérard de Clomot (Côte d'Or), fait suite à son précédent billet de 2013...

Philippe a fait un gros travail d'explications pédagogiques sous forme de vidéos et textes pour nous faire partager son expérience d'utilisation des brouettes porte-balle.

Les foins sont là et certains pourront peutêtre expérimenter des brouettes porte-balle autoconstruites...
N'hésitez pas à partager vos expériences avec nous...


brouette-porte-balle par hippotese

Philippe a aussi réalisé, pour nous, un schéma coté de la brouette et des explications constructives :

Voici le croquis coté de la brouette initiale, elle est entièrement faite en tube de 30 mm de diamètre.

Sur ce croquis, le trait représente l'axe du tube, la largeur de la brouette est de 72 cm.

Les côtés sont faits dans un seul tube cintré à la demande de A à A, sans doute sur un gabarit et à chaud (il y a quand même 8 cintrages...).

Il est important que AB soit perpendiculaire à CD pour une bonne verticalité de la brouette au moment de la prise de balle.

Sur ABD et C, le tube est doublé d'un fer plat de renfort (plus large) qui évite l'enfoncement, il faut bien garder les pattes en forme de ski, surtout si le basculement est réalisé par un animal attelé, la brouette est alors un peu traînée.

Il faut aussi conserver l'arrondi des « poignées » pour la traction humaine, il permet aux mains de bien s'accrocher sans serrer.

L'essieu est fixé à 94 cm du point C, il faudra peutêtre tâtonner un peu pour trouver l'emplacement idéal.

Il est sans doute judicieux de fabriquer une flèche articulée qui permette le basculement puis le transport en se verrouillant... (voir sur la vidéo).

Plan de la brouette porte-balle en pdf (3,6 Mo)

Retour après utilisation printemps 2013 et hiver 2013/2014 :

Au printemps 2013.
J'ai transporté 43 balles rondes de foin et quelques balles de paille de cette façon du 20 janvier à la mise à l'herbe, j'étais plutôt satisfait. Il y a eu quelques soucis quand même, bien sûr :
- j'ai renversé deux fois une brouette chargée en traversant une ornière et un trou, la largeur de la voie (limitée à l'origine pour ne pas dépasser la balle et permettre le passage dans les portes étroites des anciennes étables, 0.90 m) étant insuffisante pour un transport "tout-terrain".
- à la 20ème balle, le roulement d'une roue a rendu l'âme (elle avait alors fait chez moi 60/70 km sur route dont la moitié en charge...).
J'ai donc changé essieu (1.25 m hors tout) et roues (roulement à billes). J'ai ajouté aussi une planchette qui évite le frottement de la balle sur la roue.

Uranie a aussi transporté 33 balles des prés vers la grange au moment des foins. J'ai également mis une béquille-patin fixe sous la flèche qui permet de poser celle-ci sans précaution et sans risque de remplir l'attelage-boule de terre.

J'ai aussi, dès le début, collé une bande réfléchissante zébrée rouge et blanche à l'arrière de la brouette pour que les voitures comprennent d'emblée qu'elles arrivent derrière un véhicule atypique.

Hiver 2013/2014.
Pour préparer l'hivernage suivant, j'ai voulu améliorer deux choses : transporter deux balles rondes d'un coup (c'était mon objectif initial) et améliorer le chargement, pour passer directement par basculement de la brouette dressée à la brouette attelée, comme lorsqu'on relève la caisse d'un tombereau qu'on vient de benner en faisant avancer l'animal.

Il fallait :

1) Trouver une deuxième brouette, j'en connaissais une chez un agriculteur retraité qui a bien voulu me la vendre (50 €). J'ai donc équipé les 2 brouettes d'une boule à l'arrière pour les accrocher en train (cette boule ne doit pas dépasser l'axe des roues pour une question d'équilibre).

2) Faire une flèche articulée et amovible qui puisse s'atteler à l'avant-train, brouette en position "dressée" et un système de verrouillage de celle-ci brouette en position "route", avec un système d'accueil amorti de la partie qui bascule.
J'ai fait l'essai sur la première brouette modifiée avec un succès limité ; le relèvement de la brouette chargée se fait en trois phases : (Nota : la brouette dispose de 2 plats de renfort soudés sur les 2 angles que forme le châssis tubulaire à l'avant, ce qui définit 2 positions "prise de balle"). 1ère phase, la brouette est placée verticalement contre /sous la balle. 2ème phase, on bascule sur le deuxième patin plat, jusqu'à ce que les roues touchent le sol (tout ceci se faisait très bien avec Uranie, mon ânesse), et là, arrêt (la brouette cherche à repartir en arrière).
3ème phase, basculement complet de la brouette, (je mettais une cale à chaque roue pour permettre cette étape finale), c'est la phase la plus exigeante en effort de traction.
Ça allait bien derrière le 4x4 en faisant patiner l'embrayage et en tirant doucement, mais avec Uranie et un meneur débutant (entre autres raisons), cela ne se passait pas bien : Uranie laissait reculer après les deux premières phases, et/ou tirait trop franchement (aussi parce qu'elle avait du mal) et passait sur les cales, sans réaliser le basculement à la troisième phase.

A revoir...

J'ai alors mis à l'arrière de la brouette deux béquilles qui se déplient pour la bloquer au stade "roues au sol" et éviter ainsi le problème du "laisser reculer". Efficace.
Mais la troisième phase est restée compliquée et insatisfaisante (sauf à être à deux : un meneur qui n'a que sa bête à s'occuper et qui peut freiner, et une autre personne qui peut aider physiquement à basculer). Est alors apparue une solution de repli inattendue : les deux béquilles se révèlent très utiles en basculement à la main : on fait les deux premières phases (les plus faciles) à la main, la brouette reste bloquée dans cette position, on met la flèche, qui par sa longueur permet, par effet de levier, une remontée plus facile sur les roues en appuyant de tout son poids sur son extrémité.

C'est ce que j'ai fait tout l'hiver 2013-2014. Uranie et moi avons transporté ainsi environ 110 balles rondes de foin, par train de deux (de quoi affourrager 25 UGB) et une vingtaine de balles de paille.

Et quand Uranie ne transporte pas du foin, elle fait la "corvée" d'eau, de quoi maintenir son dressage au niveau optimum...
Et c'est là aussi un des avantages de ces travaux répétitifs qu'apprécient tant nos fidèles compagnons de "labeur" (et nous aussi par la même occasion)...

Merci Philippe pour toutes ces explications...

jeudi 28 janvier 2010

Réaction de Gilbert Simon au dossier Hippobulle N28 sur le "Transport du foin"

Suite au précédent complément et pour continuer d'alimenter notre nouvelle catégorie "HIPPOBULLE compléments d'infos" .

Voici la contribution que Gilbert Simon, prestataire en vigne en Côte d'Or (21190 Mavilly-Mandelot) nous a envoyé par la page contact du blog.

C'est au sujet du dossier du dernier Hippobulle (N°28) sur : "Le transport du foin"


Bonjour,   Je suis un nouveau membre d'Hippotese depuis l'AG de 11/09 et en cette qualité je viens de recevoir le dernier N°28 d'Hippobule, ce dont je remercie l'assoc.

Je vous écris au sujet du dossier spécial « transport de foin »; J'ai été étonné de toutes ces inventions coûteuses et peu performantes (certaines ne transportent qu'une seule balle-ronde, où il faut être 4 pers. pour charger, ou encore celle qui charge seule n'a pas assez d'autonomie d'énergie) quoique ces efforts soient en eux-même louables. Aussi je voudrai vous faire part de mon expérience, bien que l'article soit déjà paru.

Je suis équipé d'une voiture à pneu de marque LAAB attelée à un cheval ou bien 2 avec un timon, le plateau est à 73cm du sol, dim 172x400 cm. Avec 2 plateaux (de bois) de maçonnerie de 4m, je roule, seul, les balle-ronde de 1,20m de diam. Sur la voiture, en utilisant la déclivité naturelle du terrain ; une fois la balle-ronde sur le plateau, je la bascule sur le coté plat, et j'en mets 4 en les disposant en quinconces.


(Chemin très chaotique et descente à 15 %, photo : Gilbert Simon)

Ensuite je sangle le tout et les achemine sur 4km. Si je me trouve dans un pré très plat, on les roule à 2 pers. Je rentre ainsi le foin pour 2 chevaux pour 3 ou 4 mois d'hiver.


(Une fois sur la route, tous va bien... 4 BR de 1,2m, photo : Gilbert Simon)

Transporter des balle-rondes avec un cheval de trait quant elles sont par ailleurs conditionnées par du gros matériel gourmand en énergie fossile et facteur de compactage des sols ne me satisfait pas vraiment, c'est un compromis dont je ne suis pas fier. Mais à ce moment de l'année, nous sommes mes chevaux et moi occupés à 100% dans les vignes.

En revanche, j'ai trouvé l'article de Deny Fady concernant le conditionnement du foin en vrac dans un grand filet pour en faire un boudin très intéressant. De même l'observation de Deny sur "l'émiettage" des feuilles (le meilleur) sous la machine me paraît digne de réflexion.

Pour ma part, je ne crois pas que la traction animale doive recopier ou s'adapter au machinisme moderne, mais au contraire perfectionner les méthodes anciennes qui étaient très pensées, voire en inventer de nouvelles, mais bien sûr c'est plus facile à dire qu'a faire.

Voilà, je voulais réagir à ce qui m'est apparu comme des outils d'une utilité incertaine. Pour le prochain dossier sur les prix et temps des prestations agricoles, forestières etc., je suis à votre disposition pour faire un article, il faudrait me préciser un peu plus ce que vous souhaitez. Je travaille sur le vignoble de la Côte d'Or comme laboureur ce qui m'occupe un plein temps.

Bien cordialement à vous,

Gilbert SIMOND.