Nous continuons notre tour de France des chevaux en ville avec un petit retour en arrière en 2007 et la jument Quadrille à Lampertheim...

Distribuer les plis municipaux à cheval, chercher les enfants de la halte-garderie en calèche hippomobile, utiliser une jument pour vider les poubelles ou arroser les fleurs et les espaces verts, oui, c'est possible et c'est économiquement rentable !

Quadrille, est une jolie Ardennaise de trois ans, au look comtois (c'est à dire blonde) par ses crins, qui officie depuis le mois de janvier 2007, comme cheval municipal à Lampertheim.(petite ville de la communauté urbaine de Strasbourg).
En fait, en décembre 2006, les autorités des haras de Strasbourg avaient sélectionné pour Lampertheim un cheval sur les trois en lice. Mais la jument retenue, répondant au joli nom de « Kiss me », a vite révélé des problèmes au niveau des pattes. C'est donc la seconde jument, Quadrille, âgée de 2 ans et demi, qui a été promue cheval cantonnier.

Les enfants en sont fous, les adultes aussi.
Mais comment la commune de Lampertheim en est-elle arrivée à faire ce choix-là ?
Annick Poinsignon, adjointe au maire, témoigne de la réflexion municipale : «Nous avons engagé depuis longtemps des actions en faveur de la préservation de l'environnement : utilisation de papier recyclé en mairie, tri sélectif, récupération des eaux de pluie, désherbage thermique… Nous souhaitions aller plus loin dans cette démarche. Lorsque s'est posée la question d'embaucher une personne de plus dans l'équipe technique et d'acheter un véhicule, l'idée d'employer un cheval de trait et son meneur a doucement fait son chemin.
Le projet s'est précisé grâce aux conseils d'autres communes déjà engagées dans ce type d'expérience – en particulier en Normandie –, et avec le soutien des Haras nationaux.
Ceux-ci, notamment par le biais de leur délégué régional, le docteur Christian Haessler, ont apporté leurs compétences techniques, aidant la commune à mener une étude de faisabilité chiffrée, dans un cadre très précis.
Les Haras ont également sélectionné un cheval adapté, de race Ardennaise – traditionnellement utilisée en Alsace – et jeune, afin de soutenir l'élevage local. Gagnés par l'enthousiasme de la municipalité, les Haras ont offert gracieusement Quadrille à Lampertheim !

C'est ainsi que la belle blonde est arrivée dans la vie des habitants de la commune où elle a su gagner tous les cœurs, autant par la douceur de son tempérament que par son ardeur au travail. La Ville a eu la chance de pouvoir embaucher, pour la mener, un agent détaché des Haras nationaux, Charles Ludwig, qui s'est très bien intégré à l'équipe technique.
Aujourd'hui, Quadrille, harnachée d'une « bricole » réalisée sur mesure dans la plus pure tradition du Kochersberg par un bourrelier d'Achenheim, fait partie du quotidien du village. « Beaucoup de personnes nous arrêtent dans la rue et témoignent leur contentement de voir la jument effectuer des taches d'intérêt général », témoigne Charles Ludwig, tout sourire. Même les personnes âgées qui parfois s'inquiétaient de ce retour à des pratiques d'une époque dont elles ont connu les difficultés, ont fini par se montrer conquises. Praticité, maniabilité, force de traction et économie d'énergie font de surcroît du cheval cantonnier une bonne affaire sur le plan budgétaire !
D'autres communes en Alsace s'intéressent déjà à ce « retour aux sources » très tendance, qui apporte un véritable plus à l'image d'une ville et renforce le lien social !

Librement adapté d'après un article de CUS Magazine N° 35 - Octobre 2007 à février 2008


Lampertheim (Bas Rhin), un cheval en ville, reportage de FR3 Alsace.




Cheval cantonnier à Lampertheim (reportage TF1)
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