Didier m'a envoyé cette article du journal Le Monde, un petit coup de web m'a permis de trouver d'autres sources...

Voici d'autres infos piquées sur le site de RFI-Planète-radio...


Pour faire de la radio ? Faites tourner un bœuf... ou un cheval !
par Agnès Rougier

Sources RFI (Radio France Internationale)
(http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/094/article_58257.asp)

Des régions enclavées du globe ont des problèmes d’alimentation énergétique et ne peuvent pas écouter la radio ? Voilà une solution locale et indépendante : Le Bœuf Qui Tourne.
Deux membres de RFI-Planète Radio ont monté un prototype de générateur électrique qui fonctionne par traction animale … Et ça marche.

L’essentiel du travail de Max Bale et Guénaël Launay, à RFI-Planète Radio, est de monter des radios locales sur le continent africain. En 2006, alors qu’ils terminaient une installation en Centrafrique, Max et Guénaël ont été une fois de plus confrontés à un problème récurrent : faire de la radio exige de l’électricité, donc de l’essence pour nourrir le groupe électrogène. Mais si l’approvisionnement se tarit, c’est la fin de la radio. Le soir même, au dîner, l’idée germe.

Quand les routes sont noyées, quand le pétrole n’arrive plus ou atteint un prix prohibitif, quand des villages sont coupés du monde, que reste-t-il sur place, partout à la campagne ? Des bœufs, des zébus. Guénaël et Max avaient leur solution : la traction animale. Ils y croyaient à moitié, mais leur rencontre avec Luigi Damontes, un ingénieur italien, fut décisive.

Convaincu d’emblée, Luigi Damontes conçoit alors les plans de la machine, qui sont à l’origine du prototype : un bœuf tourne, accroché à une perche de 2 mètres de long (la flèche), elle-même accrochée à un axe qui, par un système de démultiplication, entraîne un alternateur, lequel produit de l’électricité. Cette électricité traverse ensuite deux batteries de camion et un onduleur, qui redressent le courant pour alimenter… ce que l’on veut : une radio, un réfrigérateur, l’éclairage d’une clinique ou une sono, dans la limite de la production.

Le premier test en grandeur réelle a eu lieu en Bretagne. L’objectif : démontrer qu’il était possible de faire fonctionner une sono d’1 kilowatt (1000 watts) avec le Bœuf Qui Tourne pendant 3 périodes de 2 heures dans la journée.

La machine, une cage de fer d’un mètre d’arête, contenant les pignons, les courroies d’entraînement, et le matériel électrique était posée au milieu d’une pâture. Faute de bœuf dans la localité, deux chevaux de trait, des postiers bretons, Mayak et Magic, les remplaçaient au bout de la flèche -les vaches laitières bretonnes étant incapables de faire ce genre d’exercice ! Et pourquoi deux ? Parce que deux animaux s’entraînent l’un l’autre, permettant ainsi une rotation régulière.

Ça marche ! Le Bœuf Qui Tourne sonorise la prairie !

Les postulats sont donc vérifiés : deux chevaux fournissent effectivement, régulièrement, 1,2 kilowatts/h dont il reste 1 kw/h, après les déperditions d’énergie du système, suffisant pour alimenter une petite installation. Des représentants de l’Organisation non gouvernementale Electriciens Sans Frontières étaient là pour en témoigner.

Au titre des avantages du système : l’indépendance énergétique, l’adaptation facile à des animaux différents (bœufs, ânes, chameaux), le coût de fabrication bas (aucun élément onéreux), une maintenance aisée (pièces réparables sur place, batteries de camion faciles à trouver).

Les tests bretons ont néanmoins fait apparaître quelques contraintes : le système implique nécessairement la présence d'un «bouvier» qui encourage de la voix les animaux à tourner sans s’arrêter. L’obligation, également, de trouver un agriculteur qui accepte de « louer » ses bêtes pour faire tourner le générateur pendant les travaux des champs. Des facteurs à intégrer dans le coût global du système.

Produire de l’énergie en temps réel

Ce que l’on pourrait considérer comme un handicap, Max Bâle le présente comme la principale qualité : pas de stockage, mais une production alignée sur le besoin. Selon lui, c’est, de surcroît, l’amorce d’une réflexion sur un changement du mode de consommation énergétique : motiver la consommation sans gaspiller. Finalement, c’est le principe de la dynamo sur le vélo : on éclaire quand on roule. Et oui, on peut faire de la radio pendant 2h le matin et 2h le soir, ou alimenter un appareil de radiographie une matinée par semaine.

En Décembre 2007, le Bœuf Qui Tourne part à Bangui, en Centrafrique, pour 4 mois de tests d’endurance sur le terrain. Le but ? alimenter le nouveau Centre de Production/Formation installé en juillet 2007 par RFI-Planète Radio.

Aux dernières nouvelles, les concepteurs chercheraient des partenaires avec qui lancer la production de la machine en petite série… Et l’animal, dans tout ça ? Peut-être la Zébu Overseas Bank, présente aux tests, pourrait-elle participer ? On vous tient au courant.


D'autres infos tirées du journal le Paysan Breton (www.paysan-breton.fr/images/upload/pdf/071214reportage.pdf ) (pdf 263 Ko)

Où l'on apprend que les essais ont été réalisés à la "ferme des chevaux de trait" à Porcaro chez Jean Yves Maubec (mél : jean.maubec@wanadoo.fr - Tél. : 06 86 77 84 75)

Et enfin des explications techniques du projet PETRA (Production d'Electricité par TRaction Animale) (Attention pdf 2,1 Mo)