Voici un article du journal "l'indépendant.com du 25 mai 2010, que m'a fait suivre Jérémy Fady.

Jérémy se pose, à juste titre à mon avis, des questions sur la teneur des infos diffusées, je ne doute pas que nos amis "prestataires en vigne" sauront compléter ou corriger celles-ci si besoin...

Peutêtre, est-ce une bonne nouvelle pour la Traction Animale, à condition, quand même, que cette mutation se fasse avec les producteurs et non contre eux...



Je vous ai mis une petite photo de Franck Gaulard, prise en 2006, prés de Perpignan (Photo D. Fady)

PERPIGNAN Viticulture : traction animale ou désherbants, il faut choisir...

Le cliquetis des harnais et la démarche assurée du laboureur vont-ils refaire leur apparition à Banyuls et dans les Fenouillèdes ?
C'est parce qu'il va falloir trouver une alternative aux désherbages chimiques qu'éleveurs cerdans de chevaux lourds et viticulteurs du cru Banyuls se sont retrouvés à l'occasion d'une journée organisée par la Chambre d'agriculture des P.-O. Car comment faire pour entretenir, à l'avenir, ces parcelles en pente, non mécanisables au tracteur et bientôt interdites aux désherbants ?
Le mulet, à condition qu'il soit dressé pour effectuer ce genre de travail, peut répondre à cette préoccupation, même si le coût de son utilisation demeure très élevé. En effet, selon Eric Noémie, technicien agricole sur le cru Banyuls, "l'enjeu est important car, considérant les zones de captage sur le cru, il faut s'attendre à une pression importante de la part de l'administration dans les années à venir pour que soient limitées les utilisations de désherbants. Mais il faut savoir qu'au-dessus de 40 % de pente initiale, les terres ne sont plus labourables par traction animale. Sur Banyuls, cette superficie correspond à la moitié du cru. Il faut considérer que seulement 1 700 hectares pourraient être concernés, sachant que, si l'on tient compte du revenu viticole actuel, 80 % des vignerons ne peuvent accéder à ce type de reconversion car la traction animale est très exigeante en main- d'oeuvre et en temps de travail". Lorsqu'il faut à un agriculteur deux heures de temps pour labourer en plaine un hectare de terre, il lui en faut vingt avec un mulet pour la même surface sur des terrains accidentés comme ceux des Fenouillèdes ou du cru Banyuls.

Une enquête lancée Le but de ces rencontres et du travail accompli autour de cette démarche vise donc la mise en place d'une Mesure agri-environnementale territorialisée (MAET) avec aide de l'Europe et de l'Etat.
S'ils sont actuellement une vingtaine de viticulteurs, tous installés en cave particulière, à utiliser le mode de traction animale pour entretenir leurs vignes, afin de mieux appréhender l'opinion des professionnels, la Chambre d'agriculture vient de lancer une enquête auprès de 100 vignerons. Car si l'émulation semble vérifiable auprès des producteurs bio, la viticulture conventionnelle, au regard du coût généré par cette pratique, demeure encore bien réticente.
D'autant plus que, notamment sur le cru Banyuls, revenir au labour impliquerait le nécessaire retour à un entretien accru des murettes.

Contraints aux exigences environnementales dictées par Bruxelles nos vignerons vont donc devoir s'adapter une fois de plus. Avec, cette fois-ci, une démarche qui peut séduire mais qui demeure plus que jamais conditionnée par le revenu du producteur.

Jean-Paul Pelras