''La petite commune (620 habitants) de La Chapelle-Gaceline (Morbihan, Bretagne), a fait le choix de la recruter Nayak et Ugo, solides postier breton, pour aider au quotidien les agents municipaux.

Ils sont utilisés pour conduire en calèche, les enfants de l'école au restaurant scolaire et participer aux travaux communaux...''

Je laisse Didier Déniel du Télégramme de l'Ouest vous présenter le projet...


Vie communale. Le choix du cheval

La petite commune de La Chapelle-Gaceline, dans le Morbihan, a fait le choix de la traction animale pour ses services techniques. Nayak, un solide postier breton, aide au quotidien les agents municipaux. Il conduit aussi, en calèche, les enfants de l'école au restaurant scolaire.

Dans leur grand enclos à la sortie du bourg, Nayak et son jeune et fougueux congénère Ugo, qui est toujours en formation, ne sont pas farouches. Les visiteurs, ils connaissent. «Ce sont un peu les chevaux de tout le monde», commente Pierrick Lelièvre, maire de La Chapelle-Gaceline depuis 1989. Ce choix de l'équidé a été guidé par une volonté des élus de donner à leur petite collectivité de 620 habitants, proche de La Gacilly, une réelle identité autour du «mieux vivre».

La calèche des enfants

Aide au balayage des rues, transport de déchets verts, arrosage des jardinières municipales... Nayak a des journées souvent bien remplies. D'autant que, le midi, cette tonne de muscles tire une grande calèche qui emmène une vingtaine d'enfants de l'école vers le restaurant scolaire, situé à 500m de l'école. Pas besoin de faire un dessin : les bambins en oublieraient même le plat de frites fumantes qui les attend. Dans les côtes, ils encouragent le postier breton. Lançant des «Vas-y Nayak ! Vas-y Nayak !». «Pas trop fort, rétorque Aurore Dupuis, l'employée communale qui tient les rênes. Il ne va pas entendre les voitures. Il peut prendre peur». Dans le secteur, tout le monde respecte l'attelage. «Certains conducteurs pestent quand même derrière nous, raconte Aurore. L'autre jour, un semi-remorque nous a doublés à toute allure. Il s'est rabattu en klaxonnant juste sous les naseaux de Nayak qui n'a pas bronché. Par contre, il a parfois peur des tracteurs. Sauf de celui dont on se sert pour lui donner à manger».

Du lien social en crin

Le cheval a participé activement au tissage de ce lien social qui fait souvent défaut. Chez les anciens, il a fait remonter à la surface de vieux souvenirs. Les nouveaux habitants, eux, voient en lui une force motrice bien moins polluante et moins bruyante que le moteur à explosion. Reste qu'il laisse parfois des indices assez odorants de sa présence sur la chaussée. «Ça ne traîne pas. Les gens ramassent le crottin très vite. D'ailleurs, les fleurs n'ont jamais été si belles dans la commune», plaisante Aurore. Du côté des services techniques, l'arrivée des postiers bretons a été plutôt bien accueillie. Seul un agent, habitué depuis plus de 25 ans à manier le tracteur, émettait quelques réserves sur ce mode de propulsion ancestral. Réserves qui se sont estompées rapidement au contact de l'animal. Bientôt, Nayak ne sera plus seul à trimer sur les routes de la commune. Une fois dressé, Ugo le rejoindra pour, entre autres tâches, tracter une lourde tondeuse hélicoïdale de 3m de large. Mais aussi une balayeuse de rue entraînée par les roues. Également dans les cartons de la commune, l'installation, sur ses terres, de l'Equus Arte, une troupe de théâtre équestre. Et l'organisation d'une fête du cheval, l'an prochain, qui s'étalera sur trois jours. Le vendredi sera réservé au salon du cheval territorial. L'occasion pour les villes bretonnes qui le souhaiteraient de mettre le pied à l'étrier.

(source : Télégramme de Brest du 20 octobre 2010, merci à Nico Fady pour le lien...)


Une petite vidéo...