Chacun sait que ce qui est particulièrement coûteux dans la fabrication d'un chariot 4 roues, c'est la partie avant avec son poste de pilotage (siège, dispositif de freinage (mécanique et frein au pied), pare-crotte, marche-pied... éventuellement essieu directeur ou plaque tournante...).

La partie arrière "porteuse" muni d'un plateau, d'une benne, de ranchers ou autre... est, en général (sauf système tribenne), plus facile à construire et donc moins chère.

On pourrait donc être tenté de fabriquer un train-avant indépendant que l'on viendrait "connecter" à différentes parties arrières suivant les utilisations...

Nous avions repéré lors de notre visite en Suède, des "arrières de chariot porteur" mais nous n'avions pas alors, plus étudié, la partie avant et "fait cas" de l'ingéniosité du système...

Une photo d'un avant-train amovible, connecté à un épandeur américain à prise de force sur les roues de marque PEQUEA

On voit déjà que le système "avant-train amovible" peut s'adapter à des remorque comme un épandeur (américain) du commerce.

Le système de connexion est simplement constitué de 2 forts tubes carrés qui s’emboîtent l'un dans l'autre, d'un axe horizontal de verrouillage et de 2 vis pointeau montées en coin pour le rattrapage de jeu.

Ce qui est génial sur ce chariot, c'est la qualité de la fabrication de l'avant-train, qui est un mélange d'essieu directeur (l'essieu "autovireur" des Franc-Comtois) commandé par le timon/brancard et de plaque tournante (en fait une chape à rotation limitée).
On a donc la plaque tournante pour une partie de la rotation de l'essieu (mais sans mettre en péril la stabilité du chariot) et l'essieu directeur pour le reste. On obtient donc un bon rayon de giration en combinant les 2 systèmes.

On peut aussi noter une certaine liberté en rotation longitudinal entre les parties avant et arrière qui évite que le châssis (ou le tube de liaison central) ne soit vrillé (je n'ai pas pu voir sur les photos, la solution constructive utilisée).
On peut aussi noter l'essieu avant freiné, le siège courroie, la rambarde de protection avant et les 3 palonniers (l’utilisation d'un épandeur à prise de force sur les roues est très tirant et nécessite 3 chevaux).

L'extrémité des brancards (à passant long) autorise le jeu longitudinal qui permet d'utiliser un harnais chevilatte avec les palonniers (voir l'étude sur le sujet dans l'HIPPOBULLE N°30).

Voici l'autre partie arrière (en porteur de grumes) qui peut se connecter au même train avant.
On peut noter, l'essieu arrière "boggie" qui permet d'absorber les irrégularités du terrain plus aisément qu'un essieu simple.
On remarquera aussi sur l'avant droit du porteur (dans le sens de la marche), le berceau de chargement manuel (ici en position repliée), qui permet de gerber à la main les petites grumes quand les ranchers amovibles sont enlevés.

Nous verrons prochainement d'autres systèmes de chariots à avant-train amovible...