Hippotese, Le cheval de Travail

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jeudi 17 janvier 2013

Chariot hippomobile 4 roues à avant train amovible (partie 2)

Après l’interruption des fêtes, nous reprenons notre série de billets sur la conception des avant-trains hippomobiles...

Et dans le billet précédent sur les (chariots hippomobiles à avant train amovible), je vous avais promis une deuxième partie...

D'abord, pour répondre aux questions et commentaires que ce billet a suscité, voici quelques précisions sur la grande différence entre un avant-train 2 roues, muni d'une chape ou d'une boule qui tracte une remorque et la même remorque équipée d'un avant-train amovible (donc un chariot 4 roues).

La différence fondamentale est dans l'équilibrage de l'outil :

L'équilibrage d'un avant-train 2 roues est sensible à la pente, à la charge (ou même au freinage). Ces paramètres (qui ne sont jamais fixes en utilisation) modifient l'équilibrage global et transmettent une pression variable sur les brancards (rigides et solidaires du châssis) et donc sur le dos du cheval.

L'équilibrage d'un chariot 4 roues (ou d'une remorque à avant-train amovible) n'est plus sensible à la pente ou à la charge (ou au freinage), ses brancards sont libres, ce qui favorise un grand confort pour le cheval.

Le coût n'est cependant pas le même si, sur chaque chariot 4 roues, il faut prévoir un poste de conduite (avec siège, frein...) par rapport à un avant-train unique qui s’attellera à de nombreuses remorques.

Encore une fois, nos amis suédois de SJM nous proposent un concept assez intéressant, il s'agit d'un avant-train unique là aussi (muni d'un roue folle pour être en équilibre seul) qui peut se "connecter" à de nombreux "arrière-trains" et qui permet d'obtenir une collection de chariots 4 roues à moindre coût.

Cet avant-train amovible est muni à l'avant d'une chape pour un brancard libre (en rotation), d'une roue folle d'équilibrage (réglable verticalement), d'un essieu rigide équipé semble-t-il de freins à disque (j'aurai préféré à tambours), d'un garde-corps, d'un siège courroie et d'un connecteur arrière.

Sur cette seconde vue on aperçoit le brancalonnier (Voir Hippobulle N°30), qui est un brancard à effet de palonnier adapté au harnais chevilatte et on distingue le connecteur arrière (avec ses différents trous de clavetage). Ce connecteur est monté sur une chape (à peine visible sous la grille du plancher) pour pouvoir tourner.

Sur cette 3ème vue, on nous présente l'opération de "connexion" à un arrière-train "grumier", muni ici d'un plateau.
L'avant-train est équilibré grâce à sa 3ème roue.
Nota : L'arrière train aurait pu être muni d'une béquille (ou roue folle), ce qui aurait évité de la tenir lever (pour économiser le dos du meneur).

L'arrière train est maintenant connecté, la roue avant est remontée, on peut partir...
A mon avis (bien que ce ne soit pas visible) le connecteur doit aussi offrir un certaine liberté en rotation axiale pour ne pas solliciter (vriller) le châssis quand une des roues de l'avant-train ou de l'arrière-train passe dans un trou ou une bosse.

Voici 2 autres exemples d'arrière-trains, connectés au même avant-train, il s'agit :

- D'un petit plateau surbaissé qui serait idéal pour transporter une charrue, une sarcleuse, une herse (sans devoir les hisser sur un plateau) ou des sacs que l'on pourrait charger avec un simple diable en abaissant le pont arrière basculant (avis à ceux qui ont mal au dos...). Nous avions parlé ici de ce genre de plateaux...

- Et d'un épandeur à fumier à 2 roues dont nous avons déjà parlé dans un précédent billet...

Voilà, à mon avis, un concept qui pourrait bien réconcilier avant-train 2 roues et équilibrage...

Nous verrons dans un prochain billet que l'on peut mettre en œuvre le concept d'avant-train amovible de façon assez simple, en utilisant des avant-trains 2 roues presque classiques...

dimanche 16 décembre 2012

Chariot hippomobile à avant train amovible

Chacun sait que ce qui est particulièrement coûteux dans la fabrication d'un chariot 4 roues, c'est la partie avant avec son poste de pilotage (siège, dispositif de freinage (mécanique et frein au pied), pare-crotte, marche-pied... éventuellement essieu directeur ou plaque tournante...).

La partie arrière "porteuse" muni d'un plateau, d'une benne, de ranchers ou autre... est, en général (sauf système tribenne), plus facile à construire et donc moins chère.

On pourrait donc être tenté de fabriquer un train-avant indépendant que l'on viendrait "connecter" à différentes parties arrières suivant les utilisations...

Nous avions repéré lors de notre visite en Suède, des "arrières de chariot porteur" mais nous n'avions pas alors, plus étudié, la partie avant et "fait cas" de l'ingéniosité du système...

Une photo d'un avant-train amovible, connecté à un épandeur américain à prise de force sur les roues de marque PEQUEA

On voit déjà que le système "avant-train amovible" peut s'adapter à des remorque comme un épandeur (américain) du commerce.

Le système de connexion est simplement constitué de 2 forts tubes carrés qui s’emboîtent l'un dans l'autre, d'un axe horizontal de verrouillage et de 2 vis pointeau montées en coin pour le rattrapage de jeu.

Ce qui est génial sur ce chariot, c'est la qualité de la fabrication de l'avant-train, qui est un mélange d'essieu directeur (l'essieu "autovireur" des Franc-Comtois) commandé par le timon/brancard et de plaque tournante (en fait une chape à rotation limitée).
On a donc la plaque tournante pour une partie de la rotation de l'essieu (mais sans mettre en péril la stabilité du chariot) et l'essieu directeur pour le reste. On obtient donc un bon rayon de giration en combinant les 2 systèmes.

On peut aussi noter une certaine liberté en rotation longitudinal entre les parties avant et arrière qui évite que le châssis (ou le tube de liaison central) ne soit vrillé (je n'ai pas pu voir sur les photos, la solution constructive utilisée).
On peut aussi noter l'essieu avant freiné, le siège courroie, la rambarde de protection avant et les 3 palonniers (l’utilisation d'un épandeur à prise de force sur les roues est très tirant et nécessite 3 chevaux).

L'extrémité des brancards (à passant long) autorise le jeu longitudinal qui permet d'utiliser un harnais chevilatte avec les palonniers (voir l'étude sur le sujet dans l'HIPPOBULLE N°30).

Voici l'autre partie arrière (en porteur de grumes) qui peut se connecter au même train avant.
On peut noter, l'essieu arrière "boggie" qui permet d'absorber les irrégularités du terrain plus aisément qu'un essieu simple.
On remarquera aussi sur l'avant droit du porteur (dans le sens de la marche), le berceau de chargement manuel (ici en position repliée), qui permet de gerber à la main les petites grumes quand les ranchers amovibles sont enlevés.

Nous verrons prochainement d'autres systèmes de chariots à avant-train amovible...