Alex m'a fait passé un petit reportage et un article de mules en joug landais qui débardent pour le Parc National des Pyrénées une parcelle de forêt près du Cirque de Gavarnie.

Afin de préserver le sous-bois, le Parc National des Pyrénées a mené en collaboration avec l’Office National des forêts une opération d’abatage et de débuscage d’arbres sur une parcelle d’affouage du bois d'Arribama, propriété de la commission syndicale de la vallée du Barège à proximité du cirque de Gavarnie.

"L'affouage est une pratique historique qui autoriser l'exploitation du bois de chauffage aux habitants de la commune", replace Julien Rondeau, technicien ONF du secteur. "Nous avions l'habitude d'exploiter une autre parcelle mais qui méritait d'être au repos. Ce sont les affouagistes qui ont abattu les arbres, préalablement marqués par nos soins."


(Crédit photo : PNP, Sylvain Rollet)

Le débardage de cette parcelle a été effectué par les deux mules percheronnes, Tartine et Loura, de Julien Latapie.
Les mules se substituent aisément au tracteur pour effectuer les opérations de débuscage (traînage des arbres abattus depuis le lieu de coupe jusqu'au chemin d'exploitation où il pourront être repris) quand il s’agit de zones difficiles d’accès et de territoires protégés par la convention du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Au total, dix lots et près de 65m3 de bois à sortir de cette zone au cœur du Parc, inaccessible sans aménagements aux engins mécaniques.

Après une sélection minutieuse des arbres, réalisée à la fin de l’été par les agents de l’Office National des Forêts et du Parc national : les arbres présentant des atouts de biodiversité (cavité par exemple) ont été préservés. Les autres ont été abattus.

Les impacts du débardage notamment aux abords de la piste qui mène au Cirque de Gavarnie sont ainsi minimisés. Les bois seront ensuite récupérés par les affouagistes de la commune.

"Ça ne se faisait plus depuis un demi-siècle", explique Sylvain Rollet, chargé de mission eaux et forêts au Parc National, qui a pris en charge une partie du surcoût. "Là, on voulait un chantier exemplaire, mais les habitants étaient perplexes sur ce retour en arrière."

Des sceptiques rapidement convaincus par les premiers pas du trio, voilà trois semaines. "Des types comme Julien, ça ne court pas les rues. C'est un passionné de forêt, de nature, des bêtes." Pas étonnant de le voir passer la nuit dans son camion avec Sylvie, à quelques mètres de ses mules, parquées près du chantier.

Après quinze années dans le bûcheronnage, Julien Latapie "avait fait le tour du milieu". Exit les grosses sociétés, exit même ses salariés. "Je ne rendais plus service aux gens d'ici", avoue celui qui a dressé sa maison autonome à Gaillagos et sa société à Puntous.

Cette opération qui intervient dans le cadre de la Convention interrégionale du massif Pyrénées doit s’étaler sur deux ans pour un montant global de 3 400€.

Sources : Articles et reportage de Sylvain Rollet, Régis Cothias, Emmanuel Fillon, et Andy Barréjot (FR3 le 17 nov 2016 et La Dépêche du 19 nov 2016).