Hippotese, Le cheval de Travail

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dimanche 12 décembre 2010

Recherches sur le collier réglable à attelles métalliques Elasto (3eme partie) : 1er brevet en 1910

Suite aux précédents articles sur le collier "Elasto" (ici et ) et après de très laborieuses recherches, je vous ai trouvé le premier brevet (FR411332A) déposé par Pierre Charles Cendre le 9 avril 1910 (la société Simon, Cendre et Compagnie n'existe, sans doute, pas encore à cette époque).

Ce brevet concerne en fait, un harnachement spécial, complet, comprenant la bride, le collier, la dossière et sellette, le reculement et même le système de traction à traits équilibrés. Il est assez révolutionnaire dans sa conception, trop peutêtre, puisque nous le verrons, seul le collier (avec diverses améliorations) sera fabriqué, à notre connaissance en grande série...

Mais voyons en détail, cette demande de brevet...


RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. OFFICE NATIONAL DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE.
BREVET D'lNVENTION N° 411.332

X. Transport sur routes.
2. Sellerie.

Harnachement spécial.
M. Pierre-Charles CENDRE résidant en France (Seine).
Demandé le 6 janvier 1910. Délivré le 9 avril 1910. - Publié le 14 juin 1910.

L'objet de la présente invention est un harnachement spécial, présentant divers avantages, lesquels ressortiront de la description de chacune des pièces, et pouvant se transformer facilement et rapidement pour l'attelage sous toutes ses formes (à 2 roues, 4 roues, en limonier, poste, carrosse, etc.), et applicable aux animaux de toute taille.

Les parties constitutives de l'ensemble sont : la bride, le collier, la dossière et sellette, le reculement, enfin le trait. Elles seront décrites successivement.

Les fig. 1 et 2 du dessin représentent la bride vue de profil et en coupe ;
Les fig. 3 et 4, la sous-barbe de face et en coupe ;
Les fig. 17 et 18 montrent le dispositif de tirage, vu de dessous, et de profil ;
Les fig. 19 et 20, un mode de construction de certaines pièces ;

Les fig. 5, 6 , 7 et 8, le collier vu de face, en coupe, vu de derrière et variante ;
La fig. 9 , le chapeau à grelots ;
La fig. 10 est un détail de l'accrochage du trait ;
La fig. 11, un ressort du collier en coupe ;

Les fig. 12, 13 et 14, la sellette et le reculement, vu de profil, plan et coupe ;
Les fig. 15 et 16 représentent un dispositif de porte-brancard ;
La fig. 21 représente un crochet spécial à ressort.

La Bride (fig. 1 et 2) :
La bride se compose de deux branches 1, 2, embrassant entièrement la tête du cheval en passant sur la nuque, et formant têtière 3 ; ces branches sont doubles et ont une longueur réglable, étant faites de deux branches 1, 1-1, 2, 2-1, superposées et fixées par les vis ou rivets des cocardes 4, grâce à une série d'ouvertures ou de perforations 5.

A ces branches sont fixés :
1) Les œillères 6, par des rivets ou vis 7, traversant l'ensemble des pièces à réunir et il suffit que les branches présentent une série de perforations pour que les œillères puissent être montées ou descendues suivant la conformation de l'animal ;
2) Le frontal 8, par des vis dont l'écrou forme cocarde 4 ; ces vis ou rivets traversent en même temps que le frontal et les branches, une patte 9, faisant partie des œillères 6 ;
3) Les passes 10, pour accrocher la sous-barbe 11; ici encore, la vis ou crochet 12 saisit une deuxième patte 13, de l'œillère 6, laquelle est ainsi parfaitement fixée par trois points.

La sous-barbe (fig. 3 et 4) se compose d'une lanière 11 terminée par deux crochets 14, à passant fixe 15. Ces crochets 14, se fixent aux passes 10, et pour régler la longueur de la sous-barbe il suffit d'ajuster convenablement le passant fixe 15 sur la lanière 11, qui ne peut glisser par suite du retour de ses extrémités sous les passants.
Aux cocardes 4, on peut fixer à volonté les panurges 16 ou supports de rênes. Aux extrémités des branches 1, 2 de la bride, entre les deux parties des montants de bride, sont fixées les branches du mors 16, réglables ; pour obtenir cette facilité de réglage, les branches du mors sont percées d'ouverture 17 et le rivet 18, vis ou écrou qui les fixe aux branches de la bride traverse l'ouverture convenablement choisie pour la longueur voulue.
Sur les branches du mors 16 est fixé le mors proprement dit formé par un axe 19 et deux rouleaux 20, 21. Le rouleau intérieur 20 est légèrement plus long que l'extérieur 21, de façon que celui-ci soit toujours libre, le serrage des branches par les vis 22 des bouts de l'axe n'immobilisant que le rouleau intérieur 20. Le rouleau extérieur est de profil légèrement concave pour la liberté de langue.
Ces vis 22 de l'axe du mors servent en même temps à fixer :
1) Les rênes 23, qui, par leur fixation aux pattes d'attelles, peuvent empêcher tout mouvement du cheval vers les côtés ;
2) La branche supérieure 24 de la muserolle dont la hauteur est réglable par des perforations 25 aux extrémités de cette branche.

A la branche supérieure 24 de la muserolle est fixée une branche 26 suivant le chanfrein et attachée à la branche inférieure 27 de la muserolle, cette dernière se fixe aux extrémités des branches du mors 16.
Enfin les branches du mors 16 comportent des passes 28 pour attacher les guides ou rênes du mors.
Grâce à cette disposition, l'effet de ces guides est de tirer vers le bas tout l'ensemble du mors qui vient faire appuyer la muserolle 24 fortement sur le chanfrein, réprimant toute velléité d'indépendance du cheval avec une sûreté absolue, sans qu'il soit nécessaire, ni même possible, d'exercer une pression sur les barres et de blesser cette partie très sensible de la bouche du cheval ; d'ailleurs, en allongeant la muserolle, on peut éviter l'appui sur le chanfrein pour appuyer sur les barres.
A la têtière 3 est fixée une passe 30 de grelottière 31. Dans cette passe glisse la sous-gorge 32 dont une extrémité est pourvue d'un passant fixe à crochet, l'autre d'un passant fixe à barrette, le réglage se fait par la position de ces passants sur la sous-gorge.
Il est à remarquer que la bride ne comporte pas de contre-sanglons et que, néanmoins, toutes les parties en sont réglables, avec une précision même supérieure, puisqu'on n'est pas obligé de s'en tenir aux trous faits d'avance pour les ardillons.
Les guides se terminent de la façon usuelle ou par un crochet à ressort (fig. 21) formant une sorte de porte-mousqueton toujours légèrement ouvert, mais dont l'entrée nécessite un certain forcement qui évite un décrochage spontané.

Le Collier (fig. 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11) :
Le collier présente la particularité caractéristique d'être composé de plusieurs pièces, dont l'assemblage peut se faire en des points divers ou avec articulations, de telle sorte que toutes les tailles peuvent être obtenues avec une seule série de pièces. En outre, la matelassure ou rembourrage est remplacée par des ressorts amovibles individuellement, dont l'intérêt ressortira des explications qui vont suivre.
Le collier se compose en principe de six pièces, qui peuvent cependant être réduites à trois. Ces pièces sont toutes formées essentiellement de deux lames superposées et les assemblages se font par pénétration d'une des lames entre les deux de la pièce voisine, le tout étant maintenu par des vis, rivets, clous, boulons, etc., à la demande de chaque cas particulier. La tête du collier est ainsi formée de deux pièces 35, 36, se pénétrant plus ou moins pour rendre le collier plus ou moins étroit, ou en une seule pièce indéformable.
Sous cette tête est fixé le garrot 38, plaque modelée suivant la forme de cette partie du cheval ; cette plaque peut être simplement garnie ou comporter un ressort plat. Sur la tête du collier peut s'adapter un dispositif mobile avec grelots 39, ou plaques-réclames.
Derrière la tête du collier est boutonnée en 40 la queue de rênes 41 qui va rejoindre la sellette pour tenir le collier droit malgré la traction des traits qui tend à le faire basculer vers l”avant. De chaque côté de la tête viennent se fixer ou s'articuler les attelles 42, en une ou deux pièces. Ces attelles peuvent comporter ou non des pattes d'attelle 43. En tous cas on y fixe les passes à rouleau 44, pour le passage des guides ou des fausses rênes ; ces passes peuvent être de simples anneaux.
En outre, à ces bras sont fixés les moyens d'attache des traits. Le trait 85 peut comporter le système d'attelage actuel, mais il peut comporter aussi une sorte de douille 45 ou boucle, et le collier une douille échancrée 46, avec axe amovible 47 ; le tout formant comme une charnière, très facilement détachable.
Les attelles se ferment avec un piton 48 et clavette attachée à une courroie.
Aux attelles peuvent aussi être fixées en 50 les extrémités de l'avant-cœur pour le cas d'attelage à deux ; cet avant-cœur peut être maintenu en 50-1 par l'axe 47 des bouts de traits.
Sur leur tranche interne, les attelles comportent naturellement un bourrelet 42-1 pour éviter les blessures. Mais sur la face arrière, qui porte sur les épaules, on a remplacé la matelassure ou mamelles d'épaisseur uniforme et de surface continue par des ressorts plats amovibles.
Sur la face du collier sont fixées en certains points 52 deux lames 51, et c'est sous ces lames que viennent s'engager les extrémités recourbées de ressorts 53, lesquels sont ainsi très faciles à enlever. Le ressort comporte (fig. 11) en 53-1 un certain relèvement de la tranche intérieure pour éviter que l'appui fourni par le cheval ne fasse sauter le ressort.
Ces ressorts sont à bords jointifs et garnis de cuir, corde, etc. On comprend que de cette façon le collier s'applique exactement sur l'animal et porte en tous ses points. En outre, si le cheval blesse, il suffit d'enlever le ressort qui touche à la partie entamée, sans être obligé de pratiquer une fontaine qui abîme la matelassure et n'est jamais aussi exacte qu'il le faut ; une garniture générale peut recouvrir l'ensemble de tous les ressorts.

La Dossière et la sellette (fig. 12 , 13 et 14) :
Un point capital caractérise ces deux pièces, c'est la mobilité de la dossière relativement à la sellette, de telle sorte que les mouvements des brancards ont aussi peu de répercussion que possible sur la sellette et par suite les chances de blesser sont bien diminuées. La sellette se compose d'une armature 54 renforcée dont la partie en contact avec l'animal est soit matelassée, soit garnie de ressorts 55 plats enveloppés et amovibles séparément, comme pour le collier.

Cette armature 54 porte au-dessus, d'abord le porte-guides 56, qui peut être plus ou moins ouvragé et possède à chaque extrémité une paire de galets 57, ou anneaux, boucles, pour le passage des guides. Ce porte-guides a encore une paire de galets 58, ou rouleaux au milieu pour le passage des rênes, qui viennent se fixer au piton 59. A ce piton ou crochet 59 se fixe aussi la queue de rênes 41 tenant au collier. Ce crochet 59 maintient également un ensemble de deux rouleaux horizontaux 60, entre lesquels passe la dossière 61. Ces rouleaux peuvent être fixés directement sur la sellette.
La dossière 61 est formée par une lame de cuir ou de métal, qui se fixe par ses deux extrémités à des barrettes 62 montées sur la sellette. Les brancards jouent dans les boucles formées par la dossière.
A deux barrettes semblables ou dans des fenêtres 63 du corps de la sellette se fixe la sangle, de constitution absolument analogue à la sous-gorge, c'est-à-dire sans boucleteau, ni contre-sanglon. Cette sellette peut, comme on le comprend, se modifier pour tous usages, attelages à quatre roues, à deux roues, mantelet de carrosse, et même mantelet et surfaix de poste ; on peut également avec elle supprimer la dossière.
Enfin, à l'arrière de la sellette est fixé le dé 66 du corps de croupe 67.
Au lieu et place de la dossière on peut accrocher sur l'une des barrettes 62 de la sellette un porte-brancard, fig. 15 et 16, formé d'une armature demi-circulaire 68 comportant d'une part un crochet 69 pour fixer à la sellette et d'autre part une patte 70 avec œillet 71 et crochet à tête 72, qui vient s'engager dans une autre barrette de la sellette pour fermer le porte-brancard.

Le Reculement (fig. 12 et 13) :
Cette partie du harnachement se compose de :
1) Le corps de croupe 67 fixé à la sellette et passant dans le dé de corps de croupe 66. A l'autre extrémité, il comporte deux passes 73 , pour la fixation du culeron 74 ;
2) Le culeron 74 constitué comme la sous-gorge, c'est à dire avec réglage par glissement dans un passant fixe ;
3) La barre de support de reculement formée de deux branches 77, avec charnière 78 ; c'est l'axe de cette charnière qui fixe l'ensemble au corps de croupe 67. Ces branches comportent plusieurs ouvertures 79 à leurs extrémités pour permettre la fixation de l'avaloire 80 à la hauteur désirable ;
4) L'avaloire ou reculement 80 en une ou plusieurs pièces. Les extrémités s'accrochent à des dés 81 (fig. 17) fixés aux brancards 76.
Le crochet 82 est d”ailleurs relié à l'avaloire 80 par une courroie 83 de longueur réglable par passant fixe 84. Ce mode de fixation évite tout mouvement de la sellette dans les reculements qui sont toujours brutaux et causes de blessures.
Le crochet 82 peut aussi passer dans le porte-brancard du type des fig. 15 et 16, ce qui produit une traction sur le brancard par les crampons de celui-ci ou même par le simple effet de coincement.

Le Trait (fig. 17 et 18) :
Un peut naturellement employer avec le harnachement décrit ci-dessus les traits ordinaires ; cependant le système suivant présente de gros avantages.
Au lieu de deux traits, il n'y a plus pour le tirage qu'un seul trait 85 dont les extrémités s'accrochent au collier, comme il a été expliqué, par boucles ou douilles 45.
Le trait passe sous les brancards 76 et il est supporté et guidé par quatre poulies 86, 87, à gorge ou non (traits ronds ou plats) ; il passe enfin derrière une poulie 88 centrale fixée au corps 89 de l'avant-train ou de la voiture. Les deux poulies arrière 87 ont une monture mobile sur son axe 90 pour pouvoir s”orienter selon la demande du trait.
On voit que, de cette façon, le trait lui-même forme palonnier et que toujours la traction est transmise correctement de l'épaule qui avance à celle qui reste en place pendant le mouvement en avant du cheval. Le collier restera donc constamment appliqué sur toute sa surface, c'est à dire sur les deux épaules, au lieu d'avoir un mouvement de balancement perpétuel, cause fréquente de blessures.

Un certain nombre de pièces du harnachement : corps de sellette, têtière, frontal, muserolle, corps de croupe, branches d'avaloire, avaloire, dossière, etc., peuvent être constituées comme d'usage par des branches de cuir plus ou moins renforcées.
Toutefois, on peut prévoir une construction spéciale présentant des avantages intéressants à divers points de vue.

Le corps de la pièce est formé (fig. 19 et 20) par une lame métallique 91 plus ou moins élastique, suivant les besoins et renforcée s'il y a lieu (comme pour la sellette) ; une série d'autres lames de longueurs moindres seront fixées en 93 à la première par des clous, rivets, vis, etc. Entre la lame continue 91 ou les autres lames 92 est interposée une garniture de cuir 94, plus ou moins épaisse, formant bourrelets. Enfin, une autre garniture 95 protège la peau de l'animal contre le contact des lames intérieures 92.
Tout l'ensemble offre une résistance très supérieure à celle du cuir seul, tout en ayant une élasticité qui permet d'adapter aux formes les plus diverses. En outre, cette construction est très économique, comme il est facile de s'en rendre compte. Le système de réglage des cuirs par passant fixe est d'autre part susceptible d'applications diverses, ceintures, sangles de havresacs, etc.

RÉSUMÉ.

Perfectionnements apportés aux diverses pièces de harnachement, ayant pour caractéristique principale la possibilité d'un ajustage rapide avec des pièces toujours identiques cependant, l'allégement du cheval, un nouveau système de tirage par un seul trait et divers autres points de détail.

P.-Ch. CENDRE.

Par procuration : A. Monteilhet.

Deny Fady pour la transcription et la correction du document à partir d'une reconnaissance optique des caractères (pour Hippotese, déc 2010).


mercredi 28 avril 2010

Recherches sur le collier réglable à attelles métalliques : Elasto (suite)

Suite de notre précédent billet sur le collier __Elasto__

Je vous ai retrouvé quelques photos de novembre 2008 (déjà diffusées ici) d'un collier Elasto (matricule 14950) aperçu à la brocante équestre de Crémieu et qui avait été superbement restauré par un bourrelier du centre de la France (ne me demandez pas qui, je ne l'ai pas retrouvé).


(Superbe collier Elasto refait à neuf, nov 2008, photo Deny Fady)


(Collier élasto, détail matricule, photo Deny Fady)


(Collier élasto, vue côté renfonçures, photo Deny Fady)


(Collier élasto, vue latérale, photo Deny Fady)

Je vous ai retrouvé aussi quelques photos envoyées dernièrement par José, d'un collier (matricule ?) qu'il a entreprit de refaire... (les planches d'attelle sont d'origine à priori (peuplier ?), mais il va sans doute nous en dire plus...).


(Collier Elasto, face externe, photo José Thorel)


(Collier Elasto, face interne, photo José Thorel)

(Collier Elasto, détail pièce de garrot, photo José Thorel)

Pour ceux qui seraient intéressés pour remettre en état un collier Elasto, Je vous joins un super document de Denis Julien (avec son autorisation) à propos de le restauration des renfonçures de collier Elasto. (doc en PDF, 1,4 Mo)

Enfin je vous transmet l'appel de Denis Julien, à tous ceux qui pourraient nous fournir des photos de colliers Elasto quelque soit leur état...
Une photo d'ensemble et une photo de la plaque (matricule visible) serait souhaitable, ainsi que toutes informations sur ces colliers (leur fabrication, leur utilisation, leur remise en état) et la manufacture Simon Cendre et cie à Paris.
Ceci afin de recueillir un maximum d'informations et essayer de savoir combien de colliers ont été produits et combien de versions ont existé.

Envoyez sur le mél d'Hippotese ou par la page contact, on diffusera et on transmettra...

dimanche 25 avril 2010

Recherches sur le collier réglable à attelles métalliques : Elasto

Depuis longtemps déjà, dans nos pérégrinations, nous avons eu l'occasion de croiser des colliers réglables à attelles métalliques.

Je vous présenterai un jour les photos de mes différentes trouvailles...

Mais il en est un modèle que l'on rencontre assez souvent, dans les musées en particulier, sous l'appellation "collier industriel" ou "collier mécanique", c'est le collier Elasto.

Je crois que je dois mes plus anciennes photos d'un de ces colliers à Gilles Bernigaud dans les années 1990 (et oui en noir et blanc à l'époque...)


(Photo D. Fady)


(Photo D. Fady)

J'emprunte à Denis Julien (qui a animé un blog aujourd'hui disparu sur le sujet) des précisions sur ce collier :


(Doc Denis Julien)

Ces colliers ont été fabriqués par la manufacture Simon, Cendre et Cie à Paris dans les années 1900 à, sans doute, plusieurs dizaine de milliers d'exemplaires (un exemplaire porte le numéro 91429), ce qui nous pensons, tant à prouver que ce sont de bons colliers (d'ailleurs primés en 1910 et 1911 par la SPA NDLR).


(Doc Denis Julien)

Il n'existe, à notre connaissance, pas beaucoup d'autres exemples de colliers fabriqués en aussi grande série (sauf les colliers Cédurein de chez Tarravello dont nous reparlerons bientôt NDLR).

Les colliers ELASTO ne sont pas des colliers "Chauds ou Froids" comme on l'entend souvent. Aucune pièce métallique n'est en contact avec les épaules du cheval (à la différence des colliers de pompiers et d'omnibus à renfonçure en tôle de zinc dont nous reparlerons aussi NDLR).

Par ailleurs, si ces colliers sont réglables, cela ne veut pas dire que vous pouvez les passer d'un cheval à un autre. En effet si vous adaptez le profil et la taille du collier à votre cheval à 10mm près, votre collier ainsi réglé et porté par votre cheval va alors se former à ses épaules (la renfonçure).

Il n'existe qu'un modèle de collier ELASTO (même si celui-ci a évolué depuis les premiers modèles : Les tôles embouties ont été "nervurées" pour accroître la rigidité et il a existé deux types de rembourrages, l'un conventionnel : âme en bois garniture (crins) toile, et l'autre mécanique, composé de ressorts à lames garniture toile, d'après Desmo, NDLR).
Bien sûr il y a eu quelques variantes, mais rien de majeur.

Les armatures sont en tôle d'acier de 4mm d'épaisseur. Toutes les pièces sont embouties à la presse, avec des soyages et des bords tombés de 5 à 10mm.

Sur les colliers ELASTO, tout est standard et interchangeable, vous pouvez avoir des pièces en stock en cas de défaillance. Votre collier ne sera pas immobilisé par une réparation chez le bourrelier.


(Une doc trouvée sur un web-marchand de vieux papiers)

Nous pensons que le collier ELASTO est un collier techniquement très sophistiqué et qui a été fabriqué avec des moyens industriels modernes (pour l'époque) qui sont aujourd'hui difficilement accessibles à une fabrication unitaire, par contre étant aussi presque indestructible, il peuvent assez facilement être remis en état (renfonçures le plus souvent).

La suite bientôt...