Fabriquer un Dynamomètre "tube" simple et pratique, pour mesurer les efforts des chevaux (1ère partie)
Par Deny Fady le vendredi 15 mai 2009, 00:54 - Recherche-Matériel-Harnais - Lien permanent
Depuis de nombreuses années nous utilisons des dynamomètres pour évaluer les efforts de traction (force au crochet) des chevaux, attelés à différents outils.
Voici quelques modèles que nous utilisons (les appellations sont personnelles) :
Les dynamomètres "plaque" :
Nous utilisons depuis plus de 20 ans un dynamomètre "plaque" 0-1000 kg (qui nous avait été offert par feu l'ARTAP) et sont "petit frère", un dynamomètre "plaque" 0-500 kg (que j'avais acheté personnellement dans une brocante).
Le dynamomètre "plaque" 500 kg... Photo Deny Fady
Ces 2 dynamomètres sont constitués d'un corps formé de 2 plaques qui enserrent un ressort (qui travaille en compression) et d'une double aiguille (l'aiguille de gauche est solidaire du ressort et pousse l'aiguille de droite indépendante qui restera sur la position maxi et permettra de mesurer l'effort du coup de collier.
Il y a une graduation en kilos (ou DaNewton) de 50-1000 kg et 50-500 kg pour le second (voir photo) sur une base aluminium (ne rouille pas).
Nous avons ajouté 4 patins métalliques qui protègent les aiguilles du frottement sur le sol.
2 manilles de part et d'autre permettent de fixer le dynamomètre entre le palonnier et la charge.
Nota : Le second dynamomètre (500 kg) bien que plus léger que le 1er, pèse quand même plus de 7 kg (le premier doit faire près du double).
Ces 2 dynamomètres sont bien adaptés aux mesures en labour et en débardage (à 1 ou 2 chevaux) pour mesurer des efforts, en particulier au coup de collier
, mais ne sont pas faciles à utiliser en mesures continues
car les graduations sont peu lisibles en situation de mouvement.
Ils sont inadaptés, par contre, aux mesures en travail du sol, type sarclage
où les efforts sont souvent inférieur à 100 kg (voir à 50 kg).
Ils restent difficiles à placer sur un timon ou des brancards (en attelage) du fait de leur poids mort et de leur encombrement surtout pour mesurer des efforts qui sont souvent proches de 30 kg/cheval.
Le dynamomètre à "ressort pyramidale" :
Jean Louis Cannelle a trouvé un vieux dynamomètre, malheureusement hors service
dont le principe est assez différent. Il est constitué de bras articulés qui écrasent un ressort pyramidale qui laisse apparaître une tige graduée perpendiculaire à la traction, ce principe permet d'avoir une graduation plus longue et donc plus précise, sans augmenter la longueur de l'appareil.
Le dynamomètre à "ressort pyramidale", Photo Deny Fady
Le dynamomètre "tube" suisse :
Il a aussi trouvé en Suisse des petits dynamomètres (0-200 kg), montés dans un tube, très sympas et légers (ils pourraient se fixer sur un trait), malheureusement les graduations ne sont pas lisibles du tout.
Le dynamomètre "tube" suisse, Photo Deny Fady
Le dynamomètre numérique "évolué" :
Hervé JOURDAIN pour Hippotese et le CERTTA, suit, en partenariat avec l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM) de Cluny le projet d'un dynamomètre numérique évolué.
L'appareil sera capable de montrer l'effort instantané, l'effort maximum (sous forme de courbe), la puissance et la vitesse (et donc le travail). Les mesures sont envoyées à un ordinateur par ondes radio dans un périmètre de 100 m et traitées en temps réel par un logiciel spécifique.
Au SIA 2008, le premier proto... Photo Deny Fady
Il a été présenté au Salon International de l'Agriculture à Paris en 2008 à l'état de 1er prototype et en 2009 sous conditions réelles (avec affichage instantané des mesures sur grand écran).
Photo Olivier Bernard, au SIA 2009
L'appareil doit être encore muni d'une caméra et d'un cardio-fréquencemètre (mesure continue de la fréquence cardiaque du cheval).
D'après Jean Louis Cannelle, les expériences faites jusqu'à présent montrent que la force de traction d'un cheval sensé travailler dans le calme pendant des heures, à 4 km/h se situe entre 50 et 60 kgf.
Il reste à "durcir" et fiabiliser ce dynamomètre numérique puis ensuite à le faire fabriquer, mais nous aurons sans doute le loisir d'en reparler en détails...
Le projet de fabriquer "à la maison" son dynamomètre :
Nous avons fait des mesures au dynamomètre "plaque" (500 kg) en vigne, à l'automne, ces mesures n'étaient guère précises (car dans la plage 0-100 kg).
Comme nous avions un besoin urgent de faire d'autres mesures en maraîchage, je me suis dit qu'en s'inspirant des dynamomètre "tube" suisses, je pouvais fabriquer un dynamomètre "tube" simple mais plus gros, plus long et surtout plus lisible...
C'est ce que nous verrons dans la deuxième partie à venir...
Juste pour vous faire envie, une petite vue comparative de la bête avec notre "petit" dynamomètre plaque 0-500 kg... Photo Deny Fady
Commentaires
Bonjour,
Même si ce n'est pas trés important, il me semble que c'est la puissance qui est égale au produit du travail et de la vitesse (paragraphe sur le dynamométre numérique).
Je suppose que le relevé de vitesse est établi avec un récepteur GPS, étant donné les faibles vitesses de déplacement la précision est elle suffisante ? L'emploi d'un systéme GPS à gestion différentielle (DGPS) serait peut être possible, ces systémes sont utilisés en agriculture de précision mais sont trés couteux.
Les dynamométres a ressort boudins sont extrémement simples et robustes, mais ils peuvent induire une relative erreur de mesure. En effet en raison de leur course relativement importante, ils agissent comme des ressorts de traction et indiquent donc une indication plus faible que s'ils n'étaient pas utilisés. Voir a ce sujet le document du docteur MAREY (1874) :
https://iris.univ-lille1.fr/dspace/...
Merci encore pour ces très intéressants articles.
Bonjour,
de mémoire quelques essais en maraichage ce WE lors des 2eme journée d'échanges avec des photos à l'appui qui viendront en temps voulu sur le site.
Brabanette en paire sur terrain limoneux sableux . Démarrage à 150 kg puis force de "croisière" vers 100kg. Une zone a fort tassement fait remonté le dynamo vers 150 puis arrivée en bout de raie dans un secteur peu ressuyé par les pluies de la veille avec 200 kg.
Autre information une petite charrue à allure Braban (je ne connais pas le nom) avec 2 Haffliguers peu habitué au travail agricole est monté jusqu'à 350 kg dans le meme terrain qu'expliqué précédemment.
Un butoir attelé en simple affichait environ 60-70 kg
Une autre bineuse avec dents de canadien environ 40 kg.
Données bien entendu à confirmer par d'autres séries de mesures et une description fine des terrains et des outils ...
Nicolas