Hippotese, Le cheval de Travail

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mercredi 20 février 2019

Compte-rendu d'essais dynamométriques de traction avec la FAUCHEUSE I&J

Suite au billet précédent ici, voici le compte-rendu des essais dynamométriques de traction qui ont été réalisés avec la faucheuse I&J, en configuration d'origine (barre de coupe 2,40 m), par Jean-Louis Cannelle et Hervé Jourdain.

Lieu : Villers-sous-Chalamont (25), parcelle : la vie de Boujailles
Date : 05 juillet 2016.
Objectifs : Faucher un champ de 200 x 49 m (surface = 9800 m2, soit environ un hectare), à l’aide d’un faucheuse I&J, équipée d’une barre de coupe de 2,4 m (d'origine) entraînée par les roues, et tirée par 2 chevaux.

Rappel : l'unité internationale étant le Newton, 1 kgf = 9,81 N soit environ 1 kgf = 10 N = 1 daN
Pour des raisons pratiques, tous les résultats sont donnés en kgf.


Réglisse et Tetram lors des essais de la faucheuse I&J, Villers sous Chalamont, 5 juillet 2016, 8h00

Conditions d'essais :
Pour réaliser ces essais, nous avons balisé 4 parcours de 20 m, dans un champ présentant du plat, des montées et une descente. Pour chaque mesure, un top est donné devant les repères et permet la mise en route et l’arrêt de l’appareil de mesure. Le temps pour parcourir les 20 m est chronométré, il est également donné par la mesure, puisque l’appareil enregistre 10 mesures/s. Le temps est sec et la température est de 23°C à 8h00. Le terrain d'expérimentation est exposé au sud, donc plein soleil.

Chevaux utilisés :

TETRAM :
Hongre de 8 ans,
Hauteur au garrot H= 160 cm,
Périmètre thoracique P = 200 cm, poids = 650 kg
Capacité de traction théorique au pas C = 75 kgf

REGLISSE :
Jument de 10 ans,
Hauteur au garrot H= 160 cm,
Périmètre thoracique P = 216 cm, poids = 680 kg
Capacité de traction théorique au pas = 87 kgf

Tests réalisés :

NB : 2 tours de champ sont réalisés pour mettre en route les chevaux et voir le comportement de la faucheuse. Puis nous effectuons 4 mesures par tour, sur 3 tours, sur des distances de 20m.

Premier test : tour 1 et 2

Au premier tour, la faucheuse a bourré plusieurs fois dans la descente. Bourrage dû au manque d’adhérence de la faucheuse sur l’herbe mouillées par la rosée. Défaut corrigé, par la masse (65 kg) d’une personne qui monte sur la faucheuse (deuxième tour).


Graphique des mesures du premier test

On constate au premier tour des zones d'effort nul dû aux arrêts pour bourrage. On constate une différence de 2 minutes entre les 2 tours, ce qui multiplié par le nombre de tours donne une différence non négligeable.

Deuxième test : tests sur distance 20 m

4 mesures par tour, sur 3 tours, sur des distances de 20 m.
Les mesures sont identifiées par le numéro du tour, suivi du numéro de mesure, exemple : TEST 2.1 correspond à la première mesure du deuxième tour.

La première mesure est effectuée dans une montée à 6%
La deuxième dans une descente à 11 %
La troisième dans une montée à 7%
La quatrième sur le plat

Toutes les courbes enregistrées ci-dessous :


Graphique des mesures du second test

Deuxième tour, comparatif des 4 secteurs de mesure (montée(TEST 2.1), descente, montée et plat) (Cette mesure est effectuée sur le deuxième tour, la première mesure du tour 1 ayant ratée).


Graphique du comparatif des 4 secteurs

COMPARATIF PAR SECTEUR

SECTEUR 1( montée 6%)

2 courbes seulement, la première mesure étant ratée. Les courbes sont homogènes et cohérentes. La moyenne de traction est de 187 kgf, pour une vitesse moyenne de 1,29 m/s et une puissance développée de 2400 W, soit 1200 W par cheval.

SECTEUR 2 ( descente 11%)

Les courbes sont homogènes et cohérentes. La moyenne de traction est de 117 kgf, pour une vitesse moyenne de 1,45 m/s et une puissance développée de 1520 W, soit 760 W par cheval.


Vue de l'essai dans une phase de descente

SECTEUR 3 ( montée 7%)

Les courbes sont moins homogènes que sur les autres tests. La pente mesurée dans l’axe de traction est de 7%, n’est pas forcément régulière. La moyenne de traction est de 230 kgf, pour une vitesse moyenne de 1,35 m/s et une puissance développée de 3100 W, soit 1550 W par cheval.

SECTEUR 4 ( plat)

Les courbes sont homogènes et cohérentes. La moyenne de traction est de 165 kgf, pour une vitesse moyenne de 1,05 m/s et une puissance développée de 1730 W, soit 865 W par cheval.

Tableau récapitulatif des mesures


Légende :
La force moyenne en Kilogramme-Force (KgF) (équivalent à des décaNewtons dN)
La distance en mètres (m)
Le temps en secondes (s)
W (le travail) en Joules (J)
P (la puissance) en Watts (w)
V (la vitesses) en mètres par seconde (m/s)

Conclusion :

La force de traction nécessaire pour le premier secteur (Test 2.1) pente d’environ 6% est de 193 kgf, à comparer avec les 232 kgf pour l’autre secteur (Test 2.3) qui monte (7%), les 169 kgf sur le plat (Test 2.4) et les 114 kgf en descente (Test 2.2).
NB : Il faut 2 fois plus de force en montée qu’en descente.

La traction sur le plat 170 kgf, ce jour là, avec ce foin là et cette hygrométrie là, correspond bien à la capacité de traction des chevaux utilisés (2 x 85 kgf), et permet donc de faucher la surface (1 ha) en 1 heure sans fatigue excessive des chevaux.

Hervé Jourdain et Jean-Louis Cannelle.

lundi 18 février 2019

Et si l’on fauchait…avec nos chevaux ! (étude critique de l'offre en matériel de fauche en Traction Animale)

Voici un article de Jean-Louis Cannelle et Hervé Jourdain sur l'inadaptation du matériel de fauche en Traction Animale.

Et si l’on fauchait…avec nos chevaux !

La volonté et l’engagement des utilisateurs, mais aussi des inventeurs et des constructeurs, autour du concept de développement de l’Énergie Animale, ne doit absolument pas être terni par des chimères économiques.

Nous allons vous narrer l’histoire de l’investissement dans une faucheuse à traction animale, de marque I&J, Type M2 MOVER DRIVE BY WILDCAT RIDGE GEAR, série WG-1367-15, ratio 11.89-1 Barre de coupe de 2,40m à double lame.


La faucheuse I&J en expo à la Pferdestark 2017

Sur notre ferme, nous récoltons environ 150 tonnes de foin, sur une trentaine d’hectares. Nous nous situons dans le Doubs, sur les deuxièmes plateaux, à 730 m d’altitude. Les prairies de fauche sont essentiellement en prairie naturelle. La surface labourée annuellement est de 2 ha.

Depuis quelques années, après l'avoir créé avec Charlie PINNEY, nous utilisons le PINTOW, (cet avant-train à 3 roues avec prise de force entraînée par les roues), pour andainer. il entraine un gyro andaineur KUHN, 9 bras de 3,8 m de largeur de travail. Ceci nécessite la force de traction de 3 chevaux, puisque la traction moyenne est de 250 kgf à plat.
L’andainage étant résolu, il restait 2 travaux que nous tenions impérativement à réaliser avec les chevaux, le fanage et la fauche.

La faneuse classique à traction animale ne donne satisfaction que pour terminer le foin, mais en aucun cas elle ne peut défaire des andains. Il fallait trouver le moyen d’actionner une pirouette.
A ce moment-là, nous avons choisi d’investir dans un avant-train HISKO doté d’un moteur auxiliaire. Comme la plupart des outils en TA, cet AT est un prototype qu’il a fallu modifier et qui reste imparfait :

- Pas de roue libre sur le moteur
- pas d’embrayage, mais un variateur
- pas de compte tours
- pas d’isolation phonique (obligation de travailler avec un casque anti-bruit)
- pas de cylindre bloc de liaison entre le châssis et le moteur, donc de nombreuses pièces du moteur cassent par vibrations (support réservoir carburant, support pompe à huile…)
- un relevage fonctionnant par déplacement des roues arrière, qui viennent buter dans les outils (faucheuse, …)

Malgré tout, nous l’utilisons pour tout ce qui est fanage, avec une pirouette KHUN, 4 toupies, 6 bras. Le rendement du moteur est très intéressant, puisque nous avons une consommation d’environ 0.8 litre à l’heure.


L'avant-train HISKO avec une pirouette KUHN 4 toupies, 6 bras

Mais la fauche n’était toujours pas solutionnée.
Après avoir vu des comptes rendus dans STARKE PFERDE, des publicités dans SABOTS, et après avoir consulté un certain nombre de personnes, nous avons fait le choix d’investir dans une faucheuse I&J dotée d’une barre de coupe MSS de 2, 40 m, préconisée pour une traction à 2 chevaux de traits d’environ 700 kg.

Avant essai nous avons constaté 2 points importants en régression par rapport aux anciennes faucheuses à doigts : pas de débrayage automatique du mécanisme en relevant le lamier, pas d’orientation possible de ce dernier, permettant de faire piquer plus ou moins si le foin est couché.

Nous avons démarré les travaux de fenaison en 2016 avec cette faucheuse, une série d’essais mesurés a été réalisée, avec de gros problèmes d’adhérence de la faucheuse et par résultante des problèmes de « bourrage du lamier » amenant des arrêts répétés et l’obligation avant de repartir de reculer pour débloquer les lames. Dans les parcelles en pente il nous arrivait d’être bloqué tous les 15 mètres.

Nous avions en 2016 une attaque de campagnol terrestre amenant beaucoup de terre dans le foin. Naturellement nous nous sommes dit que le dysfonctionnement était à attribuer à ce phénomène ponctuel. La solidarité de nos voisins motorisés nous a permis de pallier à notre incapacité à faire le travail avec nos chevaux.

La parcelle où nous avions réalisé les essais étaient en prairie artificielle, ce qui change considérablement la facilité de fauche. Ceci, c’est confirmé en 2017.

Cette année-là, donc, la fleur au fusil, nous avons attaqué dans de supers conditions la fenaison : pas de campagnol, du terrain sec, du foin non versé.

Première parcelle, prairie artificielle de première année, à plat, c’est génial, une heure 10 pour 1,2 ha. Victoire ça marche !

Le lendemain, départ pour faucher à 5h30, les 2 mêmes chevaux, prairie naturelle, fourrage extrêmement dense (pas loin de 6t/ha), la faucheuse se met à patiner, dès qu’on est dans le même sens que le foin légèrement couché, et sur une heure de travail, environ 20 patinages, et donc 20 bourrages et 20 reculés.

Retour à la maison avant d’avoir fini la parcelle, appel au voisin avec tracteur pour réaliser la fauche : échec !

Relecture du dossier technique du constructeur allemand (non distribué par le vendeur I&J à l’achat de la faucheuse), re-réglage des doigts d’appui, et ré-essai de la faucheuse, nouvel échec ! Pourtant essais réalisés avec des lames neuves.

Après réflexion, nous estimons le ratio, longueur de la barre de coupe/poids de la faucheuse incohérent. Notre décision est prise, nous raccourcissons le lamier et les lames de 35 cm (maintenant à 2,05 m).

Le lendemain matin, à nouveau essais, et enfin ça y est, notre faucheuse est fonctionnelle.


La faucheuse I&J au travail à Villers sous Chalamont

Nous décidons donc, à nouveau, la réalisation de mesures, qui vous le verrez ci-après (dans le prochain billet NDLR), correspondent un peu mieux à la puissance théorique des chevaux sur une durée de travail d’environ 2 heures.

Pour la dernière parcelle fauchée cette année, pour 4 ha de surface en prairie naturelle un peu tourmentée, le temps de fauche en 2 fois, une première partie le soir, après une pluie de l’après-midi, et la fin le lendemain matin à partir de 5 heure, nous a demandé au total 6h de travail pour réaliser la fauche (récupération des chevaux comprise).

Il nous paraissait important de prendre le temps d’écrire ce témoignage pour diverses raisons :

- En premier lieu, pour éviter que d’autres commettent la même erreur !
- En deuxième lieu, nous voulons ce témoignage comme un appel aux constructeurs à ne pas tromper les utilisateurs qui sont les premiers à pouvoir faire la promotion des machines modernes.

Le manque d’essais en conditions réelles peut menacer l’équilibre économique de ces pionniers que sont les nouveaux installés faisant le choix juste mais difficile de l’utilisation de l’Énergie Animale. Souvent de petites structures pour lesquelles un investissement comme cette faucheuse (8000 euros) est considérable.

Hervé Jourdain et Jean-Louis Cannelle.

A suivre dans le prochain billet : Compte-rendu d'essais dynamométriques de traction avec la FAUCHEUSE I&J

vendredi 13 décembre 2013

l'Hippobulle N°31 (avec un dossier spécial maraîchage) est arrivé pour noël...

Hippobulle N°31, notre bulletin irrégulomadaire, est paru pour l'AG début décembre 2013...

Ce numéro 31, qui fait 50 pages, est sans doute un des Hippobulles les plus dense depuis sa création. Il compense quelque peu, notre incapacité à sortir plusieurs numéros dans l'année.

Merci à Nina Passicot, qui a été la cheville ouvrière de ce numéro. Merci à tout ceux (Olivier Pichaud, Michel Carrel, Hervé Jourdain, Valérie Méo, Paul Deshayes...) qui ont participé aux articles, merci à Emmanuel, Mickaël, Valérie et Denis et Olivier qui ont accepté de nous ouvrir les portes de leurs jardins et aux constructeurs qui ont répondu à nos demandes d'information en nous fournissant des documents parfois inédits.



Sommaire d'Hippobulle N°31

Dossier maraîchage

  • Témoignages : 4 expériences (Vienne, Haute-Vienne, Drôme et Gard) autour des productions maraîchères en traction animale p2
  • Le Matériel de maraîchage disponible en France : l'ancien, le nouveau, caractéristiques, prix... (Prommata, Jourdant, Equi-Idea-Albano-Mascardo, Equivinum, Le Bon Coin, Le POM-Tech-Trait-Roger-Fillon, le Bucher) p8
  • Les Formations en maraîchage en Traction Animale p 23

Dossier recherche

  • Les ressorts amortisseurs de traction : comparaison de différents systèmes (étude du groupe Hippometrix) p 26
  • Les tests de colliers (expérience CERRTA-Hippotese lors de la journée trait'stival) p 29
  • Le mancheron ergonomique autoconstructible (plans et présentation de la collaboration ADABIO-Autoconstruction et Hippotese) p 36

Vie de l'association

  • Detmold, la plus grosse foire européenne consacrée à la traction animale (la Pferdestark en Allemagne) p 41
  • Tech'n'Bio (le salon professionnel de la Bio, à Valence, Drôme) p 45
  • Montmorillon (salon de la TA dans la Vienne) : Hippotese en action à l'ouest ! p 46

NB : Si vous voulez profiter de ce numéro exceptionnel et que vous n'êtes pas adhérent...
Vous savez ce qui vous reste à faire... Bulletin d'adhésion, ici... Précisez bien avec votre adhésion que vous souhaitez recevoir l'Hippobulle numéro 31...

NB2 : La deuxième série de Ressorts Amortisseurs "Hippotese" est entièrement vendue.
Nous allons lancer la fabrication d'une 3ème série de 100 pièces qui sera toujours disponible par correspondance et seulement pour les adhérents.
Les demandes de devis sont en cours, le prix de la paire de ressorts devait se situer entre 50 et 60 € et toujours 10 € de port pour une ou 2 paires. Plus d'informations sur les disponibilité en février 2014, ici sur le blog.

lundi 14 octobre 2013

Mise au Point sur le projet hippomobile du Mont Saint Michel...

Depuis longtemps, à Hippotese, nous suivons le projet hippomobile du Mont Saint Michel dans l'idée que celui-ci est une vitrine internationale de la Traction Animale, et que donc, il se doit de réussir et d'être à tous les points de vue, exemplaire.

Et il l'est certainement, mais malheureusement le plus souvent dans le mauvais sens du terme...

Petit rappel de quelques faits...

Après les errements de la conception des maringotes et de leur capacité inadaptée à la traction par 2 chevaux, que nous avions dénoncé, sur le blog d'Hippotese, il y a plus de 2 ans, (voir articles précédents). celles-ci ont été entièrement repensées depuis.


Les maringottes de première génération, aujourd'hui détruites, 5,6 tonne de PTC...

En effet, les maringotes originelles étaient prévues pour 50 places (ramenées à 45 ensuite) par les "ingénieux ingénieurs" de Véolia-Transdev, elles furent rapidement retoquées.
À la fabrication, elles pesaient 2 tonnes à vide pour 3,6 tonnes de chargement en comptant une moyenne (haute) de 80 kg/pers, soit un total de 5,6 tonnes.

Elles furent (évidemment) retirées de la circulation après quelques essais...

Les nouvelles maringotes (2013) sont prévues pour 22 personnes (1,2 tonne à vide et 1,8 tonne de chargement en comptant une moyenne (haute) de 80 kg par personne, soit un total de 3 tonnes.


Les nouvelles maringottes de 2013, 3 tonnes de PTC...

Nous voilà revenu à ce que nous préconisions, il y a prés de 4 ans, en effet, nos premiers discordes sur ce point, avec les ingénieurs de Véolia, datent du Salon de l'Agriculture de 2009, confirmé par les essais auxquels nous avions participé en 2009 et 2010, via la collaboration au projet de Hervé Jourdain (CERRTA/Hippotese), qui fut écarté ensuite pour divergences de vues... (les ingénieurs n'aiment pas être contredits par les hommes de terrain)...
En "exclusivité Hippotese", je vous livre le documents de travail des ingénieurs de Véolia en 2010. Vous apprécierez les belles formules qui "prouvent" que 2 chevaux sont capables de tirer 5,6 tonnes, alors que tous les "hommes de chevaux" savent depuis 2 siècles que la charge nominale (sur route) pour 2 chevaux se situe autour de 3 tonnes...
A télécharger ici (attention, un peu lourd, 2,8 Mo...).

Si je vous fait ce rappel, ce n'est pas pour tirer une quelconque gloriole de notre sens prémonitoire, mais plus simplement pour dénoncer l'état d'esprit qui fait penser à nos "lettrés" (dans lesquels j'inclue un bon nombre de nos dirigeants politiques, la plupart des bureaux d'études remplis d'ingénieux ingénieurs, certains journalistes aux ordres et quelques arrivistes notoires...) que les Gens de Terrain (que je préfère aux "professionnels de la profession") sont des crétins indécrottables, réactionnaires à tout changement et jaloux de leurs prérogatives...
Si je ne doute pas qu'il en existe... Je pense aussi qu'il existe des hommes honnêtes, qui peuvent mettre leur expertise au service de tous et qui sont insensibles aux pressions du pouvoir, de la notoriété ou de l'argent...

C'est pourquoi, dans un prochain billet, je vous expliquerai ma colère, à la lecture du dernier Sabots (N°56) qui critique les membre du Syndicat des Cochers Professionnels, qui sont pourtant les dignes représentants de cet esprit libre qui manque souvent à certains...

jeudi 14 janvier 2010

Comparatif Mules-Hélicoptère pour le ravitaillement des refuges de montagne

Restons dans les mules... Hervé Jourdain nous avait posé la question de la comparaison : mule/hélico, il y a plus d'un an...

Jérémy Fady nous a fait suivre un lien vers le site italien http://ecoalfabeta.blogosfere.it sur un comparatif entre ces 2 modes de transport...

c'est en italien mais c'est très intéressant de savoir qu'un hélicoptère transporte la charge de 17 mules mais utilise la puissance de 540...

Je vous ai fait une traduction de l'article en français (approximative, je ne parle pas un mot d'italien, j'ai simplement utilisé google-translate, j'espère ne pas avoir écrit trop de bêtises...


Une carte-postale de 1900 dans Les Pyrenées


La mule et l'hélicoptère
Article de Mark Pagani à 08:03 dans la rubrique "les énergies renouvelables" du site : http://ecoalfabeta.blogosfere.it

Nous revenons sur le sujet de la mule (après avoir introduit celui-ci dans l'article "Les Mules de l'Olympe" Muli Olympus).

Les mules ont été utilisés pendant des siècles pour transporter des charges sur les routes et chemins (muletiers) de montagne.

Il paraît alors opportun de comparer cet ancien moyen de transport avec la technologie la plus avancée disponible pour l'humanité : l'hélicoptère.

L'Hélicoptère a (une histoire de) plus de 60 ans depuis le premier vol d'exploitation fait par Igor Sikorsky en 1940.

On peux juger la comparaison injuste ? Eh bien, n'oubliez pas la fable du lièvre et la tortue...


source : http://ecoalfabeta.blogosfere.it

Le tableau ci-dessus résume les performances typiques d'un mulet (certaines sont tirées du site du journal Rural Heritage, d'autres, je les ai reçue du directeur du refuge du mont Olympe qui est ravitaillé par des mules).

J'ai comparé avec l'hélicoptère Ecureuil AS350, qui est fréquemment utilisé dans les opérations de transport en montagne (les données utiles sont issues de la brochure du fabricant et de Wikipedia qui confondent le poids utile et maximum).


Photo : hélicoptère Ecureuil AS350, source Wikipedia

Les chiffres ci-dessus nous montrent que l'hélicoptère transporte la charge de 17 mules, mais utilise la puissance de sortie de 540 !

Bien sûr, en plus ou moins en cinq minutes au lieu de 3/4 d'heure (et pourquoi être si pressé ?) mais utilise environ deux fois plus d'énergie par kilogramme de fret.

Ils montrent également (et c'est le péché le plus grave à mon avis) que l'hélicoptère utilise une source d'énergie non renouvelable qu'il consomme goulûment (environ 150 kg par heure !).

En résumé, l'hélicoptère devrait être utilisé pour les transport qu'une simple mule n'est pas capable d'effectuer et où la rapidité est essentielle (secours en montagne).
Sinon, à quoi bon gaspiller du pétrole ? Une Couverture et un bât et... zou !


Les commentaires du site sont aussi à lire avec intérêt...

1. Znarf Mercredi 13 Septembre 2006 heures 23:53

La consommation d'énergie du système de l'hélicoptère est en réalité bien supérieur à ce qu'il semble considérer le combustible simple.
L'hélicoptère nécessite une certaine quantité d'énergie pour être construit, il faut des matières premières (plus d'énergie pour les extraire, les transporter et les transformer), exige des années d'études consommateurs (et) par l'ingénieur qui a conçu, le pilote qui le guide lui et le technicien qui est responsable de l'entretien, il a besoin d'un héliport (de l'espace, peut-être des terres agricoles qui deviennent improductives).
Remontant la chaîne de l'hélicoptère, l'histoire de chaque composant, l'histoire des gens qui consacrent et qui ont consacré leur temps, vous pourriez marcher un long chemin de la matière et des connaissances qui se propage de façon exponentielle, en passant, passage.
Cette observation s'applique non seulement à l'hélicoptère, mais l'objet pratiquement tous dans la vie quotidienne: la quasi-totalité provient de la complexité et l'interdépendance des réseaux de production d'une économie avancée. La question que je pose est donc la suivante : ressources énergétiques, l'engagement, de vastes déployés pour créer un objet complexe comme un hélicoptère, où la nature a déjà préparé une solution, certes partielle, mais beaucoup plus facile à gérer et à utiliser: il y a un point où le jeu ne vaudra plus que la chandelle ? (Bien sûr, l'hélicoptère est un exemple paradigmatique : les mêmes considérations s'appliquent à des dizaines de milliers d'autres produits, matériels ou immatériels tels qu'ils sont, l'économie moderne ...)

2. Daniele Hosmer Zambelli, Mardi 28 Novembre 2006 heures 13:40

Je soutiens pleinement la réutilisation du mulet pour le transport à haute altitude, mais je dois souligner que pendant que l'hélicoptère lorsque les exigences d'entretien est encore très faible, le mulet mange tous les jours, et que les coûts devraient être transportés d'une certaine façon mis en évidence . C'est clair que le problème est résolu en fournissant suffisamment d'emplois pour absorber ces coûts, mais vous ne pouvez pas ne pas en tenir compte en faisant des comparaisons économiques avec un moyen mécanique.

3 . Marco Pagani , Mardi 28 Novembre 2006 heures 22:29

Bien sûr, je suis d'accord avec le fait que la mule doit manger de la consommation quotidienne d'énergie ne devrait pas être supérieur au 40 000 kcal (a besoin d'un cheval affecté à un travail pénible), ce qui équivaut à 167 MJ. Cette quantité d'énergie équivalente à environ 3,8 kg d'essence, soit environ 5 litres est la consommation de deux minutes de vol d'Ecureuil »... En outre, l'hélicoptère ne l'est déjà beau »et faire, mais il faut de l'énergie de construire, et même beaucoup. Cette énergie comme il devrait être amorti sur la durée de vie utile de l'hélicoptère, qui se déplace ou est stationnaire.
Je pense que la chose que nous visons toujours le mulet gagne toujours en termes de durabilité ...

4. mongiardino francesco, dimanche 13 Luglio 2008 heures 18:24

Je me demande si une mule est facile à diriger, à nourrir. Dans le cas d'une randonnée d'une semaine, l'herbe des prairies alpines suffit-elle à son entretien. la nuit ne sont pas capables de se lier comme vous peur Scape (intraduisible NDLR). Je demande tout celà parce que je suis un amoureux de la montagne, mais étant donné l'âge que j'ai, je n'ai plus la force avec mes jambes pour m'attaquer à certaines collines et certaines routes. Je vous remercie de bien vouloir me donner des réponses et en attendant, je vous envoie mes salutations

5 . Marco Pagani, dimanche 13 Luglio 2008 heures 23:16

I comme des mulets, mais au fond ne les connais pas.
Vous pouvez monter, comme nous le voyons sur l'image du poste Mont Olympe, mais je ne sais pas si le trajet est confortable.
J'ai vu des mulets attachés et attachés à l'abri sur le mont Olympe, donc je pense que vous pouvez lier. Je ne peux pas dire plus, mais je peux me référer à ce lien sur la mule dans le monde des Alpes, où il ya quelques informations intéressantes.
Modifier les informations que vous mai contacter les éditeurs de la http://mulo.it site, ou de la British-Mule Society.


vendredi 15 mai 2009

Fabriquer un Dynamomètre "tube" simple et pratique, pour mesurer les efforts des chevaux (1ère partie)

Depuis de nombreuses années nous utilisons des dynamomètres pour évaluer les efforts de traction (force au crochet) des chevaux, attelés à différents outils.

Voici quelques modèles que nous utilisons (les appellations sont personnelles) :

Les dynamomètres "plaque" :

Nous utilisons depuis plus de 20 ans un dynamomètre "plaque" 0-1000 kg (qui nous avait été offert par feu l'ARTAP) et sont "petit frère", un dynamomètre "plaque" 0-500 kg (que j'avais acheté personnellement dans une brocante).


Le dynamomètre "plaque" 500 kg... Photo Deny Fady

Ces 2 dynamomètres sont constitués d'un corps formé de 2 plaques qui enserrent un ressort (qui travaille en compression) et d'une double aiguille (l'aiguille de gauche est solidaire du ressort et pousse l'aiguille de droite indépendante qui restera sur la position maxi et permettra de mesurer l'effort du coup de collier.
Il y a une graduation en kilos (ou DaNewton) de 50-1000 kg et 50-500 kg pour le second (voir photo) sur une base aluminium (ne rouille pas).
Nous avons ajouté 4 patins métalliques qui protègent les aiguilles du frottement sur le sol.
2 manilles de part et d'autre permettent de fixer le dynamomètre entre le palonnier et la charge.
Nota : Le second dynamomètre (500 kg) bien que plus léger que le 1er, pèse quand même plus de 7 kg (le premier doit faire près du double).

Ces 2 dynamomètres sont bien adaptés aux mesures en labour et en débardage (à 1 ou 2 chevaux) pour mesurer des efforts, en particulier au coup de collier, mais ne sont pas faciles à utiliser en mesures continues car les graduations sont peu lisibles en situation de mouvement.
Ils sont inadaptés, par contre, aux mesures en travail du sol, type sarclage où les efforts sont souvent inférieur à 100 kg (voir à 50 kg).
Ils restent difficiles à placer sur un timon ou des brancards (en attelage) du fait de leur poids mort et de leur encombrement surtout pour mesurer des efforts qui sont souvent proches de 30 kg/cheval.

Le dynamomètre à "ressort pyramidale" :

Jean Louis Cannelle a trouvé un vieux dynamomètre, malheureusement hors service dont le principe est assez différent. Il est constitué de bras articulés qui écrasent un ressort pyramidale qui laisse apparaître une tige graduée perpendiculaire à la traction, ce principe permet d'avoir une graduation plus longue et donc plus précise, sans augmenter la longueur de l'appareil.


Le dynamomètre à "ressort pyramidale", Photo Deny Fady

Le dynamomètre "tube" suisse :

Il a aussi trouvé en Suisse des petits dynamomètres (0-200 kg), montés dans un tube, très sympas et légers (ils pourraient se fixer sur un trait), malheureusement les graduations ne sont pas lisibles du tout.


Le dynamomètre "tube" suisse, Photo Deny Fady

Le dynamomètre numérique "évolué" :

Hervé JOURDAIN pour Hippotese et le CERTTA, suit, en partenariat avec l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM) de Cluny le projet d'un dynamomètre numérique évolué.


Photo Deny Fady

L'appareil sera capable de montrer l'effort instantané, l'effort maximum (sous forme de courbe), la puissance et la vitesse (et donc le travail). Les mesures sont envoyées à un ordinateur par ondes radio dans un périmètre de 100 m et traitées en temps réel par un logiciel spécifique.


Au SIA 2008, le premier proto... Photo Deny Fady

Il a été présenté au Salon International de l'Agriculture à Paris en 2008 à l'état de 1er prototype et en 2009 sous conditions réelles (avec affichage instantané des mesures sur grand écran).


Photo Olivier Bernard, au SIA 2009

L'appareil doit être encore muni d'une caméra et d'un cardio-fréquencemètre (mesure continue de la fréquence cardiaque du cheval).

D'après Jean Louis Cannelle, les expériences faites jusqu'à présent montrent que la force de traction d'un cheval sensé travailler dans le calme pendant des heures, à 4 km/h se situe entre 50 et 60 kgf.

Il reste à "durcir" et fiabiliser ce dynamomètre numérique puis ensuite à le faire fabriquer, mais nous aurons sans doute le loisir d'en reparler en détails...

Le projet de fabriquer "à la maison" son dynamomètre :

Nous avons fait des mesures au dynamomètre "plaque" (500 kg) en vigne, à l'automne, ces mesures n'étaient guère précises (car dans la plage 0-100 kg).
Comme nous avions un besoin urgent de faire d'autres mesures en maraîchage, je me suis dit qu'en s'inspirant des dynamomètre "tube" suisses, je pouvais fabriquer un dynamomètre "tube" simple mais plus gros, plus long et surtout plus lisible...

C'est ce que nous verrons dans la deuxième partie à venir...


Juste pour vous faire envie, une petite vue comparative de la bête avec notre "petit" dynamomètre plaque 0-500 kg... Photo Deny Fady

lundi 2 octobre 2006

Sac à crottin pour les chevaux de trait

Après le débat houleux au sujet des crottins des chevaux montés de La Garde Républicaine, à Paris, Hervé Jourdain nous a envoyé de Barcelone (Espagne) quelques photos de sac à crottin pour un attelage.

Ca peut aider certains cochers à trouver une solution...