Hippotese, Le cheval de Travail

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Mot-clé - trousse à foin

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samedi 21 juillet 2012

(Episode 2) Faire ses foins avec un cheval et une motofaucheuse, c'est possible... (partie 3)

Série : Faire ses foins avec un cheval et une motofaucheuse, c'est possible...
Épisode 2 : Fabrication des bois de trousse, pose des cordes.

Rappel : Nous avons décidé de faire une petite série de vidéos sur la récolte du foin (une quinzaine de tonnes) avec un cheval et une simple motofaucheuse, à Montdenis (1400 m, Maurienne, Savoie) en utilisant la technique des trousses de foin.

Historique : Après avoir utilisé le tracteur et la botteleuse à moteur auxiliaire pendant 5 ans, nous sommes passés au cheval et à l'autochargeuse manuelle pendant 15 ans et cette année (2012) au cheval et aux balles rondes manuelles (trousses)...
Le bilan est très positif...
On gagne encore en qualité et en efficacité...

Nous avons simplement perfectionné la technique traditionnelle en y ajoutant des "troyes" pour la tension des cordes et la compression du foin, ce qui permet de fabriquer rapidement, les trousses de 70 à 100 kg de foin.

L'épisode 2 montre la fabrication des bois des trousses et l'installation des cordes de tension et des cordes parallèles pour contenir le foin.

Ce n'est pas précisé, mais les bois font environ 1 mètre de longueur.


(Episode2) Faire ses foins avec un cheval et une... par hippotese

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(Episode2) Faire ses foins avec un cheval et... par hippotese

Merci à Zsigmond Vladar pour le tournage, le montage et la réalisation...

NB : Je vous redonne pour mémoire le schéma de fabrication des bois de trousse.


jeudi 19 juillet 2012

Faire ses foins avec un cheval et une motofaucheuse, c'est possible... (partie 2)

Suite au billet que j'avais écrit en 2009 (diffusé dans Hippobulle N°28, puis dans la revue Sabots et visible ici), j'avais promis une suite sur nos expérimentations de "trousses" et barillons...
Chose promise, chose due...

Et d'abord, fidèle à nos habitudes, nous avons commencé par une étude historique des manières traditionnelles de rentrer du foin...
Mais comme je sais que certains attendent des infos pratiques et concrètes pour tester dés cette année le système des trousses, nous diffuserons cette étude plus tard...

Donc, comme indiqué dans l'article de 2009, nous avons testé les "trousses" en filet de corde (utilisées dans les hautes Alpes et le Queyras), mais nous n'avons pas retenu cette technique pour plusieurs raisons :
- La fabrication des filets est longue et coûteuse en corde.
NB : Nous avons même testé des filets de cage de foot usagés.
- Mais surtout, nous n'avons pas trouvé de technique de serrage facile à mettre en œuvre, qui garantisse un bon tassage et rapide à défaire.

En fait nous sommes revenus à un système de trousse avec cordes parallèles qui permet de ne pas ranger les brassés de foin et de serrer facilement. Voici le résultat de nos essais :


Fabriquer des "bottes" de foin de 50 à 100 kg, manuellement, rapidement, avec une technologie simple, peu coûteuse et sans compétence particulière...

Pour mémoire, le cahier des charges de notre expérimentation était de :

- Fabriquer des "bottes" de foin de 50 à 100 kg, manuellement, rapidement, avec une technologie simple, peu coûteuse et sans compétence particulière.

- Permettre avec ce système de collecter le foin, le transporter et éventuellement le stocker sous une forme compressée, mais qui respecte la qualité du foin (feuilles, fleurs), en particulier pour le foin de montagne assez fragile.

- Et autoriser la réalisation de ces bottes et leur manipulation même par une personne seule.

Vous allez me dire que ce cahier des charge était impossible à satisfaire, sinon comment expliquer que cette technique n'ait pas été diffusée plus largement dans le monde paysan...

Depuis pas mal d'années, je me pose aussi cette question sur la (non) diffusion des technologies agricoles... Sans doute le poids de la tradition est-il une explication, on fait comme les "anciens", comme ils ont toujours fait (ou comme ils disent avoir toujours fait)...
En tous cas, la technique que nous avons testée l'année dernière et adoptée complètement cette année est le simple mélange de 2 techniques de fabrication manuelle de balles de foin, encore présente en Maurienne (une vallée de Savoie) jusque dans les années 1950 (en gros avant l'apparition des autochargeuses et des presses à balle ronde).

Le système retenu est simplement le mélange de 2 techniques existantes (on invente souvent pas grand chose, sinon une recombinaison d'inventions existantes).

La première technique est la technique de fabrication des "trousses", que l'on rencontrait en Haute Maurienne et en Haute Tarentaise (2 bâtons, 4 à 6 cordes parallèles, 2 cordes de tension).

La seconde technique est la technique de fabrication les "barillons" (voir article précédent), (3 cordes et leur "troye", ou 3 cordes et leur "troye" et 1 bâton) que l'on rencontrait plus bas dans la vallée, autour de Saint Jean de Maurienne.

NB : la seconde version avec le bâton ajouté, présent dans les villages de la rive gauche, permettait, semble-t-il une fixation plus facile des barillons sur le bât des mulets, la rive droite utilisait plutôt les câbles et les traîneaux pour ce transport.
A cette seconde technique nous avons emprunté le système (génial) des troyes (ou clés à foin) qui permet de réaliser une tension de la corde, de bloquer celle-ci, puis de la retendre (après avoir tendu la seconde corde, et tassé le foin de la trousse en sautant dessus à genoux)... et celà autant de fois que nécessaire... jusqu'à la ligature finale.

Je vous propose un schéma côté de fabrication de nos trousses, la longueur des cordes parallèles peut être ajustée en fonction du volume désiré, avec une longueur de 2 mètres, on peut réaliser des trousses de 50 à 100 kg, mais on peut réduire cette longueur (pour faire de petites balles) ou l'augmenter pour aller jusqu'à 150 à 200 kg (mais on perd alors la capacité de manipuler les trousses à main nue).


Schéma de fabrication de nos trousses...

NB : Nous sommes en train de réaliser un petit film sur la fabrication des "bois de trousses" et le système de pliage le plus pratique pour ne pas mélanger tous les fils.
Disponible dans quelques jours...


Vue d'une trousse munie de ses 2 troyes de tension.

Les bois utilisés (4 cm de diamètre environ) peuvent être en noisetier, en frêne, en sapin... Ils peuvent être laissés ronds, refendus ou sciés... Ils sont percés de trous de 10 mm de diamètre environ.
La corde de diamètre 8 mm est bien adaptée mais on peut utiliser des cordes de 6 à 10 mm sans problème.


Vue d'une trousse en noisetier, prête à être remplie de foin...

Les troyes étaient fabriqués habituellement en plane (nom local de l'érable plane), ils mesurent 15 cm de long environ, 2 cm d'épaisseur 5 cm le large environ. Le trou central doit être important pour laisser passer la corde muni d'un nœud d’arrêt. L'autre trou est percé à 10 mm environ.


Une petite collection de troyes (clés à foin) savoyard...


Manière de passer la corde dans le grand trou de la troye, tirer pour tendre puis bloquer avec le pouce... (NB : à noter qu'il s'agit ici d'un système de mouflage)


Manière d'arrêter la corde sur le troye par une simple boucle (demi-clé)... Pour défaire tirer un coup sec sur la corde

Voilà, pour ceux que celà intéresse, de quoi commencer la fabrication des bois de trousses, bientôt un billet et un film sur les techniques mises en œuvre...

lundi 31 mai 2010

15 tonnes de foin avec un cheval et une motofaucheuse en Savoie (paru dans Sabots N°35, avril 2010)

Bien sûr je suis fier d'avoir été diffusé dans Sabots, mais c'est surtout pour répondre aux nombreux contacts que j'ai eu sur ce sujet depuis, que je diffuse le scan de cet article... (paru aussi dans Hippobulle N° 28 de janvier 2010)

Celà me permettra surtout de compléter mes explications (dans d'autres billets à venir) avec des infos techniques (et des photos) sur les troyes (ou troeilles, prononcez "tro-ye" avec un "ye' comme dans "yes") et des explications sur la fabrication des barillons, des trousses et autres systèmes de ramassage traditionnel du foin en vrac...

jeudi 28 janvier 2010

Réaction de Gilbert Simon au dossier Hippobulle N28 sur le "Transport du foin"

Suite au précédent complément et pour continuer d'alimenter notre nouvelle catégorie "HIPPOBULLE compléments d'infos" .

Voici la contribution que Gilbert Simon, prestataire en vigne en Côte d'Or (21190 Mavilly-Mandelot) nous a envoyé par la page contact du blog.

C'est au sujet du dossier du dernier Hippobulle (N°28) sur : "Le transport du foin"


Bonjour,   Je suis un nouveau membre d'Hippotese depuis l'AG de 11/09 et en cette qualité je viens de recevoir le dernier N°28 d'Hippobule, ce dont je remercie l'assoc.

Je vous écris au sujet du dossier spécial « transport de foin »; J'ai été étonné de toutes ces inventions coûteuses et peu performantes (certaines ne transportent qu'une seule balle-ronde, où il faut être 4 pers. pour charger, ou encore celle qui charge seule n'a pas assez d'autonomie d'énergie) quoique ces efforts soient en eux-même louables. Aussi je voudrai vous faire part de mon expérience, bien que l'article soit déjà paru.

Je suis équipé d'une voiture à pneu de marque LAAB attelée à un cheval ou bien 2 avec un timon, le plateau est à 73cm du sol, dim 172x400 cm. Avec 2 plateaux (de bois) de maçonnerie de 4m, je roule, seul, les balle-ronde de 1,20m de diam. Sur la voiture, en utilisant la déclivité naturelle du terrain ; une fois la balle-ronde sur le plateau, je la bascule sur le coté plat, et j'en mets 4 en les disposant en quinconces.


(Chemin très chaotique et descente à 15 %, photo : Gilbert Simon)

Ensuite je sangle le tout et les achemine sur 4km. Si je me trouve dans un pré très plat, on les roule à 2 pers. Je rentre ainsi le foin pour 2 chevaux pour 3 ou 4 mois d'hiver.


(Une fois sur la route, tous va bien... 4 BR de 1,2m, photo : Gilbert Simon)

Transporter des balle-rondes avec un cheval de trait quant elles sont par ailleurs conditionnées par du gros matériel gourmand en énergie fossile et facteur de compactage des sols ne me satisfait pas vraiment, c'est un compromis dont je ne suis pas fier. Mais à ce moment de l'année, nous sommes mes chevaux et moi occupés à 100% dans les vignes.

En revanche, j'ai trouvé l'article de Deny Fady concernant le conditionnement du foin en vrac dans un grand filet pour en faire un boudin très intéressant. De même l'observation de Deny sur "l'émiettage" des feuilles (le meilleur) sous la machine me paraît digne de réflexion.

Pour ma part, je ne crois pas que la traction animale doive recopier ou s'adapter au machinisme moderne, mais au contraire perfectionner les méthodes anciennes qui étaient très pensées, voire en inventer de nouvelles, mais bien sûr c'est plus facile à dire qu'a faire.

Voilà, je voulais réagir à ce qui m'est apparu comme des outils d'une utilité incertaine. Pour le prochain dossier sur les prix et temps des prestations agricoles, forestières etc., je suis à votre disposition pour faire un article, il faudrait me préciser un peu plus ce que vous souhaitez. Je travaille sur le vignoble de la Côte d'Or comme laboureur ce qui m'occupe un plein temps.

Bien cordialement à vous,

Gilbert SIMOND.