Hippotese, Le cheval de Travail

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dimanche 13 décembre 2020

Reedition du livre "Le Cheval dans la vie quotidienne" de Bernadette Lizet

Quand Bernadette Lizet m’a informé qu’elle allait rééditer son livre "Le cheval dans la vie quotidienne" qu’elle avait écrit en 1981, je m’en suis vraiment réjoui…


Le cheval dans la vie quotidienne, Éditeur : CNRS (12 novembre 2020),
ISBN : 978-2-271-13450-9, 320 p, 25 €

Il faut dire ici, que ce livre a été un ouvrage fondateur pour nous, les membres de l’association Hippotese (qui ne fut officiellement crée qu’en 1987) et sans doute aussi pour beaucoup d'autres, qui ne font pas parti du sérail et n'ont pas 4 générations d'ascendants dans le milieu du cheval et/ou une culture équestre étendue.

En effet, ce bouquin nous a permis d'acquérir le socle de connaissances que tous les passionnés de chevaux de travail devraient posséder. Il propose un ensemble d'informations et de mises en contexte qui sont la base minimale de notre bagage culturel sur le "cheval utilitaire",

Par exemple, il explique comment au XIXe siècle, l'aristocratie européenne, à la recherche du cheval parfait (proche du pur-sang arabe), et sous l'influence des Haras Nationaux qui répondaient à la demande de l'armée, a favorisé la disparition des petits "chevaux de pays", rustiques et endurants, issus d'une sélection paysanne séculaire.

Autre exemple : Cet ouvrage nous aide à mieux comprendre pourquoi la période 1850-1920 fut l'âge d'or du "cheval de labeur", avec ses usages et ses excès (la loi Grammont contre les mauvais traitements date de 1850).
La poste utilisait alors 20 000 chevaux, les omnibus parisiens 14 000 et le renouvellement était de 3 à 4 chevaux/jour en moyenne (1000 à 1200/an).
Même si ces entreprises traitaient bien leur animaux, ce n'était pas forcément le cas des propriétaires suivants qui les rachetaient à bas prix.
C'est l’hippophagie naissante, promue par la Société Protectrice des Animaux (avant 1850, la consommation de la viande de cheval est interdite par l'église) qui redonne une valeur marchande aux chevaux en fin de carrière et les sauve ainsi d'une utilisation "jusqu'à ce que mort s'ensuive"...

Ou encore, ce bouquin nous éclaire sur les techniques de vente (parfois trompeuses) adoptées par les maquignons et les marchands de chevaux pour relustrer, le temps d'une foire, un poil trop terne ou encore qui profitent des traditions locales, parfois différentes d'une région à l'autre, pour acheter à bas prix tels animaux de race, robe ou même sexe (certaines régions n'utilisent que les mâles entiers, d'autres les juments, d'autres encore les hongres) peu cotés ici et les revendre là avec un substantiel gain dans une région où ils sont plus appréciés.

On y apprend aussi pourquoi le ferrage des chevaux de mine est spécifique (pour résister à la boue, aux traverses et aux rails et surtout au pincement traître des aiguillages qui arrachent les fers), ou comment les fers des "pailleux" qui livrent les villes en litière et font 50 km/jour sur des routes usantes sont plus épais...

Après la lecture de ce livre, vous différencierez le limonier, le cheviller et le "cheval de volée", vous connaîtrez le "roulier" et le "camionneur", vous vous méfierez du "chevalier" comme du "haricotier" et vous saurez tout sur les "chabines" et les "colliers à glaces" …
Bref, vous aurez fait un voyage immobile mais passionnant dans l'histoire du cheval de travail…

Je peux, sans honte, avouer ici que ce "Cheval dans la vie quotidienne" a été (et est encore) le point de départ de nombreuses recherches que nous avons entrepris sur les savoirs-faire, les harnais, les amortisseurs de traction, la mesure des efforts... et plus généralement le matériel hippomobile.

Peutêtre une bonne idée de cadeau de noël ?

Et d'ailleurs, à ce propos, moi, je vais vous faire quelques cadeaux...
Pour illustrer mon propos d'aujourd'hui, j'ai retrouvé cette affiche de la loi Grammont de 1850 citée p177 (et 2 cartes postales sur l'Hippophagie, la première de l'abattoir de Vaugirard est dans le livre mais pas la seconde de la boucherie chevaline (impressionnante))...

J'ai aussi, enfin, déniché un document qui est cité à la page 152 (Emploi et mesures de la force des animaux, La Magasin Pittoresque, Paris, 1880), que je cherchai depuis longtemps...
En fait, c'est dans le numéro du MP de 1835 que je l'ai retrouvé...
Si j'ai le courage, je vous ferai quelques compléments explicatifs sur ces données bientôt...

Deny Fady

samedi 14 juillet 2018

Il faut sauver le Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe... (3ème Partie)

Suite des billets "Il faut sauver le Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe... (1ère Partie)" visible ici... et 2ème partie visible ici...

Présentation du fonctionnement du Tractomètre "Le Bihan" par le colonel Charpy dans la Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, par le Colonel Charpy.

Cette présentation est plus complète et plus pédagogique que cette de Yves-Marie-Francis Le Bihan dans ces dépôts de brevet (ce qui est bien logique dans la mesure où un brevet doit protéger l'invention d'un auteur et ne donner que les indications techniques strictement nécessaires à la démonstration de l'originalité de l'invention).


Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, page 10.


Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, page 11.


Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, page 12.

Pour les plus techniciens d'entre-vous, je vous ai fait un petit montage chronologique des 3 schémas techniques du tractomètre "Le Bihan".

Évolution chronologique des schémas de fonctionnement du tractomètre Le Bihan 1942 - 1944

Nous verrons dans un prochain billet comment, à la même époque, de l'autre côté de l'Atlantique, les américains envisageaient les mesures d'efforts avec une toute autre philosophie...

mercredi 11 juillet 2018

Il faut sauver le Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe... (2ème Partie)

Suite du billet "Il faut sauver le Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe... (1ère Partie)" visible ici...

Pour compléter l'exposé du système technique proposé par le Tractomètre Le Bihan, je vous propose quelques images légendées de l'appareil...

NB : N'ayant jamais vu ni étudié l'appareil réel, j'ai légendé ces images (qui sont de Tanneguy de Sainte-Marie, je pense) à partir de ma compréhension du fonctionnement de l'appareil, des schémas des brevets et des explications du Colonel CHARPY dans la revue CHEVAL-ANE–MULET de JANVIER 1944.
J'espère ne pas avoir commis d'erreurs dans cette analyse et j'attends avec plaisir vos remarques et commentaires.


Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe, vue d'ensemble. Légende : Deny Fady



Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe, vue avant. Légende : Deny Fady



Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe, vue arrière. Légende : Deny Fady


Dans le Tractomètre (en tous cas, la version d'avril 1942, voir le brevet dans le précédent billet) Yves-Marie-Francis Le Bihan a prévu 2 systèmes hydrauliques de mesure de l'effort :

1 Un dynamomètre à piston dans le prolongement du palonnier (qu'il nomme "presse hydraulique H") et...

2 Une pompe (formée de 3 pistons décalés pour la régularité P) montée sur un arbre parallèle à l'essieu et entraîné directement par celui-ci (par l'intermédiaire d'engrenages droits).

Cette pompe P permet d'imposer un effort et de simuler des démarrages en côte et/ou une charge tractée. Elle est donc réversible et fonctionne de manière identique en marche avant ou en marche arrière. Si l'on mesure la pression d'huile en sortie de cette pompe, avec un manomètre (m) on visualise aussi l'effort fourni et ce, en avançant ou en reculant.
Si l'on bloque la circulation d'huile, l'essieu est bloqué, si on limite cette fermeture, on peut imposer l'effort souhaité.
L'astuce technique du système se trouve dans le mécanisme à came et électroaimant commandé par la position d'une aiguille sur un cadran qui libère instantanément la pression d'huile quand la consigne est atteinte.

J'ai aussi trouvé un second brevet peu connu de Yves-Marie-Francis Le Bihan sur le Tractomètre.

De façon assez étonnante, ce complément au premier brevet (d'avril 1942) a été déposé seulement un mois plus tard (en mai 1942) mais il ne sera accordé que 10 ans plus tard (mai 1952) et publié en septembre 1952... Peutêtre à cause de la guerre de 1940-1945.

Dans ce brevet, il n'est plus fait mention du dynamomètre à piston, mais seulement de la pompe qui a évolué et qui est formée maintenant de 1 à 7 cylindre montés en étoile (il me semble que c'est le modèle qui est à Lamballe, visible sur les photos ci-dessus, à confirmer...).
Je pense que Yves-Marie-Francis Le Bihan a voulu protéger son nouveau système de pompe en étoile et son mécanisme à came et électroaimant mais n'a pas jugé nécessaire de protéger par brevet son "dynamomètre à piston" qui était peu novateur (même pour l'époque).



Nous verrons dans quelques futurs billets comment le Colonel Charpy présentait le tractomètre et comment, à la même époque, de l'autre côté de l'Atlantique les américains envisageaient les mesures d'efforts avec une toute autre philosophie...

dimanche 24 juin 2018

Il faut sauver le Tractomètre "Le Bihan" du Haras de Lamballe... (1ère Partie)

Lors des 3 èmes Rencontres FNCT, du 25 et 26 Mai 2018 (organisées par le Réseau Faire à Cheval, au Haras d'Hennebont, Morbillan) sur le thème de "La bien-traitance des équidés de travail", j'ai eu l'occasion de parler un peu du Tractomètre de Lamballe lors de ma présentation sur le Datafficheur et plus tard avec de nombreuses personnes sur place.

je voudrai revenir ici sur ce sujet en vous faisant partager toutes les infos que j'ai pu collecter sur cet étrange appareil, à mon avis unique au monde et qu'il faut absolument sauver de la destruction et même si possible remettre en état pour étudier ses capacités (uniques elles aussi) à faire varier indépendamment et de manière précise, sa résistance à l'effort au démarrage et en utilisation continue.

Je remercie ici Tanneguy de Sainte-Marie (qui est un grand connaisseur des Haras, de leur histoire et un auteur prolifique) et Bernadette Lizet (ethnologue et spécialiste reconnue de l'histoire des utilisations du cheval en France) qui m'ont autorisé à utiliser leurs documents et leurs écrits sur le Tractomètre Le Bihan.

Pour cette première partie, je vous partage un texte de Tanneguy de Sainte-Marie, paru en 2006 dans la revue des Haras et rediffusé dans le N°12 de Sabots-Magazine.
J'ai ajouté quelques images et documents qui proviennent du Haras de Lamballe, de Sabots-magazine, de la revue CHEVAL-ANE–MULET de JANVIER 1944 et de ma collection personnelle.


Légende : Cour du haras de Lamballe. Un palefrenier, en tenue d'été, est aux guides de l'étalon Postier Breton et un jeune officier des haras (grade de Surveillant ) est aux commandes de la machine.
D'après Tanneguy de Sainte-Marie, cette photo date des années 1950, à l'époque où il avait été envisagé de remettre en place des épreuves de traction dans les concours d'élevage et d'utilisation pour les chevaux de trait, notamment les bretons.


Histoire d’un dynamomètre devenu « L’APPAREIL LE BIHAN » communément appelé « TRACTOMÈTRE », par Tanneguy de Sainte-Marie.

Le Colonel CHARPY, brillant officier d’artillerie ayant commandé le Dépôt de Remonte Militaire de Guingamp (dont les dernières écuries seront rasées en 2006 pour accueillir la gendarmerie locale) en 1917-1918, était un passionné de l’utilisation qui devait être faite des chevaux de trait en général et des Bretons en particulier.

En 1936 il répond favorablement à la requête du comité de la Foire Exposition de Rennes qui lui demande d’organiser une manifestation hippique dans l’enceinte de la foire.

N’ayant pas obtenu les moyens financiers pour organiser un grand concours d’élevage, il songe à l’essai d’une épreuve dynamométrique.

En effet, dès 1909, la création de la Société du Cheval de Trait Léger sous la houlette du Comte de ROBIEN, a ouvert des pistes qui devraient permettre des utilisations rationnelles et pérennes des chevaux de trait.

Dans son projet d’épreuve, le Colonel CHARPY met en exergue l’opinion exprimée par Lavalard : « Pourquoi ne pas faire pour le cheval de trait ce qui a lieu pour le cheval de pur sang qui n’est livré à la reproduction qu’après avoir fait ses preuves sur l’hippodrome ? »
C’est pourquoi, dans ses propositions, le Colonel crée deux catégories dans les concours de reproducteurs, une pour les gros traits et une pour les postiers.

Ayant entrepris des recherches après la guerre de 14-18, il a découvert qu’il existait des dynamomètres enregistreurs perfectionnés et précis. Une de ces voitures appareils, ayant été utilisée à Caen dans deux des concours organisés par Mr. Bertin, présentait malheureusement trop de défauts et donc des résultats peu probants.

Quant à la voiture Américaine « COLLINS », déjà utilisée en Allemagne et en Hollande, elle était construite pour l’essai d’un attelage de deux chevaux et non individuelle, de plus son prix d’achat et le coût de son importation avaient rebuté le Ministère de l’Agriculture et Les Haras.
Elle présentait, elle aussi, des défauts et des inconvénients.

Pressé par la mise en place d’épreuves de traction à la Foire de Rennes et n’ayant pas de voiture dynamomètre à sa disposition, le Colonel CHARPY fit appel à la maison Verlinde, de Puteaux, pour qu’elle imagine et construise en hâte un appareil de fortune. L’appareil fut livré dans les temps et les épreuves se déroulèrent devant une foule immense.

Malgré ses nombreuses imperfections la machine permit de classer sans hésitation les chevaux d’après leur puissance de démarrage.
Ce fut le clou de la Foire Exposition de Rennes de 1936.


Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, par le Colonel Charpy


Revue CHEVAL – ANE – MULET, Bulletin Officiel du Comité National Interprofessionnel des Chevaux et Mulets, janvier 1944 – 2è année – Numéro 1, par le Colonel Charpy

Mais le but n’était pas atteint, la voiture-dynamomètre idéale et sans défaut n’était pas encore inventée et tout restait à faire.

En 1939, le Colonel CHARPY rencontre Mr. de Malherbe, Directeur général des Haras, l’entretient longuement de l’intérêt des épreuves de traction et lui confirme, qu’à peu de frais, il se faisait fort de faire construire une voiture remplissant toutes les caractéristiques nécessaires à ces épreuves.

Le Directeur Général ayant entendu parler du succès de Rennes donne son accord et promet les crédits.

Monsieur Y. LE BIHAN, ancien ingénieur des chemins de fer du Nord, connu pour ses compétences techniques et son ingéniosité, de surcroît habitant le manoir de Barach près de Perros-Guirec, se fait exposer le problème à résoudre et accepte de se charger de la construction de l’appareil.

Il a non seulement le mérite de l’imagination mais également celui de la construction qu’il mène seul à son terme.

L’appareil est livré fin 1943 au Haras National de Lamballe dirigé par Monsieur Marcellin CHARPY, fils du Colonel et père de François et Marcellin ayant eux-mêmes brillamment servi les Haras Nationaux.

Monsieur Y. LE BIHAN a opéré sur place les mises au point finales de sa machine, pour laquelle il a déposé un brevet, avant sa mise en service dans les concours.

Après avoir été abandonné, oublié et rudoyé pendant des décennies dans des fonds d’écuries et autres sous-pentes, l’unique tractomètre « LE BIHAN » est présenté depuis peu en bonne place aux côtés des Breaks, Squelettes, Camions et Omnibus dans la remise hippomobile du Haras National de Lamballe.

Il ne lui reste plus qu’à retrouver sa couleur d’origine, à être restauré, et remis en état de marche d’après les plans et descriptions laissés par son fabricant sous la rubrique : "CROQUIS SCHEMATIQUE DE L’APPAREIL D’ESSAI DES CHEVAUX A LA TRACTION, Brevet Y. LE BIHAN, Ingénieur E.C.P, D’après les données du problème posé par le Colonel CHARPY".

Imaginons, qu’un jour, son sauvetage définitif soit concrétisé par un classement « Monument Historique » parmi les trop rares voitures hippomobiles ayant accédé, à ce jour en France, à cet extrême privilège.

Tanneguy de SAINTE MARIE
Ingénieur des Haras Nationaux, en résidence à Hennebont, le 15 février 2006


Reproduction du 1er Brevet d'Invention pour un Appareil pour l'essai des chevaux à la traction déposé par Yves-Marie-Francis Le Bihan, et accordé sous le numéro 884.659, le 3 mai 1943 à Paris.


Reproduction du 1er Brevet d'Invention pour un Appareil pour l'essai des chevaux à la traction déposé par Yves-Marie-Francis Le Bihan, et accordé sous le numéro 884.659, le 3 mai 1943 à Paris, page 1/2.


Reproduction du 1er Brevet d'Invention pour un Appareil pour l'essai des chevaux à la traction déposé par Yves-Marie-Francis Le Bihan, et accordé sous le numéro 884.659, le 3 mai 1943 à Paris, page 2/2.

Transcription du texte du Brevet 884.659 de Yves-Marie-Francis Le Bihan :

L'appareil que nous allons décrire peut servir à déterminer l'effort de démarrage et le travail qu'un cheval peut fournir en traction et subsidiairement à évaluer l'effort de recul que l'animal peut faire en appuyant de son arrière-main sur l'avaloir.

L'ensemble du système est monté sur un véhicule à deux roues et comprend deux éléments distincts.

1. Un appareil indicateur des efforts produits représenté par une petite presse hydraulique H à laquelle sont joints un manomètre à cadran gradué M et un manomètre enregistreur E, destinés à donner d'une part l'effort de démarrage et d'autre part à reproduire sur un graphique le travail fourni sur un parcours fixé avec une résistance à la traction imposée.

2. Un appareil pouvant réaliser le blocage du véhicule pour l'épreuve de démarrage et ensuite imposer des résistances variables à volonté pour les essais en mouvement.

Cet appareil comprend une pompe à huile à trois cylindres P avec manivelles calées à 120° pour assurer la régularité dans la résistance. Elle est mise en mouvement par l'essieu du véhicule, par l'intermédiaire d'engrenages droits. Cette pompe est munie de soupapes d'aspiration et de soupapes de refoulement toutes automatiques. Elle puise l'huile dans un réservoir R et la refoule dans une canalisation aboutissant sous une soupape S maintenue sur son siège par la pression d'un ressort dont la tension est réglée à la volonté de l'opérateur.

Cette soupape peut également être bloquée par un dispositif spécial de façon à immobiliser le véhicule tant que l'effort de démarrage imposé n'est pas atteint.

Le blocage de la soupape est réalisé par un levier 1 oscillant autour d'un axe dont une extrémité munie d'une vis de rattrapage de jeu appuie sur une came, tandis que l'autre extrémité porte sur une tige de la soupape de façon à la tenir hermétiquement fermée, immobilisant ainsi tout l'appareil. En effet, tant que la soupape de refoulement des pompes reste bloquée, les pompes ne peuvent tourner et les roues du véhicule sont de ce fait enrayées.

Pour provoquer en temps utile, d'une façon instantanée le déblocage de la soupape un système simple et très maniable est utilisé.

Un ressort de rappel r tend constamment à faire tourner la came et à libérer ainsi la soupape, mais cette came est verrouillée par un petit balancier dont une extrémité pénètre dans une encoche de la came tandis que l'autre extrémité libre se trouve en regard d'un électro-aimant.

Cet électro-aimant peut recevoir le courant d'une petite batterie, courant normalement interrompu. Le pôle négatif de la batterie est à la masse. Le courant sortant du pôle positif doit parcourir les spires de l'électro-aimant pour aboutir à une aiguille supplémentaire du manomètre montée sur le verre de celui-ci, et par conséquent isolée. Le manomètre est lui-même à la masse.

Il suffira à l'opérateur de placer l'aiguille isolée en regard de l'effort que l'on désire voir atteindre pour que l'aiguille indicatrice normale du manomètre vienne au contact de la précédente dès que cet effort est réalisé, ce qui a pour effet de fermer le circuit électrique. Instantanément l'électro-aimant attire le balancier, libérant ainsi la came et par suite la soupape.

Pour les essais dans le travail de recul du véhicule, il suffira de lire les indications du manomètre branché sur le refoulement des pompes, dont la graduation est faite en conséquence, pour se rendre compte avec précision de l'effort produit par le cheval.

Yves-Marie-Francis Le Bihan


dimanche 2 octobre 2016

Travailler avec des chevaux de trait aujourd’hui : héritage, innovation, transmission (Colloque d'Alençon, 2014)

Bonjour à tous, je n'ai pas été très présent sur le blog ces dernières semaines, en tout cas pour des billets de fond...

Comme mes activités professionnelles ne me permettront pas beaucoup de disponibilités, encore quelques temps, j'en profite pour vous diffuser des infos (toutes prêtes) que je gardais sous le coude...

Aujourd'hui, c'est le compte-rendu d'un travail de réflexion auquel j'ai participé avec Bernadette Lizet (auteur(e) bien connue d'ouvrages sur le cheval de trait dont le célèbre "Cheval dans la vie quotidienne" qui reste une source d'informations inépuisable pour nous tous).

Ce travail de réflexion a donné lieu à une communication lors du colloque "Le patrimoine du Cheval au travail" en juin 2014 à Alençon (Orne), sous le nom de : "Travailler avec des chevaux de trait aujourd’hui : héritage, innovation, transmission".


Avant Hippotese, le groupe "Traction Animale" du CEP Savoie, dans les années 1980...

Ont participé à ce travail , outre Bernadette Lizet, Ramon Garcia, Vincent Seïté et moi-même (Deny Fady).
L'idée de Bernadette, dans son approche d'ethnologue, était de réunir trois personnes qui gravitent autour du cheval de trait mais qui ont des parcours très différents.

Et voici le résumé de cette communication écrit par Bernadette Lizet :
Faire le choix de travailler en France aujourd’hui en s’appuyant sur la force des chevaux implique une motivation patrimoniale à plusieurs titres.
Les hommes et les femmes qui ont recours à la traction animale partagent en effet le désir de sauvegarder les races, mais aussi le système constitué par le matériel (le harnachement, les outils attelés) et les compétences mobilisées dans la relation entre les hommes et leurs chevaux.
Ces nouveaux professionnels sont animés par le souci de ménager la nature, prendre soin des sols, considérer l’effet de leur action sur les milieux et les espèces.
Ils aiment s’immerger dans les paysages qui reflètent cette qualité de lien entre les hommes et le vivant.

Le même en anglais (pour nos lecteurs du monde) :
Working with horses today, heritage, innovation and transmission. In France today, choosing to rely on horse power involves a heritage motivation at several levels.
Men and women who use animal traction share the same desire to save not only the different races of horse but also the system, comprising the equipment used (harnesses, harnessing tools), as well as the skills involved in the relationship between humans and their horses.
New professionals are often motivated by their concern to preserve nature, to take good care of the soil and to measure the effects of their work on the environment and the species. They appreciate living in landscapes that reflect the high quality of the relations between humans and other living creatures.


Un des premiers stages d'initiation à la traction animale, organisé par Hippotese au début des années 1990...

Peutêtre que certains d'entre vous seront intéressés par cette réflexion sur le cheval de trait aujourd'hui, sans doute que beaucoup en apprendront un peu plus, sur l'origine de l'association Hippotese et du CERRTA...

Le PDF en entier de la communication "Travailler avec des chevaux de trait aujourd’hui : héritage, innovation, transmission" (2,5 Mo) ici...

mercredi 11 juin 2014

Colloque "Le patrimoine du Cheval au travail" du 18 au 20 juin 2014 à Alençon (Orne)

Petite piqûre de rappel, surtout pour ceux qui sont dans l'ouest de la France... Et qui n'irons pas à Euroforest...

- Colloque "Le patrimoine du Cheval au travail", du 18 au 20 juin 2014 à Alençon (Orne), organisé par la Direction générale des patrimoines (Ministère de la Culture) et le Conseil Général de l’Orne, en partenariat avec l’IFCE et l’association Haras du Pin Tourisme.

- MERCREDI 18 JUIN - ALENÇON, HÔTEL DU DÉPARTEMENT : Le cheval agricole en Beauce aux XIXe et XXe siècles, les gardians de Camargue, l’écomusée du Perche, manèges hippomobiles dans les mines, chevaux de mine, chevaux de halage, chevaux de poste, chevaux dans les transports...
- JEUDI 19 JUIN - HARAS NATIONAL DU PIN : visite au Haras du Pin.
- VENDREDI 20 JUIN - ALENÇON, HÔTEL DU DÉPARTEMENT : Guerre et sécurité, pas de pied, pas de cheval, quels chevaux pour quels travaux ?

Programme détaillé du Colloque ici.

NB : J'aurai le plaisir d'être présent à ce colloque et l'honneur de participer à une table ronde, à l'invitation de Bernadette Lizet, le vendredi, sur : "Travailler avec des chevaux de trait aujourd’hui : héritage, innovation, transmission".