Hippotese, Le cheval de Travail

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mercredi 18 novembre 2009

En 2011, des "maringotes" hippomobiles tirées par deux chevaux, transporteront les visiteurs du Mont Saint Michel

A partir de 2 articles de Jean-Jacques LEROSIER et Christophe LECONTE paru dans Ouest France en octobre et novembre 2009 et qu'un gentil internaute anonyme m'a fait suivre, merci à lui, et du dossier de presse de Véolia, je vous ai fait un petit compte-rendu sur cette affaire...

Veolia Transport, la filiale Transport de Veolia Environnement, remporte l'appel d'offre comme délégataire de service public des structures d'accueil et de dessertes (en véhicule automobile et hippomobile) du Mont Saint Michel.

Nouveau pont
L'actuelle digue-route sera détruite. À la place, un pont-passerelle. Sa construction débutera à l'automne 2010 pour durer 36 mois. Mise en service prévue en 2014. Les premières navettes emprunteront donc la vieille digue-route. Comme le nouveau barrage, le nouveau pont fait partie de l'investissement public, d'un montant global de 164 millions d'euros.

Fin 2011, les visiteurs du Mont-Saint-Michel pourront accéder au pied des remparts en "maringote" tirée par deux chevaux. En 2012, sera mise en service une navette routière gratuite d'une centaine de places.

La convention avec Veolia porte sur 13 ans. Cette délégation de service public démarre par un investissement de 36 millions d'euros (dont 12 sur fonds publics). Trois autres consortiums étaient en compétition : Coriolis-Vinci avec Keolis (SNCF) ; le Canadien SNC Lavalin avec Transdev ; et Spie Batignolles Concessions.

Navette routière gratuite
Imaginée et gérée par Véolia, la future navette reliera la Caserne au Mont, soit 2 km. À la Caserne, l'embarquement des voyageurs, une centaine par navette, se fera à hauteur du nouveau barrage sur le Couesnon, soit à 650 m des parkings. Et non, au parking comme prévu initialement. À l'arrivée, le débarquement se fera à 350 m des remparts et non à 800 m comme envisagé dans un premier temps. Cette navette réversible, comme « un bus à deux têtes », sera gratuite. Mise en service au printemps 2012.

Parking à 8,50 €
Le coût du nouveau parking de 4 200 places, construit au sud de la Caserne, sera de 8,50 € pour une voiture quel que soit le nombre de passagers ; 12,50 € pour un camping-car ; 55 € pour un autocar privé ; 3,50 € pour une moto. Actuellement, le prix du parking sur les grèves est de 4 €. Il doit passer à 5 € au 1er janvier. On pourra aussi venir en bus de la gare de Pontorson, 2 € par trajet.

Montois
Des bus de 20 places seront réservés aux Montois et aux personnes à mobilité réduite depuis le parc de stationnement jusqu'au pied des remparts.

En maringote, dès le 11/11/11
La maringote est une voiture tractée par deux chevaux, la navette hippomobile, baptisée « maringote », est un choix original sur lequel parie Véolia. « On imagine qu'un touriste sur cinq l'empruntera » dit Francis Grass, directeur général de Veolia Transports. La maringote sera payante : 6,50 € par personne, aller-retour.

Quarante chevaux
Des cobs normands, des postiers bretons, des percherons, une quarantaine de chevaux au total, seront affectés à ce service. Lors de la fermeture des actuels parkings maritimes - prévue le 11/11/11 -, la maringote pourra fonctionner. Son slogan : « La maringote est au Mont ce que les gondoles sont à Venise. »

À pied, à cheval, en navette mais pas à vélo
Les bicyclettes seront interdites de circulation sur le nouveau pont, « faute de place pour les stationner au pied du Mont. » En revanche, les cyclotouristes bénéficieront d'aménagements pour leurs vélos et affaires au parking de la Caserne.

L'homme à l'origine du projet
C'est Norbert Coulon, agriculteur et éleveur à Saint-Malo-de-la-Lande (Manche) qui est à l'origine du projet. Il baigne dans le milieu des chevaux de trait depuis tout petit. Il dispute des compétitions internationales d'attelage avec sa fille, et y réussit fort bien. « On a la chance d'être le seul pays du monde à avoir neuf races de chevaux de trait. J'ai toujours pensé que l'on ne les sauverait que s'il y a un intérêt économique. »

Le projet des voitures hippomobiles
Norbert Coulon a pensé aux voitures hippomobiles pour relier le Mont, à partir de La Caserne, « dès que j'ai appris le projet. Mais je me taisais. Cela paraissait tellement énorme ». Il a fini par en parler, et surtout convaincre « les politiques de l'intérêt des chevaux ». Depuis dix ans, il teste la formule avec succès l'été à Gouville-sur-Mer pour visiter des parcs ostréicoles. Pour le projet du Mont, il travaillera avec Veolia, l'entreprise retenue après l'appel d'offres, dont il sera prestataire de service.

La voiture
La première s'élancera le 11 novembre 2011. Le 11 - 11 - 11, pour les distraits. Impossible de montrer la voiture pour le moment. Sa ligne sera design et ressemblera à une voiture de tramway à deux étages. Elle pourra transporter cinquante personnes à la fois. Le service sera assuré par six voitures. Les départs se feront à horaires réguliers, « toutes les cinq minutes en période de pointe ». Le prototype sera testé au printemps et « le constructeur est un local ».

Les chevaux
Norbert Coulon commencera avec des cobs normands, des percherons et des postiers bretons. « Des hongres. Ils sont toujours d'une humeur égale. » Deux chevaux suffiront à tirer une voiture et ses passagers sur les 4 km, aller et retour. « Mais, je réfléchis à une pente douce pour le départ. » À terme, 38 chevaux devront être opérationnels. Il en possède une quinzaine pour le moment. « J'ai tout l'hiver et le printemps pour acheter des chevaux. » Les conducteurs seront du personnel de Veolia.

Le coût pour les visiteurs
Le trajet simple coûtera 4 €, aller et retour 6,50 €. « On estime que 70 % des visiteurs prendront la navette, 20 % la voiture hippomobile et 10 % iront à pied. »

Une vitrine pour les chevaux de trait
Pour l'heure, élever des chevaux de trait relève plus du sentimental que des finances. « Les éleveurs ne savent pas quoi en faire. Un mâle à la foire de Gavray, ça se vend 300 €. Heureusement, la consommation de viande a sauvé des races. » Le Mont sera « une vitrine pour la France, s'enthousiasme Norbert Coulon. Nous sommes les seuls au monde à faire du transport public en voiture hippomobile. Ce n'est pas passéiste. Au contraire, c'est moderne et novateur. »

jeudi 12 novembre 2009

Ramassage des déchets verts et insertion sociale à l'aide du cheval à Lucerne (Suisse)

Stéphanie Hopkins, ardente militante et néanmoins secrétaire (en français, allemand, italien et anglais, excusez du peu), de l'association suisse "cheval de travail" (IG Arbeitspferde), m'a gentiment autorisé à diffuser un article sur le ramassage des déchets verts à l'aide du cheval à Lucerne (Suisse), qu'elle avait écrit en avril 2008...

Vous remarquerez la qualité de fabrication de cette remorque (je me renseigne pour connaître le nom du constructeur), en particulier l'aménagement du poste de conduite avant, qui comprend une capote bien dimensionnée et surtout, la chose est rare, derrière le meneur, des places abritées pour les "ripeurs"...

Lucerne est pour beaucoup de personnes, réputée pour son bel emplacement au bord du lac des Quatre Cantons, pour ses ponts en bois ou bien encore pour son carnaval. Mais Lucerne mériterait aussi d’être connue pour autre chose : son service de ramassage des déchets verts.

Il y a 23 ans, l’association « IG Arbeit » fut crée à Lucerne. C’est une institution sociale qui s'occupe des personnes sans travail. Ces personnes peuvent par leur engagement dans l’association, améliorer leur chance d’insertion dans la vie active. L’association qui a commencé toute petite a grandi pour devenir une entreprise. Elle se compose de huit différents domaines de travail et propose un emploi sûre à 135 personnes.

Le service de ramassage des déchets verts (Grünabfuhr) est le deuxième domaine de travail créé il y a 22 ans par l’association. A la base, c’était pour proposer aux drogués une occupation qui ait un sens et structurer leur journée, loin des places publiques ; cela leur permettait aussi une meilleure réinsertion dans la société. Parallèlement à cela, à Lucerne, c’était le début du tri du compost.

Aujourd’hui, se sont sept rentiers et rentières AI (bénéficiaires d'aides sociales en français NDLR) qui travaillent au service de ramassage des déchets verts de l’association « IG Arbeit » ; ils sont accompagnés de deux pédagogues sociaux (travailleurs sociaux en français NDLR) et d’une fidèle camarade de travail, Tanja, une jument Franche-Montagne (race de chevaux suisse NDLR) de 16 ans.

L’attelage est en route quatre jours par semaine (lundi, mardi, jeudi et vendredi) dans les quartiers de Hirschmatt et de Neustadt, dans la ville même de Lucerne.

Le matin, après un bon café, Ursula Ganz et Erwin Arnold (les deux responsables du groupe) se réunissent à 8h30 avec leurs collaborateurs, devant l’écurie.

C’est avec bonne humeur et une organisation de travail bien établie que Tanja est brossée, harnachée et attelée.

Aujourd’hui, c’est Peter le meneur. Cela fait déjà quatre années qu’il travaille au ramassage des déchets verts de l’association « IG Arbeit ». Il a grandi avec les chevaux de la ferme familiale et a une grande expérience de meneur. Peter apprécie le caractère calme de Tanja. Avant d’arriver à Lucerne, Tanja était à Interlaken, en tant que cheval de ballades touristiques en calèche. C’est une jument sûre, qui s’est parfaitement adaptée au trafic urbain et qui ne craint pas les différents bruits assourdissants que l’on peut entendre en ville (sur les chantiers, par exemple).

Entre Tanja et Peter, une bonne relation s’est établie. Tanja est toujours attentive aux demandes de Peter et est très légère en main.

Erwin Arnold accorde une grande importance au fait que chacun se sente bien dans son travail et qu’il règne un climat de travail harmonieux, dû principalement à une franchise et à un respect mutuel du groupe. Cet objectif, il l’a atteint avec succès. Chaque Rentier/-ière est au courant des difficultés et des problèmes de ses camarades de travail.

On ressent bien l’harmonie du groupe; autant de respect dans un groupe hommes/cheval est impressionnant.

L’attelage marche le long des rues de la villes et s’arrêtent à chaque fois, afin de vider les différents poubelles vertes (volume maximum des containers: 250 l.). Les deux quartiers déservis sont plats.

Tout est bien organisé. Les habitants laissent leurs déchets verts dans des sacs biodégradables ou dans d’autres conteneurs, sur le trottoir devant leur porte d’entrée, où ils seront ensuite ramassés par les collaborateurs. Les containers plus lourds seront vidés à l’aide d’un ingénieux système à bascule se trouvant sur le côté de la remorque.

Les travailleurs renversent les containers à deux ; la troisième personne aide si nécessaire à vider le contenu encombrant ou collant.

Aucun système de levée hydraulique n’a été installé, afin d’éviter le rajout de poids supplémentaire à la remorque tractée; tout se fait manuellement.

Erwin Arnold s’occupe du trafic pour permettre à l’attelage de traverser en toute sécurité la route.

Les travailleurs placent un cône de sécurité sur la route, lorsque l’attelage s’arrête. Le port de vêtements de travail visibles est obligatoire pour des raisons de sécurité.

En chemin, le convoi rencontre beaucoup de personnes, qui ne manquent pas l’occasion pour saluer l’équipe et pour caresser Tanja. Ce sont les enfants qui se réjouissent particulièrement de voir Tanja en ville.

Lorsque la tournée du matin est terminée, c’est-à-dire que la remorque est plus ou moins pleine, Peter retourne seul avec Tanja, au dépôt. Les autres collaborateurs de travail rentrent à pied pour ne pas surcharger Tanja.

La belle jument Tanja peut tirer sans grande peine la remorque pleine, pesant alors au total environ 2 tonnes, sur une surface plane.

De retour, Peter dételle Tanja et la conduit à pied sur un petit parcours d’obstacles, faits de rondins de bois couchés, afin de détendre les muscles de la jument.

Pendant que Peter prend soin de Tanja, ses collègues vident la remorque avec une grue afin de faciliter le travail; le pont arrière de la remorque est ensuite basculé pour permettre un nettoyage plus efficace

C’est maintenant la pause de midi. Tout le monde se rejoint alors dans ou devant le local de l’équipe, afin de manger ensemble. Tanja est aussi là, comme une camarade de travail à part entière. Après le repas, on jouera au jass.

L’harmonie du groupe n’est pas seulement appréciable durant les heures de travail.

La tournée de l’après-midi est plus courte. Tout le monde sera de retour à environ 15h30.

Maintenant Tanja va rejoindre soit son box, soit le pâturage pour un repos bien mérité avec ses amis équidés.

Texte & Photos : Stéphanie Hopkins

mercredi 26 août 2009

Vecotrtact, un véhicule hippomobile au design futuriste de SECOM Industries

JC Carretier m'a fait suivre le lien d'une brochure d'un nouveau véhicule hippomobile au design futuriste de SECOM Industries : Le Vecotrtact.

La brochure le présente ainsi :
Vecotract est le premier véhicule porte outils et passagers polyvalent 100% écologique, tracté par un cheval de trait avec une option de motorisation autonome entièrement électrique. L'énergie électrique est fournie par des batteries rechargées sur secteur et en partie par un panneau solaire.


Si les stylistes et les ingénieurs s'intéressent aux véhicules hippomobiles (et s'ils gardent un oeil de meneur et prennent l'avis des utilisateurs), je crois que c'est positif pour la traction animale...


Moi j'aime assez le design du modèle utilitaire et surtout la cabine anti-pluie panoramique...


Je suis plus nuancé sur l'attelage en bricole pour un véhicule qui, à vide, pèse 1,3 tonne...
A mon avis, en usage territorial, le cheval "en simple" s'impose et les véhicules ne doivent pas dépasser 500-600 kg à vide...

Vous trouverez une brochure ici...

Et le site (une simple page web) ici...