Hippotese, Le cheval de Travail

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Mot-clé - Stéphanie Hopkins

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samedi 10 janvier 2015

Il faut sauver le projet associatif de Prommata !

A Hippotese, nous avons souvent eu des moments d'accrochage avec l'association Prommata (et avant elle, avec Jean Nolle, son inspirateur)...

Et même si nous avons déjà partagé des stands de salons (comme Tech&Bio) en toute entente, nous divergeons sans doute sur des points techniques et/ou philosophiques...

Mais leur projet associatif, de favoriser une utilisation moderne de la traction animale en particulier pour les paysans vivants sur des fermes de taille humaine et pour une agriculture écologiquement viable, est quand même très proche de celui d'Hippotese...

Et puis la diversité des approches techniques, en traction animale, est plutôt un gage de liberté de choix pour chacun et permet de répondre aux demandes et envies d'un plus grand nombre d'acteurs...

Et ça, c'est positif...

Aussi, si vous avez envie de mieux connaître cette association et ses activités, si vous avez envie d'aider cet acteur historique de la traction animale qui semble vivre une passe difficile, vous devez suivre ce lien...

Le site de l'association Prommata et le lien pour les soutenir ici...

Vous pouvez aussi télécharger le MANUEL DE TRACTION ANIMALE MODERNE qu'ils ont co-réalisé (Projet Biotacc – Transfert d'innovation, Programme européen LEONARDO DA VINCI). Version espagnole des textes ici.

Et pour ceux qui ne connaissent pas leur fameuse "Kassine", voici quelques photos prises à la 7ème Journée Technique Maraîchage (organisée par Hippotese) à Marlioz (Haute-Savoie), en avril 2014.

C'est Stéphanie Hopkins, utilisatrice "formée" de la Kassine Prommata, qui nous a fait la présentation technique puis chacun a pu tester le matériel... (Photos Esprit Trait et Deny Fady).


7ème Journée Technique Maraîchage organisée par Hippotese, en avril 2014, présentation de la Kassine par Stéphanie Hopkins


7ème Journée Technique Maraîchage organisée par Hippotese, en avril 2014, présentation de la Kassine par Stéphanie Hopkins


7ème Journée Technique Maraîchage organisée par Hippotese, en avril 2014, essai de la Kassine par un stagiaire


7ème Journée Technique Maraîchage organisée par Hippotese, en avril 2014, essai de la Kassine par nos hôtes


7ème Journée Technique Maraîchage organisée par Hippotese, en avril 2014, essai de la Kassine par nos hôtes

NB : merci à Pierre Gallet prestataire (et Jessy), qui ont bien voulu se prêter au jeu de cette démonstration...

Pierre Gallet, Les Gros Sabots
441 Chemin des Barraques, 73190 Challes les Eaux
Tel : 04.79.72.01.00

lundi 15 mars 2010

Documents sur un prototype suisse de véhicule hippomobile à assistance électrique

En mai 2009, j'ai reçu un communiqué de presse sur la présentation d’une voiture hippomobile à assistance électrique qui devait avoir lieu le dimanche 28 juin 2009, en première mondiale à Château-d’Oex.

J'avoue que j'ai mis de côté ce communiqué, en pensant qu'il s'agissait là de doux rêveurs, et puis d'autres documents sont arrivés au cours de l'année 2009...

Et puis, sans y croire vraiment à l'heure d'aujourd'hui, je me dis que les technologies et les modules de mesure d'efforts développés dans ce projet rejoignent nos propres recherches sur le dynamomètre électronique...

Et puis, c'est vrais aussi que les attelages territoriaux limités à un seul cheval, peuvent avoir besoin d'un coup de pouce énergétique ou d'un ralentisseur électromagnétique, et qu'il faut aussi suivre ses recherches là...

Et aussi que personne ne croyait au vélo à assistance électrique avant sa sortie...

Et qu'enfin, vous avez le droit, fidèles lecteurs du blog d'Hippotese, de vous faire vous-même une idée sur la question...


(Une vue du prototype monté sur une voiture de marathon)


(Vue du capteur d'efforts)


(Vue du boîtier de contrôle)


Communiqué de presse (reçu en mai 2009)

Tradition et technologie seront au menu de l’édition 2009 du concours d’attelage de Château-d’Oex. Après les célèbres Aérostiers, le lieu-dit « En Glacière » sera le témoin d’une nouvelle manière de vivre « l’hippomobilité » douce.
Le prototype de voiture hippomobile à assistance électrique qui sera présenté au public, concilie rentabilité et bien-être de l’équidé. Équipé d’un dispositif mesurant et amplifiant la force de traction fournie par le cheval, il confère à l’attelage puissance et endurance. Porté par deux entreprises suisses (Steimer Technologie et Meterus Sàrl) avec le support d’un partenaire français, ce projet propose une solution écologique et innovante pour le transport de proximité.
Le cheval entame un retour remarqué à la ville comme à la campagne.
De plus en plus de collectivités publiques l’intègrent dans leur réflexion, certaines ont déjà fait le pas.
Véhiculant une image positive, écologique, facteur d’intégration sociale, l’équidé du 21ème siècle retrouve une vocation de moteur animé.
Collecte de déchets, gestion des espaces verts, transport scolaire, tourisme, les exemples d’utilisation sont bien réels.
Réfléchissant en termes d’économie et de sécurité, la grande majorité des utilisateurs souhaite pouvoir effectuer des travaux à l’aide d’un seul cheval, dont la force motrice est par nature limitée.

Voiture hippomobile à assistance électrique : Marco Zandonà – www.equishop.ch - 079 417 12 16

Voici 3 autres documents que j'ai reçus par divers canaux, merci aux auteurs...

Un article de Stéphanie Hopkins de IGArbeitspferd (PDF 2,7 Mo)
Un article de presse paru dans "La Gruyere", jounal suisse (PDF 1,8 Mo)
Un article de presse paru dans "la Revue Automobile" (PDF 2,1 Mo)

jeudi 12 novembre 2009

Ramassage des déchets verts et insertion sociale à l'aide du cheval à Lucerne (Suisse)

Stéphanie Hopkins, ardente militante et néanmoins secrétaire (en français, allemand, italien et anglais, excusez du peu), de l'association suisse "cheval de travail" (IG Arbeitspferde), m'a gentiment autorisé à diffuser un article sur le ramassage des déchets verts à l'aide du cheval à Lucerne (Suisse), qu'elle avait écrit en avril 2008...

Vous remarquerez la qualité de fabrication de cette remorque (je me renseigne pour connaître le nom du constructeur), en particulier l'aménagement du poste de conduite avant, qui comprend une capote bien dimensionnée et surtout, la chose est rare, derrière le meneur, des places abritées pour les "ripeurs"...

Lucerne est pour beaucoup de personnes, réputée pour son bel emplacement au bord du lac des Quatre Cantons, pour ses ponts en bois ou bien encore pour son carnaval. Mais Lucerne mériterait aussi d’être connue pour autre chose : son service de ramassage des déchets verts.

Il y a 23 ans, l’association « IG Arbeit » fut crée à Lucerne. C’est une institution sociale qui s'occupe des personnes sans travail. Ces personnes peuvent par leur engagement dans l’association, améliorer leur chance d’insertion dans la vie active. L’association qui a commencé toute petite a grandi pour devenir une entreprise. Elle se compose de huit différents domaines de travail et propose un emploi sûre à 135 personnes.

Le service de ramassage des déchets verts (Grünabfuhr) est le deuxième domaine de travail créé il y a 22 ans par l’association. A la base, c’était pour proposer aux drogués une occupation qui ait un sens et structurer leur journée, loin des places publiques ; cela leur permettait aussi une meilleure réinsertion dans la société. Parallèlement à cela, à Lucerne, c’était le début du tri du compost.

Aujourd’hui, se sont sept rentiers et rentières AI (bénéficiaires d'aides sociales en français NDLR) qui travaillent au service de ramassage des déchets verts de l’association « IG Arbeit » ; ils sont accompagnés de deux pédagogues sociaux (travailleurs sociaux en français NDLR) et d’une fidèle camarade de travail, Tanja, une jument Franche-Montagne (race de chevaux suisse NDLR) de 16 ans.

L’attelage est en route quatre jours par semaine (lundi, mardi, jeudi et vendredi) dans les quartiers de Hirschmatt et de Neustadt, dans la ville même de Lucerne.

Le matin, après un bon café, Ursula Ganz et Erwin Arnold (les deux responsables du groupe) se réunissent à 8h30 avec leurs collaborateurs, devant l’écurie.

C’est avec bonne humeur et une organisation de travail bien établie que Tanja est brossée, harnachée et attelée.

Aujourd’hui, c’est Peter le meneur. Cela fait déjà quatre années qu’il travaille au ramassage des déchets verts de l’association « IG Arbeit ». Il a grandi avec les chevaux de la ferme familiale et a une grande expérience de meneur. Peter apprécie le caractère calme de Tanja. Avant d’arriver à Lucerne, Tanja était à Interlaken, en tant que cheval de ballades touristiques en calèche. C’est une jument sûre, qui s’est parfaitement adaptée au trafic urbain et qui ne craint pas les différents bruits assourdissants que l’on peut entendre en ville (sur les chantiers, par exemple).

Entre Tanja et Peter, une bonne relation s’est établie. Tanja est toujours attentive aux demandes de Peter et est très légère en main.

Erwin Arnold accorde une grande importance au fait que chacun se sente bien dans son travail et qu’il règne un climat de travail harmonieux, dû principalement à une franchise et à un respect mutuel du groupe. Cet objectif, il l’a atteint avec succès. Chaque Rentier/-ière est au courant des difficultés et des problèmes de ses camarades de travail.

On ressent bien l’harmonie du groupe; autant de respect dans un groupe hommes/cheval est impressionnant.

L’attelage marche le long des rues de la villes et s’arrêtent à chaque fois, afin de vider les différents poubelles vertes (volume maximum des containers: 250 l.). Les deux quartiers déservis sont plats.

Tout est bien organisé. Les habitants laissent leurs déchets verts dans des sacs biodégradables ou dans d’autres conteneurs, sur le trottoir devant leur porte d’entrée, où ils seront ensuite ramassés par les collaborateurs. Les containers plus lourds seront vidés à l’aide d’un ingénieux système à bascule se trouvant sur le côté de la remorque.

Les travailleurs renversent les containers à deux ; la troisième personne aide si nécessaire à vider le contenu encombrant ou collant.

Aucun système de levée hydraulique n’a été installé, afin d’éviter le rajout de poids supplémentaire à la remorque tractée; tout se fait manuellement.

Erwin Arnold s’occupe du trafic pour permettre à l’attelage de traverser en toute sécurité la route.

Les travailleurs placent un cône de sécurité sur la route, lorsque l’attelage s’arrête. Le port de vêtements de travail visibles est obligatoire pour des raisons de sécurité.

En chemin, le convoi rencontre beaucoup de personnes, qui ne manquent pas l’occasion pour saluer l’équipe et pour caresser Tanja. Ce sont les enfants qui se réjouissent particulièrement de voir Tanja en ville.

Lorsque la tournée du matin est terminée, c’est-à-dire que la remorque est plus ou moins pleine, Peter retourne seul avec Tanja, au dépôt. Les autres collaborateurs de travail rentrent à pied pour ne pas surcharger Tanja.

La belle jument Tanja peut tirer sans grande peine la remorque pleine, pesant alors au total environ 2 tonnes, sur une surface plane.

De retour, Peter dételle Tanja et la conduit à pied sur un petit parcours d’obstacles, faits de rondins de bois couchés, afin de détendre les muscles de la jument.

Pendant que Peter prend soin de Tanja, ses collègues vident la remorque avec une grue afin de faciliter le travail; le pont arrière de la remorque est ensuite basculé pour permettre un nettoyage plus efficace

C’est maintenant la pause de midi. Tout le monde se rejoint alors dans ou devant le local de l’équipe, afin de manger ensemble. Tanja est aussi là, comme une camarade de travail à part entière. Après le repas, on jouera au jass.

L’harmonie du groupe n’est pas seulement appréciable durant les heures de travail.

La tournée de l’après-midi est plus courte. Tout le monde sera de retour à environ 15h30.

Maintenant Tanja va rejoindre soit son box, soit le pâturage pour un repos bien mérité avec ses amis équidés.

Texte & Photos : Stéphanie Hopkins