Hippotese, Le cheval de Travail

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vendredi 1 août 2014

Compte-rendu des 1ères Rencontres Hippomobiles Territoriales au Mont Saint Michel, 28-29 juin 2014

Annie Flacelière était présente au nom d'Hippotese aux 1ères Rencontres Hippomobiles Territoriales qui se déroulaient au Mont Saint Michel, les 28 et 29 juin derniers.

Voici son compte-rendu des présentations...

Samedi 28 juin.

Olivier LINOT (Président de la Commission Nationale des Chevaux Territoriaux, CNCT) place ces 1ères rencontres sous le signe du « retour du vivant dans la ville ». 45 professionnels se sont regroupés pour échanger sur le métier de meneur territorial, la formation, la caractérisation des chevaux, l’avancement du projet du Mont Saint Michel et les jeux équestres mondiaux.

François DUFOUR, (Vice président de la région Basse Normandie) évoque l’élevage traditionnel en Normandie et le travail de valorisation de l’élevage équin dans la Manche.

Régina DUTACQ (directrice de La Compagnie des Parcs et des Passeurs du Mont-Saint-Michel (CPPMSM, anciennement Véolia-Transdev) et Fabrice VANDERSCHOOTEN (nouveau responsables des maringottes et des attelages) nous présentent l’état d’avancement du Projet du Mont St Michel soit 2 attelages qui tournent sur le pont tous les jours avec 14 chevaux, bretons, cobs et percherons par rotation de 3 heures environ soit 2 ou 3 aller/retour.

L'IFCE (Haras nationaux) représentée par Françoise LUMALE directrice du Haras d’Hennebont, Florence MAE et Antony GOHIER du Haras du Pin ont évoqué l’importance de la sécurité, du bien être animal, et du confort des hommes, dans l’étude des projets à mettre en place en insistant sur les rapports Coût-fiabilité et durabilité.

Stéphane GALLET, (formateur au lycée agricole de St Hilaire du Harcouët) a présenté une plaquette très complète d’évaluation pour la caractérisation des chevaux. Il précise que du personnel venant du monde des courses s’oriente vers les formations cochers.

Luc MICHELON, (du Syndicat National des Cochers et Utilisateurs d’Animaux Attelés) a rappelé l’importance de la formation et le travail effectué pour la création du Certificat de Spécialisation (CS) incluant l’utilisation d’une méthode adéquate. Luc précise que l’on ne fait pas un cocher en 900 heures et qu’une formation longue peut être privilégiée.

Lionel BLANCHET (Président de la Société Hippique Percheronne) évoque les problèmes que rencontrent les éleveurs pour vendre leurs chevaux, signale qu’il vend 120 chevaux à l’exportation par an, que les éleveurs préfèrent mettre à la boucherie leurs produits plutôt que de les castrer et les vendre pour l’attelage.

Edwige FRANZETTI, (membre de la CNCT, ancienne élue de Maxéville (Meurthe-et-Moselle)) où le projet cheval vient de s’arrêter pour des raisons économiques, parle du problème de statut et de reconnaissance du métier de Cocher Territorial qui n’a pas d’existence propre dans la fonction publique et qui empêche toute évolution de carrière.

Sylvie SAGNE, (membre de la CNCT, Ingénieur/jardinière aux Mureaux) complète en précisant qu’elle ne peut tirer les salaires de ses agents vers le haut et rendre ainsi la profession attractive malgré tout le panel d’activités que peut couvrir ce métier.

Jean Claude CARRETIER, (membre de la CNCT, Ingénieur responsable de l’atelier du Bois de Vincennes) signale que la police gère mieux la carrière des agents à cheval par des fiches de poste complètes, des primes de fonction telles que 120 euros par mois en plus pour les cavaliers ainsi qu’une NBI de 10 points.

Thierry DUPEUX, (Architecte Urbaniste, Agence Rhizome) nous présente des prototypes issus d’un concours de design organisé entre des écoles d’archi et des professionnels autour du «vivant dans la ville ». Il présente l’exemple de Mordelles (Rennes-métropole) et la présence de calèches sur des voies romaines pour les touristes en complément d’écopastoralisme (slow city).

Luc AVRIL, (Directeur des sports au Conseil Général de Basse-Normandie) nous parle des Jeux équestres mondiaux et du formidable accélérateur de développement pour toute la Normandie avec 75 millions d’euros investis pour l’événement. 1000 m2 pour le village de travail et 1000 m2 pour le Normandy Horse Trade Fair dédié la valorisation des acteurs normands du monde du cheval. Il informe que le Haras du Pin va ouvrir une formation pour les drivers.

Caroline SUN et Lydia MALLET (de la CNCT) nous présentent l’organisation du village du cheval de travail avec la présence de professionnels tels que Bernard MICHON, Patrick REBULARD, la Sellerie Percheronne. La Ville de Paris et les Haras Nationaux seront également acteurs de cet événement exceptionnel. 20 chevaux vont œuvrer avec des meneurs territoriaux de 11 communes pour le hersage des carrières et l’assistance logistique des installations. Les écuries seront accessibles au public. Des animations extérieures et couvertes seront proposées sur 800 m2 "d’urban zone".

Olivier LINOT conclue en signalant qu’il est désolé que tous les prestataires privés devant participer aux animations se tournent vers « Terre de JIMS » organisé à Bordeaux par la SFET aux mêmes dates et relance un appel à candidature pour les JEM.

Dimanche 29 juin.

L'assemblée générale de la CNCT se retrouve dimanche matin pour retravailler sur la réforme du CS qui devrait tendre vers une version plus orienté « meneur territorial » et la caractérisation des chevaux.

Olivier LINOT évoque la création d’un trophée pour les villes engagées dans la traction animale qui pourrait servir de fer de lance aux projets de futures villes intéressées par la mise en place de chevaux.

Nous visitons la « ferme » de Beauvoir (à côté du Mont Saint Michel), lieu de vie des chevaux, écuries spacieuses et paddocks de détente pour les chevaux avant leur départ en service. Très belle aire de préparation.
Deux grandes remorques très fonctionnelles pour le transport des chevaux vers les installations de Transdev où ils sont harnachés et attelés pour commencer leur rotation.

La famille DECAYEUX, CHEVALAIT (Eleveur d’une centaine de juments percheronnes et trait du Nord pour la production de lait de jument) nous rejoint pour un départ en maringottes vers le Mont Saint Michel.

Nous pouvons ensuite poursuivre les échanges, notamment avec Julie CESSIEUX du Réseau Rhône-Alpes de Traction Animale lors d’un déjeuner conviviale d’où tout le monde a du mal à partir tant l’ambiance est positive et constructive.

Olivier LINOT et Daniel SIMON me rappelle qu’il serait fort intéressant que Jean Louis ou/et Deny puissent venir faire des commentaires sur les différentes animations se déroulant dans le village du cheval de travail au JEM à Caen.

Annie Flacelière, pour Hippotese.

lundi 21 octobre 2013

Mise au Point sur le projet hippomobile du Mont Saint Michel (2ème partie)...

Et voici donc l'objet de mon courroux...

Vous avez tous pu lire dans le précédent numéro de Sabots (N°56) du 29 août 2013, une mise au point sur les maringotes du Mont Saint Michel... (pour ceux qui ne l'ont pas acheté à temps, je vous ai fait un petit pdf de l'article accessible ici).

Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai pas tout de suite compris vraiment de quoi il s'agissait...
L'article n'est pas très clair et ne fournit pas les documents mis en cause nous permettant de comprendre de quoi il s'agit...

Je savais qu'une évaluation des chevaux et des meneurs avait été commanditée par le Syndicat Mixte du Mont Saint Michel à la fin du mois de mai, suite à l'accident d'une maringote le 8 avril 2013 (PDF ici) et avant l'ouverture au public du service de transport hippomobile prévue pour le 3 juin 2013.

J'avais entendu dire que le résultat n'était pas bon (un seul meneur sur 23 a réussit les 3 épreuves et seulement 12 chevaux sur 23), mais n'ayant été destinataire ni de la synthèse de l'expertise, ni du communiqué de presse qui avait suivit, j'avais, trop occupé par mes foins, je l'avoue, un peu lâché l'affaire...

Suite, à la lecture de l'article du magazine Sabots, j'ai demandé au SNCP s'il pouvait me fournir les documents mis en cause, afin de les lire et de vous en faire profiter...

Je vous laisse les étudier avant de vous donner ma lecture critique de cet article qui m'a mis en colère...

Compte-rendu de l'Expertise commanditée par le Syndicat Mixte du Mont Saint Michel,

Et réalisée autour du 20 mai 2013 par :
- L’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE) représenté par : Antony GOHIER, Catherine LE VEZOUET, Jacques TAMALET, Renaud VINCK.
- Le Syndicat National des Cochers et utilisateurs professionnel d’Animaux Attelés (SNCuPaa) représenté par : Olivier COURTHIADE, Yves DECAVELLE et Luc MICHELON.

Début août 2013, le SNCP, observant qu'il n'a pas été tenu compte, de manière suffisante, de leurs remarques, décide de rendre publique leurs conclusions dans un communiqué de presse dans l'espoir de mettre Transdev/Veolia (employeur des meneurs), Norbert Coulon (fournisseurs des chevaux) et les élus (maître d’œuvre de l'ensemble) devant leur responsabilité.

Communiqué de presse du SNCP ici...

Ce communiqué de presse sera repris par l'Agence France Presse (AFP) mi-août puis diffusé par de nombreux journaux, radios et télés (Le Télégramme, TV5 Monde,Le JDD, Sciences et Avenir, Europe1, La Croix... des 19 et 20 août 2013).

Voici, par exemple, l'article du Journal Du Dimanche du 19 août 2013, écrit comme beaucoup d'autres à partir d'une même brève de l'AFP...

Voir aussi l'article de Chevalmag.com qui est le plus fourni de tous et resitue, par un vrai travail journalistique, le problème dans son contexte (ici en pdf pour archive)...

Mais revenons maintenant à l'article du N°56 de Sabots...

Le communiqué "suicidaire" me semble plutôt positif puisqu'il nous permet aujourd'hui de parler des problèmes de sécurité et de validation de formation au sujet de l'attelage professionnel.
Certes, il met à jour un résultat d'expertise que certains auraient sans doute préféré garder pour eux, mais s'il dérange aujourd'hui c'est justement parce que la qualité de cette expertise réalisée par deux organismes reconnus (l'IFCE et le SNCP) ne peut être mise en cause.

En quoi un touriste/vacancier est-il capable de juger de la sécurité d'un l'attelage ?
Il va peutêtre falloir faire passer les audits des commissions de sécurité dans les villages-vacances...

Ces experts ont été reconnus par les différentes parties prenantes, les critères de leur expertise ayant été acceptés, on peut difficilement les remettre en cause par la suite...

- L'Expertise (audit qualité) : Diligenté par le Syndicat Mixte du Mont Saint Michel sur les recommandations de la Commission Nationale des Chevaux territoriaux et dont le principe a été accepté par Transdev et Norbert Coulon a été réalisée par :
- L’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE) représenté par : Antony GOHIER, Catherine LE VEZOUET, Jacques TAMALET, Renaud VINCK.
et
- Le Syndicat National des Cochers et utilisateurs professionnels d’Animaux Attelés (SNCuPaa) représenté par : Olivier COURTHIADE, Yves DECAVELLE et Luc MICHELON.

L'expertise chevaux était basée sur le BAC Attelage® (Bilan des Acquis et du Comportement), (voir ici quelques infos des Haras sur le BAC équidé et l'option attelage).

L'expertise meneur était basée sur l’examen du Certificat de Spécialisation , "Utilisateur de Chevaux Attelés", (voir la fiche du Le Répertoire National des Certifications Professionnelles sur le site du Ministère ici (ou en PDF ici)).

Pour les tests in situ (l'audit qualité), 11 chevaux recalés sur 23 et un seul meneur sur 23 qui a réussit les 3 épreuves du CS, quelques insuffisances quoi...

Évidemment, il ne s'agit pas d'accabler les meneurs du Mont Saint Michel, ce sont avant tout des chauffeurs de bus titulaires du permis de transport en commun (et pour celà sûrement au fait des problèmes de sécurité), ils ont été formés en 400 heures à une formation "attelage" spécifique (Spécialité d'initiative locale (Sil) "Conduite d'attelage en zone urbaine et/ou touristique") différente du CS-cocher (qui lui se fait 497 heures en centre et 420 heures en entreprise) et n'ont pas beaucoup mené pendant un an à cause des problèmes des maringotes.
Mais alors qui a décidé que leur formation et leur diplôme ne serait pas ceux qui sont maintenant reconnus partout en France ? (et préparés par de nombreux centres sur tout le territoire).
Aurait-il été acceptable qu'ils n'aient pas le même permis de conduire "transport en commun" que les autres chauffeurs de bus, dans la mesure où ils conduisaient sur une route particulière ?
Et qui a décidé de démarrer le service public des maringotes le 3 juin 2013, alors que les entraînements des meneurs n'étaient (peutêtre) pas suffisants ?

Si je comprend bien, si cet audit n'avait pas été "diligenté", certains chevaux "inaptes" seraient aujourd'hui attelés devant des maringotes ?

Doit-on conclure que le syndicat de cocher (SNCP) siégeant à la "commission cheval" ne peut jouer son rôle de "lanceur d'alerte" et doit mettre "son mouchoir dans sa poche" devant les investissements de Transdev ? (voilà qui ne donne pas envie de faire partie d'une commission d'Experts...)
Le rayonnement du "formidable chantier" de la "traction animale" justifie-t-il ce fonctionnement pour le moins "original" ?
Quand aux mesures prises sur les recommandations du SNCP (et de l'IFCE), elles devaient sembler bien dérisoires face aux résultats de l'audit...

Ce n'est pourtant pas ce qui est écrit ni avant, ni après...

En fait seulement l'essentiel des remarques... Encore faut-il se mettre d'accord sur l'essentiel...

"La mise au point des maringotes s'effectuera au fur et à mesure de leur utilisation..." ça c'est de l'anticipation...
Et pour info sur l'antériorité d'interlocuteurs compétents, je précise que Le SNCP a été créé en 1999 et que la 1ère session de formation "CS cocher" (faisant suite au "SIL attelage") date de janvier 2006, au CFPPA de Montmorot (Jura), la Commission des Chevaux Territoriaux date de 2005 et a été officiellement créée en 2010. Ceci dit l'antériorité n'a jamais été un gage de qualification...

Pour le soutien de tous les acteurs à ce projet, je suis assez "pour", mais pas "sans réserve", nous continuerons à relever ce que nous considérons comme des dysfonctionnements afin que ce projet devienne réellement un exemple pour nous tous...

A la lecture des dires de chacun dans cet article, Je ne suis pas sûr que toutes les garanties soient prises, mais restons positif et espérons que l'entreprise de transport a bien compris l'obligation de formation continue de ses cochers et l'obligation de sélection des chevaux de son prestataire...

Et pour un prochain (gros) projet de chevaux territoriaux, mettons-nous tous d'accord sur la seule validité d'une formation unique connue et reconnue par tous, la seule validité d'une qualification des chevaux d'attelage connue et reconnue par tous.
Acceptons que des organismes de contrôle indépendants vérifient ces qualifications dans la transparence et pour la sécurité commune, comme c'est le cas pour le permis de conduire, le contrôle technique et les commissions de sécurité dans le domaine automobile.