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mercredi 7 septembre 2022

Retour sur le chantier-école d'autoformation au débardage en Dévoluy du 16 au 18 avril 2022

Lucie Gay nous a envoyé un petit compte-rendu du chantier-école d'autoformation au débardage en Dévoluy, organisé par Didier et Céline en avril 2022.
Je lui laisse la parole...

Nous nous sommes retrouvés lors du week-end de Pâques 2022 pour une nouvelle édition du chantier école chez Didier Mahillon, dans le Dévoluy.

Au rendez-vous, des habitués des chantiers-école mais aussi quelques nouveaux venus (la relève est assurée !). Didier et Céline avaient prévu comme à leur habitude un campement digne de ce nom.

Le but du week-end :
- découverte du débardage en toute sécurité
- réalisation de manipulations techniques avec Deny et Guy (débusquage, mouflage)
- gestion des traînes en terrain pentu
- sortir plein de bois pour que Didier puisse se chauffer cet hiver ;-)

Première étape :
Les juments montent le matériel, du campement vers le chantier de la journée, avec le traîneau.

Deuxième étape :
Une fois sur la parcelle à nettoyer, nous nous répartissons les tâches.
Une équipe reste sur place, planifie les manipulations à réaliser, installe les poulies, les moufflage ainsi que l’accrochage des grumes.
Une seconde équipe débusque les arbres jusqu'au talus sous la parcelle pendant que la troisième équipe les débarde jusqu'au campement.

Travailler en équipe permet de s’entraider en échangeant idées et techniques mais aussi d’être à plusieurs sur une tâche, ce qui permet à chacun de prendre le temps d’observer et d’être aidé si besoin.

Utilisation d’un trinqueballe (ancien modèle) qui permet en soulevant le tronc de réduire les forces de frottement, donc d’en faciliter le déplacement.

Merci à Bohème et à Ukraine pour leur patience et leur bonne volonté ! Merci à Didier et à Céline pour leur accueil chaleureux et les plats délicieux cuisinés au feu de bois. Rdv en 2023.

Lucie Gay

samedi 13 octobre 2012

Transport avec cheval bâté dans les alpages du Dévoluy (Hautes Alpes)

Petit retour sur nos activités de l'été...
Dans le feu de l'action, il n'est pas toujours facile d'écrire un petit compte-rendu de nos diverses activités, le retour de l'automne, plus calme permet de rattraper notre retard...

Et nous voici aujourd'hui en Dévoluy avec Didier Mahillon qui nous raconte une histoire de bâtage...

Le Dévoluy est un massif calcaire fortement modelé par l'érosion glaciaire, typique des Préalpes. Il est situé principalement sur le département des Hautes-Alpes et un peu sur les départements de l'isère de la Drôme. On y trouve de nombreux vallons et d'importants éboulis, qui donnent sa couleur caractéristique grise à la roche. Son sommet culminant est l'Obiou à 2789 m.

Le Dévoluy est faiblement peuplé (1000 habitants répartis sur 4 villages) à l'année hors fréquentation touristique (station de SuperDévoluy).

Dans ce massif on compte 26000 brebis (productions de viande) pour une soixantaine d'exploitations.
Depuis 1993, la présence du loup est avérée dans le massif, ce qui a imposé la modifications des pratiques pastorales établies depuis les années 80.

Avant la présence du loup, ces dernières années, les troupeaux étaient sans berger (parcs électriques et une visite hebdomadaire).

Depuis, les éleveurs touchent des subventions pour avoir des aides-bergers et des patous.
Et s'ils ne mettent pas en œuvre ces moyens contre la prédation, ils sont moins bien indemnisés en cas d'attaque de leur troupeau.

Et pour avoir des bergers, il faut avoir des cabanes pastorales, construites à neuf ou rénovées.


(Photo Valérie Colin)

Généralement les alpages sont situés dans un vallon qui va de 1300 m à 2500 m environ.
Autrefois, il y avait au moins une cabane aux alentours de 1600m occupée toute la saison par le berger. Parfois il y avait une ou deux autres petites cabanes plus haut. Les bergers étaient salariés par un ou plusieurs propriétaires.

Une fois par an, en début de saison (juillet), pour un voisin avec qui j'échange habituellement des services, je fais le transport de sel.
Je pars soit de chez moi (1250m), soit d'une cabane située à 1600 m (fin de piste carrossable) jusqu'à 1850 (soit 600 m ou 350m de dénivelé).
Je charge 6 blocs de sel de 12 kg par cheval (soit 72 kg + 25 kg de bât = 97 kg). Avec mes 2 mérens, nous transportons 144 kg de sel en un seul voyage.


(Photo Valérie Colin)

Cette année, j'ai fait le transport de sel, cela s'est très bien passé et mon voisin m'a demandé si je pouvais monter 4 planches de coffrage pour couler la dalle d'une nouvelle cabane à construire à 1900 m d'altitude environ

Cette cabane doit permettre de surveiller le haut de l'alpage (au delà de 2000 m) pendant 5 semaines au cœur de l'été.

J'ai donc préparé un seul cheval, mais en fait en arrivant à la cabane intermédiaire il y avait 14 planches de différentes largeurs (car non délignées) et en 3 m de long donc plus difficile à charger et à arrimer.
Ce chargement plus important compliquait le portage d'autant qu'il n'y a pas de chemin tracé dans le vallon. Mais le transport s'est bien passé malgré un temps nuageux et une faible visibilité. Quartz, mon Mérens mâle, avait bien du mal à tourner du fait de la longueur de ces deux paquets de planches qui lui bloquaient l'encolure...

Le transport du béton pour la dalle, se fait à l'hélicoptère depuis la vallée. Le coffrage est lui préparé à l'avance avec ces planches.
Le jour de la coulée du béton du dallage, 3 personnes sont en haut pour écarter et lisser le béton, 2 personnes sont en bas pour préparer (à l'avance) le béton et accrocher les charges sous l'hélicoptère.
Il était prévu 5 rotations avec un seau de 200 litres à fond ouvrant pour le béton et une rotation pour transporter le bois de construction de la cabane.
A cause du mauvais temps (vent et brouillard), il a fallu reporter les rotations de béton qui n'ont pas pu aboutir et le bois de la cabane a été déposé à seulement 1600m faute de pouvoir monter plus haut...

Quelques jours plus tard, par beau temps, l'hélicoptère est revenu, la dalle a pu être coulée et le bois de la cabane transporté jusqu'à son emplacement définitif à 1900 m.


(Photo Valérie Colin)

On pourrait penser que ce serait plus simple, moins cher et plus sûr de transporter les matériaux secs (ciment et sable, puisque l'eau est sur place) avec des animaux de bâts (nous avions rencontré des prestataires qui faisaient cela avec des bâts équipés de caisse métallique à fond ouvrant dans le Val Pelice en Italie en 1990).

Nous avions déjà évoqué ce problème dans un billet précédent ici, NDLR

Mais en fait, ici les éleveurs ne payent que 125 € par rotation de l'hélicoptère, car celle-ci sont subventionnées (toujours à cause du loup) et que les prestations avec les animaux de bât ne le sont pas (encore)... Le combat est inégal !

Depuis, dans le mois d'août, j'ai encore fait un transport avec les 2 chevaux pour transporter 2 sacs de 25 kg de croquettes (pour les patous), des bastaings, des tôles de faîtage et un rouleau de tuyau souple.

Bilan technique : La première difficulté de ce transport n'est pas le poids de la charge transportée (sauf pour le nombre de planches, mais il s'agissait plutôt d'une incompréhension).
La première difficulté est qu'il n'y a pas de chemin pour accéder dans ces alpages et que donc la monté est rendue très pénible avec les pieds tordus.


(Photo Didier Mahillon)

La seconde difficulté est due à la longueur des planches qui bloque l'encolure des chevaux, d'ailleurs le premier voyage a été fait avec un bât de l'armée suisse de 1906, sans échelle, mais la charge était trop prés du cheval et le deuxième voyage a été fait avec un bât toujours de l'armée suisse mais plus récent et muni d'échelles qui éloignent un peu la charge. Ce dernier était plus confortable pour le cheval.

Sinon, on voit bien la complexité du transport avec les hélicoptères qui sont très sensibles au temps qu'il fait et au vent en particulier en montagne.

Dans notre cas, les éleveurs ne payent pas les rotations à leur prix réel donc une comparaison économique n'a pas de sens (sauf à subventionner aussi le portage avec équidés), mais dans les autres cas, le bâtage peut sans doute être une alternative crédible...

dimanche 30 septembre 2007

Didier abandonne les chevaux et se met au tracteur !

Bon je rigole... mais ça aurait pu être grave....

Pour plier un timon sous l'essieu avant de son chariot, et lui faire faire quelque tonneaux, il suffit :

  • de choisir un chemin avec une très forte pente,
  • un jeune cheval, en paire, pas trop habitué à retenir,
  • un frein pas trop efficace sur du gravier,
  • un peu de malchance malgré l'expérience...

Après, il faut sauter au bon moment quand on voit que tout s'emballe et prier le Saint Protecteur des Chevaux de Montagne...

Quand le meneur s'en sort idem, les chevaux aussi, on peut un peu pleurer sur le chariot abîmé (finalement pas trop)...

Comme toujours, on est évidemment en colère de s'être fait prendre bêtement, mais on est quand même content d'une si faible casse...

Il faut ensuite reprendre les chevaux à la longe, ré-atteler rapidement et se mettre à réparer...

Courage Didier, on est avec toi...

dimanche 3 juin 2007

Porteur suédois Ulvins Arch en Devoluy-mai-2007-5


Porteur suédois Ulvins Arch en Devoluy mai-2007-5
Vidéo envoyée par hippotese
2ème essai du porteur, à pleine charge cette fois...
Dans la boue les roues s'enfoncent, les patins prennent le relais puis c'est le châssis qui porte...
Il faut bien 2 bons chevaux attelés en ligne pour sortir des ornières...
On voit aussi la fine équipe des gueules cassés et boueuses...

Poulie de retour au chantier collectif, Devoluy-mai-2007-4


Chantier collectif de Débardage à cheval (Devoluy-mai-05-4
Vidéo envoyée par hippotese
Parfois quand la pente est importante, il est préférable de tirer au câble et à la "poulie de retour".

Cette traction est très difficile pour les chevaux qui tirent "dans le mou" et ne voient pas les obstacles...
Elle se rapproche de la traction des péniches mais en plus brutal (quand ça butte sur une souche par exemple).

Il faut donc changer fréquemment les chevaux qui sont à ce poste pour ne pas trop les dégouter...

Laurent apprend le menage au cordeau, Dévoluy, mai 2007


Laurent apprend le menage au cordeau
Vidéo envoyée par hippotese
Comme pour l'accordéon, le menage au cordeau exige du "touché"...
Laurent n'en manque pas et ses premiers menages ne réussissent pas si mal finalement...

Surtout que le terrain n'est pas de tout repos, avec la pente, les branches et les souches...

Et la sécurité qu'il faut assurer coûte que coûte...

Porteur 4 roues de débardage à cheval, Dévoluy (mai 2007)


Porteur de débardage, Dévoluy (mai 2007)
Vidéo envoyée par hippotese
Sous la pluie, dans 20 cm de boue quand ça passe pas avec un cheval, ça passe à 2...

Chantier collectif de débardage à cheval en Devoluy-mai-2007-1


Chantier de débardage à cheval en Devoluy-mai-2007-1
Vidéo envoyée par hippotese
Dans les fortes pentes le cheval doit parfois se commander "à distance"... Et puis, il faut savoir aussi décoincer un arbre planté à la monté... Florent Daloz en profite pour nous expliquer les commandes "de manœuvre" au cordeau...