Hippotese, Le cheval de Travail

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vendredi 21 novembre 2014

Charrue Plumett à palpeurs automatiques pour le désherbage dans la vigne...

Dimanche 28 septembre 2014, nous sommes allés au "Comptoir Suisse" (un mini Salon de l'Agriculture) à Lausanne, en Suisse, avec Michel Carrel.
On nous avait parlé d'une expo de matériel agricole ancien, dont en particulier quelques charrues Plumettaz (Plumett pour les intimes) qui sont des charrues qui étaient célèbres pour le travail de la vigne et étaient conçues pour être tractées au treuil.

Cette expo organisée par le Musée romand de la machine agricole, était beaucoup plus petite que nous l’espérions mais présentait plusieurs Plumett(s) dont un modèle à palpeurs assez original que j'aimerai vous faire découvrir aujourd'hui.


Publicité pour les charrues Plumett de 1944

NB : Il faut déjà préciser que si à Hippotese, nous nous intéressons aux charrues à treuil, c'est que nous avons la prétention de croire que le câble pourrait être tiré par un cheval qui circulerait en haut de la parcelle et en travers de celle-ci (et donc à l'horizontal).
NB2 : C'est d'ailleurs l'objet de la démo que nous souhaitons faire le samedi 22 novembre 2014 lors de la prochaine Assemblée Générale en Trièves.


Doc technique sur les charrues Plumettaz

Voici la bête... Habituellement, elle est "attelée" à un câble, tiré par un treuil qui peut être actionné soit par un tracteur spécial comme celui de la photo ou par un treuil "brouette" autonome à moteur thermique que l'on plante en haut du rang à travailler.

Doc technique sur les moto-treuils Plumettaz

NB : En fait, on devrait parler de "châssis Plumett" plutôt que de "charrue Plumett", car c'est davantage un porte-outils qu'un outils spécialisé.


Une belle collection de châssis Plumett... (photo Deny Fady)

Et chez Plumett il existe toutes une série de porte-outils différents dans leur taille, leur agencement de châssis, la taille de la roue de terrage ou la forme du crochet de traction mais identiques quand au système de fixation des outils.

Le modèle le plus courant, adapté au treuil, est court (100cm de long de l'avant de la roue de terrage à l'arrière des bras mobiles) mais il existe aussi des modèles au châssis plus longs que le modèle courant qui semblent plus adaptés à l'utilisation en traction animale.

Ce châssis "Plumett à palpeurs" est cependant assez différent des châssis habituels, car il est équipé de palpeurs et de bras mobiles qui lui permettent comme sur des systèmes plus récents, de travailler en partie sous le rang et de s’esquiver au contact du cep ou du piquet.


La Charrue Plumett à palpeurs

Sur cette Plumett, le châssis est court (100cm), 113cm jusqu'au bout du palpeur.
La largeur maximum de travail sous le rang est de 120 cm, (souvent les modèles courants peuvent travailler jusqu'à 100 cm de large mais dans le rangt, ce qui est cohérent).
Je vous ai fait un petit schéma légendé...


Schéma légendé d'une Charrue Plumett à palpeurs

Cette largeur peut être limitée (à 100 cm par exemple pour travailler dans le rang ou sur une vigne plus étroite) en disposant les chevilles dans les trous des limiteurs de déplacement des bras mobiles.

Les bras de traction à l'avant ont tendance à écarter les bras mobiles qui ont été rapprochés par les palpeurs, il n'y a donc pas de systèmes de ressort de rappel des bras mobiles ce qui est sans doute plus simple.


Charrue Plumett à palpeurs au Comptoir Suisse... par hippotese

Sur la vidéo, on peut aussi voir le système de réglage de la roue de terrage, simple et astucieux.

Enfin, le mancheron est mobile sur un secteur avec poignée de commande au guidon (c'est un peu la "marque de fabrique" des Plumett qui a été reprise par de nombreux constructeurs, dont Hippotese sur la Vignotte et le Mancheron Ergonomique).
Il y a même une fourche de blocage des bras mobiles en position repliée (pour le rangement ou le transport sans doute)...

Cet outils est vraiment une démonstration de l'ingéniosité technique dont nous avons besoin dans la recherche matériel en traction animale.
Faire simple, ingénieux, léger mais solide, facile à fabriquer tout en restant efficace...
Nous avons sans doute quelques leçons à tirer de ces matériels avant de mettre sur le marché des "usines à gaz" trop lourdes, trop complexes et bien sûr trop chères...

Et d'ailleurs, certains constructeurs l'on bien compris et plutôt que de réinventer la roue...
Donc si vous cherchez des Plumett neuves, on en trouve chez Ets Fatton 69420 Ampuis et chez Vernet et fils 26300 Alixan.


Plumett neuve actuelle fabriquée chez Ets Fatton 69420 Ampuis (Vue à Tec&Bio 2013, photo Deny Fady)


Plumett neuve actuelle fabriquée chez Vernet et fils 26300 Alixan (journée technique maraîchage à St Martin en Haut, en 2013, photo Deny Fady)

mercredi 17 mars 2010

Matériel hippomobile moderne au Salon International de l'Agriculture 2010

Mercredi 3 et jeudi 4 mars 2010, je suis allé au SIA à Paris pour faire un petit reportage sur les présentations de matériel hippomobile moderne.

Et d'abord, j'ai fait un arrêt aux stands d'Equivinum et de Bernard Michon Hippomobile (BMH)...


Le stand Equivinum au SIA 2010, photo Deny Fady

Le matériel Equivinum...

Je doit dire que le nouveau porte-outils (exclusivité salon ?) qu'ils proposent est vraiment "haut de gamme". Il reprend des systèmes techniques éprouvés, comme le mancheron réglable en hauteur par simple poignée (d'inspiration "Plumett") et la roue de terrage à pneu (que nous avions aussi adopté sur notre prototype de "Vignotte").
Le châssis de ce porte-outils, à ouverture triangulaire, est réglable en largeur (facilement, par poignée sur crémaillère, même en travail). Il parait très résistant, toutes les articulations sont munies de graisseurs et les outils sont orientables.
Le système de traction est à tirant avec réglage de déport.
Le système de terrage est un système rapide par crémaillère (ici aussi possible en travail)
Ils proposent toute une gamme de socs et de dents forgés spécialement (pour leur besoin et pour la traction animale), ce qui est rare.
La finition, très pro, avec pièces moulées, est vraiment soignée et l'ensemble ne parait pas trop lourd même si l'on est dans une gamme plutôt "costaud".
Il reste à le tester sur le terrain, mais je fais confiance au concepteur, qui est aussi prestataire pour nous proposer des outils efficaces.
Pas de fiche de prix, il faut contacter le constructeur par mél ou téléphone (voir leur site)


Le stand Bernard Michon Hippomobile au SIA 2010, photo Deny Fady

Le matériel Bernard Michon Hippomobile...

Sur le stand un avant-train et un triqueballe. D'autres matériels sont présentés sur les démonstrations

L'avant-train Bernard Michon.

L'avant-train (pour un ou deux chevaux) est de facture classique, avec cependant un siège courroie (que j'utilise avec bonheur depuis de longues années), je trouve cependant qu'il y manque une courroie "dossier" pour plus de confort et un meilleur soutien du dos.
Il est équipé d'un frein à pied (double commande) et d'un frein à main à crémaillère (type frein à main de voiture). Il est possible de monter sur demande (je le conseille vivement) un frein à main-ralentisseur, type "mécanique de chariot" qui me semblerait bien plus adapté (permet aussi de ralentir dans les descentes et donc de diminuer l'effort de retenue du cheval).
Pour les freins, Je regrette l'usage, ici, des câbles sous gaine qui me semble un point de vieillissement (rouille due à l'humidité stagnante dans la gaine) accéléré des câbles et non contrôlable.
Nota : Nos nombreux essais et notre longue expérience de véhicules modernes qui tournent depuis plus de vingt ans, nous a appris à toujours préférer une transmission directe par câble, (avec renvois poulie si besoin), réglage par tendeur à lanterne, balance d'équilibrage, freins à tambour à commande par excentriques (type agraires) avec ressorts de rappel individuel, à tous autres systèmes de frein.
L'avant-train BMH est aussi muni d'une chape réglable avec boule de 50 amovible, d'une suspension (caoutchouc, type remorque routière) et de garde-boues.


Trinqueballe sur le stand BMH, au SIA 2010, photo Deny Fady

Le triqueballe Bernard Michon.

Le triqueballe est plus novateur avec son treuil de charge (sur toute la largeur) à vis sans fin et ses sauterelles à libération groupée (nous en avions parlé dans un billet précédent).
Il est utilisable en brancards et en timon.
Ça parait solide et bien conçu même si Je pense qu'il y manque une mécanique aussi...


Balance de palonnier sur le stand BMH, au SIA 2010, photo Deny Fady

Les palonniers et balance.

Bernard Michon Hippomobile propose aussi des palonniers à ressorts (type Hippotese) et des balances en inox qui sont extrêmement légers et d'un prix accessible (150 €). Il m'en a prêté un pour test de solidité, je vous tiens au courant...


Palonnier à ressort en inox sur le stand BMH au SIA 2010, photo Deny Fady

La remorque surbaissée pour le travail en ville.

Bernard Michon avait aussi apporté deux prototypes de remorques surbaissées à essieu avant, directeur, pour les usages urbains (ramassage de déchets, transport divers...), et là je doit dire que j'ai été très impressionné de voir en réalité un chariot dont je rêve depuis de longues années.


Remorque surbaissée Bernard Michon au SIA 2010, photo Deny Fady

Je pense qu'il y a là, la base du meilleur système de transport urbains (et agricole aussi), avec une hauteur de chargement possible à 25 cm (voir nos réflexions sur les poses-à-terre dans un précédent billet). Celà permet de charger un bac roulant sans effort mais aussi de monter avec une brouette chargée ou une tondeuse auto-portée...


Remorque surbaissée Bernard Michon au SIA 2010, photo Deny Fady

Celà permet aussi d'envisager des remorques de taille raisonnable mais avec des volumes utile qui approchent les 6 M3 et une hauteur de chargement par dessus les ridelles qui ne dépasse pas 1,10 m.
Bien sûr, il faut sans doute encore peaufiner certains détails, mais la base concrète existe et Bernard Michon est prêt à faire évoluer ses modèles pour répondre à toutes demandes.


Remorque surbaissée Bernard Michon au SIA 2010, photo Deny Fady


Remorque surbaissée Bernard Michon au SIA 2010, photo Deny Fady

D'autre matériels nouveaux étaient présentés en démonstration, comme le matériel agritrait (voir billet précédent) :


Avant train à moteur auxiliaire Agritrait au SIA 2010, photo Deny Fady

Un matériel Equitract (commercialisé par Nord-attelage à ce que l'on m'a dit, bien que je n'ai rien trouvé sur leur site), il s'agit d'un avant-train à quatre roues, avec moteur auxiliaire essence 25 ou 38 cv, embrayage et boîte hydraulique, prise de force (540 tours/minute)…) qui permet d'utiliser une balayeuse ou un broyeur...


Avant train à moteur auxiliaire Equitract au SIA 2010, photo Deny Fady

Et puis une remorque (type Poclain), à 3 roues, utilisée sur les plages de Normandie je crois, le siège du meneur est vraiment dans une position dangereuse (pas de par-botte, et sûrement écrasé en cas d'emballement ou de virage à l'équerre) et la traction en traits sans brancard (traditionnelle du Nord) est vraiment une aberration technique dans la mesure où les chevaux ne peuvent pas retenir la charge. C'est dommage de mal utiliser ce matériel qui fut en son temps très novateur (mais je vous ferai un petit billet à ce sujet un de ces jours).


Remorque type Poclain, à trois roues, au SIA 2010, photo Deny Fady

Il y avait aussi les 2 avant-trains Burkhalter (celui d'Hippotese et celui de la ville de Paris, Bois de Vincennes) déjà connus, le second a été présenté, équipé du dynamomètre électronique et nous avons pu voir sur l'écran géant les résultats des mesures ...


Avant train Burkhalter au SIA 2010, photo Deny Fady


Avant train Burkhalter au SIA 2010, photo Deny Fady


Avant train Burkhalter équipé du dynamomètre électronique, au SIA 2010, photo Deny Fady


Visualisation des résultats mesurés par le dynamomètre électronique sur l'écran géant, au SIA 2010, photo Deny Fady

Et puis enfin une intéressante roulotte réalisé en bois moulé époxy stratifié (technique de fabrication des bateaux) par l'Atelier d'Archimède (www.roulottes.org). Elle est vraiment jolie et ne pèse que 430 kg.


Roulotte en bois moulé époxy stratifié, de l'Atelier d'Archimède, au SIA 2010, photo Deny Fady

L'ensemble de ses présentations étaient vraiment d'un niveau professionnel, tant par la qualité du matériel présenté que par celle des chevaux et des harnais. C'est vraiment réconfortant de constater l'évolution positive de ce rendez-vous du matériel hippomobile moderne en trois ans d'existence.
Rendez-vous donc au SIA 2011.

Vous trouverez l'ensemble des photos de ce reportage sur le site d'Hippotese à la rubrique "reportages" ici...