Hippotese, Le cheval de Travail

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Mot-clé - harnais suédois

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lundi 24 septembre 2012

Amélioration de la sous ventrière du harnais chevilatte (9ème partie) et pose de rivets cuivre sur cuir

En débardage, en particulier en montagne, la sous-ventrière est très sollicitée...


Christian Deiber lors d'un chantier-école à Montdenis en 2007 avec un harnais de débardage Hippotese.

Surtout au passage des talus... Ici, en Maurienne, la pente est formée de terrasses et de "broues" (nom local des talus) et les ruptures de pente sont fréquentes et donc le cheval tire quelquefois avec son ventre (sa sangle plus exactement)...


Bernard Deschenaux lors d'un chantier-école à Montdenis en 2007 avec un harnais suédois en test et l'arche du porteur norvégien Ulvins.

Ceci dit, tout ceux qui travaillent avec des charrettes à 2 roues ou des tombereaux, même sur le plat, sont (devraient être) aussi sensibles à la largeur de leur sous-ventrière.

Et donc, celà fait longtemps que je veux changer celle de mon harnais chevilatte (à l'origine c'est une simple courroie de cuir de 30 mm de large) par une sous-ventrière plus large, afin d'améliorer le confort de mon cheval.

J'ai profité d'une rupture de celle-ci cet été (due à un accrochage des brancards avec un autre attelage) pour tester une sangle de selle de monte (en peau de mouton synthétique) que l'on trouve facilement dans le commerce (je vous tiendrai au courant de la solidité à long terme de cette solution).


Vue générale des anneaux support des cheville latérales et de la sangle de selle que nous allons utiliser en sous-ventrière.

Ceux qui suivent nos recherches sur le harnais chevilatte, auront remarqué qu'il faut, pour mettre en œuvre cette solution, modifier les anneaux support des chevilles latérales et y ajouter 2 passants sur la partie inférieure pour y fixer les 2 courroies qui permettront de tenir et régler notre nouvelle sous-ventrière.


Gros plan des anneaux support des cheville latérales, en bas, l'anneau d'origine, en haut l'anneau modifié.

Cette modification (soudure de 2 anneaux de chaîne de 50 x 25) permet en outre de séparer les courroies inférieures de l'anneau-support du frottement de la cheville (due au poids des brancards), dont on voit bien le début d'usure qu'elle occasionne à cet anneau (au centre du cercle jaune)...


Gros plan des anneaux support des cheville latérales, en cours de modification, au centre du cercle jaune on aperçoit les traces d'usure dues au frottement de la cheville.

Voici le résultat définitif de ma modification.
On peut voir sur la photo, en haut, la sous-ventrière d'origine et en dessous la nouvelle sous ventrière avec ses 4 courroies de fixation-réglage.
L'ensemble en position moyenne de réglage doit mesurer pour un (fort) comtois 120 cm.


Vue d’ensemble de la nouvelle sous-ventrière avec ses 4 courroies de fixation-réglage. En dessus, pour mémoire, la sous-ventrière d'origine.

On peut remarquer dans la vue précédente que je n'ai pas réalisé de couture mais que j'ai utilisé des rivets en cuivre massif.
Tout d'abord, je suis un piètre bourrelier et mes coutures ne sont pas très bonnes et puis, je sais par expérience que le montage des rivets n'est pas si facile, à moins de respecter quelques règles simples que je me fais une joie de partager avec vous.

Tout d'abord, on doit trouver des rivets en cuivre massif (que je préfère aux rivets en alu qui semblent moins résistants).
ersonnellement j'utilise des rivets de 20 à 25 mm de long par 5 mm de diamètre que j'achète aux marchands de matériels de sellerie (on trouve ça aussi sur le web).


Les outils que j'utilise pour la pose des rivets de cuivre massif : une pince emporte-pièce, une pince coupante, un marteau de cordonnier, un tas en acier et un morceau de tube.

Le secret d'un bon montage tient en 4 conditions :
- 1ère condition : Les trous dans le cuir doivent être ajustés au diamètre du rivet qui doit forcer pour rentrer. Moi j'utilise une pince emporte-pièce de qualité.
- 2ème condition : On doit couper le rivet à la bonne longueur (2 à 3 mm de plus que l'épaisseur de cuir à assembler), je fais ça à la pince coupante (tenaille russe), une fois le rivet et sa rondelle en place dans le cuir.
- 3ème condition : On doit mater le rivet progressivement, en agissant sur la périphérie du rivet de manière à faire fluer le métal. C'est sans doute le plus difficile et celà demande un certain coup de main. Y aller progressivement par petites touches.
L'utilisation d'un marteau de cordonnier à tête ronde évite de marquer le cuir.
On doit aussi utiliser un "tas" en acier assez lourd pour faire le contre-coup, j'utilise un morceau d'essieu, de section carrée 40x40 à bords arrondis, très efficace.
- 4ème condition : Quant de rivet commence à s'arrondir et à augmenter de diamètre, on doit serrer les deux cuirs en pressant la rondelle à l'aide d'un tube de diamètre adapté.
Personnellement, j'utilise un morceau de tube de cuivre de 12 ou 14.

Enfin, on peut finir "la rivure" toujours très progressivement en amincissant les bords. Il faut veiller cependant à garder assez de matière, c'est ce qui fait la solidité du rivetage.

Voici un petit schéma récapitulatif des différentes phases...


Les différentes phases de la pose des rivets de cuivre massif pour assembler deux morceaux de cuir.

Voici le résultat des rivetages sur les courroies de ma sous-ventrière :


Détail des rivetages des courroies droite (longueur 30 cm) de la sous-ventrière.


Détail des rivetages des courroies gauche (longueur 40 cm) de la sous-ventrière.

Nota : Pour les courroies gauche, j'ai augmenté leur longueur à 40 cm (après réflexion) pour garder plus de possibilités de réglage en cas de test du harnais sur un gros cheval.
Les courroies sont en cuir chromé de 25 mm de large (merci Didier). Les trous des ardillons sont espacés tous les 35 mm.
J'ai aussi utilisé 2 rivets en alu (massif), n'ayant plus de cuivre. Ces rivets sont plus faciles à utiliser car le métal est plus ductile mais je ne sais rien de leur résistance respective.

vendredi 26 novembre 2010

Recherche sur un harnais à chevilles latérales (8eme partie) : les anneaux et les chevilles...

Suite de notre recherche sur les harnais "chevilatte", voir billets précédents (1ère partie, 2eme partie, 3eme partie et 4eme partie, 5eme partie, 6ème partie, 7éme partie.

Voici quelques précisions sur les anneaux de fixation des chevilles qui sont le nœud d'assemblage des harnais de type nordiques et les chevilles elles-même...

La forme de nos anneaux porte-chevilles, a pas mal évolué depuis le départ, même si son design n'est sans doute pas la seule solution possible (nous le verrons plus loin), il répond aux contraintes techniques tout en restant assez facile à réaliser sans travail de forge (seulement par assemblage d'anneaux de chaîne par soudure à l'arc).

NB : certaines infos et photos de ce billet ont déjà été diffusées, si elles sont répétées ici, c'est pour la clarté de l'exposé.

Pour mémoire, voici l'anneau nordique traditionnel (que nous avons critiqué, voir le billet N°4)


Pour mémoire, l'anneau nordique traditionnel, critiqué dans le billet N°4

L'évolution de nos anneaux "Hippotese"...


Notre premier anneau, formé de 2 anneaux galvanisés (80x40 Dia 10) soudés ensemble, les reculements en cuir doivent être montés avec un crochet à passant.


Vue d'ensemble du 1er anneau, avant-trait en chaîne de 600 mm de long


le second anneau amélioré, le même assemblage de 2 anneaux galva, + un anneau pour le trait et un anneau pour monter directement le reculement cuir...


le second anneau amélioré, vue d'ensemble, avec son avant trait en chaîne de 550 mm


le second anneau amélioré, 1er essais de mise en place


le second anneau amélioré, peinture et montage définitif

Autres design d'anneaux.
Nous avons vu dans un billet précédent un autre design d'anneau inventé par le site Equibru :


l'anneau Equibru (photo Equibru)


Pierre gallet a aussi inventé son propre anneau, monté ici pour la photo, sur un harnais bas-cul


L'anneau de Pierre Gallet en gros plan

Plan des chevilles d'origine (nordique) en inox, version ouvrante.


le plan des chevilles d'origine, version ouvrante


''Essai de fabrication en fer plat des chevilles d'origine, version ouvrante"

NB : on peut aussi voir dans la 1ère photo de ce billet, un version inox, non ouvrante des chevilles nordiques originales et sur la deuxième photo, la version ouvrante inox.

Cheville simplifiée.

C'est sur le concours Euroforest 2010 que j'ai pris cette photo d'une cheville simplifiée, intégrée à l'anneau que portaient les chevaux norvégiens présents...


''Harnais norvégien lors du concours Euroforest 2010"


''Détail de la cheville simplifiée, sur le harnais norvégien, lors du concours Euroforest 2010"


''Essai de fabrication en anneaux soudés de chevilles simplifiées, version non ouvrante"

NB : Je n'ai pas de recul sur cette dernière cheville simplifiée, mais je pense qu'elle est aussi efficace qu'une autre. Elle résout le difficile problème d'approvisionnement en chevilles suédoises... Ceci dit les chevilles amovibles (ouvrantes) sont bien pratiques, en particulier en débardage où on peut les démonter facilement, ce qui évite d'y accrocher en permanence les guides dans les manœuvres courtes (je ne passe les guides que dans les anneaux de la sellette et pas dans ceux du reculement).


Je rajoute une petite photo et proposition de chevilles du site catalan Equibru et diffusé dans leur billet "chevilles", suite aux commentaires de ce billet...

Traduction du texte de Nini :
Traduction très approximative :
Mes amis d'Hippotese, après avoir vu votre article (sur les chevilles du harnais "scandinave"), j'aimerais vous conseiller une petite modification relative à la fabrication des chevilles.
Si on fait les deux pièces identiques, celle du bas ne se met pas correctement en place, et le contact ne se fait que sur un seul côté, ce qui cause une usure anormale, la cheville pouvant même se coincer. Cette petite modification (voir sur les photo les ouvertures différentes sur les deux parties de la cheville) règle le problème. Salutations à tous les hippotésiens !

Merci à Equibru...

dimanche 27 avril 2008

Harnais-chevilatte-simplifié Hippotese et porteur Ulvins 3

Harnais-chevilatte-Hippotese-porteur-ulvins-arch-3
Vidéo envoyée par hippotese

Michel Schnoebelen expérimente le harnais "chevilatte" mais en modèle simplifié, avec le porteur de débuscage Ulvins (Detmold 2007, Allemagne).

samedi 16 février 2008

Recherche sur un harnais à chevilles latérales dit harnais chevilatte (3eme partie)

Après quelques semaines d'arrêt, je reprend la suite du compte-rendu de nos recherches sur un harnais à chevilles latérales (dit "chevilatte" pour à chevilles latérales).

Voir précédents billets ici : (1ère partie) et (seconde partie).

Et pour ce billet, quelques photos de harnais scandinaves (Norvégiens ici surtout) dans leur milieu "d'origine" qui permettent de mieux connaître les usages.

Ces photos ont été récupérées sur le web, en particulier sur le site de l'association Foreningen Arbeidshesten que je remercie chaleureusement et dont nous reparlerons bientôt.



On peut constater que les filles ont l'air de mener souvent...



Que ce type de harnais est utilisé pour tous les types de traction...


Qu'il n'y a pas que des poneys Fjord dans ces pays même si les chevaux sont dans l'ensemble de petite taille...



Que pour les traîneaux ou les outils agricoles, ils utilisent des brancards rigides (à la place des traits)...


Et qu'il y a sans doute beaucoup à apprendre des Scandinaves en particulier sur le matériel moderne (surtout adapté aux charges petites et moyennes).

dimanche 20 janvier 2008

Recherche sur un harnais à chevilles latérales dit harnais chevilatte (2eme partie)

(Suite du billet du 11 janvier 2008)

Avant de concevoir et fabriquer un nouveau harnais, fidèle à notre habitude, nous avons commencé par aller voir ce qui se faisait ailleurs...
Et nous sommes allés du côté du Royaume-Unis chez Doug Joiner (débardeur à cheval en Angleterre).

Doug, comme beaucoup de Horse-Logger anglais, utilise du matériel de débardage de type scandinave et donc des harnais à chevilles latérales sur anneau.
Comme les harnais suédois sont chers, il a fabriqué lui-même son harnais.

Voici quelques photos (merci à Sophie Ayache)

Pour celà, il a adapté la sellette agricole anglaise traditionnelle (à gouttière métallique et chaîne plate "porte-brancards") à l'anneau de liaison.

Il a aussi remplacé l'avant-trait rigide en cuir par une chaîne (donc réglable) qu'il accroche au collier (ici de modèle Amish canadien, je pense) et utilise le reculement d'attelage classique (relié aussi par une chaîne).

Plus récemment, Doug (merci à lui pour les photos) a investi dans un harnais suédois d'origine mais il a, là aussi, remplacé l'avant-trait par une chaîne.
Nota : le collier est ici aussi "Amish Canadien".

On peut remarquer sur ce harnais suédois (d'origine) la sellette articulée à faible surface d'appui (nous n'avons pas d'explication à cette forme si ce n'est la forme du dos des poneys fjord peut-être...).

On peut ici détailler la cheville métallique (et son logement rectangulaire dans le brancard) et sa clé en bois (et le lacet d'arrêt).
Notez aussi la courroie de reculement et son crochet qui est détachable facilement.

On peut voir aussi la protection en cuir sous l'anneau (qui est tenue par la pièce avant à 3 boulons, je pense) et la forme des pièces de liaison des courroies cuir à l'anneau (montées rivetées), que l'on ne trouve pas en France.

Après cette première étude de l'existant...
Nous verrons dans la troisième partie nos premiers essais de fabrication d'un harnais à chevilles latérales (dit "chevilate").

mercredi 4 avril 2007

Catalogue de harnais suédois du fabricant Tarnjo

Nous sommes en train de faire des recherches sur un nouveau harnais (harnais "chevilate", à chevilles latérales) qui serait un mix entre un harnais de débardage et un harnais de voiture.

L'objectif est d'utiliser le même harnais pour aller au bois, débarder et revenir avec la voiture chargée (et dans le pente)...

Nous sommes partis du système suédois que nous avons modifié, le 1er proto est en test, je vous en dirais un peu plus bientôt...

En attendant, nous avons reçu un catalogue de harnais fabriqué en Suède et des tarifs 2006 (merci à Hervé et à Doug).

Pour notre (votre) culture (et pour l'avoir sous la main) et parce que j'ai pensé que celà pourrait aussi vous intéresser, j'ai décidé de le mettre sur le blog d'Hippotese...
Et puis c'est aussi une bonne approche du vocabulaire technique des pièces de harnais en anglais (nous avons vu que celà peut être utile pour les réunions européennes...).
Je vous ai fait, bien sûr, un petit pdf pour ceux qui voudront imprimer...

Le catalogue des articles en pdf ici (1,8 Mo), le catalogue des prix en pdf ici (52 Ko).

NB : Il faut juste savoir que l'unité de prix est la couronne suédoise (sek), et oui, ils n'ont pas l'euro encore, et que 10 sek valent 1,13 €.

Le site du vendeur (version anglaise) : http://www.tarnsjogarveri.se/eng/