Hippotese, Le cheval de Travail

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mercredi 23 décembre 2009

Projet "Cheval en ville" : lutter contre les idées reçues... Quelques réflexions et données...

Suite au billet précédent sur les commentaires des lecteurs du figaro.fr, Je remercie les (nombreux) lecteurs du blog d'Hippotese qui ont donné leur sentiment étayé et réfléchi sur cette question...

Pour ma part, même si je suis d'accord sur "la réaction épidermique", je pense malgré tout que la plupart des critiques que formulaient les lecteurs du Figaro sont quand même recevables et que l'article à l'origine de ces critiques n'était pas crédible scientifiquement.

Pour vous préciser ma pensée (et relancer sans doute le débat), j'ai essayé de reprendre point par point les trois critiques les plus fréquentes...

A savoir les critiques sur le bilan carbone, les critiques sur les rejets de méthane des équidés et les critiques sur les crottins, les mouches et l'odeur.

1) Critiques sur le bilan carbone.
Sur les résultats annoncés dans le calcul du bilan carbone, je crois que les critiques sont recevables, nous n'avons pas les idées très claires à ce sujet et que celui qui a compris (admis) les résultats de l'étude d'A2D CONSEIL (diffusée dans le compte-rendu du 6eme congrès des chevaux territoriaux, page 2) me jette le premier crottin...
Cette étude indique que la comparaison entre le cheval et un véhicule de 9 cv sur 9 ans est de 2 tonnes de CO2 (11 T pour 13 T), soit un différentiel de 18 %.
Equiterra et l'ADEME (dans un résultat d'étude diffusé sur leur site et dans l'article du Figaro) arrivent à 35 %, soit juste le double !
Qu'en est-t-il réellement ?
Et les tonnes de carbone issues de produits biologiques (qui ne font que les absorber puis les rejeter, puis les réabsorber... sur des cycles de quelques années) ou d'énergies fossiles (cycle de millions d'années) sont-ils comparables ?

2) Critiques sur les rejets de méthane des équidés.
Sur les rejets de méthane par les chevaux (en comparaison aux rejets des vaches), les choses semblent plus simple, quoique...
Si les ruminants (par des rots, des pets, de déjections fécales) rejettent de fortes quantité de méthane (gaz à effet de serre, contribuant au changement climatique), le cheval, qui n'est pas un ruminant rejette lui, c'est indiscutable, en moyenne 4 à 5 fois moins de méthane que les vaches.
Seulement dans l'étude A2D Conseil, on donne 51 kg de méthane annuel pour le cheval, dans une étude INRA-Vermorel 27 à 42 M3 de méthane soit 18 kg à 28 kg, (la densité du méthane est de 0,67 kg/M3) et dans une étude d'agronomes québécois 18kg (contre 90 kg pour la vache).
Alors, de 18 à 51 kg... Où est la vérité ?

3) Critiques sur les crottins, les mouches et l'odeur.
Là on se trouve dans quelque chose de plus simple à gérer...
Pour les crottins, les sacs à crottin sont assez efficaces et je connais pas mal d'exemples où ils sont utilisés avec bonheur. Associés à des conteneurs étanches, ils ne devraient pas poser beaucoup de problèmes, sauf celui de décider les meneurs à les utiliser... (Un billet sur ce sujet est en préparation, envoyez vos expériences...).
Pour les mouches et l'odeur, c'est plus délicat car on entre dans des considérations plus subjectives, ceci dit, un cheval ne sent pas plus mauvais que le métro ou qu'un bus diesel, mais allez expliquer ça à un citadin...
On est souvent plus gêné par les odeurs que l'on connaît le moins et réciproquement...
Mais si des conteneurs étanches sont utilisés (pour vider les sacs à crottin) et des plate-formes en béton drainant et à récupération des jus, sont installées sur les aires d'attente, il devrait y avoir nettement moins d'odeurs... (on en reparlera aussi dans un prochain billet)

Vous voyez qu'il nous reste des efforts de communication et de pédagogie à faire et aussi un gros travail pour étoffer nos données scientifiques et expérimentales (avant peutêtre d'utiliser celles-ci de manière peu crédibles...).
On ne m'enlèvera pas de l'idée que consommer du foin, produit localement, "coûte" moins à la planète que consommer du carburant, issu du raffinage de pétrole, extrait et transporté depuis l'autre bout du monde... Reste à le prouver...

jeudi 10 décembre 2009

Conditions de réussite d'un projet "Cheval en ville" : lutter contre les idées reçues...

En faisant une revue de Presse sur le "Cheval en ville", je suis tombé sur un article de septembre 2009, du Figaro.fr (version en ligne du journal du même nom). L'article en lui même ne m'a pas appris grand chose de nouveau, par contre ce qui m'a semblé très intéressant (et très décourageant aussi), ce sont les 54 commentaires (le 9 décembre 2009) qui suivaient cet article...

Non, non, ce n'est pas la jalousie de voir les lecteurs du Figaro, plus prompts à prendre la plume (virtuelle) pour mettre un commentaire sur un article du journal en ligne que ceux du blog d'Hippotese...
Les gens de chevaux sont des "bourrins dyslexiques", c'est bien connu... (non, pas sur la tête...)

Ce qui m'a semblé intéressant donc, c'est le contenu de ces 54 commentaires...
Je ne sait pas si les lecteurs du Figaro.fr sont représentatifs de la population française, mais leur vision de la réintégration des chevaux en ville me semble assez proche du vox populi (français moyen) et c'est celà qui est décourageant...

Enfermés dans notre "vision hippocentriste" du problème, nous ne connaissons pas toujours les idées reçues de nos concitoyens...

Avant de nous énerver devant autant de mauvaise foi (apparente) nous avons sans doute un gros travail de réflexion, de correction des erreurs les plus grossières à faire et enfin de communication positive...

Nos discours, démonstration et supports de diffusion "grand public" devront aussi en tenir compte...

Je vous livre le texte de l'article, et les 54 commentaires (à lire jusqu'au bout), je compte sur vous pour corriger les erreurs et donner votre sentiment (objectif et argumenté) en commentaire, histoire de savoir quoi répondre une prochaine fois...

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