Hippotese, Le cheval de Travail

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Mot-clé - Henri Spychiger

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jeudi 15 juillet 2021

Liens directs vers les 4 conférences-web francophones sur "l'éducation du jeune cheval de travail" (2021, FECTU)

Comme promis, voici les liens directs vers les 4 webinaires (conférences web) que nous avons animé et co-organisé avec la FECTU (Fédération Européenne du Cheval de Trait pour la promotion de son Utilisation (European Working Animals Federation), qui regroupe actuellement 21 associations dans 14 pays).

A consommer sans modération... (Deny Fady, animateur de ces 4 conférences)

1) Première partie des webinaires sur l'éducation d'un jeune cheval de travail.

Abel Ibanez Marti (Espagne) est le président de l'association de chevaux de travail espagnole ANTA La Esteva.
Abel est aussi un maraîcher professionnel qui travaille depuis de nombreuses années avec les chevaux.

2) Deuxième partie des webinaires sur l'éducation d'un jeune cheval de travail.

Henri Spychiger (Suisse) était maître d'école, ingénieur agronome et l'un des derniers officiers de cavalerie formés par l'armée suisse. Pendant 38 ans, il a produit du lait dans sa ferme du Jura suisse, à 1 200 m d'altitude.
Il a fait tous les travaux agricoles avec les chevaux des Franches-Montagnes, mais il a également élevé et entraîné des chevaux, principalement de cette race suisse.
La Fédération suisse du FM l'a élu comme premier président.
Il a également formé des personnes et a été tout au long de sa vie un fervent partisan de la traction animale, pour des raisons écologiques, sociales et mentales.
Aujourd'hui, ses activités sont encore étroitement liées à l'utilisation du cheval : équitation, conduite d'un traîneau à cheval pour les touristes, formation aux travaux forestiers, etc.

3) Troisième partie des webinaires sur l'éducation d'un jeune cheval de travail.

Jean Louis Cannelle (France) est sans doute un des personnages les plus connus du monde des chevaux de trait en France.
Fils de fermier, il n'a jamais cessé d'élever, d'éduquer et d'utiliser des chevaux comtois.
Il est membre fondateur de l'association Hippotese, a longtemps été son président et reste son vice-président.
Il est fondateur du CERRTA (Centre Européen de Ressources et de Recherches en Traction Animale).
De nombreux meneurs ont suivi et suivent encore leur formation chez lui.
Depuis 1986, il se bat pour la promotion de la traction animale et la reconnaissance de l'Énergie Animale comme l'une des Énergies renouvelables à notre disposition.

4) Quatrième partie des webinaires sur l'éducation d'un jeune cheval de travail.

Manu De Meulenaer (Belgique), 1955, Flamand, Belge et fier de l’être.
Le cheval lui galope dans le tète depuis toujours. Jeune il vit les derniers chevaux de travail dans les champs et rues.
Il lit beaucoup sur le cheval par manque du « vraie ». A partir de ces 25 ans il laisse libre court à sa passion et émotion « cheval ». En Allemagne il apprend le système Achenbach à 2 et 4, en Hongrie le système Hongrois e.a. chez Fülöp Sandor.
Il devient instructeur d’attelage en Hollande, Ad Aarts. Il fait de la compétition de 1982 à 2004 à 2, 4 et en tandem, son dada personnel. Il s’acharne surtout sur l’instruction du meneur et du jeune cheval d’attelage d’abord mais très vite sur le jeune cheval d’attelage de travail.
Il est co-auteur de plusieurs manuels d’attelage.
Mais son plus grand plaisir est de former des jeunes chevaux de travail atteler.
C’est le cheval qui lui donne l’indication des techniques à employer, mais il les dresse d’abord seul… ils doivent marcher sur leurs propres jambes…

samedi 16 janvier 2021

FECTU Webinaire en français : 1ère conférence sur l'éducation du jeune cheval de travail, par Abel Ibanez Marti (Espagne) mercredi 20 janvier 2021, à 18h00

La FECTU, Fédération Européenne du Cheval de Trait pour la promotion de son Utilisation (European Working Animals Federation, voir Note1) qui regroupe actuellement 21 associations dans 14 pays, organise des webinars sur l'utilisation des équidés de travail (en Français, on parle plutôt de webinaire, voir Note2).

Le prochain Webinaire aura lieu, en direct, le mercredi 20 janvier 2021 à 18h et aura comme sujet :

L'éducation du jeune cheval de travail (the education of the young working horse)

Ce Webinaire fait partie d'une série de 4 conférences, en français, qui seront présentées sur plusieurs mois par :

  • Abel Ibanez Marti (Espagne)
  • Henri Spychiger (Suisse)
  • Manu de Meulenaer (Belgique)
  • et Jean Louis Cannelle (France)

Et animées par votre serviteur : Deny Fady (France)

Ce premier Webinaire aura pour invité Abel Ibanez Marti qui est le président de l'association de chevaux de travail espagnole ANTA La Esteva. Abel est aussi un maraîcher professionnel qui travaille depuis de nombreuses années avec les chevaux.

https://us02web.zoom.us/j/86503986449?pwd=QzlpRTYzSUFQVHoxVXhvdEozaEtjUT09


Abel Ibanez Marti, chez lui en 2016, lors de l'AG de la FECTU

Ce webinaire s'adresse à tous les utilisateurs et futurs utilisateurs d'équidés de travail, et nous souhaitons rester accessible aux débutants.
Cette série de webinaires a pour objectif plus général, de partager différentes approches d'éducation du jeune cheval de travail, respectueuse des principes de bien-traitance animale, afin d'enrichir nos expériences personnelles et donner à tous la connaissance de base de ces méthodes.


The FECTU will present one more webinar next Wednesday, 20th of January, 18.00 pm, Central European Time.
Abel Ibanez Marti, chair of the Spanish working horse association ANTA La Esteva and professional market-gardener will speak about

L'éducation du jeune cheval de travail (the education of the young working horse)

The presentation will be in French. Please spread the information among your members and friends.
The link for the webinar :

https://us02web.zoom.us/j/86503986449?pwd=QzlpRTYzSUFQVHoxVXhvdEozaEtjUT09



Le frère d'Abel, sur leur ferme maraîchère en 2016, lors de l'AG de la FECTU

Pour suivre ce webinaire, un simple navigateur internet suffit, vous devez simplement vous connecter à l'adresse ci-dessus (Vous pouvez aussi installer l’application Zoom qui est multiplate-forme mais ce n'est pas obligatoire).

A la fin de la présentation (30 à 40 mn), un temps d'échange sera possible pour ceux qui sont en ligne, sinon le webinaire sera accessible ensuite sur la chaîne Youtube de la FECTU : https://www.youtube.com/channel/UCO65OusJZK9lj8lLxrQhTiw et sans doute sur celle d'Hippotese.


Le frère d'Abel, sur leur ferme maraîchère en 2016, lors de l'AG de la FECTU

Note1 :
La FECTU a été fondée le 1er novembre 2003 au Luxembourg par sept associations de différents pays européens qui a ont signé les statuts lors de l’assemblée constituante.
La fédération européenne a pour objet d’encourager la coopération des organisations qui s’engagent en Europe pour la défense et l’utilisation des chevaux et autres animaux de trait, de représenter dans le cadre des statuts l’ensemble des organisations membres, de promouvoir et de défendre leurs intérêts communs dans le respect de l’autonomie et des particularités de chaque association membre.
Elle participera ainsi à la sauvegarde d’un patrimoine européen et à la promotion de méthodes de travail et d’activités de loisir respectueuses de l’animal, de l’homme et de son environnement. Elle appuie toutes les initiatives des associations membres qui cherchent à promouvoir et à rendre plus efficace l’utilisation des animaux de trait et à garantir voire améliorer le bien-être de ces derniers. Hippotese est l'un des membres fondateurs de la FECTU


Le frère d'Abel, sur leur ferme maraîchère en 2016, lors de l'AG de la FECTU

Note 2 :
Webinaire est un mot-valise associant les mots web et séminaire (à l'origine webinar en anglais, contraction de Web et de "seminar"), créé pour désigner toutes les formes de réunions interactives de type séminaire faites via internet généralement dans un but de travail collaboratif ou d'enseignement à distance. En fait une visioconférence plus ou moins interactive.

L'oncle d'Abel, sur sa ferme maraîchère en 2016, lors de l'AG de la FECTU

mardi 8 juillet 2014

Vidéos de la démonstration de faucheuses à traction animale au Mont Crozin (Suisse) le 31 mai 2014

En complément du billet précédent, voici quelques vidéos (partielles et partiales) de la journée de démonstration-test de faucheuses à traction animale au Mont Crozin (Suisse), et quelques photos complémentaires (surtout pour les techniciens)...

Une petite vidéo de 2 des faucheuses présentées à la journée (la faucheuse Aebi 160 et la faucheuse Schmitz 240).


Démonstration-test de faucheuses à traction... par hippotese

Une petite vidéo des 2 faneuses et de l'andaineur présentés à la journée.

Pour mémoire, les matériels présentés :
- Faneuse "Michel 2014" derrière un avant-train Schmitz, largeur 4,10 m, effort de traction total : 240 kg, soit 80 kg/cheval.
- Faneuse "Pequea", largeur travaillée : 3 m, effort de traction total : 100 kg, soit 50 kg/cheval.
- Andaineur "Tonutti", type Rémi, largeur travaillée : 5 m, effort de traction total : 320 kg, soit 160 kg/cheval.


Faneuses et endaineur à la journée... par hippotese

Remarque : en regardant attentivement les vidéos, on peut se poser la question de la pertinence d'une mesure sur un seul trait d'un seul cheval d'une paire ou d'une attelé à 3 de front, pour déterminer l'effort total de l'attelage.
En effet si l'on peut penser (et nos expériences l'ont prouvé) que mesurer l'effort sur un trait d'un cheval attelé au palonnier permet de connaître précisément la moitié de l'effort total, il n'est pas sûr, dans le cas d'une paire ou d'une triplette que la mesure d'un trait mesure précisément le quart ou le 6ème de l'effort total...
Les meneurs savent bien qu'en paire, même avec une balance, un cheval malin peut ne pas trop tirer...
Observez les 3 chevaux de la triplette qui ne semblent pas du tout forcer de concert...
Ou le cheval de gauche à l'andaineur, à la fin de la vidéo, qui ne fait plus rien...
Il faudrait sans doute, pour ces mesures, équiper chaque cheval d'un capteur dynamométrique (ce qui permettrait de vérifier ou d'infirmer cette remarque) ou équiper la balance de palonnier si c'est possible (ou les 2 pour vérification).
C'est sans doute pourquoi, nos aînés (voir le document de A. Debains dans le précédent billet), employaient un dynamomètre monté sur un avant-train auquel ils fixaient le timon de la faucheuse.


La fiche de résultats des essais des faneuses, de l'andaineur et de la presse à balle ronde (dont nous parlerons dans une prochain billet).

D'autres photos de la journée : les faucheuses...

Photos de l'avant-train Schmitz :


Détail de la barre de coupe, double-effet, de la faucheuse adaptée sur l'avant-train Schmitz, photo Deny Fady.


Vue de l'avant-train Schmitz, photo Deny Fady.


Autre vue de l'avant-train Schmitz, photo Deny Fady.


Vue du timon de l'avant-train Schmitz, photo Deny Fady.


Mesure du rythme cardiaque juste après l'effort, photo Deny Fady.


Mesure du rythme cardiaque, 10 mn après l'effort, photo Deny Fady.


Autre vue de l'avant-train Schmitz dételé, photo Deny Fady.


Autre vue de l'avant-train Schmitz dételé, photo Deny Fady.


Autre vue de l'avant-train Schmitz dételé, photo Deny Fady.


Autre vue de l'avant-train Schmitz dételé, photo Deny Fady.

Photos de la faucheuse Schmitz :


Vue de la faucheuse Schmitz dételée, photo Deny Fady.


Autre vue de la faucheuse Schmitz dételée, photo Deny Fady.


Autre vue de la faucheuse Schmitz, photo Deny Fady.


Autre vue de la faucheuse Schmitz dételée, photo Deny Fady.


Détail du timon en fibre de verre de la faucheuse Schmitz, photo Deny Fady.

Photos de la faucheuse Aebi 160 :


Autre vue de la faucheuse Aebi 160, photo Deny Fady.


Autre vue de la faucheuse Aebi 160, photo Deny Fady.

A suivre, d'autres photos du matériel de fanage et une vidéo de la presse à balle ronde tirée par 3 chevaux...

lundi 7 juillet 2014

Démonstration-test de faucheuses à traction animale au Mont Crozin (Suisse) le 31 mai 2014

Comme nous vous l'annoncions dans un précédent billet, samedi 31 mai 2014, à l'initiative d'Henri Spychiger (agriculteur suisse, aujourd'hui à la retraite mais qui reste un grand promoteur de la traction animale moderne), s'est tenu au Mont Crozin (prés de Saint Imier, Suisse), à la Ferme Zurcher, une démonstration-test de faucheuses à traction animale, à transmission mécanique, anciennes et modernes.


Vue générale des essais à l'ombre des éoliennes du Mont Crozin, photo D. Fady


Une belle prairie artificielle de 1 hectare a permis les tests en conditions réelles, photo D. Fady


Les 4 faucheuses en démonstration se sont succédées tout au long de la matiné, photo D. Fady

Définition d'une faucheuse à transmission mécanique :

Sur les faucheuses dites "à transmission mécanique", le mouvement de la lame est tiré de l'avancement de l’outil et du frottement des roues sur le sol.
Sur les faucheuses anciennes (les 2 Aebi, ici), ces roues sont munies de cliquets, ce qui permet de compenser la différence de trajectoire de la roue interne et de la roue externe dans les courbes ou les retournements.


Document technique d'une faucheuse Deering G1 à un cheval

Puis le mouvement est transmis via des pignons droits (adaptation de la vitesse de rotation) et coniques (qui forme un renvoi d'angle) en général à bain d'huile, à un système bielle-manivelle qui convertit le mouvement rotatif en un mouvement alternatif de cisaillement de la lame (en langage technique agricole, on parle de "scie").

NB : Voir le document joint en fin de billet pour plus de précisions sur les différentes technologies utilisées sur les différents modèles de faucheuses.

Sur les 2 faucheuses modernes (les 2 Schmitz, ici), le mouvement rotatif des roues est récupéré via un arbre avec pignons et chaîne et un renvoi d'angle (et sans doute des cliquets sur les roues, à vérifier).


Sur l'avant-train Schmitz, la prise de force sur les roues se fait via un arbre avec pignons et chaîne et un renvoi d'angle, photo D. Fady.


Détail de la prise de force sur l'avant-train Schmitz, photo D. Fady.


Détail de la prise de force sur la faucheuse Schmitz, photo D. Fady.

NB : ce mouvement de rotation aurait aussi pu être récupéré des roues via un pont épicycloïdale (type pont automobile) qui sert aussi dans ce cas de renvoi d'angle avec un rendement supérieur (le différentiel de rotation des roues est alors géré par le mouvement des satellites), c'est le cas sur certains avant-trains hippomobiles modernes.

NB : Par opposition aux faucheuses dites "à transmission mécanique" (ou "à prise de force sur les roues"), il existe aussi des faucheuses "à moteur auxiliaire", le déplacement reste TA mais le mouvement de la lame est réalisé par un moteur thermique à régime constant.
L'avantage est que l'effort de traction est plus faible et qu'en cas de bourrage, le mouvement de la lame ne s'interrompt pas, malgré l’arrêt.


Publicité pour une faucheuse à moteur Puzenat D1M.

Les faucheuses présentées au Mont Crozin ce samedi 31 mai 2014 :

Cinq faucheuses devaient être présentes mais la faucheuse I&J (d'origine américaine et que nous avions vu Detmold), et que tout le monde attendait, n'a pas pu être présentée car l'importateur a fait faux bond, aux organisateurs, au dernier moment.

Les 4 faucheuses présentées :

1 - Faucheuse Aebi, année 1950, barre de coupe à doigts, roues pneu, largeur de travail 135cm.


Faucheuse Aebi, année 1950, 135 cm, Photo D. Fady

2 - Faucheuse Aebi, année 1965, roues fer, barre de coupe à doigts, largeur de travail 160cm (d'après ce que j'ai compris, il s'agit d'un modèle spécial (et unique) équipé d'une lame de cette taille), entraînement par cliquets et renvoi d'angle à bain d'huile.


Faucheuse Aebi, année 1965, 160 cm. Photo D. Fady


Faucheuse Aebi, année 1965, 160 cm. Photo D. Fady

3 - Avant-train-Faucheuse Schmitz 1.9, année 2014, roues pneu agraire, c'est en fait un avant-train équipé d'une barre de coupe double-lame (système Busatis), largeur de travail 190cm.


Avant-train-Faucheuse Schmitz, année 2014, 190 cm. Photo D. Fady


Avant-train-Faucheuse Schmitz, année 2014, 190 cm. Photo D. Fady

4 - Faucheuse Schmitz 2.4, année 2014, roues pneu agraire + une roue folle à pneu, avant-droite, barre de coupe double-lame (système Busatis), largeur de travail 240cm.


Faucheuse Schmitz, année 2014, 240 cm. Photo D. Fady


Faucheuse Schmitz, année 2014, 240 cm. Photo D. Fady


Faucheuse Schmitz, année 2014, 240 cm. Photo D. Fady


Faucheuse Schmitz, année 2014, 240 cm. Photo D. Fady

NB : Pour les faucheuses Aebi, le capteur dynamomètrique a été placé entre le collier et le trait. Pour les faucheuses Schmitz, il a été installé entre les chevaux et l'outil du fait du palonnier "désaxé" de la faucheuse.


Le capteur dynamométrique remplace l'avant-trait, pour la mesure d'effort, sur la faucheuse Aebi 160 cm. Photo D. Fady

Résultat des mesures et commentaires :


Le tableau des mesures. Photo D. Fady

Les 2 faucheuses Aebi traditionnelles demandent un effort moyen de 66 kg et 80 kg par cheval au pas (vitesse précise ?), ce qui est correct.
Les 2 faucheuses modernes Schmitz demandent 120 kg et 140 kg par cheval, ce qui est trop, à mon humble avis...
Si on considère qu'un effort moyen continu, au pas, ne doit pas dépasser 100 kg (surtout par forte chaleur).

Bien sûr ces mesures ne sont qu’approximatives et qu'indicatives, il aurait fallu mesurer les efforts dans plusieurs conditions d'utilisation (à vide sans mouvement de coupe, à vide avec le mouvement de coupe et en charge avec différentes densités ou qualités d'herbe).
De même, que toute mesure d'effort au crochet n'a de valeur qu'associée à la mesure de la vitesse de déplacement correspondante, il aurait fallu, pour être précis, mesurer la distance parcourue et le temps mis à la parcourir pour estimer justement cette vitesse moyenne de déplacement.
Enfin, tous les faucheurs savent l'importance des variétés de fourrage, de leur hauteur et de leur densité ou même simplement de la régularité de leur implantation, dans les efforts de coupe.

Merci à Jean Louis Cannelle, à Henri Spychiger et à Urs Moser pour l'organisation de cette journée qui nous a permis de voir in-vivo plusieurs modèles de faucheuses (et faneuses et andaineur et presse) en situation réelle.

Pour apporter quelques éléments de réflexion au problème d'effort de traction avec les faucheuses, Je vous donne les conclusions de l'ouvrage de A. Debains, Des Machines Agricoles sur le Terrain, et en particulier le chapitre concernant Les Faucheuses (1895), page 33-36.

...Aussi exécute-t-on les épreuves dynamométriques en soumettant les faucheuses à trois, essais successifs :
1° Essai de l'instrument comme une simple voiture, sans qu’aucun organe soit embrayé.
2° Essai de l'instrument sur un terrain fauché ou sur une route, l'appareil de coupe étant embrayé pour fonctionner à vide.
3° Essai de l'instrument en travail dans différentes espèces de fourrage.

Autrefois on plaçait le dynamomètre sur le timon même de la faucheuse, mais sa position était bien instable et la trépidation de la machine faisait souvent casser les crayons (il s'agit, à cette époque, de dynamomètres à enregistrement par traçage d'un crayon sur une bande papier déroulante. NDLR).


Dessin d'ensemble du dynamomètre à bande (et à crayons) utilisé par la CGO pour ses mesures d'effort sur les omnibus et les tramways.

On emploie aujourd’hui des dynamomètres montés sur roues avec avant-train, et l’on fixe le timon (de la faucheuse NDLR) sur l'avant-train.

Ces expériences sont très intéressantes et permettent de comparer des machines travaillant sur un même champ, dans les mêmes conditions ; mais le nombre d'éléments qui entrent dans des essais de ce genre est si considérable, que les résultats varient d’un essai à un autre.
Les derniers essais ont montré que les faucheuses à deux chevaux qui exigeaient 175 à 150 kilogramètres en 1873, effort trop élevé pour un seul attelage de deux chevaux, n'accusent plus aujourd’hui que 90 à 70 kilogramètres.
Dans ces conditions, deux chevaux en bon état et bien nourris peuvent à la rigueur conduire une faucheuse toute une journée.

J'ai dit en parlant des herses et des rouleaux que les chevaux attelés à ces instruments, marchant au départ de 1m (3,6 km/h) à 1m10 (4 km/h) par seconde, tendaient à retomber à l'allure de la charrue, 0m70 à 0m60 (2,5 km/h) par seconde lorsqu’il s'agit de faucheuses.
''Si l’on a soin de choisir des animaux qui ont le pas allongé, la vitesse du départ peut être plus facilement maintenue.''

NB-NDLR : au sujet des vitesses de travail au pas, on pourra aussi consulter l'étude de l'IOSTA de 1959, page 9, diffusé sur le blog ici...

Le conducteur confortablement assis sur son siège, est tout disposé a faire marcher vite l'attelage, et les chevaux eux-mêmes excités par le bruit de la machine conservent le pas accéléré. On peut donc admettre la vitesse de 1m à 1m10 par seconde comme normale.

En pratique cependant, il vaut mieux ne pas maintenir un même attelage toute une journée sur une faucheuse ; il est préférable de changer les chevaux toutes les deux heures et d'avoir deux attelages. Le travail s'effectue plus rapidement, et les animaux ne risquent pas, en restant trop longtemps attelés, de contracter des blessures à l'endroit du collier par suite des trépidations de la machine.
Ces blessures se produisent toutefois plus rarement dans les faucheuses où la disposition du tirage amortit le choc (via un ressort de traction ? NDLR).


Dessin technique d'une faucheuse Albaret tirée du livre de A. Debains, Des Machines Agricoles sur le Terrain, Troisième tome : Récoltes, de 1895.

La largeur de coupe varie un peu avec les types de machines ; on peut admettre comme largeur moyenne coupée 1m35, ce qui correspond a une surface fauchée d’environ 0,5 hect/h et 5 hectares en dix heures.
Cette surface théorique n’est pas atteinte à cause du temps perdu dans les tournants ou aux arrêts, pour changer les scies et vérifier l'état des pièces travaillantes.
Ces pertes de temps peuvent réduire de 25 % la surface fauchée, de telle sorte qu’il ne faut compter que sur un travail effectif de 3,75 hect à 3,50 hect par jour.
Lorsqu'on emploie deux chevaux un peu lourds habitués a tirer la charrue, ou bien des bœufs, la surface travaillée est beaucoup réduite ; il faut même, lorsqu’on se sert de bœufs, modifier le diamètre des engrenages de commande de la scie, afin de compenser la lenteur de marche des animaux de trait par une augmentation des rapports de vitesse ; si on ne prend pas cette précaution dans les prairies naturelles surtout, l'herbe se coupe mal.

Vous pouvez consulter ici le chapitre complet (PDF, 1,3 Mo) sur les Faucheuses à transmission mécanique, du livre de A. Debains, __Des Machines Agricoles sur le Terrain, Troisième tome : Récoltes__, page 1-36, édition 1895.

Le site web des machines de Christoph Schmitz

Un article paru dans Le Journal du Jura sur cette démonstration...

D'autres photos et vidéos à suivre dans un prochain billet...

vendredi 23 mai 2014

Démonstration de faucheuses à chevaux, samedi 31 mai 2014, en Suisse, au Mont Crozin

Comme nous vous l'annoncions, Henri Spychiger, grand utilisateur de traction animale en Suisse, organise, le samedi 31 mai 2014, une démonstration de faucheuse en traction animale (avec des faucheuse AEBI, Chr. Schmitz et I&J, anciennes et moderne, de 135 à 240 cm de largeur de coupe...), au Mont Crozin, SUISSE.

Vous trouverez ci-joint le PDF du programme et du plan d’accès de la journée.

Nous organisons un covoiturage à partir du chantier-école de Montdenis, le samedi très tôt, mais vous pouvez aussi nous rejoindre sur place (pensez à la "vignette autoroute" Suisse).

Quelques photos d'archives des faucheuses présentées :


La faucheuse AEBI (ancienne) de Henri Spychiger, chez lui, lors d'un voyage d'étude avec les CS de Montmorot, en 2000. (photo D. Fady)


La faucheuse I&J (modèle 1) en démonstration à Detmold (Allemagne) en 2013. (photo D. Fady)