En cherchant des informations sur les harnais grandvalliers, je suis tombé sur la véritable histoire des Rouliers du Grandvaux...
On y parle point du fameux reculement Grandvallier, qui était utilisé surtout avec les trains grandvallier qui transportaient les grands sapins destinés à la fabrication des mâts de bateaux et moins souvent avec les grinvallières...
Le Grandvaux est une de ces hautes régions synclinales de plus de 1 000 m. d'altitude. La population est cependant relativement assez dense : 5 540 hab. répartis en dix-huit communes, ce qui donne une densité de 28 au km2.
L'agriculture est pauvre : les seules céréales qui mûrissent sont l'avoine et l'orge, et le paysan s'est nourri pendant longtemps de pain d'avoine. En 1772, les syndics du Grandvaux constatent que le pays, peuplé de 8 000 hab., « ne vit que par les produits du fromage et du bétail. L'orge et l'avoine, seuls grains cultivés, [ne suffisent pas à fournir les provisions pour un tiers de
l'année I On devait faire venir des grains de la Basse-Bourgogne».
Jadis les communes avaient un type d'exploitation viagère assez spéciale : elles cédaient aux indigents pour les défricher des portions de terre, appelées fouilla. Aujourd'hui ces maigres champs ont presque disparu, on trouve à peine quelques minuscules carrés de légumes autour des maisons, où poussent des pommes de terre et des salades ; le pays ne participe plus que
pour une très faible proportion à sa propre alimentation. La mise en prairie s'est généralisée, l'élevage étant la grande ressource grâce à la production fromagère.
(Une reconstitution des rouliers du Grandvaux, à Levier en 2006, par Les Amis du Grandvaux, photo Yves Vignane)
En de telles régions, la vie n'est possible qu'à condition de recourir à des métiers complémentaires. L'ingéniosité du Jurassien les a multipliés. Le Grandvaux est encadré par des centres pratiquant de nombreuses industries artisanales : lunetterie de Morez, tournerie et boissellerie du Bois-d'Amont, mesures linéaires de Longchaumois, tonnellerie et cuverie de Foncine et Chapelle-des-Bois, pipes de Saint-Claude, lapidairerie et horlogerie dans toute
la montagne. Mais ces industries posent le problème des débouchés ; le montagnard ne doit pas être seulement fabricant, il faut aussi vendre au dehors.
10 Derniers commentaires