Hippotese, Le cheval de Travail

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Mot-clé - parage naturel

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mercredi 22 avril 2009

Hipposandales et cheval pieds nus : Parer son cheval tout seul, 3ème partie "Fabriquer les trépieds"

Suite aux précédents billets (1ère partie "outillage" et 2ème partie "Utiliser les trepieds") je vous avais promis de vous donner les dimensions et des photos de détails de mes trépieds de maréchalerie...


Voici les 2 trépieds, à gauche le trépied avec support de paturon, à droite le trépied avec support de sole.


Les 2 supports montés sur un tube de 33 mm de diamètre sont interchangeables sur les 2 piètements montés en 36 mm de diamètre intérieur.


Le trépied avec support de sole est monté sur un piètement plastique de récupération (chaise de bureau, merci Jean Louis) qui est solide, léger et tubé à 36 mm de diamètre intérieur.


Il est terminé par un morceau de râpe usée, soudé à 45° environ. Il peut être utilisé sur 2 positions (430 et 500 mm) qui sont bloquées par un simple clou de charpentier traversant.


Le trépied avec support de paturon est fabriqué à partir d'un tube de 36-40 de diamètre et de 150 mm de long environ...


...soudé verticalement à 3 morceaux de T (40 x 40) de 200 mm de long, disposés à 120°...


...et eux-même terminés par 3 fers de petite taille, formés et soudés pour servir de pied.


Le support de paturon, en lui-même, est constitué d'un tube de 33mm extérieur et de 375 mm de long,...


...soudé sous un U de 60 x 140 mm, en tôle pliée de 5 mm d'épaisseur et de 150 mm de long...


...dans laquelle est placé un morceau de bande transporteuse en caoutchouc de 10 mm d'épaisseur, 150 mm de large et 260 mm de long,...


...ce morceau de bande transporteuse est maintenu en gouttière par deux élastiques découpés dans une simple chambre à air.


Le réglage et le maintien en position du support de paturon dans son piètement est réalisé par un système de pression, vis-écrou (de 14) dont le papillon est un simple anneau de chaîne. Il permet un réglage continu entre 410 et 530 mm de hauteur (sol-fond de gouttière).

Et voilà...
J'espère que mes explications ont été claires, il ne s'agit évidemment que de données indicatives à adapter à vos ressources matériels et habitudes de travail...
Si vous avez des remarques, pensez aux commentaires, ça fait toujours plaisir...
Je précise ici que le trépied avec support de paturon (type hoofjack) se trouve dans le commerce, chez Eurofers (270 € ht), chez Michel Vaillant (295 € ht) ou Chez-Mon-Ami-Baptiste (le moins cher 240 € ttc quand même...).

Dés que j'ai un peu de temps, je vous ferai un billet avec le compte-rendu du stage de parage et de maréchalerie de janvier 2009 à Villers sous Chalamont...

lundi 20 avril 2009

Hipposandales et cheval pieds nus : Parer son cheval tout seul, 2ème partie "Utiliser les trepieds"

Après la présentation du matériel de maréchalerie pour le parage (voir billet précédent), je vous propose quelques photos de mon utilisation de trépieds de maréchalerie autoconstruits.

Je précise que je ne suis pas du tout un spécialiste de la question et que mes postures sont sans doute à améliorer, mais bon, il faut bien commencer...

NB : Que ceux qui veulent se construire des trépieds, se rassurent, je leur donnerai dans un troisième billet des photos de détails avec des dimensions...

Si j'utilise 2 trépieds, c'est parce que je trouve celà plus pratique (on passe sans cesse du support de paturon au support de sole) et que mon premier trépied n'était pas réglable en hauteur en continu (seulement 2 positions : 41 cm et 49 cm).
Et plutôt que de le modifier, j'ai fabriqué, en 3 heures et sans plan, hier, le second trépied avec son support pour paturon.
Il faut avouer que le parage de mon cheval devenait urgent...

Ce trépied pour paturon est plus lourd (stabilité) et réglable en continu (41 cm à 52 cm)...


Le trépied pour paturon permet de travailler le dessous du sabot à deux mains, sans effort pour le dos


Pour les antérieurs, on peut se tenir de côté...


Ou le pied du cheval entre les jambes pour le maintenir en place.


Toujours pour les antérieurs, le trépied standard permet de travailler la paroi et de faire le chanfrein...


Sa hauteur doit être adapté au confort du cheval, ici 41 cm avec un cheval qui n'aime pas trop lever les pieds


Idem pour les postérieurs. Remarquez que la jambe du pareur reste en soutien sous celle du cheval et que son pied empêche le trépied de basculer


Le trépied pour paturon sous un postérieur.


L'utilisation est la même, mais il faut se méfier des réactions du cheval à la mise en place...


Depuis l'avant du cheval, glisser sa main droite à l'intérieur de la jambe, au niveau du canon, empoigner le fanon, lever doucement le pied, le tirer un peu vers l'avant (du cheval), bloquer le paturon plié (avec l'autre main); puis reculer le pied en le maintenant levé et le poser en appui sur sa cuisse.


Si le cheval est calme, repasser sa main par dessus, en s'aidant de l'autre main et en maintenant toujours le pied du cheval en appui sur sa cuisse...


Reprendre les fanons et approcher le trépied avec l'autre main...


Descendre lentement le pied jusqu'à ce que le paturon soit en appui sur le trépied...


Une fois le cheval en confiance, il maintient seul le pied en appui et on peut travailler à 2 mains.

La prochaine fois des photos de détails de mes trépieds et des dimensions...

dimanche 19 avril 2009

Hipposandales et cheval pieds nus : Parer son cheval tout seul, 1ère partie "outillage"

Faire le choix d'avoir un cheval pieds nus et/ou avec des hipposandales impose souvent de parer soi-même son fidèle destrier...

Je vous avoue que je suis pas peu fière d'avoir réussi l'exploit (pour moi) aujourd'hui de parer tout seul mon cheval (avec mon mal de dos chronique)...

Mais revenons un peu en arrière...

Comme je l'ai expliqué dans un précédent billet, j'ai été un peu contraint par ma situation à devenir autonome sur l'entretien des pieds de mes chevaux.

Je me suis dit que peutêtre celà intéressait quelqu'un d'avoir les infos que j'ai eu souvent du mal à réunir...

Je ne parlerais pas aujourd'hui de la technique de parage, je peaufine le compte-rendu de la formation que nous avons organisé en janvier 2009 à Villers-sous-Chalamont qui explique tout celà... (nous le diffuserons ici dés que possible).

Nous allons plutôt parler du matériel nécessaire pour réaliser seul un parage à la maison.

Le matériel de parage :
Pour parer, il faut des outils et on fait souvent l'erreur d'acheter des outils pas chers lors de salons ou foire... On doit les remplacer bien vite en général...
Donc pour parer, il faut de bons outils et les aiguisoirs qui permettent de les maintenir en état de fonctionner...

A mon avis, il ne faut pas lésiner sur la qualité des 5 outils de base du bon "pareur" (pince à parer, râpe, rénette, rogne-pied, mailloche) et sur les aiguisoirs pour la rénette et le rogne-pied (tige à aiguiser et aiguisoir américain).

NB : c'est Jean Louis Cannelle qui m'a fait découvrir les aiguisoirs américains, de section ovoïde creuse, fabriqués dans une espèce de tôle diamantée au pouvoir aiguisant assez ahurissant... J'en ai un depuis 10 ans au moins (un Save Edge, 40 € de chez Vaillant) et je n'utilise que ça pour tous mes couteaux de boucherie... L'essayer c'est l'adopter et abandonner tous les fusils et les pierres à aiguiser traditionnels...

J'ai trouvé chez Eurofers l'ensemble du matériel nécessaire à un prix assez abordable et une bonne qualité, voici la liste de ce que j'ai commandé... (sauf l'aiguisoir, la râpe et la mailloche que j'avais déjà).

  • Pince à parer ARIEX FN15 (ou pince à corne, 66 € chez Eurofers)
  • Râpe (Mercury, autour de 30 € chez Eurofers, avec manche)
  • Rénette FROST double-tranchant (acier de Mora Sweden, 11 € chez Eurofers)
  • Rogne-pied (FROST moyen, 330 mm, acier de Mora Sweden, 10 € chez Eurofers)
  • Mailloche Nylon 35 mm (13 € chez Eurofers)
  • Aiguiseur Luwex (pour aiguiser les rogne-pieds, 30 € chez Eurofers)
  • Tige à Aiguiser Diamond (pour aiguiser les rénettes, sorte de fusil miniature, 13 € chez Eurofers)

Soit un investissement d'environ 200 €...
On peut sans doute trouver ailleurs les même outils (voir chez Michel Vaillant ou autres)...

Auquel on doit rajouter un cure-pied et une brosse métallique (pour faire durer le coupant de vos outils).
J'ai fait l'acquisition d'une sacoche porte-outils (fisher-darex achetée à la Boite-à-Outils locale, autour de 10 € je crois) que je me fixe en bas de la jambe et qui me permet d'avoir tout à portée de main et de ne rien laisser par terre et aussi une caisse (métallique ici) pour ranger et protéger tout celà (mais je vais sans doute acheter une autre caisse (plastique) à compartiments pour ne pas tout mélanger)...

La prochaine fois je vous parlerai de mes trépieds de parage (qui m'économisent le dos)...

mardi 17 février 2009

Hipposandales et chevaux de trait...

Pour répondre à la demande d'Annie de Paris dans le billet précédent...

Depuis que j'ai 2 chevaux de trait à la maison, (Rubis est venu soutenir, cette année, Castille qui, avec ses 19 ans, commence à fatiguer dans la pente) J'ai décidé de tester le non ferrage de mes fidèles compagnons.

Pas vraiment par philosophie "cheval pied nu" ou "parage naturel" (sic), mais plutôt par soucis d'autonomie sur la maréchalerie...

Il faut préciser que le seul maréchal ferrant que j'estime de qualité suffisante pour Castille (qui a des pieds difficiles) est à Mercury (Savoie), à plus de 75 km de chez-moi et qu'il ne se déplace pas en Maurienne, il faut donc que j'emmène mes chevaux tous les 2 mois avec mon fourgon qui ne peut contenir qu'un seul animal (et donc passer 2 demi-journées en déplacement).

J'aurai aimé me former pour ferrer moi-même, mais j'ai hésité devant la difficulté de la tâche qui nécessite un long apprentissage et une pratique régulière...

Et puis en discutant avec d'autres membres de l'association Hippotese, Jean Louis ou Jean Daniel en particulier, qui ont fait le choix partiel ou total des hipposandales, je me suis laissé tenté par l'expérience...

Je suis allé sur les sites américains des fabricants et utilisateurs d'hipposandales pour recueillir des informations et choisir des modèles adaptés.
Il existe plein de modèles (pas tous commercialisés en France) mais malheureusement la plupart n'existe que jusqu'en taille 3 pour les chevaux de selle, voir ici le site du fabricant Easycare aux États Unis (en anglais)...

J'avoue que je n'ai pas trouvé (encore) de site d'utilisateurs de chevaux de trait qui conseillaient les "équiboots", mais les grilles de taille de quelque modèles de chez Easycare laissaient penser qu'elles pouvaient convenir à mes chevaux comtois.

J'ai donc commandé (en France à SOSabots) mes 4 premières hipposandales (de modèle "easyboot epic") autour de 60 euros HT pièce, puis de 4 autres, une fois les essais de taille effectués.
Pour mes chevaux comtois, j'utilise des tailles 4 (postérieurs) et 5 (antérieurs) pour Castille et 5 (postérieurs) et 6 (antérieurs) pour Ruby.
Les tailles vont jusqu'à la taille 7 pour les easyboot epic, et certaines hipposandales vont jusqu'à la taille 8 ou 10...

J'ai choisi ce modèle car c'était l'un des moins cher, un des plus rustique, le seul qui est donné pour être supporté plus de 37 km dans une même sortie, dont toutes les pièces existent en pièces détachées, (comme les câbles qui sont des pièces d'usure), qui supportent les crampons et qui a été élu "product of the year en 2006" au États Unis...

Je n'ai pas eu de vrais problèmes pour les mettre (mes chevaux donnent très facilement leurs pieds), mais j'ai coupé 5 mm sur le rabat avant pour être sûr qu'il ne blesse pas le bourrelet périoplique. Vous pouvez voir une vidéo intéressante sur le sujet ici.

Voilà, c'est en expérimentation depuis l'automne, quand je vais sur le goudron, je met les easyboot, le reste du temps c'est pieds-nus...
Pour l'instant celà se passe plutôt bien, mais l'hiver n'est pas la période la plus difficile non plus...

Il reste à apprendre à parer (et si possible bien et seul)...
Nous avons organisé un stage interne de parage/maréchalerie à Hippotese, au mois de janvier 2009 (compte-rendu ici bientôt) et depuis j'ai commandé le matériel nécessaire (et de qualité) chez Eurofer.
J'ai commencé à parer avec mon ami Antoine, à la française (donc avec un teneur de pied) et à l'anglaise (seul), il y a du boulot, surtout seul, pour ne pas se faire mal aux reins (en particulier quand on est grand) et trouver les bonnes positions de travail.
Ce qui est difficile aussi, c'est l'appréciation de la planéité et de l'horizontalité du pied pour ne pas augmenter les défauts.
A deux, c'est moins fatigant mais sans doute plus difficile d'apprécier la qualité de son travail...
Bref, j'ai encore des progrès à faire...
Mais si je n'y arrive pas, je n'hésiterai pas à aller voir un maréchal pour faire faire un parage convenable...

Ce qui me tente, maintenant, c'est d'ajouter des crampons sur un jeu d'hipposandales pour pouvoir aller sur la neige dure et la glace l'hiver (voir ici et ici)...
Pas de pieds qui bottent (talon de neige qui se forment sous le sabot des pieds ferrés), une adhérence sur le glace incomparable et hop en 5 minutes, c'est mis, en 5 minutes c'est enlevé... Que du bonheur...

Je vous donnerai des nouvelles bientôt...