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Rapport "Chevaux de trait : le retour ?"

IV. VILLES

2. Fiches de terrain

Fiche N°7 : la Ferme de la Calèche et ses activités d'attelage en ville
(Saint-Germain de Livet et Lisieux, Calvados)

 

 1. REDACTEUR : Bernadette LIZET

Date de la rédaction : 16 août 1999

 

2. INTITULE : la Ferme de la Calèche et ses activités d'attelage en ville

Mots clefs : néo-élevage, travail à l'ancienne, animal compagnon, animation, démonstration, patrimoine rural normand.

 

3. ORGANISME : la Ferme de la Calèche (Saint-Germain-de-Livet)

 

4. SOURCES D'INFORMATION

- Une lettre de réponse à l'enquête par questionnaire sur l'attelage en ville (la Gazette des communes, février 1999)

- Terrain (9 juillet 1999) : à la ferme, et au château de Saint-Germain-de-Livet, lors d'une prestation d'attelage touristique destinée à la presse (interview du couple de la Ferme de la Calèche et du directeur de l'Office de Tourisme).

 

5. DATES, DUREE, PERIODICITE DE L'OPERATION

Seront détaillées ici deux opérations d'attelage en relation directe avec la ville de Lisieux :

- Saint-Germain-de-Livet en calèche (abords du château) : juillet-août, les après-midi (14 h-18h, sauf indisponibilités occasionnelles. Depuis 1997.

- Lisieux en calèche: une expérience réalisée en 1998 (non renouvelée en 1999).

 

6. REPERES HISTORIQUES, GEOGRAPHIQUES ET SOCIAUX

- La Ferme de la Calèche

Ces prestations d'attelage touristique en ville ont été conçues dans le cadre de l'installation d'un couple (recomposé) sur une petite exploitation agricole en cours d'aménagement en gîte rural. Une spécialité : la découverte du cheval de trait ("refaire une ferme à l'ancienne, faire travailler les chevaux comme dans le temps, donner à voir les animaux, les chevaux, une vache normande, des chèvres, des moutons pour que les gens puissent avoir le contact, pas comme dans un zoo, où les animaux sont derrière les grilles".

Reconversion professionnelle pour Yves Aumont, qui était patron d'une petite entreprise de matériaux de constructions . Sa compagne est enseignante (sciences appliquées). C'est le site qui a orienté le projet : une petite ferme typique du Pays d'Auge (12 ha), avec ses bâtiments à colombage disséminés dans les herbages , dans un paysage idyllique : un haut vallon bordé par la forêt.

L'ancien lieu-dit - La Croix Calorue - est effacé au bénéfice de La Ferme de la Calèche, annoncée par des pancartes encore discrètes. Une activité d'attelage en forêt y a commencé, mais l'essentiel n'est pas encore réalisé : transformer les 3 bâtiments agricoles en logements (mais sans toucher à leur apparence) et obtenir l'agrément des Gîtes de France. Ce projet associe étroitement l'accueil de vacanciers (dont le couple escompte vivre à partir de l'an 2000), et la présence en nombre d'animaux "de ferme", qui ont en fait radicalement changé de statut et de fonction. Au premier rang d'entre eux, le cheval de trait. C'est un partenaire de travail : sa simple présence dans les herbages est "un plus pour les gîtes", et il doit permettre de développer des activités payantes (promenades attelées, démonstrations de labour et de débardage, etc.).

Mais le cheval de trait est bien plus qu'un moyen de travail : il représente un idéal de vie, et une passion d'enfance normande (fils d'un mécanicien de la région caennaise, YA a eu l'occasion de mener des attelées). Ancien patron stressé, Y.A. définit cet idéal comme un quotidien parmi des animaux qui font partie de la famille (il en est de ainsi de Marguerite, la vache normande de 9 ans, tarie depuis un certain temps et pour laquelle on cherche "un nouvel amoureux"). On fait travailler les chevaux avec d'autant plus de respect qu'on entend ainsi assurer leur sauvegarde, par l'image diffusée auprès des touristes, mais également par la vente des poulains nés et dressés sur la ferme, auprès d'une clientèle gagnée par la passion.

Y.A. et sa compagne ont le goût de l'élevage, en dépit des difficultés fréquentes du poulinage (en 1998, perte d'une jument bien aimée; en 1999 : "3 poulains, 5 fois le vétérinaire"). Ils ont aussi celui de l'attelage, sous toutes ses formes. Leurs paires possèdent déjà une solide expérience : la promenade touristique (calèche au château, à Lisieux, en forêt, , des mariages), l'animation (Père-Noël, char aux fêtes de Caen-la-Paix - "10 m de long" -, Journées du cidre au Parc de Brotonne, ouverture des courses de trot sur l'hippodrome de Lisieux, concours de labour à la fête des Jeunes agriculteurs de l'Eure- la seule attelée, en file, face aux tracteurs) et aussi la compétition douce (concours d'attelage organisés par les Haras nationaux). Ils ont dans l'idée d'aménager un petit parcours de marathon tranquille dans le creux du vallon, et, pourquoi pas, d'organiser leur propre petit concours. Dernière demande en date de la Ville de Lisieux : en octobre de cette année 1999, acte symbolique s'il en est, les Percherons inaugureront la rocade, qui libérera la ville des poids-lourds. La passion de l'utilisation est la plus forte, en dépit du sentiment de risque : l'accident mortel survenu lors de la Route des Vikings (1996) est en arrière-plan de tout l'entretien.

Ils ont acheté leur première jument de trait à un éleveur de Cobs, sur la foire de Gavray, dans la Manche, en 1993. Le troupeau s'élève actuellement à 12 têtes (dont 3 poulinières percheronnes - dressées - un pouliche Cob et deux jeunes hongres conservés pour le travail). Tous sont inscrits, et deux Percheronnes bien notées ont eu accès au fameux Silver Shadow Sheik, facteur de "diligencier". Ses produits (poulain et pouliche de 18 mois) surprennent bien un peu par la légèreté du squelette ("pour moi, un Percheron, c'est la masse pour travailler, pas le trotteur"), mais "le noir se vend bien" et on sait qu'il faut attendre le développement des poulains pour en juger. Les juments suitées sont présentées chaque année au concours organisé par le Syndicat du Cheval de Trait Augeron. Son secrétaire - employé aux Services techniques de Lisieux - répercute à la Ferme de la Calèche les demandes de prestations attelées qui lui sont adressées. Mais en développant ses activités de calèche au château, avec une exigence de régularité pour honorer le contrat, Y.A. a pris quelque distance : la production annuelle de poulains (condition d'accès aux concours d'élevage, fixées par les Haras nationaux) n'est guère compatible avec l'utilisation professionnelle : "il faudrait que les juments ne soient saillies que tous les 2 ans : qu'elles travaillent l'année où elles portent et qu'elles soient avec le poulain après".

Ses critères de qualité pour un cheval de travail diffèrent de ceux des concours de modèles : "on veut qu'ils soient fiers, vifs, mais moi j'ai besoin de juments douces pour emmener des gens". Trop lourd et trop grand, le modèle des étalons réservés à la monte sur le secteur de Lisieux n'est pas non plus à la convenance du couple de la Calèche, qui a expérimenté l'insémination artificielle au printemps 1999.

Autodidacte, Y.A. prône une méthode de dressage par la douceur et la fermeté; beaucoup de parole, et un apprentissage par la présence à la tête du poulain, bientôt complétée par celle du meneur dans la voiture. Et toujours le tête à tête (dresseur et dressé) dans les situations nouvelles et difficiles, comme dans les grandes artères de Lisieux durant l'été 1998.

La Ferme de la Calèche a mis au second plan une autre activité d'élevage, à caractère simplement économique : un troupeau de 12 vaches charolaises, sur autant d'ha, à une trentaine de km de Saint-Germain-sur-Livet (visitées tous les 2 jours).

Evaluation du temps de travail avec les chevaux de trait aujourd'hui (château de Saint-germain, et toutes les autres animations) : 3 mois.

Le SIVOM et l'Office de Tourisme de Lisieux

En signant une convention avec le SIVOM de la ville de Lisieux pour les promenades attelées au château de Saint-Germain-sur-Livet, la Ferme de la Calèche a obtenu le label "Cœur de Pays d'Auge". Depuis ses débuts en 1997, le SIVOM (conception) et l'Office de Tourisme (promotion et fonctionnement) suivent et soutiennent l'entreprise, dans une logique d'intérêts réciproques : comme l'ensemble de la Normandie (et tout "l'arc atlantique") le Pays d'Auge est en pleine valorisation touristique de son patrimoine industriel et rural (grâce à d'importants crédits européens - le FEDER), et l'animation "cheval de trait" (percheron ou cob, races régionales) est bienvenue. On espère en particulier relancer la fréquentation du château de Saint-Germain, propriété de la Ville de Lisieux, qui accuse une baisse sensible depuis quelques années : les modes de consommation ont changé, une visite passive des lieux ne capte plus la clientèle. L'esprit des liens contractuels entre la Ferme de la Calèche, l'Office de tourisme de Lisieux et le SIVOM est à replacer dans le cadre plus large de la création d'une "structure de développement territorial" : Pays d'Auge expansion, appelée à gérer le futur Contrat de pays, et dont le co-président se trouve être également le député-maire de Lisieux. Volet privilégé de la structure : le tourisme, et un démarchage auprès de voyagistes (ciblage d'une clientèle américaine, picarde et alsacienne : ouverture du Pont de Normandie).

 

7. ACTEURS

La Ferme de la Calèche et l'Office de Tourisme de Lisieux

 

8. DEFINITION DE L'ACTION

Pour les prestations impliquant la prise en charge de clients, et a fortiori en ville, le choix des bêtes à atteler est particulièrement attentif : il faut un dressage accompli, des sujets sûrs. La voiture (la Ferme de la Calèche en possède 2 : une 4 roues et une 2 roues, copies d'ancien, provenant du constructeur ADC, Loiret) est astiquée, comme les harnais (achetés à Cheval Paradis), et les chevaux eux-mêmes (douchés, pieds graissés). Tenue soignée pour le meneur et son aide. Il faut être deux : sécurité oblige. Et on est en représentation : "il ne faut pas ternir l'image du cheval de trait".

Vient l'heure de l'embarquement (dans un camion de 3 t 5 : clef de voûte du système de l'attelage). Entraînée par un treuil à vérin hydraulique, la voiture est casée au fond. Par devant, 2 chevaux : Y.A. mène généralement à 2 (c'est plus imposant, et la force de traction est plus grande pour charger plus de clients, et rentabiliser l'opération).

- Calèche au château de Saint-Germain de Livet (1997-1998)

L'opération a commencé au début de l'été 1997 ( 1° convention passée avec le SIVOM de Lisieux). Les conditions matérielles ont changé en 3 ans (voir rubrique 11), mais le principe et le circuit sont restés identiques : un parcours d'1h, sur des petites routes et chemins ombragés, menant à une ferme cidricole traditionnelle où l'on fait étape (présentation des techniques de fabrication du cidre, dégustation-vente) ; retour à travers champs, forte descente. Le clocher de la chapelle et les tourelles du château (XVème° et XVIème° siècles) pointent au dernier moment : spectacle du patrimoine dévoilé. Un patrimoine bâti commenté par le meneur, qui présente son attelage, les races normandes de trait, leurs usages anciens qu'il fait renaître. En 1997, il menait une paire mixte, Cob et Percheron associés : " avec les 2 races attelées ensemble, ça me permettait de faire voir leurs différences".

Quelques problèmes : la réussite est très dépendante des conditions météorologiques (bonnes en 1997, mauvaises en 1998 ; le parcours ne fait qu'effleurer le château ; une publicité insuffisante en 1997 et 1998).

- Calèches à Lisieux (1998)

L'expérience a été tentée en 1998, des aménagements sont à l'étude (voir rubrique 12).

De l'avis unanime (la Ferme de la Calèche et le SIVOM) et dans l'état actuel des choses, Lisieux se prête mal à la promenade en voiture à cheval : un centre historique réduit (ville bombardée pendant la guerre) et encore peu valorisé (zone piétonnière en création). L'étudiant en histoire embauché par l'Office du tourisme cette année-là eut beau faire : la clientèle était rare au rendez-vous du mardi (jour de fermeture du château de Saint-Germain). Et les pancartes invitant les automobilistes à un peu de patience eurent peu d'effet : on doublait nerveusement (par exemple sur la droite en passant sur les places de parkings inoccupées), traitant le cheval avec la même désinvolture qu'un véhicule à moteur.

Mais le directeur de l'Office de Tourisme tient à l'animation "calèches à Lisieux", et espère bien la rendre possible (voir rubrique 12).

 

9. CAVALERIE

Voir rubrique 6

 

10. INSCRIPTION DANS LES RESEAUX

- Syndicat des éleveurs du Cheval de Trait Augeron

- Réseau d'entraide et de voisinage entre éleveurs et utilisateurs de chevaux (de trait, et les autres)

 

11. ASPECTS ECONOMIQUES

La recette annuelle totale, toutes activités d'attelages confondues, est actuellement évaluée à 40000 f.

Rappel de quelques coûts d'investissements :

- 2 juments achetées 20 000 f chacune (très bien dressées : l'une, pleine, l'autre vide, dans l'urgence du service du château)

- une pouliche 18 mois, 7000 f

- les autres nés sur place

- voitures : une 4 roues (8 places), 25 000 f, une 2 roues (4 places), 12 000f

- harnais : 2 doubles (20 000n s f)

- le camion : 45000 f

- coût de ferrage annuel (au château, en 1997 : 5000 f : sans tungstène, tous les 15 j)

Conditions et budget pour la calèche du château de Saint-Germain-de-Livet

- L'évolution des termes de la convention est ainsi décrite par le directeur de l'Office de Tourisme de Lisieux : "dans un premier temps on contrôlait la totalité du produit, aujourd'hui c'est l'entreprise qui répond à un service que nous lui demandons". Y.A. ajoute : "j'ai la liberté de prendre des jours pour faire un mariage ou une autre animation, je préviens, c'est tout".

- 1997: la Ferme reçoit une subvention de 20 000 f du SIVOM, avec, au-delà, partage à mi-fruit de la recette. Bilan : juillet-août, tous les jours (à 2 personnes), 10 h-18h : 25000 f de recette (parmi les frais à déduire : 5000 f de ferrure, toutes les 3 semaines, pour les 2 chevaux).

- 1998 : plus de subvention, et 1 f par ticket à la Ville. Très mauvais bilan (mauvais temps, faible fréquentation touristique - la Coupe du monde de football) : 12 000 f pour un temps de travail plus important.

- 1999 : négociations serrées pour rentabiliser l'opération ; seule contrepartie pour l'Office de tourisme : une participation - modeste - aux frais de communication. Et suppression de la clause de présence quotidienne obligatoire. Résultats (faibles) : 9830f

 

12. PERSPECTIVES

- La Ferme de la Calèche ne souhaite pas développer ses activités d'attelage dans l'immédiat : priorité est donnée aux travaux des gîtes réalisés par Y.A. (ancien maçon). Ultérieurement, l'attelage devra s'organise sur trois plans : à la Ferme (promenades, démonstrations) avec sa propre clientèle touristique ; à l'extérieur (mariages, animations occasionnelles) et enfin avec la ville de Lisieux. Souhaits adressés à la Ville pour les promenades au château : assurer une meilleure publicité système de réservation à l'avance, permettre l'accès au château (cour et arrière) et développer l'animation générale (ouverture de l'église…).

- La ville de Lisieux tient au partenariat (un produit "patrimoine régional" fort), et travaille à l'amélioration des conditions générales de la prestation. La promenade en Calèche doit tirer bénéfice d'une promotion touristique à l'échelle du Pays d'Auge (voir rubrique 8), et de divers ajustements : accès aux abords du château de Saint-Germain (dont une belle dépendance du XVème siècle devrait être restaurée : à Lisieux, mise au point d'un circuit piétonnier dans le centre, avec percement d'un tunnel aux dimensions de la calèche pour gagner un grand jardin. Un nouveau produit à l'étude : "Journées pique-nique calèche".

 

13. CONTACTS

Yves Aumont

Ferme de la Calèche

14100 Saint-Germain-de-Livet

02 31 31 08 68

 

14. FICHES À CONNECTER (POUR POURSUIVRE LA RECHERCHE)

- La foire de Gavray

- Petit-Quévilly (banlieue de Rouen) : depuis 1998, la commune a fait l'acquisition d'une Percheronne (mère d'une des poulinières de la Ferme de la Calèche) pour le ramassage des poubelles

- L'activité équestre touristique de Cambremer (une vingtaine de km à l'ouest de Lisieux)

- Bourg du Tilleul (5 km au sud d'Etretat) : un véhicule à cheval pour le nettoyage d'un chemin côtier

- Saint-Julien de Mailloc : promenade en calèche à la Dame Blanche (un centre privé de protection des animaux, qui a créé une ferme pédagogique)

- Honfleur : 3 entreprises de calèches (avec des Cobs)

- À promouvoir : calèche dans l'enceinte du château de Caen

 

15 SYNTHESE ET PISTES DE RECHERCHE

- Réalisation d'une passion d'enfant, tournant d'une vie familiale et professionnelle : le projet d'installation de la Ferme de la Calèche fait jouer un rôle complexe au cheval de trait, sur plusieurs plans et à plusieurs échelles géographiques :

o sur la Ferme : animaux de compagnie, compagnons de travail (promenade et image forte du patrimoine normand - attachement à la race, aux 2 races)

o à l'extérieur : inscription dans le réseau des amateurs de CT utilisés, réponse aux sollicitations des têtes de réseaux équestres (Syndicat du CT Augeron) pour les animations occasionnelles (variées, aléatoires)

o avec la ville de Lisieux, un partenariat solide et souple ("il faut tester, chacun de son côté"), à la recherche d'animations qui affirme la qualité patrimoniale du Pays d'Auge et son image pour le tourisme

- Le caractère patrimonial affirmé du projet (assurer la sauvegarde des races normandes de trait, les mettre en valeur, transmettre un savoir-faire et une identité menacés, susciter des vocations semblable à celle du porteurs du projet) est à mettre en relation avec l'effort de développement touristique régional basé sur l'activation et la valorisation des traditions de pays (des vieux gréements aux chevaux de trait, en passant par les châteaux, les centres villes et la fabrication du cidre). Un maître mot : l'animation.

- L'utilisation du CT, le rôle qui lui est assigné dans ce projet de vie et d'activité économique crée une tension particulière sur les conditions et la manière dont on entend s'en servir : l'animal est à la fois de compagnie, de loisir et de travail, il est un membre de la famille et un partenaire pour gagner sa vie. La diversité de ces statuts explique sans doute le soin extrême avec lequel on le traite.

- Une expérience qui soulève des problème de compatibilité entre l'élevage (à concours) et l'utilisation professionnelle du cheval de trait:

o concurrence entre les deux activités (gêne du poulain pour le travail, et poulinières interdits de concours si elles en sont pas saillies l'année d'avant)

o des critères prévalant en concours d'élevage ("fierté, vivacité"), et au travail (et en particulier lorsque la sécurité du public est en cause : animations devant le public, transport de personnes) sont discordants.

- La Normandie, une région où se sont manifestement développées les activités d'attelage (loisirs privés, amateurs assurant des petites animations et amateurs qui se professionnalisent). Un développement émaillé d'accidents, dont celui de la Route des Vikings (1996) qui a traumatisé le réseau de meneurs : la question de sécurité s'impose pour tous, "pour ne pas ternir l'image du CT"

- Sur la ville, la tension est au maximum : si l'animal panique, pas de dégagement possible. En ville, les risques et la visibilité sont les plus élevés, et le professionnalisme doit être parfait. L'attelage est-il possible dans les grandes villes à circulation intense d'aujourd'hui, où les automobilistes ont perdu toute connaissance sur la traction animale?

- Mais l'Office de tourisme de Lisieux tient à sa calèche de centre ville : une présence qui symbolise la volonté politique de requalifier les lieux de vie ordinaire, reconquérir le cadre de vie. Un souci d'urbanisme partagé en Europe de l'ouest. Un acte fondateur à Lisieux : l'inauguration de la rocade au pas des Percherons.

 

16. DATE DE VALIDATION PAR LES ACTEURS : octobre 1999