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Rapport "Chevaux de trait : le retour ?"

III. APERÇUS REGIONAUX :
BOURGOGNE ET BASSE-NORMANDIE

a. Bourgogne

2. Fiches de terrain

Fiche N°11 : M Olivier Guyot viticulteur

 

1. REDACTEUR : François PORTET

Date de la rédaction : 20 septembre 1999

 

2. INTITULE : M Olivier Guyot viticulteur

-Mots-clefs : agrotourisme, Attelage, cheval au travail, Patrimoine petite agriculture et traction animale, Race comtoise, viticulture, tourisme

 

3. ORGANISME

M Olivier Guyot viticulteur

 

4. SOURCES D'INFORMATION

Entretien avec M Guyot

 

5. OBJET

Viticulteur-éleveur-utilisateur

 

6. REPERES HISTORIQUES, GEOGRAPHIQUES ET SOCIAUX

Située à quelques kilomètres au Sud de Dijon, l'exploitation viticole de Monsieur Guyot a son siège à Marsannay, Nord de la côte de Nuits saint Georges. Monsieur Guyot cultive 12 hectares de vignes, dans le cadre d'une exploitation familiale (appellations : Marsannay, Gevrey- Chambertin, Fixin), décidé à pratiquer la viti-viniculture " à l'ancienne " : limitation du rendement, suppression des engrais, élevage en fut de chêne, vendanges manuelles.Dans cette partie du vignoble le cheval de travail a été présent assez tardivement, dans la commune voisine de Chenôve il se partageait entre grande culture et culture de la vigne, Monsieur Guyot a vu travailler les derniers chevaux de Marsannay, son père et son grand père viticulteurs ont possédé des chevaux, mais il y a pourtant eu rupture dans l'utilisation et les savoir-faire. Le père de Monsieur Guyot a utilisé les chevaux de trait , il a possédé une jument comtoise sans doute croisée avec une autre race. Il pense qu'un comtois de petit gabarit conviendrait au travail en coteaux : résistance, possibilité de tourner facilement en haut des rangs.

Monsieur Guyot pratiquait déjà le cheval de selle en randonnée et a utilisé le cheval de trait pour des vacances en roulottes en famille avant l'acquisition d'un cheval de trait. Il s'est entouré des conseils de M. Prommer, maréchal ferrant en Auxois et d'un ami champion de France dans la discipline attelage

Après avoir vu des chevaux de trait Auxois et Ardennais et Pecherons

L'Auxois ne lui paraît alors pas convenir : volume trop important moins de résistance à la fatigue.Au printemps 1999 il a acquis un hongre comtois de trois ans débourré élevé par Jean-Louis Cannelle, dans le but de le mettre au travail dans ses vignes .

 

7. ACTEURS

M.Olivier Guyot

8. DEFINITION DE L'ACTION

" il y a de plus en plus de ceps qui crèvent, la terre trop tassée s'asphyxie, il faut aérer le sol … " ce sont les motivations premières du recours au cheval pour un travail " doux " et régulier de la terre à vigne.

Dès cette année le cheval Comtois un hongre de trois ans nommé Indigo a été attelé à une charrue de vigne restaurée ( charrue fabriquée à l'origine dans la côte de Nuits à Morey-Saint-Denis , restée dans l'exploitation avec ses accessoires : buttoir, décavillonneuse,), (deux hectares labourés)

L'objectif est de labourer cinq hectares en 1999-2000 , le reste étant encore cultivé avec un tracteur enjambeur. La prochaine saison le cheval devrait effectuer toutes les façons traditionnelles de la vigne : buttage de la terre autour des ceps pour l'hiver, puis débuttage

Travail à la voix , pendant la période des labours tous les jours deux heures, fréquence un peu moindre ensuite, le cheval est moins régulièrement utilisé pendant les vendanges et toute la période d'intense activité dans la cave, il passera donc un mois sans activité.

L'exploitation de M. Guyot comprend quatre hectares en dehors des vignes pour les prés, il dispose aussi de paille et de foin.

Le travail a débuté sur les terres les plus lourdes, cette année les vignes situées à Marsannay et Gevrey-Chambertin seront labourées avec le cheval. A Gevrey le cheval passera dans les vignes en coteaux enserrées dans un réseau de murets où le tracteur ne " passe pas ", les vignes seront regriffées avec le cheval. Le hongre est préféré à une jument pour une meilleur régularité du travail.

Pour Monsieur Guyot qui cherche à développer la vente directe le cheval de trait est aussi un argument commercial : il servira à présenter les vignes aux acheteurs : attelage avec une calèche ,

Sa femme envisage de s'inscrire à un " stage de cochers " organisé par M. Jean Séraphin, champion de France d'attelage, utilisateur de cobs. pour l'organisation de petites randonnées de découverte du vignoble à l'usage de la clientèle, notamment la clientèle étrangère. L'idée étant alors d'acquérir un deuxième cheval pour permettre la double activité : travail dans la vigne et circuits de découverte.

Autre idée commerciale : en 2000 effectuer les vendanges au rythme du cheval. avec un char ancien et sa ballonge de bois., idée aussi de petits circuits de vingt minutes en calèche avec l'aide d'autres attelages pour amener la clientèle des vignes à la cave de dégustation…

 

9. CAVALERIE.

Indigo cheval de trait comtois hongre âgé de trois ans, acheté débourré à Jean Louis Cannelle dans le Jura. M. Guyot envisage l'acquisition d'un second cheval.

 

10. INSCRIPTION DANS LES RESEAUX

Relation avec les éleveurs comtois et le monde de l'attelage. Pas de relation suivies avec les éleveurs auxois de Côte d'Or.

 

11. ASPECTS ECONOMIQUES

Le cheval de Monsieur Guyot a été acheté 15 000 francs , dressé à l'âge de trois ans. L'introduction du cheval de trait dans l'exploitation viticole de Monsieur Guyot s'inscrit dans une stratégie de production de qualité : viticulture raisonnée : suppression des engrais, vinification la plus naturelle possible, embouteillage à faible cadence, les cuvées réalisées à partir de vignes labourées avec le cheval seront vinifiées d séparément pour mesurer l'impact de la méthode sur la qualité. Pour éviter tout passage à la machine il faudrait même s'interdire le " rognage " qui s'effectue habituellement à la machine, mais on atteint là les limites de la petite exploitation individuelle sans main d'œuvre. . Le cheval de trait joue le rôle de symbole pour cette activité raisonnée.

 

12. PERSPECTIVES

Pour l'instant le travail avec le cheval dans la vigne est une innovation regardée localement d'un œil critique : " ils me prennent pour un fou ", mais un collègue de M. Guyot installé à Gevrey, Monsieur Bernard Dugat a aussi acheté une comtoise pour la faire travailler dans ses vignes, un éleveur veut s'associer avec un viticulteur, et le syndicat des éleveurs de l'Auxois envisage en novembre une journée avec le groupe des jeunes professionnels de la vigne (Côte de Beaune), les choses évoluent donc très rapidement. Dans le vignoble jurassien un vigneron au moins utilise le cheval de trait comtois, il existe aussi une expérience en Alsace. Ainsi les viticulteurs qui ont sans doute été les derniers utilisateurs traditionnels du cheval de trait (avec les maraîchers) s'apprêtent ils à retrouver cette technique qui est aussi un argument commercial naturel qui plaît aux acheteurs étrangers.

 

13. CONTACTS

M. Olivier Guyot viticulteur 4 rue des Carrières 21160 MARSANNAY
Tél : 03 80 52 39 71

 

14 . FICHES CONNECTEES

 

15. SYNTHESE ET PISTES DE RECHERCHE

C'est une expérience nouvelle qui semble faire des émules dans différents vignobles . Il y a un lien évident entre la recherche d'un produit de qualité avec des exigences de production naturelle et l'image du cheval " tracteur écologique ". Monsieur Guyot qui entend utiliser le cheval comme argument commercial insiste beaucoup sur son utilisation dans le travail quotidien " ce n'est pas du folklore ". Cette piste peut elle conduire au retour du cheval pour la culture de produits de qualité ?

C'est une utilisation nouvelle par rapport aux projets de débardage présentés dans les années 80, l'utilisation dans les vignes attire l'attention du public et a un lien évident avec le tourisme viticole ( Routes des vins et des crus….)

 

16. DATE DE VALIDATION PAR LES ACTEURS : Septembre 1999