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Rapport "Chevaux de trait : le retour ?"

III. APERÇUS REGIONAUX :
BOURGOGNE ET BASSE-NORMANDIE

a. Bourgogne

2. Fiches de terrain

Fiche N°7 : M Raymond Therville éleveur

 

1. REDACTEUR : François PORTET

Date de la rédaction: 3 septembre 1999

 

2. INTITULE : M Raymond Therville éleveur

-Mots-clefs : Attelage,, cheval au travail, concours départementaux et régionaux Diversification agricole, éleveurs, Patrimoine petite agriculture et traction animale, production, Race auxoise, sélection ,

 

3. ORGANISME

M. Raymond Therville éleveur

 

4. SOURCES D'INFORMATION

Entretien avec MM Lucien et Raymond Therville,

Enquêtes concours de Blanzy août 1998 et août 1999.

 

5. OBJET

Elevage de chevaux de trait Auxois

 

6. REPERES HISTORIQUES, GEOGRAPHIQUES ET SOCIAUX

Selon la famille Therville (Lucien père et son fils Raymond actuellement chef d'exploitation) on utilise "l'Ardennais"(aujourd'hui Auxois) dans le bassin de Blanzy (en dehors des chevaux utilisés pour la mine….) depuis toujours. L'Autunois et la région de Blanzy- Mont Saint Vincent prolongent ainsi la région d'élevage de l'Auxois. Au Sud dans le charolais, on trouve le percheron (les haras amènent des étalons à Saint Bonnet de Joux) et à l'Est du département c'est le Comtois qui domine.

Il y a sans aucun doute une identité propre à cette petite région avec des traits qui la différencient du Charolais pourtant tout proche.

En effet, selon Monsieur Lucien Therville, les charolais ont abandonné beaucoup plus tôt l'utilisation du cheval dans la culture (parce que toutes les terres ont été consacrées à l'élevage après la seconde guerre mondiale).

En ce qui concerne l'exploitation de Monsieur Therville, dans le bassin de Blanzy, la culture s'est faite exclusivement avec le cheval jusqu'en 1966. Ensuite deux chevaux ont été conservés encore quelques années "pour faire des bricoles". : piocher les pommes de terre, herser, les travaux plus légers "on ne voyait pas possible de tout faire avec un tracteur les premières années".

Dans l'exploitation de M. Therville (années cinquante) il y avait une jument, puis deux "on a eu une jument qui était de 42 j'ai connu cette jument là jusqu'à que tu soie né (fin années soixante) et on a acheté (une autre) jument pour la faire pouliner pour travailler moins avec (la première) ;.. Il y en avait beaucoup qui avaient deux ou trois juments.

La base de l'élevage actuel des Therville se constitue en 1975 : Jonquille dont les descendantes sont les actuelles poulinières de l'élevage ( Jonquille est toujours présente sur l'exploitation) Après coup M. Therville dit : " Même avant on faisait pouliner, quand il était gamin ( le fils actuellement chef d'exploitation) , pourquoi on en a tant , parce qu'il y a eu la mévente , on en a jamais tant eu , on ne pouvait pas vendre les poulains, les pouliches , on a gardé, on est devenu plutôt élevage, , on a dressé parce qu'on ne pouvait pas les avoir vendu avant." À partir de 1983 il y a deux poulinières sur l'exploitation en 1991 sept poulinières.

Il faut attendre le début des années 90 pour que l'élevage commence à produire des juments susceptibles d'être vendues une fois dressées , à trois ans ce qui est l'objectif de M. Therville (l'actuel chef d'exploitation). ( onze juments vendues et susceptibles d'être attelées depuis 1991)

 

7. ACTEURS

M.Raymond Therville chef d'exploitation

M. Lucien Therville, son père préretraité, agriculteur.

 

8. DEFINITION DE L'ACTION

Ayant constitué un élevage de chevaux de trait dans les conditions évoquées ci-dessus, M. Therville souhaite continuer à développer la vente de ses Auxoises dressées ( type d'animal voir :9° Cavalerie). Il cherche à vendre des pouliches à un prix qui le dédommage de son travail d'élevage : " on essaie de les vendre un certain prix, moi je ne veux pas brader les pouliches "., les mâles sont vendus directement à un boucher de la proche région(mais il ne s'agit pas du but principal de M. Therville qui préfère valoriser ses pouliches). Les juments sont dressés à l'occasion de travaux agricoles : " au début on les fait tourner en rond avec des harnais , ensuite on les attelle avec la vieille Jonquille dans la herse ou dans la canadienne, souvent c'est dans la herse au moment des foins , . On attelle un moment pendant plusieurs heures de travail pour leur apprendre les guides, à tourner à droite et puis à gauche, après avec la herse on les met toutes seules pour apprendre à travailler toute seules . et puis un jour on voit que ça va toute seule dans la herse, on les attelle à un char. Après on attelle principalement en char, pour les habituer aux voitures, à passer dans les cours, il y a beaucoup d'étapes ". Tout se fait au collier Le but de ce dressage est de vendre des pouliches de trois ou quatre ans aptes à l'attelage. Pour parvenir à ce but les Therville ont constitué une lignée un peu atypique en Auxois : petits gabarits. assez peu prisée actuellement en concours " modèles et allures " Ils recherchent aussi des chevaux calmes qui puissent être ensuite confiés à des acheteurs qui souhaitent les atteler pour eux même . Ils ne s'inscrivent donc pas dans la perspective des " Routes " qui demandent des animaux plus sportifs, mais peut être plus nerveux. M. Therville possède aujourd'hui une jumenterie assez importante, à l'échelle des petits éleveurs de l'Autunois (une ou deux juments) qui participent aux concours locaux, cette participation étant un élément indéniable de maintien de la race. La présence de ces animaux dressés aptes au travail leur permet aussi de louer ou prêter occasionnellement des juments. Cela avait été le cas avec l'association " Roulottes en Bourgogne ".

 

9. CAVALERIE

Toute la cavalerie est issue de la jument Jonquille (1975 - 24 ans)

Ninette 20 ans, Riquita 16 ans, Voltige 12 ans

Puis parmi les plus jeunes : Gamine 5 ans et Kelly un an, Lutèce née cette année.

Jusqu'à la génération actuelle qui est la sixième : sept juments sont actuellement sur l'exploitation Le type recherché, R. Therville le trouve dans sa jument Hirondelle (aujourd'hui vendue) " elle est bien membrée, elle a suffisamment de viande, son défaut comme beaucoup chez nous c'est qu'elle manque un peu de taille. Elle est un peu près du sol, elle serait un peu typée Ardennais par sa taille, mais elle a plus d'os que les Ardennais ":

 

10. INSCRIPTION DANS LES RESEAUX

Inscription dans le réseau Auxois : Syndicat d'élevage de Saône et Loire, Concours, haras. Roulottes en Bourgogne.

 

11. ASPECTS ECONOMIQUES

" On en vend deux ou trois chaque année quand même , dans toute la France ;une dans la Nièvre, dans la Creuse , et deux dans le midi cette année. On essaie de vendre des chevaux de confiance pour pouvoir les vendre à un prix raisonnable , un animal de trois ans cela se vend entre quinze mille et vingt mille francs chez nous.La viande : les poulains sont vendus entre 250 et 300 kilos et entre 17et 20 Francs le kilo "

 

12. PERSPECTIVES

Dans l'exploitation le but est de parvenir à assurer une petite production de juments dressées pour des utilisateurs qui recherchent des animaux calmes, habitués au travail et à la présence de l'homme. La présence des juments sur une exploitation d'élevage bovins (85 hectares actuellement) doit rester mesurée par rapport à l'activité principale.

 

13. CONTACTS

M. Raymond Therville
Moulin 71300 GOURDON
Tél : 03 85 58 76 55

 

14. FICHES CONNECTEES

Syndicat des éleveurs de chevaux de trait Auxois
Roulottes en Bourgogne
Haras nationaux de Cluny.

 

15. SYNTHESE ET PISTES DE RECHERCHE

Il n'y a pas eu de rupture dans l'activité d'éleveurs de la famille Therville, même si l'élevage a été " recréé " en quelque sorte en 1975 avec l'arrivée de la Jument " Jonquille ". en marge du berceau de race (géographiquement), la famille Therville a développé sa lignée de chevaux dans une perspective qui pourrait convenir à des utilisations de loisir. Elle représente un point d'ancrage pour l'élevage de l'Auxois dans cette partie de la région.

 

16. DATE DE VALIDATION PAR LES ACTEURS : Septembre 1999