Premier Congrès des Chevaux Territoriaux Trouville-sur-Mer (Calvados) : 19, 20 et 21 octobre 2001 Festival de Mai est un imposant Percheron, modèle « gravure ». Il a le privilège d’être entré dans les rangs d’une cavalerie urbaine de travail qui refait son apparition. Ce Percheron municipal a intégré la fonction publique territoriale depuis janvier 2001 : il fait partie du personnel, et il lui revient la tâche de collecter les bouteilles usagées auprès des très nombreux restaurants de Trouville. Ainsi la municipalité affiche-t-elle son souci écologique, et l’importance que revêt pour elle la mise en place du tri sélectif. Dans le cadre des Equi’days, elle a pris l’initiative originale d’organiser une rencontre avec d’autres municipalités et d’autres communes utilisatrices de chevaux de travail, pour confronter les expériences. Les témoignages et les démonstrations se sont succédés durant trois jours bien remplis. Une chaleureuse confrontation d’expériences entre des charretiers, des cochers, des meneurs et des cavaliers de « brigades vertes », mais aussi des responsables d’espaces verts et des élus qui venaient de diverses villes normandes, de Bretagne, de la Mayenne, de la Sarthe, de Bourgogne et de la région parisienne. Les débats furent vifs, souvent passionnés et toujours passionnants. Car chacune des actions impliquant ces hommes et ces chevaux au travail dans une relation retrouvée apportait à la fois son génie propre, et de la matière à comparaison. Les organisateurs avaient bien fait les choses. Le premier jour était consacré à la présentation des expériences. Dans la Salle du Conseil de la mairie, les orateurs se sont succédés à la tribune, présidée par le Maire Christian Cardon, et par le Sénateur, président des Equi’days. Les débats étaient animés par Bernadette Lizet, ethnologue, directrice de recherches au CNRS, et par Olivier Linot, Secrétaire Général de la Ville. Odile Welfelé, directrice de mission du Patrimoine Ethnologique (Paris, ministère de la Culture) étaient de la fête, et l’a si bien appréciée qu’elle l’a honorée de sa présence durant les trois jours. Globe-trotter, chercheur et écrivain, amie des chevaux et des gens de chevaux, Jacqueline Ripart signait son beau livre, Chevaux du Monde (Ed. de la Martinière). Mais la parole est d’argent, et la pratique est d’or : Festival de Mai effectuait sa tournée ordinaire, et les congressistes ont pu la suivre quelques moments avant l’ouverture des débats. Et surtout, après la deuxième matinée de paroles échangées, Trouville donnait à ses habitants un grand spectacle de rue. Festival de Mai en tête, défilaient les agents municipaux à quatre pattes (pardon, quatre jambes). Attelés à un char à banc pavoisant aux couleurs quimpéroises, à un véhicule prototype moderne à peu près adapté à la fonction de ramassage des feuilles dans le bois de Vincennes (la technique doit encore se perfectionner), ou encore simplement menés au cordeau, comme il se doit pour une activité de débardage… Pas peu fiers, défilaient devant, derrière, autour et parfois sur les dos bien larges de leurs chevaux de trait, ces nouveaux professionnels du cheval dans la ville. Les Trouvillais en sont restés sur place. Mais pas trop longtemps, parce que le Secrétaire Général au micro les invitaient à d’autres spectacles peu ordinaires sur la plage : une présentation à la vente de tractionneurs préparés par l’association Trait Normand, et un émouvant spectacle de chevaux percherons et cobs présenté par Jean Dinard. Une chorégraphie à la fois technique et poétique. Le dimanche, le Congrès des Chevaux Territoriaux de Trouville se déplaçait à St Pierre-sur-Dives. Dans le feu d’artifice des manifestations des Equi’days en ce lieu, le concours d’attelage y est de haute tenue depuis plusieurs années. Pour sa version 2001, il ouvrait une nouvelle section, celle des « meneurs territoriaux », qui ont su se mesurer et faire démonstration de leur savoir-faire professionnel. Une fête des yeux, une fête du cœur, une fête d’esprit. A quand le prochain Congrès des Chevaux Territoriaux de Trouville ? Galvanisée par l’hommage des lecteurs de Cheval Loisirs (un Trophée de l’Initiative de l’Année 2001, remis au salon du Cheval le samedi premier décembre dernier), la municipalité de Trouville ne restera pas les deux pieds dans le même sabot. Bernadette Lizet